La pandémie de COVID-19 a mis en exergue les enjeux de la vaccination et les risques infectieux chez les seniors. [BE1] Au regard des données disponibles, les taux de vaccination pour les vaccins recommandés dans cette population sont insuffisants en France. Il s’agit d’identifier les leviers et les freins à ces vaccinations chez les seniors, puis d’éclairer les possibles arguments qui pourraient amener l’engagement à de nouveaux comportements de vaccination. Une enquête qualitative sur la base de 14 entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de personnes de 65 ans et plus, vivant à domicile dans la région Auvergne Rhône-Alpes (France) de Mars à Mai 2022. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits dans leur intégralité puis ont fait l’objet d’une analyse de contenu de type thématique par deux personnes indépendantes.   Les participants se déclarent en bonne santé et être soucieux de la conserver en gardant leurs capacités physiques, cognitives et leur autonomie. Pour cela, ils évoquent accomplir des comportements préventifs, comme effectuer une activité physique régulière ou encore avoir une alimentation équilibrée. Cependant, la vaccination qui est associée à la prévention infectieuse n’est pas citée comme participant pas à la prévention du bien-vieillir au cours des entretiens. Les expériences des participants de l’épidémie de poliomyélite et la pandémie de Covid19 a permis de mettre en lumière les craintes des personnes âgées envers des infections. Si les infections ne sont pas sources de crainte, leurs séquelles, plus précisément, les altérations physiques et cognitives entraînant une perte d'autonomie sont une source d'appréhension. Ces éléments pourraient être un bon levier pour amener les personnes âgées hésitantes à réfléchir à leur propre vaccination. A la lumière de ces éléments, devant la protection contre les événements cardio-vasculaires qu’engendre les vaccinations du sujets âgés (grippe, zona, pneumocoque) cet argument pourrait être le point de départ d'une campagne de prévention destinée aux personnes âgées. Cette piste sera testée de manière plus précise et avec un plus grand nombre de sujet lors d’une étude quantitative basée sur un questionnaire.

Si la vaccination est un élément primordial de prévention des infections chez les seniors, les couvertures vaccinales dans cette population sont faibles. Dans cette population, les données concernant les leviers et freins à la vaccination sont moins nombreuses qu’en population générale. Il s’agit ici d’identifier les leviers et les freins aux vaccinations recommandées (Grippe, COVID-19, dTP, Zona) chez les 65 ans et plus, mais également d’éclairer sur les possibles arguments qui pourraient jouer un rôle dans l’engagement à de nouveaux comportement de vaccination. Une enquête qualitative sur la base de 14 entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de personnes de 65 ans et plus, vivant à domicile dans la région Auvergne Rhône-Alpes (France) de Mars à Mai 2022. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits dans leur intégralité puis ont fait l’objet d’une analyse de contenu de type thématique par deux personnes indépendantes.   Les participants interrogés sont plutôt favorables à la vaccination. Les craintes et les motivations à la vaccination rapportée par les participants sont proches de celles de la population générale. Nous retrouvons comme freins : la faible efficacité de certains vaccins, les effets secondaires potentiels, l’absence de confiance dans le gouvernement et les autorités sanitaires et envers les laboratoires pharmaceutiques. Concernant les leviers, la gratuité, la limite de dépense de santé, la prévention des infections voire leur éradication, l’acte collectif sont des éléments que l’on retrouve dans le discours des seniors. Le médecin généraliste est au centre de leur décision vaccinale, il est une personne de confiance et de savoir avec une vision paternaliste et pourtant parfois c’est lui qui ne recommande pas un vaccin. De plus, l’expérience passée d’épidémies de poliomyélite a marqué les seniors par son atteinte à l’autonomie et au corps. L’analyse d’un vécu commun de la relation patient-médecin et de la poliomyélite a permis de soutenir l’hypothèse d’un « effet de génération » dans les rapports à la vaccination chez les séniors.

INTRODUCTION : Les maladies chroniques seraient à l’origine d’importantes inégalités d’espérance de vie entre groupes sociaux. Leur mise en évidence nécessite des données croisant état de santé et statut socioéconomique. L’objectif de cette étude est de mesurer l’association entre le niveau de vie et la catégorie socio?professionnelle et l’incidence et la prévalence des maladies chroniques. METHODE Cette étude mobilise les données de l’EDP-Santé qui est un échantillon pondéré d’environ 4% de la population vivant en France dont les données fiscales et de recensement sont appariées aux données médico-administratives du SNDS. Pour chaque individu, les prévalence et incidence des principales catégories de maladies chroniques ont été identifiées en 2016 et 2017 par des algorithmes basés sur la consommation de soins, la présence d’affection longue durée et d’un diagnostic lors d’une hospitalisation. Elles sont standardisées selon le sexe et l’âge pour tenir compte des différences de structure entre groupes sociaux. RESULTATS Les données de deux années constituent 5,5 millions d’observations concernant 3,4 millions d’individus. À âge et sexe comparable, le ratio de l’incidence des 10% les moins aisés par rapport aux 10% les plus fortunés est de 2,8 pour le diabète, 2,2 pour les maladies du foie, 2,0 pour les maladies psychiatriques, 1,6 pour les maladies respiratoires chroniques, 1,5 pour les maladies neurologiques ou dégénératives et 1,4 pour les maladies cardio-neurovasculaires. Ce ratio est inversé dans le cas des cancers : les plus aisés présentant un risque 1,1 fois plus élevé que les plus modestes d’en développer un. À l’échelle des groupes socioprofessionnels, les ouvriers et les employés ont un risque plus important que les cadres et professions intellectuelles supérieures de développer une de ces maladies chroniques hormis pour les cancers. DISCUSSION Entre 2016 et 2017, les plus modestes et les ouvriers et employés ont un risque plus important de développer une maladie chronique et de vivre avec. Ce n’est pas le cas pour les cancers pris tous ensemble ce qui invite à distinguer leurs types. Il s’agit de la première exploitation globale de l’EDP-Santé permettant d’évaluer l’ampleur de certaines inégalités sociales de santé et d’alimenter les discussions méthodologiques y ayant trait.

La participation au dépistage organisé du cancer colorectal (DOCCR) est insuffisante en France, dans notre région et en infra-régional. Près de 36,4% de la population de la région a réalisé un test du DOCCR en 2020-2021, pour un standard européen acceptable de 45 %. Des écarts territoriaux importants existent, avec un gradient Est/Ouest très marqué. Les analyses des disparités territoriales mettent en avant des difficultés d’accès à l’offre de soins ou le poids des facteurs socio-économiques. Pour prioriser les territoires de la région suivant nos axes prioritaires de promotion des dépistages, publics vulnérables et augmentation de la participation au DOCCR, une analyse quantitative et l’élaboration d’un score de vulnérabilité par territoire ont été réalisés et présentés sous forme de cartographie. Plusieurs indicateurs par département, par EPCI et par communes se rapportant à la vulnérabilité socio-économique et à l’accès au soin ont été testés. La sélection, faite par l’utilisation de modèles de régression, en a retenu 3 : taux de participation au DOCCR, indicateur d’accessibilité potentielle aux médecins généralistes, part des foyers allocataires bas revenu. Une pondération a été attribuée à chaque catégorie des variables. Ces indicateurs ont permis d’établir un score de 1 à 6 rendant lisibles les territoires à prioriser à 2 échelles territoriales (commune et EPCI). Un : score de vulnérabilité très faible, territoire non prioritaire ; 6 score de vulnérabilité très élevé, territoire prioritaire. Les analyses statistiques et les cartographies ont été réalisées sur le logiciel R. Dans la région, 698 communes sur 3795 présentent un score 5 ou 6 soit 18% des communes. Cette proportion varie entre 2% et 45% selon les départements, montrant une grande disparité entre les départements de la région. L’intégration dans le calcul du score d’une pondération par la densité de population est une piste d’amélioration du score, car les petites communes rurales nombreuses ont un poids important. Les résultats et leur représentation cartographique permettent de prioriser les territoires les plus vulnérables où les actions de promotion doivent porter, mais aussi de mobiliser les partenaires de terrains et les professionnels de santé afin d’augmenter l’efficience du programme de dépistage.

Contexte : le service de protection maternelle et infantile organise la passation, au niveau départemental, des bilans de santé en école maternelle (XXX) des enfants. L’objectif de ce travail est d’explorer, sur trois années scolaires (2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021), l’évolution du statut staturo-pondéral des enfants et d’estimer l’impact de cette crise sanitaire due au SARS-CoV-2. Méthodologie : le poids, la taille, le sexe, l’âge, la zone prioritaire ou non dans laquelle était située l’école, la fréquentation d’une cantine ou d’une garderie ont été extraits à partir des données issues des bilans de santé en école maternelle du XXX. Le Zscore de l’indice de masse corporelle (IMCz) a été calculé selon la méthode LMS. Résultat : parmi les 48 119 enfants analysés, la proportion des enfants en surpoids (OR = 1,37, IC=[1,28 ; 1,47]) et en obésité (OR = 1,70, IC=[1,51 ; 1,90]) sont significativement plus importantes en 2020-2021 par rapport à 2018 – 2019. Les facteurs de risque relevés sont pour le surpoids : le sexe féminin (OR = 1,65, IC=[1,55 ; 1,75]),  la scolarisation en zone prioritaire  (OR = 1,52, IC=[1,42 ; 1,62]) ou prioritaire plus (OR = 1,55, IC=[1,30 ; 1,82]). Les facteurs de risque pour l’obésité sont le sexe féminin. (OR = 1,63, IC=[ 1,47 ; 1,80]).), la scolarisation en zone prioritaire(.(OR = 1,92, IC=[1,74 ; 2,13]).) ou prioritaire plus (OR = 2,04, IC=[1,60 ; 2,61]). Discussion/conclusion : ce travail montre une augmentation significative du Zscore de l’indice de masse corporelle des enfants en moyenne section de maternelle à la suite de la crise sanitaire. La sédentarité et les modes d’alimentation différents pendant cette période ont eu un impact significatifs. Une vigilance particulière devra être portée chez les enfants scolarisés en zone prioritaire et chez les filles. Les actions de prévention et de prise en charge du surpoids et de l’obésité des enfants sont des missions prioritaires des services de PMI.

Introduction et objectifs : Les médecins et les chirurgiens-dentistes français possèdent une liberté d’installation qui aboutit à de très fortes inégalités de dotation médicale territoriale. Nous proposons ici l’étude des lieux d’installation des chirurgiens-dentistes en fonction de leur site de formation avec l'objectif de constituer une typologie des UFRs (unités de formation et recherche) en fonction des comportements d'installation subséquents. Méthode  Nous nous appuyons ici les données collectées par l’Observatoire du Conseil national de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes et mobilisé le logiciel cartographique Articque. Nous avons mené une analyse comparative géographique de l’installation des praticiens par génération en fonction des facultés. Cette analyse a permis de former 4 groupes d’UFR en fonction des comportements d’éloignement d’installation de leur lieu de formation. Résultats Il existe des comportements d’installation très différents en fonction des sites universitaires. Ces résultats nous ont permis de constituer quatre groupes homogènes : le Groupe 1 est formé par les UFRs des plus grandes métropoles et qui absorbent la quasi-totalité des installations ; le Groupe 2 rassemble des villes de taille moyenne, les praticiens s’installent dans une périphérie plus large, régionale. Le groupe 3 est composé de villes secondaires plus petites et localisées dans des régions peu-dotées, les praticiens s’en éloignent d’autant plus, l’installation ne se fait pas uniquement dans la région mais dans un rayon plus large. Enfin, le Groupe 4 rassemble des UFRs qui appartiennent à une zone à forte identité régionale, les praticiens ne s’installent que très peu sur le reste de la France. Discussion Ce travail montre que les comportements d’éloignement d’installation vis-à-vis du lieu de formation est très différent selon les UFR dont sont issus les chirurgiens-dentistes. Cela appelle à un développement de politiques ciblant les régions plutôt que l’ensemble du territoire.

Les troubles mentaux débutent souvent tôt dans la vie et représentent cinq des dix principales causes d'invalidité dans le monde. Leurs coûts totaux à travers l'Europe sont estimés à plus de 4 % du PIB, soit plus de 600 milliards d'euros. Notre dernière étude sur le coût des troubles mentaux en France, basée sur des données de 2007, estimait que les coûts directs et indirects s'élevaient à 109 milliards d'euros. L'objectif de cette étude était donc de fournir une estimation globale, mise à jour, du coût de la santé mentale en France, dix ans après la précédente étude et avant la pandémie de COVID-19. Une recherche bibliographique a été menée pour identifier les coûts directs du système de soins, les coûts médico-sociaux, les coûts indirects (perte de productivité et compensation de revenus) et les coûts de la perte de qualité de vie en 2018. Les coûts liés aux principaux troubles psychiatriques, y compris l'autisme et les déficiences intellectuelles, ont été inclus, mais les coûts liés à la démence ont été exclus. Le coût total des troubles mentaux, en France pour l'année 2018, a été estimé à 163 milliards d'euros et se répartissait entre les coûts médicaux (14 %), sociaux (8 %), indirects (27 %) et de la perte de qualité de vie (51 %). Cette estimation a pris en compte le budget dépensé, les gains manqués et les années de vie ajustées en fonction de l'incapacité perdue (DALY). Comparée à notre précédente étude de 2007, une augmentation de 50 % du coût total de la santé mentale en France en 10 ans a été constatée. Des interventions à grande échelle et rentables, telles que des consultations spécialisées ou le développement de soins ambulatoires, pourraient contribuer à réduire les coûts directs des soins de santé liés à l'hospitalisation et à la perte de productivité, tout en améliorant considérablement la qualité de vie des patients. En somme, cette étude met en évidence l'importance de la santé mentale en France et la nécessité de mettre en place des politiques publiques et des interventions appropriées pour améliorer la prise en charge de ces troubles.

Contexte : Dans le cadre de la démarche LSPS du CHU de Nantes, le service de santé publique s’est engagé sur le thème de la santé environnementale (SE). La première étape du projet a été la réalisation d’une étude exploratoire destinée à identifier les acteurs du territoire impliqués dans la SE, caractériser les relations existantes entre eux et décrire les différents champs investis et projets entrepris. Méthodes : Cette étude descriptive reposait sur une méthode d’analyse mixte s’appuyant sur un échantillonnage en boule de neige pour l’identification des acteurs. Cette méthode permet d’atteindre les acteurs d’un réseau peu caractérisé ou difficile d’accès. Les acteurs furent rencontrés en présentiel lors d’un entretien semi-directif. Les réponses ont été analysées de façon qualitative afin d’identifier des thématiques communes des acteurs et leurs attentes quant à un potentiel réseau formalisé. Des analyses quantitatives ont étudié les liens entre les acteurs, leurs thématiques d’intérêt et leurs missions. Un algorithme d’identification de communautés (méthode de Louvain) a également été utilisé afin de caractériser les dynamiques préexistantes. Résultats : Au total, 25 acteurs ont été interviewés, permettant d’établir un premier réseau de 53 acteurs impliqués en SE en Loire Atlantique. Les structures rencontrées appartenaient à des champs divers : acteurs hospitaliers, ARS des Pays de la Loire, Nantes Métropole, Grandes Écoles et Universités, acteurs de la recherche académique. Parmi les 18 thématiques identifiées, les principales étaient la qualité de l’air intérieur (15 acteurs), les contaminants chimiques (13), l’alimentation (8). Le territoire regroupe également de nombreuses compétences : actions de sensibilisation (19 acteurs), formation (12), évaluation des risques (8), gestion des politiques publiques en SE (7) et recherche (7). Discussion : Notre étude montre la diversité des acteurs investis dans le champ de la SE, des thématiques et des compétences. La volonté de faire émerger les projets hospitaliers en lien avec la SE et de renforcer les collaborations avec des structures externes déjà fortement engagées était au cœur de cette étude. Grâce à ce premier travail exploratoire, des actions collaboratives multidisciplinaires ont pu être déployées sur les thématiques et activités convergentes : projets de recherche, formation, action publique.

INTRODUCTION : Le système de santé du Burkina Faso est organisé sous la forme d’une pyramide composée de trois niveaux de soin. Le système de transfert des malades du niveau inférieur à un niveau supérieur reste peu développé compromettant ainsi la continuité des soins. Cette étude avait pour but d’analyser le système de référence et de contre-référence afin de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des malades transférés ou évacués.  
MÉTHODOLOGIE Il s’est agi d’une étude transversale. La collecte des données s’est étalée du 20 janvier au 30 Février 2023 et a concerné 27 centres de santé périphériques, 04 centres de santé de référence dont 02 centres hospitaliers universitaires, 47 agents de santé (dont 7 chauffeurs) et 56 bénéficiaires.  
RÉSULTATS Moins d’un tiers des centres de santé périphérique disposaient d’un moyen de communication et aucun d’eux n’appelait le centre de santé d’accueil avant de transférer les malades. Seules 29,6% des formations sanitaires périphériques disposaient d’une ambulance équipée. Le nombre moyen de malade évacué par mois était de 24 malades [15-34]. Pami eux, 75% étaient évacués avec un abord veineux et 56% des malades évacués étaient accompagnés d’un agent de santé et d’une fiche de référence renseignée. Le délai moyen de la prise en charge à l’arrivé des malades au centre d’accueil était de 15 min [6-29]. Plus de 90% des accompagnants et malades étaient satisfaits de leur prise en charge. Moins de 15% des personnels soignants avaient bénéficié d’une formation sur le système de référence des malades.  
CONCLUSIONS ET LES PROCHAINES ÉTAPES Il ressort de cette étude que la mise en place d’un système de transfert et d’évacuation médicalisé des malades, d’un dispositif de communication entre formations sanitaires et des formations des personnels soignants sur le système de transfert des malades seraient salutaires.

L’enquête nationale e-Satis (Haute Autorité de Santé) mesure la satisfaction des patients et les laisse s’exprimer à la fin du questionnaire. Aucune analyse régulière de ces commentaires libres n’est effectuée, or, localement, ces commentaires ont plus d’impact potentiel que le score de satisfaction. L’objectif de notre étude est d’analyser systématiquement ces commentaires et de les comparer aux plaintes reçues par l’établissement. L’analyse descriptive des thématiques retrouvées dans les verbatims issus d’e-Satis a été faite par triangulation à 2 évaluateurs et selon un thésaurus existant et adapté jusqu’à saturation des thématiques. Nous avons ensuite regroupé les thématiques selon leurs sens communs et nous avons pu comparer ces thématiques issues du questionnaire e-Satis avec les plaintes reçues par l’établissement. 542 patients ont laissé au moins un commentaire (63,7% des patients ayant rempli le questionnaire). Une remarque positive sur 2 concerne la satisfaction vis-à-vis du Personnel (sans précision). Les thèmes négatifs les plus souvent retrouvés concernent le « déroulement de la prise en charge » puis la « nourriture » (respectivement 34,6% et 30,6% des remarques négatives). Nous avons pu identifier de nombreux sous-thèmes plus précis. Les thématiques des plaintes sont réparties significativement différemment. L’analyse systématique des commentaires permet d’établir une grille de lecture de l’expérience du patient lors de son hospitalisation et d’identifier de nombreux axes d’amélioration concrets et adaptés aux problématiques locales. Ces commentaires sont très complémentaires des questionnaires fermés qui ne permettent pas de connaitre les causes de satisfaction et d’insatisfaction. Les ressources humaines nécessaires à un tel travail régulier restent difficiles à assumer et nécessiteraient le recours à un logiciel auto-apprenant.

Introduction : Le plan AVC européen 2018-2030 fixe à 90 % les patients victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) devant être traités dans une unité neurovasculaire (UNV), avec des taux de thrombolyse intraveineuse supérieurs à 15% et de traitement endovasculaire supérieurs à 5%. Notre objectif était de faire un état des lieux de l’offre de soins neurovasculaire de la région et son évolution sur 10 ans. Méthode : Les AVC et accidents ischémiques transitoires (AIT) hospitalisés ont été sélectionnés dans le PMSI MCO. Les données de thrombolyse et de thrombectomie sont issues des registres AVC des réseaux d’urgences de la région (2011 à 2018) et des données de l’Observatoire Régional des Urgences (2019 à 2021). Résultats : Plus de 14 000 AVC ont été hospitalisés en 2021, 47 % ont été pris en charge dans les 16 UNV régionales, dont 5 disposent d'un plateau technique de thrombectomie mécanique. Ce nombre a quadruplé depuis 2008 mais stagne depuis 2018. Entre 2011 et 2021, le nombre d’AVC ischémiques a augmenté de 25 %, soit plus rapidement que la population de plus de 60 ans de la région. En 2021, plus de 12 % des AVC ischémiques ont été traités par thrombolyse, et 7 % par thrombectomie, ce dernier taux progressant régulièrement (+10% par an en moyenne ces cinq dernières années). Discussion : Les taux de recours à l’UNV sur le territoire régional sont hétérogènes. Nous avons observé des zones rurales avec un accès difficile et des grandes villes et leurs périphéries avec un taux d’hospitalisation en UNV inferieur aux villes de taille intermédiaires disposant d’une UNV. Le taux régional d’hospitalisation est inférieur à la moyenne nationale (47 % vs 54 %), cet écart pouvant s’expliquer par une capacité en lits d’UNV également inférieure. Avec l’augmentation de l’incidence de cette pathologie, et malgré une augmentation du nombre de lits ces dix dernières années, l’offre de soins reste insuffisante dans notre région.

Introduction : La fréquentation aux urgences hospitalières  est passée de 10 millions de passages aux urgences en 1996 à plus de 20 millions en 2016 (Bejaoui 2018). Différentes solutions portant essentiellement sur l'adaptation de l’offre de soins urgente ont été proposées sans effets notables. Le recours aux urgences hospitalières est déterminé par les choix des usagers (Boisguérin 2014). La perspective des usagers en amont du système de soin n’a pas été explorée en France. Patient et méthode Ce travail qualitatif phénoménologque explore les représentations d’usagers et de soignants sur la demande non programmée de soins (DNPS). Les guides d’entretien ont été coconstruits avec des experts soignants, sociologues et  patients de 4 CPTS francilliennes. Le recrutement s’est fait de façon dirigée sur, et en dehors des lieux de soin, et par effet boule de neige. Les entretiens ont été retranscrits, puis analysés par des non-soignants pour favoriser la neutralité axiologique. Résultats 30 usagers, 22 médecins et 6 infirmiers ont été recrutés avec la recherche d’une diversité maximale sur l’âge, le genre, des caractéristiques propres aux soignants (expérience professionnelle, mode d’exercice) et propres aux patients (niveau socio-économique, statut actif ou non, présence d’un médecin traitant, d’une maladie chronique). Les définitions du soin non programmé varient selon le statut de la personne interrogée. Les usagers ne se représentent pas la DNPS, ils expriment un besoin sans notion de planification. La méconnaissance et l’inaccessibilité de l’offre de soin ont été remontées par tous les acteurs. L’exercice de groupe est plébiscité. Les usagers étaient les seuls à évoquer les difficultés de transport. Conclusion Il semble y avoir une demande pour un dispositif coordonnée et d’orientation des usagers dans le système de soin, proposant une prise en charge globale, permettant une réassurance et une orientation dans le système de soin, sans que cela soit réalisé nécessairement avec un examen clinique ou par un médecin. Il serait intéressant d’intégrer d’autres acteurs du soin comme les pharmaciens.

Contexte : Selon l’OMS, la carie dentaire est la 1ère maladie non transmissible dans le monde. Les caries non traitées représentent un risque sanitaire important, un fardeau financier pour les ménages et les systèmes de santé enfin elles ont des conséquences sociales ou psychologiques lourdes (préjudice esthétique). Alors que la majorité des caries pourraient être évitées, elles demeurent une source majeure d'inégalités sociales et sanitaires. Le Liban n’échappe pas à cette réalité mais il n’y existe aucune donnée sur le renoncement aux soins. Cette étude a pour objectif d’en évaluer la prévalence et les déterminants.
Méthodes : Une enquête nationale transversale et représentative a été menée en novembre 2019 auprès de la population libanaise adulte par des enquêteurs professionnels et formés. Des analyses univariées puis multivariées ont été réalisées afin d’identifier les déterminants du renoncement aux soins dentaires.
Résultats : Au total, 1070 personnes ont répondu. Parmi elles 24,6% ont renoncé à des soins, dont plus de la moitié (58,3 %) aux soins dentaires. Seuls 4,7 % des répondants ont consulté un dentiste dans l'année écoulée, les urgences constituent le 1er motif de consultation (53%). Parmi les facteurs qui expliquent le renoncement aux soins on note : un revenu annuel moyen/faible (p=0,001), l'absence de couverture sociale (OR=0,492 ; CI=[0,308-0,786]), la non perception du besoin (OR=8,815 ; CI=[1,173-66,246]), le temps d’attente/le manque de temps (OR=2,050 ; CI=[1,255-3,348]), l'oubli de la consultation (OR=5,153 ; CI=[1,545-17,184]). D'autres facteurs liés aux professionnels impactent le recours aux soins : ses qualités humaines, éthiques (OR=0,531 ; IC= [0,319-0,883]), ou la pratique de tarifs adaptés au statut économique du patient (OR=0,279 ; IC=0,181-0,430]).
Conclusion : Ces résultats inédits pour le Liban mais cohérents avec ceux d’autres pays confirment qu’il est indispensable pour le gouvernement libanais de mettre en œuvre une stratégie de santé publique favorisant le recours aux soins dentaires. Compte tenu de l’ensemble des conséquences sanitaires de la santé dentaire et du poids que cela représente sur un système de santé libanais déjà très fragilisé par une crise économique majeure et crise migratoire syrienne (2 millions de réfugiés Syriens et Palestiniens pour 4 millions de Libanais).

Introduction : Aujourd’hui, sur les 22 000 femmes qui chaque année ont une mastectomie totale en traitement ou en prophylaxie de cancer du sein, environ 1/3 d’entre elles a recours à une reconstruction du sein. La stratégie décennale de lutte contre les cancers vise à améliorer l’accès à la reconstruction mammaire ce qui passe par une meilleure information des femmes sur l’offre de soin. Méthode : L’interrogation de la base de données du PMSI a été réalisée en avril 2021 sur la période de 2017 à 2020, sur les établissements de santé (ES) de l’ensemble du territoire national. Ont été recherchés les actes :  ? de mastectomie totale (MT) ? de reconstruction mammaire (RM) dans les quatre années suivant une MT. Les actes de la CCAM relatifs à la RM ont été regroupés selon quatre types de techniques : lambeaux libres, lambeaux pédiculés, prothèses internes, lipomodelage. Résultats En 2019, la RM est pratiquée de manière non négligeable (supérieur à 11 actes) dans environ 650 ES en France, localisés dans tous les départements sauf trois (Ariège, Lot et Mayotte) alors que 340 ES pratiquent les mastectomies. La RM par lambeau pédiculé est pratiquée par 94 % des ES, par lipomodelage dans 33 % des ES, par prothèses dans 19 % , par lambeau libre dans 9,9 %. 29 ES réalisent les 4 types de RM, dans vingt départements. Discussion Cette enquête met en évidence les disparités territoriales dans l’offre de soins en matière de RM et dans l’accessibilité géographique des différentes techniques de RM. Cette information est essentielle pour permettre aux femmes confrontées à une mastectomie d’accéder aux différentes techniques de RM et de choisir l’établissement où elles souhaitent se faire opérer. Cependant la méthode choisie est dépendante de la qualités des données inscrites dans la base consultée (erreurs de codage possible, absence de croisement avec une autre base). Conclusion : Un panorama de l’activité de RM par région est disponible en ligne pour la période 2017-2020, ainsi qu’une carte interactive mise à jour annuellement, incluse dans une plateforme d’aide à la décision des femmes sur la RM.

Contexte : Depuis une dizaine d’années, les thérapies complémentaires (TC) suscitent un intérêt croissant chez les patients. L’usage des plantes médicinales est inscrit dans l’histoire et la culture d’un Département d’Outre-Mer français (DOM) de l’Océan Indien, laissant envisager des spécificités locales. L’objectif principal était d’établir une prévalence du recours aux TC au cours des 12 derniers mois chez les patients de ce CHU domien. Méthode : Une enquête transversale s’est déroulée au sein des deux sites physiques de ce CHU, du 5 au 22 décembre 2022, à l’aide d’un questionnaire de 48 questions répartis en 12 items. Un sondage aléatoire, en grappes à 1 degré (services), stratifié sur le centre a été réalisé. Des enquêtrices se sont déplacées dans les services pour la passation des questionnaires. Résultats : 440 patients issus de 32 services tirés au sort ont été inclus. Parmi les 263 patients ayant déjà eu recours aux TC au cours de leur vie (60%), 190 y avaient eu recours durant la dernière année, soit 43% [38%-48%] de l’ensemble de la population. La moitié des usagers les utilisaient à la fois à visée préventive et curative. Les principaux motifs de recours invoqués étaient la douleur (63%), les états grippaux (63%), la fatigue (53%) et le stress et l’anxiété (50%). Les trois thérapies complémentaires les plus utilisées étaient les tisanes, plantes ou « Z’erbages » en kréol (78%), les massages (62%) et l’aromathérapie (50%). Cinquante-deux pour cent des patients ayant recours à ces pratiques n’en avait pas informé leur médecin traitant. Chez ceux n’ayant jamais eu recours aux TC, les principaux freins retrouvés étaient une satisfaction par la médecine conventionnelle (38%), le fait de ne pas savoir quelle thérapie utiliser (35%), la méfiance (27%) et le manque de temps (21%). Discussion : Cette étude met en évidence une prévalence élevée du recours aux TC, avec un usage des plantes et tisanes prépondérant. Ces résultats encouragent à mettre en place de futures études proposant une prise en charge médicale intégrative aux patients du département.

Introduction : Le SAMU dispose de différents vecteurs de prise en charge des patients (héliporté ou terrestre). Dans un contexte de territoires hétérogènes démographiquement, topographiquement, et avec une offre de soins discontinue, les différents vecteurs permettent une médicalisation la plus rapide possible, l’accès à un plateau technique ou le transfert vers un plateau spécialisé. L’objectif de notre étude était de décrire les pratiques régionales du transport héliporté et de comparer le temps de prise en charge en hélicoptère au temps en terrestre pour tenter de déterminer le meilleur vecteur possible. Méthode : Registre régional des demandes de transport héliporté complété par chaque SAMU disposant d’un hélicoptère de juillet à décembre 2021. Les variables recueillies et décrites étaient : gravité, diagnostic, vecteur, nature de mission, horodatages, prise en charge et admission. Résultats : 16 hélicoptères peuvent être sollicités dans le cadre de l’aide médicale urgente régionale. 4417 sollicitations ont été renseignées pour 3720 interventions réalisées (84 %). La cause principale des refus (n=697) était météorologique (57 %). Les missions étaient principalement primaires (47,5 %). Les motifs principaux d’intervention étaient : traumatologie (n=804), cardiologie (n=704) et neurologie (n=280). La médiane d’âge était de 52 [24 ; 69] ans, et la gravité était élevée : 51 % de CCMUm 4, 28 % de CCMUm 3 et 13 % de CCMUm 5. Pour les missions primaires, entre le décollage et l’arrivée auprès du patient, la médiane était de 14 [10;19] minutes en hélicoptère contre 24 [17;34] minutes en terrestre sur l’ensemble de la région. La médiane du temps de transport du patient vers un établissement était de 21 [16;29] minutes en hélicoptère contre 38 [30;50] minutes en terrestre. Discussion : Ce registre objective et cartographie les pratiques de régulation en caractérisant le maillage régional du transport héliporté et ses zones d’intervention.

En plein déploiement, le Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique (RéPPOP) en XXX souhaite développer un programme d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) pour les enfants en situation de surpoids et d’obésité. Ce programme sera coordonné par le RéPPOP et mis en œuvre par les professionnels de santé libéraux adhérents. Nous nous sommes questionnés sur les facteurs motivationnels des professionnels de santé libéraux dans la dispensation du programme d’ETP. Parmi les professionnels de santé formés par le RéPPOP, nous avons recensé ceux exerçant en libéral. Un questionnaire a été proposé afin de recueillir les professionnels souhaitant participer aux entretiens de groupe. Ces entretiens visent le recueil des facteurs motivationnels et sont réalisés à distance pour limiter les contraintes géographiques et économiques (déplacements et temps dédié). Sur 106 professionnels recensés, 48 ont répondu au questionnaire et 48 sont formés à l’ETP (formation de 40h). 24 sont favorables pour participer aux entretiens de groupe. 3 entretiens de groupe ont été réalisés permettant d’interroger 14 professionnels (4 infirmier(e)s Asalée, 2 psychologues, 8 diététiciennes). De ces résultats est ressortie la volonté de pluriprofessionnalité et d’animation de groupes de pair venant compléter la prise en charge (PEC) individuelle. L’intégration des parents semble essentielle pour les professionnels. Ils souhaitent des supports pratiques nécessitant peu de contraintes matérielles avec un fort soutien opérationnel du RéPPOP. A ce stade, l’étude présente plusieurs biais : seuls les professionnels motivés ont été inclus à la recherche ; la réalisation des entretiens à distance a pu limiter les interactions, bien qu’elles aient été riches. En revanche, le biais de sélection a permis d’identifier des professionnels souhaitant être moteur, levier stratégique dans la mise en œuvre du programme. Ces premières recherches vont permettre de diriger le travail d’élaboration de ce programme dédié à l’obésité pédiatrique. Le RéPPOP souhaite inclure les professionnels à la réflexion afin de proposer des outils adaptés à leurs contraintes.

Les enjeux économiques incitent à créer des campagnes de promotion de la santé pour un public très large. Cependant, le modèle transthéorique du changement a montré que l’information devait être adaptée au stade d’avancement de la personne sur un sujet donné. D’après ce modèle, les stades, pour une personne, sont : - Précontemplation : pas de connaissance du sujet, n’a pas prévu d’agir/changer - Contemplation: commence à reconnaître qu’un comportement est problématique, examine les avantages/inconvénients de ses actions. - Détermination : intention de prendre des mesures dans un avenir immédiat et peut commencer à faire de petits pas vers un changement de comportement. - Action : Manifeste des modifications spécifiques au comportement problématique ou à l’acquisition de nouveaux comportements sains. - Maintien : maintien l’action pendant au moins six mois et s’efforce de prévenir les rechutes. On ne peut donc pas changer de comportement de manière rapide et décisive. Au contraire, le changement de comportement se produit continuellement par étapes. Cependant, les acteurs de santé publique proposent le plus souvent d'amener un groupe à passer à l’action (4e phase) et développent des messages en ce sens. En effet c’est le seul changement facilement « visible ». Par exemple le nombre de personnes ayant adopté de nouvelles attitudes. Le passage d’un état de précontemplation à celui de contemplation est en effet beaucoup plus difficile à évaluer puisqu’il relève de l’intime de l’individu, qui n’en a parfois lui-même pas conscience. Cela conduit souvent à des injonctions trop fortes vis-à-vis d’une population qui n’est pas encore prête à agir. Cela peut avoir un effet extrêmement délétère, puisque fournir un message adapté à une personne en phase « d’action » à une personne en phase de « précontemplation » provoque souvent l’effet inverse, à savoir, le rejet. The Ink link se présentera sa grille d’analyse de l’état d’avancement des publics pour lesquels nous développons des messages de promotion de la santé à travers l'exemple de plusieurs outils, dont : -  Des supports d’information sur la dépression du post partum pour les pères. -  Des supports pour parler de santé mentale à des personnes exilées.

Introduction : Bien que le pronostic s’améliore, les maladies cardio-vasculaires restent la première cause de mortalité au monde. L’objectif de l’étude STOP-SCA+ était d’estimer l’effet de l’observance thérapeutique sur la mortalité et les complications à un an d’un syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST (SCA ST+), et d’étudier les facteurs associés à l’observance. Méthodes : Les patients avec SCA ST+<24h pris en charge en coronarographie entre 2014 et 2018 et non décédés pendant leur hospitalisation initiale dans cinq centres de cardiologie interventionnelle en Centre-Val de Loire ont été inclus via le registre France-PCI (Percutaneous Coronary Intervention). Après appariement indirect avec le SNDS, les patients étaient considérés observants si leur Medication Possession Ratio (MPR : proportion de jours couverts par leurs délivrances) à un an était ?80%. Les facteurs associés à la mortalité/complication ischémique ont été analysés par modèle de Cox, ceux associés à l’observance par régression logistique. Résultats : Ont été inclus 3 768 patients (93 % de revascularisation, 84% d’angioplastie primaire). A un an, 80% (n=3 009) étaient observants pour l’aspirine, 62 % à une bithérapie anti-agrégante et 53 % à une trithérapie (2 antiagrégants + statine). A un an, 130 patients (3,5 %) étaient décédés, 262 (7 %) avaient au moins une complication, dont 194 (5,1 %) ischémique. Les facteurs associés au décès ou complication ischémique étaient : âge ?65 ans (Hazard Ratio 1,4 - Intervalle de Confiance à 95% [1,0-1,9]), sexe féminin (1,5 [1,1-2,2]), insuffisance rénale (2,4 [1,2-5,0]), diabète (1,5 [1,1-2,2]), score de gravité (Killip) élevé (2,1 [1,2-3,6]), FEVG <40% à la sortie (2,2 [1,6-3,0]) et absence de réadaptation cardiaque (2,2 [1,6-2,9]). La réadaptation cardiaque était également un facteur associé à une observance ?80% (1,5 [1,3-1,8]), comme l’âge <65 ans, le sexe masculin, et peu de molécules à visée cardiologique complémentaires (<4). Conclusion : Une issue défavorable, rare, semblait associée à des facteurs patients et gravité du tableau clinique plus qu’à l’observance, elle-même augmentée en cas de passage en réadaptation cardiaque. Le MPR, mesure globale, mérite d’être affiné selon les périodes d’observance dans l’année via une étude nationale sur France-PCI national.

Contexte : L’accessibilité géographique aux soins est un sujet d’inquiétude en France, notamment pour les zones exposées à la désertification médicale et éloignées des soins spécialisés. L’objectif de notre étude est de comparer le parcours de soins de patients atteints d’accident vasculaire cérébral (AVC) en fonction de leur contexte de résidence (rural/urbain) et de leur affiliation au régime de la mutualité sociale agricole (MSA). Méthode La population d’étude inclut les AVC ischémiques survenus entre 2010 et 2013 dans les 79 communes couvertes par le registre des AVC du pays de Brest (RdB). L’appariement des données du RdB à celles du système national des données de santé et une analyse de séquence ont permis de construire une typologie de parcours de soins englobant les 12 mois précédant et les 12 mois suivant l’AVC. Les associations entre cette typologie, la densité communale selon 3 niveaux (dense, intermédiaire et peu dense) et l’affiliation au régime de la mutualité sociale agricole (MSA) ont été analysées par régression logistique multinomiale. Résultats L’étude implique 2499 AVC (hommes 47%, âge moyen 71 ans) répartis à part égale entre les trois niveaux de densité. La typologie des parcours identifie un 1er groupe d’AVC sévères (n=539). Le niveau de consommation de soins pré-AVC distinguent les 2nd (consommation élevée, n=844) et 3ème (faible, n=1117) groupes. La densité de la commune n’est pas associée à la typologie de parcours, bien que le recours aux soins post-hospitalisation soit plus faible en densité intermédiaire (ex consultation généraliste dans l’année : 85% versus 92%, p<10-3). L’affiliation à la MSA (n= 389, 16%) est positivement associée au groupe 3 (faible consommation de soins). Les patients MSA se distinguent par une prévalence plus faible de diabète (10.5 versus 14.4%, p=0.05) mais plus élevée d’arythmie cardiaque (29% vs 22%, p<0.01). L’AVC survient chez eux significativement plus tard (plus 6 ans chez les hommes, p<10-3). Conclusion Vis-à-vis de l’AVC, l’accès aux soins semble équitable sur l’ensemble du territoire du RdB. L’âge plus élevé des patients affiliés à la MSA, suggérant une incidence plus faible, est un résultat inattendu qui mérite investigation.

Il est essentiel d’étendre l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) en ville pour faciliter son accès au plus grand nombre et la pérenniser. Pour cela, l’organisation pluriprofessionnelle de ville constitue un levier majeur mais peut être complexe. Ainsi, nous nous sommes demandés quels étaient les freins et les leviers au déploiement de l’ETP en maisons et centres de santé pluriprofessionnel(le)s en Isère ? Nous avons commencé par catégoriser les maisons (MSP) et centres (CDS) de santé pluriprofessionnel(le)s de l’Isère selon leurs pratiques éducatives : structures accueillant au moins un programme d’ETP déclaré à l’Agence Régionale de Santé, structures proposant des actions éducatives non déclarées, structures disposant d’au moins un(e) infirmier(e) Asalée mais ne communiquant pas sur leurs pratiques éducatives et structures sans infirmier(e) Asalée ni actions éducatives déclarées. Puis nous avons sélectionné les structures à interroger en croisant des critères de segmentation (localisation, ancienneté et pluridisciplinarité). Cela représentait 8 typologies de structures différentes. Nous avons ensuite mené des entretiens à distance auprès de professionnels exerçant au sein de l’établissement et/ou le/la coordonnateur/trice de la structure et/ou des activités éducatives avant d'opérer une analyse thématique croisée de contenus sur l’ensemble des données. Sur 70 structures recensées, 12 ont été retenues. Des premiers résultats de l’analyse, il en ressort que le développement de l’ETP dans ces structures est facilité par la volonté des professionnels, la pluridisciplinarité et la proximité avec le domicile du patient. Néanmoins, il existe une contrainte financière, une lourdeur administrative et temporelle, ainsi qu’un recrutement difficile des patients. L’étude présente des limites : 3 typologies de structures n’ont pas été sondées par absence de réponse ou refus et l’unanimité des structures interrogées étaient déjà engagées dans des pratiques éducatives. Parfois plusieurs personnes par structure ont été interrogées, parfois une seule. Il serait intéressant d'élargir cette investigation au niveau national.

Dans le cadre de leur transition de genre, certaines personnes trans ont recours à des démarches médicales telle que la prise d’un traitement hormonal substitutif. Ces démarches nécessitent souvent l’intervention de médecins spécialistes. Or, la recherche de praticiens à même de prodiguer les actes requis peut se révéler laborieuse. En effet, en plus des critères socio-démographiques communément identifiés comme compliquant l’accès aux soins (inégalité de couverture sociale, disparités géographiques, etc.), les personnes trans se confrontent à des freins directement liés à l'acceptabilité sociale de la transidentité. La littérature fait d’ailleurs état de la généralisation des expériences de refus de soin et de maltraitance au sein de cette population. Afin d’éviter ces situations de violence, les personnes trans mettent en commun leurs expériences et échangent des informations qui facilitent l’identification de praticiens qui acceptent de prodiguer les soins nécessaires tout en respectant l'autodétermination et le parcours de chaque individu. L’identification de tels praticiens reste cependant ardue et il est encore difficile, même au sein des principales aires métropolitaines, de recevoir des soins adaptés. Dans un double objectif d’identification de praticiens d’une part et de diagnostic de l’accès aux soins sur l’aire métropolitaine donnée d’autre part, des militants trans indépendants et une association d’auto-support trans locale ont initié une démarche de prospection téléphonique auprès d’endocrinologues libéraux entre novembre 2022 et avril 2023.      Après un recensement se voulant le plus exhaustif possible, ce sont 36 endocrinologues locaux qui ont été contactés par téléphone et questionnés quant à la possibilité d’initier des traitements hormonaux pour des personnes trans. Sur les 24 qui ont signifié accepter de nouveaux patients, aucun n’a répondu positivement à la demande. Si cette initiative n’a pas permis d’identifier de nouveaux primo prescripteurs, les données récoltées ont été valorisées à l’occasion d’une démarche de plaidoyer en direction des institutions de santé locales et régionales.  Cette communication entend rendre compte de la façon dont des usagers du système de soin et des acteurs associatifs communautaires parviennent à créer et à valoriser des données en santé afin d'améliorer l’accès aux soins sur un territoire donné.

Introduction : Pour répondre aux difficultés d’accès aux soins durant la crise covid en 2020, une communauté professionnelle territoriale de santé en Seine-et-Marne a mis en place un centre d’information téléphonique à destination de la population. Parmi ses actions, elle proposait aux usagers appelants de recourir à un médecin dit « de substitution » si leur médecin traitant était indisponible. Les coordonnées du médecin de substitution étaient envoyées par courriel à l’usager à l’issue de l’appel au centre. Dans le contexte d’organisation du système d’accès aux soins (SAS), nous nous sommes demandé quels sont les déterminants de recours et de non-recours à un tel dispositif  ? Population et méthode Nous avons mené une étude qualitative par analyse thématique inductive. Le recueil s’est fait par entretiens semi-dirigés auprès d’un échantillonnage en variation maximale d'usagers ayant appelé le centre d’information. Les critères de variations étaient l’âge, le genre, les facteurs de risque de forme grave de COVID 19, et l activité professionnelle. Notre étude a reçu un avis favorable du comité d’éthique du CNGE. Résultats Seize sur vingt-sept personnes contactées ont accepté de réaliser un entretien. Les refus étaient motivés par un manque de temps à accorder à l’enquête. La suffisance des données semblait atteinte au 14e entretien. La durée moyenne des entretiens était de 35 min. Nous avons trouvé 4 thèmes influançant le recours au médecin de substitution. L’inquiétude ou le besoin de réassurance, le sentiment de confiance envers le dispositif et le médecin proposé, la compatibilité avec leurs caractéristiques personnelles ( horaires, distance, modalité de consultation) et un besoin socio-administratif. L’usager met en balance ces différents thèmes et la synthèse de cette balance détermine le recours au médecin de substitution. Conclusion La mise en évidence des déterminants à consulter sur recommandations d’un soignant un médecin autre que son médecin traitant peut aider dans la construction du SAS. Partir des préférences du patient semble une condition indispensable pour une bonne adhésion. L’importance de chacun de ces déterminants fait l’objet d’une autre étude quantitative.

Soutenu financièrement par le « Fonds de lutte contre les addictions » piloté par la CNAM, la Fnes a porté le projet « Tabacap : Prévention du tabagisme auprès des personnes en situation de handicap par le développement de leurs compétences psychosociales (CPS) » (2018-2021). L’objectif du projet était d’outiller et de soutenir les pratiques des professionnels des établissements et services médico-sociaux (ESMS) sur la prévention de la consommation de tabac et d’autres substances psychoactives, en vue de la mise en place de programmes de développement des CPS auprès de personnes en situation de handicap. Ce projet partait du constat que la promotion de la santé est peu développée dans le secteur médico-social auprès des publics en situation de handicap. Pourtant les ESMS peuvent agir sur de nombreux déterminants favorisant la santé et le bien-être des publics accompagnés et des professionnels. Par ailleurs, la population en établissement et services d’aide par le travail (ESAT) est particulièrement touchée par une forte consommation de tabac. Ce projet comportait 4 étapes : Identification et adaptation des méthodes et outils, expérimentations dans les ESMS, démarche d’évaluation et de mutualisation. Il a été déployé avec les Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) dans 7 territoires répartis dans 6 régions (Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Ile-de-France, Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur), des ESMS de nature différente et des structures partenaires en prévention des addictions, et des secteurs sanitaire et de l’inclusion. Ces expérimentations ont permis d’intégrer la question du tabac au sein des réflexions sur les projets de service, soutenir un travail en équipe pluridisciplinaire, faciliter la mobilisation des personnes en situation de handicap en favorisant leur participation aux actions, travailler plus particulièrement sur différentes CPS... Un rapport d’évaluation croisant les différentes sources de données (questionnaire, bilan, entretien) a permis de mettre en avant : les contextes, les stratégies d'intervention, les effets perçus à court terme et les moments-clés. Les perspectives portant sur la transférabilité et la valorisation des productions ainsi qu’une ouverture vers les usages problématiques des écrans sont soutenus actuellement par la Cnam pour la période 2022-2025.

L'accessibilité aux soins est un enjeu majeur de santé publique. De nombreux travaux ont clairement établi que la composante sociale de l’accessibilité joue un rôle déterminant dans la prise en charge des patients. L’influence de la composante géographique est plus discutée dans la littérature en raison de sa très grande variabilité entre les pays et de la difficulté de disposer d’outils de mesure agrégés. Contrairement aux autres outils disponibles pour appréhender l'accessibilité des populations, l'indice SCALE a été calculé à une échelle infra-communale afin d'avoir une représentation fine du territoire au sein de ces unités spatiales. Par ailleurs, il permet d'avoir une mesure globale de l'accès aux soins (pas seulement à un professionnel en particulier). Plutôt que de localiser la population au centroïde d'une unité administrative, celle-ci a été prise en compte à l'échelle de la zone résidentielle obtenue par agrégation du bâti de la BD Topo© V2.1 fournie par l'IGN et ESRI France (N ? 2.8 millions). Les équipements provenaient de la Base Permanente des Equipements de 2013 en version géolocalisée et concernaient essentiellement des soins de premiers recours (médecins généralistes, kinésithérapeutes, infirmiers, chirurgiens-dentistes, pharmacie, établissement de santé court-séjour, spécialiste en ophtalmologie, en pédiatrie, en gynécologie médicale et obstétrique ainsi que les maternités et les services d'urgences). L'accessibilité étant liée à la fois à la proximité de la ressource et à sa disponibilité, ces notions ont été intégrées dans le calcul de l'indice. Son calcul est basé sur une distance moyenne aux équipements accessibles à la population, pondérée par la pression théorique s'exerçant sur l'équipement obtenue grâce à des mosaïques de Voronoï. La cartographie et la description de l'indice SCALE sont disponibles pour la France métropolitaine et pour chaque région française à l'url: https://unicaen.maps.arcgis.com/apps/MapJournal/index.html?appid=aeab64aec57442f0b37ec61a47a43fa6 L'indice SCALE permet de mettre en évidence des territoires sus ou sous dotés en France métropolitaine et pour chaque région française, d'aider à la mise en place de politique publique plus efficace en termes de planification sanitaire mais aussi d'étudier l'influence de cette accessibilité aux soins sur différents indicateurs de santé tels que l'incidence, le dépistage, la survie, la prise en charge de différentes pathologies.

Contexte : Assurer une réponse rapide aux soins d’urgence est l’une des missions essentiels de l’offre de soins assurée par les SAMU Centres 15. En France, au vu de l’évolution démographique, des changements de comportements de consommation de soins et de l’occurrence des crises sanitaires, assurer cette mission devient complexe. Les nouvelles technologies de la communication permettraient aux différents centres de collaborer pour mieux répartir leur charge d’appels, mais il est difficile de tester ces nouvelles organisations en vie réelle sans déstabiliser un système en grande tension. Nous proposons donc d’utiliser des méthodes de simulations informatiques pour évaluer l’impact de nouvelles organisations régionales de répartition des appels d’urgence sur les performances des SAMU Centres 15.
Méthodes À partir des systèmes d’information de régulation et de téléphonie avancée, nous avons extrait les données d’appels des 5 SAMU de la région des Pays de la Loire pour l’ensemble de l’année 2021 (1.600.000 appels). L’analyse de ces données et l’observation sur site ont permis de modéliser la réponse aux appels entrants comme un processus d’événements discrets avec files d’attente. Cette modélisation a permis la création de doubles numériques des centres sur lesquels plusieurs scenarii d’organisation ont pu être testés : une organisation par centre avec une réponse à deux niveaux, une organisation avec interconnexion des centres et une organisation dans laquelle les 5 centres partage la même file d’attente d’appels. Les impacts de ces organisations ont été mesurés sur la QoS30 (Qualité de service à 30 secondes : % d’appels décrochés dans les 30 secondes) durant une semaine représentative de forte activité (50.000 appels).
Résultats  La QoS30 observée en vie réelle sur la semaine d’intérêt variait en moyenne de 73 à 90 % en fonction des centres. Les différentes organisations testées par simulation permettaient toutes d’améliorer la QoS30, avec un impact maximal pour l’organisation interconnectée (QoS30 moyenne : de 98 à 99 %), à effectif constant.
Discussion Notre étude montre que l’interconnection des SAMU Centre 15 au sein d’un région a le potentiel d’améliorer fortement la performance de la réponse aux appels d’urgence. Une étude en vie réelle est nécessaire pour valider ces résultats.

Les cannabinoïdes de synthèse (CS) font partie des nouveaux produits de synthèse (NPS), un ensemble hétérogène de substances psychoactives (SPA) dont les effets sont proches de ceux d’autres SPA souvent illicites. Les CS possédant une plus grande affinité pour les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2, les effets sont plus intenses que ceux du THC. La grande diversité des CS complique sa détection autant clinique (signes variés) que par des analyses biologiques. En 2021, lors d’une réunion du Réseau régional des vigilances et d'appui, l’addictovigilance et la toxicovigilance ont alerté au sujet d’un signal concernant les CS : plusieurs cas de consommation de CS étaient rapportés avec des présentations cliniques bruyantes et inhabituelles et des complications associées (sociales et judiciaires). Pour appréhender la situation, les professionnels du sanitaire et du social ont été réunis. Mais les données disponibles étaient parcellaires et ne permettaient pas d’élaborer des messages d’information ou des actions de prévention. La rédaction d’une œuvre collective sur le sujet a été proposée, avec l’objectif de faire un état des lieux de l’usage des CS sur notre territoire entre 2015 et 2021. Ce travail pluridisciplinaire, piloté par une association ressource en addictologie, a permis de colliger les données disponibles et de les comparer quand cela était possible aux situations observées aux niveaux national et international. Un rapport a été produit comprenant 9 articles et 2 témoignages, chacun traitant le sujet par un angle complémentaire : pharmaco-toxicologie, épidémiologie, socio-anthropologie, conséquences sanitaires (somatiques et psychiatrique) et accompagnement social, trafics et criminalité. Les données sont issues de données de la littérature, d’enquêtes, de données de surveillance, de témoignages et d’observations de terrain. Ces travaux ont permis de mieux connaître la problématique des CS sur le territoire. Des recommandations à destination des autorités sanitaires et des professionnels ont été émises (production de connaissances complémentaires, actions de communication, d’information, de prévention, de formation) pour accompagner la gestion de ce problème de santé publique. Ce travail pluridisciplinaire a permis également une meilleure interconnaissance des acteurs, et des interactions plus efficaces entre eux, dynamique qui pourra être utile à l’occasion des prochaines émergences de NPS par exemple.

Introduction : En perturbant les rythmes biologiques (cycles veille/sommeil), le travail de nuit impacte les comportements alimentaires. Par ailleurs, les contraintes liées à l’organisation de leur travail influencent la périodicité et le contenu des prises alimentaires des travailleurs hospitaliers de nuit (THN). Objectif : Identifier le profil des THN de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) souhaitant bénéficier d’information et d’éducation sur la nutrition dans le but d’améliorer leur qualité de vie au travail (QVT). Méthodes : L’enquête en ligne ALADDIN (1387 participants) a été menée en 2020 auprès des THN exerçant dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP afin de documenter leur QVT et leur santé perçue. Les données recueillies ont été pondérées afin d’être représentatives des 12 000 THN de l’AP-HP (sexe, âge, catégorie professionnelle). Un modèle multivarié (régression logistique binaire) a été utilisé afin d’identifier les caractéristiques individuelles associées au besoin d’information et d’éducation sur la nutrition parmi les 1135 THN ayant renseigné leurs préférences d’interventions d’amélioration de la QVT (population d’étude). Résultats : Dans la population d’étude (âge moyen : 40 ans, écart-type : 12 ans), 78,6% des THN sont des femmes, 54% exercent comme infirmier.ère.s, et 15,8% ont déjà consulté un.e diététicien.ne ou un.e nutritionniste pour les aider à organiser et à réguler leur alimentation. Trois quarts des THN (74,4%) souhaitent bénéficier d’interventions d’information et d’éducation sur la nutrition. Ce souhait est plus fréquent chez les THN qui perçoivent leur état de santé comme très mauvais, mauvais ou moyen (représentant 47,4% de la population d’étude), chez ceux qui ont pris du poids ou ne parviennent pas à stabiliser leur poids depuis le début de leur travail de nuit (49,5%), chez les femmes, et chez les THN souffrant d’insomnies légères, modérées à sévères (75,8% de la population d’étude). De façon générale, 89,9% des THN préféreraient des interventions délivrées sur leur lieu de travail, et 64,9% seraient favorables à utiliser une application. Discussion : Renforcer l’accompagnement des THN sur le plan nutritionnel et améliorer la prise en charge des troubles du sommeil dans cette population constituent deux leviers d’action majeurs pour une meilleure QVT.

Introduction : Un registre de pratiques a été mis en place en 2012 dans les hôpitaux d’une région pour analyser le parcours de soins des patients AVC incluant chaque année plus de 5000 patients. Ce registre permet notamment d’évaluer en routine l’état de santé (scores cliniques et mortalité) de tous les patients pris en charge pour un AVC ischémique et hémorragique. Méthode : Déployé dans neuf unités neurovasculaires de la région, le recueil de données nominatives en continu est multi-sources et repose sur un principe de
réutilisation des données des systèmes d’information hospitaliers. Le handicap avant l’AVC, la sévérité (score NIHSS), le handicap (score Rankin) sont collectées à partir des données saisies par les cliniciens dans le dossier patient informatisé. Le décès post-hospitalier à 30 jours est identifié grâce au croisement des données avec le fichier des personnes décédées de l’INSEE. Résultats : Entre 2017 et 2021, 16 303 patients ont été inclus dans le registre : 11% souffraient d’un AVC hémorragique et 25% présentaient un handicap avant l’AVC. A l’admission, 54% avaient un score NIHSS inférieur à 4 (AVC peu grave) tandis qu’à la fin de l’hospitalisation, 75% des patients avaient un score NIHSS inférieur à 4 et 62% ne présentaient pas de handicap ou un handicap léger (score de Rankin inférieur ou égal à 2). Dans les 30 jours après l’admission en UNV, 7% des AVC ischémiques et 17% des hémorragiques étaient décédés. Conclusion : Au niveau régional, ce registre permet d’évaluer en routine l’état de santé du patient avec un suivi en continu des scores cliniques recommandés, d’identifier les écarts de pratiques et leurs conséquences sur la santé du patient. Un recueil standardisé est en cours de déploiement lors de la consultation post-AVC entre 2 et 6 mois. Au-delà du NIHSS et du Rankin, l’évaluation de l’état de santé des patients sera enrichie par d’autres mesures (restriction de participation, limitation d’activités, déficiences visibles et invisibles). Elles permettront d’avoir une évaluation globale et pluridisciplinaire des patients, résultats innovants à l’échelle d’une région.

Depuis 2016, la prescription d’activité physique adaptée par le médecin est inscrite dans le Code de la santé publique. Des projets portés par les services déconcentrés de l’État visent à organiser les parcours des personnes ayant une prescription. Cependant, en s’appuyant sur les initiatives déjà existantes, ces politiques pourraient reproduire une inégale répartition spatiale des programmes d'activité physique adaptée. Cela soulève des enjeux de justice spatiale. Dans cette étude, les conceptions de la justice sociale et spatiale des différents acteurs concernés et les stratégies mises en œuvre pour agir sur la distribution des programmes, leur accessibilité et la participation des bénéficiaires aux décisions ont été interrogées. Des entretiens semi-directifs (n=15) avec analyse des documents de cadrage ont été menés à travers une étude de cas portée sur le dispositif de Prescription d’exercice physique pour la santé (PEPS) en Nouvelle-Aquitaine. Il ressort de cette enquête que les stratégies menées pour agir sur la distribution des programmes relèvent principalement d’un égalitarisme des opportunités. De plus, les Coordonnateurs territoriaux jouent un rôle central dans le développement de capabilités. La participation des bénéficiaires reste quant à elle un impensé de cette politique. Elle est limitée à une expression individuelle, empêchant la construction collective d’un contre-discours.

Introduction : Pour faire face à la COVID-19, la vaccination est une stratégie adoptée par de nombreux pays dont la République Démocratique du Congo (RDC).  Une première phase de vaccination a été menée en 2021 dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV) du pays. Afin d’évaluer cette phase, une revue intra-action a été conduite. Elle a identifié une faible proportion de vaccination des populations prioritaires, à savoir les professionnels de santé (1,8%), les malades chroniques (0,09%) et les personnes âgées ? 55 ans (0,4%). L’objectif était d’explorer les perceptions et les barrières à l’acceptation des vaccins contre la COVID-19 en RDC chez les trois groupes prioritaires ciblés par le PEV. Méthode: Une étude qualitative a été menée entre septembre 2021 et juin 2022 à Kinshasa, RDC. La population était les trois groupes prioritaires ciblés par le PEV. Des entretiens de groupe semi-structurés ont été menés auprès de chaque groupe séparément avec un guide d'entretien unique élaboré suite à une revue de la littérature. Il comprenait cinq catégories : 1) informations socio-démographiques, 2) statut vaccinal COVID-19, 3) perceptions de la vaccination COVID-19, 4) hésitation vaccinale, 5) perceptions de la campagne de vaccination COVID-19. Résultats: Trois entretiens de groupes ont été réalisés auprès des populations cibles. Au total, 16 personnes provenant de Kinshasa, RDC, ont participé avec huit professionnels de santé, quatre malades chroniques et quatre sujets âgés. La majorité était mariée (68,7%) et provenait du milieu urbain (68,7%). Le sexe-ratio était de 1 et plus d’un tiers avaient un niveau d’éducation équivalent à Bac+5 (37,5%). La moitié était vaccinée contre la COVID-19 (50,0%). Le manque de confiance et de connaissances autour des propriétés, des bénéfices et risques des vaccins ainsi que la nécessité d’ajustement des messages d’information qui, selon les participants, étaient peu clairs et peu adaptés aux besoins de chaque groupe étaient les facteurs principaux de non-acceptation des vaccins. Conclusion: Cette étude représente une étape clé pour améliorer la campagne vaccinale contre la COVID-19 en RDC. Elle a démontré qu’il existe plusieurs barrières à l’acceptation des vaccins COVID-19 chez les principales populations vulnérables ciblées par le PEV.

Contexte : En France, chaque année, le cancer colorectal touche près de 45 000 nouveaux patients et engendre plus de 15 000 décès. Depuis 2009, un dépistage organisé s’adresse aux personnes à risque moyen âgées de 50 à 74 ans et consiste en une recherche de sang occulte dans les selles. Parallèlement, 15 à 20% des individus sont exclus de ce dépistage organisé car considérés comme à haut risque de cancer colorectal en raison de leurs antécédents familiaux ou personnels sans que l’on sache s’ils poursuivent ou non un suivi coloscopique de dépistage pourtant recommandé. Cette étude vise à établir un premier bilan quantitatif du dépistage du cancer du côlon chez les individus à haut risque, exclus du dépistage organisé, en termes de répartition spatiale et temporelle et de déterminants socio-sanitaires. Méthodes : Etude observationnelle de type cohorte rétrospective portant sur les patients de plus de 50 ans, résidant en Ile-de-France, considérés comme exclus du dépistage organisé entre 2009 et 2020. Les analyses descriptives se sont concentrées sur le département de l’Essonne et ont porté sur les données du Centre régional de coordination du dépistage des cancers (CRCDC) et de la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) du 91. Résultats : Parmi les 553 259 personnes éligibles au dépistage du cancer colo-rectal entre 2009 et 2020, 2,5% (n = 13 944) ont été exclues sur la période et peuvent être considérées comme à haut risque de cancer colo-rectal. Une proportion de 42,9% (n = 5 985) de ces individus à haut risque auraient bénéficié d’un suivi coloscopique au cours des 5 dernières années. Près de 13,5% des individus à haut risque n’ayant pas réalisé de suivi coloscopique au cours des 5 dernières années n’ont pas de médecin traitant, alors qu’ils ne sont que 0,1% dans ce cas chez les individus ayant bénéficié d’une coloscopie dans les 5 ans. D’autres analyses sont en cours. Conclusion : Une meilleure connaissance du suivi coloscopique des individus à haut risque pourrait permettre de réviser la stratégie de dépistage les concernant.

Introduction : L'état de santé des populations socialement exclues est aggravé par un faible taux de vaccination, augmentant le risque d’épidémie. En 2017, une épidémie de rougeole a débuté dans le sud-ouest de la France où plusieurs cas groupés ont été décrits au sein de groupes sous-vaccinés, dont les Gens du voyage. Cette étude décrit pour la première fois en France, l'état de santé, le recours aux soins et à la prévention (couverture vaccinale) des Gens du voyage en fonction de leur environnement et conditions de vie. Méthodes: Une étude transversale, basée sur un plan d'échantillonnage aléatoire à trois degrés a été menée entre octobre 2019 et mars 2022, en Nouvelle-Aquitaine. Les données ont été recueillis à l’aide de questionnaires (adulte et enfant) en face à face, menés par des travailleurs sociaux formés. Des mesures anthropométriques, et des photos des carnets de vaccination des enfants étaient collectés. Résultats: 1030 adultes et 337 enfants ont été inclus, avec un taux de participation élevé (73,6 %). Pour les enfants, 45,3% avaient une couverture vaccinale complète (2 doses) rougeole-oreillons-rubéole à 24 mois et 16,2% étaient obèses. Plus de 74% des ménages vivaient dans des conditions d’habitat précaires, 22,2% n'avaient pas accès à l'eau courante. 36,6 % des adultes souffraient d'obésité, 14,4 % déclaraient être atteint de diabète, 24,7 % d'hypertension artérielle et 14,4 % d’épisode dépressif majeur. La prévalence de ces épisodes était significativement plus élevée chez les adultes en logements précaires et illégaux que chez ceux en logement adéquat (19,8 contre 14,7 %, p=0,03). Discussion: Les Gens du voyage font face à des conditions de vie et des expositions environnementales délétères pouvant affecter leur santé et leur recours aux soins. Cette étude démontre la nécessité d'actions ciblées, en particulier d’agir sur les conditions de vie y compris sur la localisation de leurs lieux de vie et de favoriser l’accès aux services de santé en développant la médiation en santé et les actions de santé communautaire.

INTRODUCTION : Certaines études ont fait état d’inégalités sociales et territoriales face à l’épidémie de Covid-19, notamment inégalités d’exposition aux facteurs de risques de forme grave de la maladie. Même si certaines données suggèrent un sur-risque de forme grave et de décès des personnes aux revenus les plus modestes, peu de données existent sur le lien entre déterminants socio-économiques et prise en charge en soins critiques. METHODE À partir du SNDS nous avons inclus tous les patients adultes résidant en France métropolitaine et admis en soins critiques entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2021 avec un diagnostic principal, relié ou associé de Covid-19. Des modèles de régression de Fine and Gray ont été utilisés pour modéliser la probabilité de recevoir de la ventilation mécanique invasive et de décéder en soins critiques. Parmi les survivants, un modèle de régression logistique a été utilisé pour modéliser la probabilité de transfert en soins de suite et de réadaptation (SSR). RESULTATS Parmi les 120,191 patients inclus dans l’étude 34% ont nécessité une ventilation mécanique invasive et le taux de mortalité était de 24%. Parmi les survivants, 24% ont été admis en SSR au décours de l’hospitalisation. Les personnes vivant dans les communes les plus défavorisées et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l’aide médicale d’état (AME) ont un risque plus important de ventilation mécanique invasive (respectivement +11% et +5%). Le risque de décès est plus important parmi les patients habitant dans les communes les plus défavorisées : ce sur risque est plus important parmi les moins de 60 ans (+35%) que parmi les 60 ans ou plus (+19%). Enfin, le fait de bénéficier de la CSS ou de l’AME est associé à une probabilité plus faible de transfert en SSR, chez les moins de 60 ans (-13%) comme chez les plus de 60 ans (-19%). CONCLUSION Vivre dans une commune défavorisée ou être bénéficiaire de la CSS ou de l’AME sont associés à un sur-risque de ventilation mécanique invasive et de décès ainsi qu’à une probabilité plus faible de transfert en SSR.

INTRODUCTION : Il existe des disparités régionales dans l'accès aux unités neuro-vasculaires (UNV) en France. Plusieurs études ont montré que vivre dans des zones défavorisées est associé à une fréquence plus élevée d'accident vasculaire cérébraux (AVC) et lorsque celui-ci survient à un niveau de gravité plus important. Cependant, peu d'études ont exploré l'association entre les caractéristiques socio-économiques individuelles (et non du lieu de vie) et la prise en charge des AVC. METHODE Cette étude est basée sur les données de l’EDP-Santé qui correspond à la réunion de deux sources de données : l’échantillon démographique permanent (EDP) qui rassemble les données socio-démographiques et économiques d’un échantillon représentatif de la population générale, et les données du Système nationale des données de santé (SNDS). Nous avons sélectionné tous les patients admis à l'hôpital pour AVC ischémique aigu entre 2014 et 2017. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour déterminer si le niveau de vie était associé à la probabilité d’être admis en UNV. Après application des pondérations spécifiques à l’EDP-Santé, les informations étaient ramenées à l’échelle de la population générale. RESULTATS Nous avons identifié 14,123 AVC dans notre échantillon, correspondant à 335,273 AVC dans la population générale après prise en compte des pondérations. Parmi ceux-ci, 52.9 % ont été admis en UNV. Le fait d'être dans le premier quartile de niveau de vie (i.e. le plus pauvre) était associé à une probabilité plus faible d'admission en UNV par rapport au quatrième quartile, et était associé à une probabilité plus élevée de paralysie, de trouble du langage et de décès à 1 an. Les chances d’être pris en charge en UNV diminuent avec l’âge et augmentent avec le nombre de lits d’UNV par département. L’écart de prise en charge en UNV entre les patients jeunes et les plus âgés est plus important dans les départements à faible taux de lits d’UNV. CONCLUSION Un faible niveau de vie était associé à une probabilité plus faible d'admission en UNV ainsi qu'à un risque plus élevé de paralysie et d'aphasie à la fin de l'hospitalisation et à un risque plus élevé de décès un an après l'AVC.

Contexte : La malnutrition maternelle et infantile reste importante en Afrique subsaharienne. En effet, en Côte d’Ivoire, selon une étude menée en 2012, 28% des enfants qui avaient une mère maigre présentaient une insuffisance pondérale contre 8% lorsque la mère était en surpoids. Ces données anciennes et globales peuvent cacher des spécificités dans le milieu péri-urbain, territoire qui se caractérise par de grandes inégalités socio-économiques. L’objectif de notre étude a été d’analyser les déterminants de l'état nutritionnel du couple mère-enfant dans un quartier péri-urbain à Abidjan. Méthodologie : Une enquête transversale descriptive ciblant les enfants de 0 à 5 ans et leurs mères s’est déroulée du 12 avril au 13 mai 2019 dans le quartier « Colombie » dans la commune de Cocody. Dans chaque ménage, l'enfant le plus jeune a été sélectionné. Un questionnaire sur les caractéristiques socio-démographiques a été administré par interview aux mères et les paramètres anthropométriques ont été mesurés. L’état nutritionnel a été déterminé en calculant les Z-scores des enfants et l’indice de masse corporelle des mères. Une analyse univariée des facteurs associés à leur état nutritionnel a été faite au seuil de significativité de 5%. Résultats : L’étude a concerné 648 couples mères-enfants dont 81,5% étaient malnutris. Spécifiquement, 80% des enfants en surpoids/obèses avaient leur mère en surpoids/obèse. De même, 80% des enfants en bon état nutritionnel avaient leur mère en bon état nutritionnel. Parmi les enfants souffrant d’une malnutrition par carence, 63,4% avaient leur mère en surpoids/obèses. L’analyse univariée a montré que l’absence d’hygiène des mamelons de la mère lors de la tétée (p=0,039), les mères âgées de 32 à 43 ans (p=0,004), l’absence d’emploi de la mère (p=0,045) et du père (p=0,043) étaient associés au mauvais état nutritionnel du couple mère-enfant. Conclusion : La disponibilité des ressources financières pour se procurer des aliments reste une des pistes pour améliorer l’état nutritionnel des populations vulnérables vivant dans les territoires péri-urbains. Mots clés : État nutritionnel ; couple mère-enfant ; quartier péri-urbain.

Contexte : La mortalité maternelle et infantile, au cours de l’accouchement et en période post-natale, reste encore élevée en Côte d’Ivoire. L’utilisation des services de santé au cours de ces périodes contribue à réduire cette mortalité. L’objectif de ce travail était d’analyser le recours aux soins d’accouchement et de consultations post-natales (CPoN) dans deux quartiers précaires à Abidjan. Méthodologie: L’étude transversale, descriptive exhaustive s’est déroulée du 09 au 24 avril 2022 dans les ménages des quartiers « Allakro » et « Belleville ». Elle a concerné les mères ayant un enfant de moins de 2 ans. Un questionnaire a été utilisé pour recueillir des informations sur les caractéristiques socio-démographiques et le recours au continuum des soins maternels à savoir les services d’accouchement et la réalisation des trois CPoN recommandées. Une analyse univariée des facteurs associés au recours au continuum de soins maternels a été faite au seuil de significativité de 5%. Résultats: Les mères au nombre de 146 avaient un âge moyen de 28,16± (5,76) ans, et 56,8% étaient non scolarisées. Seulement 16% connaissaient au moins un signe de danger d’un accouchement compliqué et 39%, un signe de danger durant le post-natal immédiat. Chez neuf femmes sur dix, l’accouchement a été fait par un personnel qualifié. La CPoN immédiate a été effectuée chez quasiment toutes les mères (98,6%). Cependant, seulement 2/3 d’entre elles avaient réalisé les trois CPoN recommandées. Le recours au continuum des soins était significativement liée aux mères qui ne connaissaient aucun signe de danger durant la période post-natale (p<0,001). Conclusion: La méconnaissance des signes de dangers liés à l’accouchement et durant la période post-natale semble provoquer le besoin de respecter le continuum de soins accouchement-CPoN. La mise en place des programmes d'éducation sanitaire contribuera à améliorer la littératie en santé des mères, afin de les amener à utiliser les services de santé maternelle et infantile en connaissance de cause. Mots-clés : Accouchement ; Consultations post-natales ; Mères.

Introduction : À la suite du signalement d’un cas de saturnisme chez les enfants de familles de Gens du voyage en Charente en 2015, l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a lancé une étude de 2017 à 2019 afin de décrire l’exposition au plomb des enfants de cette population. L’objectif de cette étude était de repérer et décrire les cas de saturnisme et d’identifier les facteurs de risque d’exposition au plomb. Méthode: L’investigation incluait la passation d’un questionnaire par famille en face-à-face par les travailleurs sociaux de deux centres sociaux de Charente, préalablement formés, et la réalisation d’un prélèvement sanguin de tous les membres de la famille pour mesurer la plombémie. En cas de saturnisme, une enquête environnementale sur les lieux de vie des enfants a été menée. Résultats: Parmi les 100 enfants âgés de 24 mois à 17 ans avec un résultat de plombémie, 40 enfants avaient une plombémie supérieure au seuil d’intervention de 50 ?g/L ; 13 de ces enfants avaient une plombémie supérieure à 100 ?g/L. Le fait d’être un garçon âgé entre 11 et 14 ans et de participer aux activités à risque de contamination, augmentait de manière significative la moyenne géométrique des plombémies. Parmi les activités à risque, le démontage de voitures, le brûlage de matériaux pour en séparer les métaux, ainsi que le découpage et la manipulation de ferraille étaient le plus souvent cités. Les aires de ferraillage présentaient des taux de contamination au plomb de la terre largement supérieurs au seuil de 300 mg/kg préconisé par le Haut Conseil de la santé publique pour la mise en œuvre d’un dépistage. Discussion: Malgré un faible nombre de prélèvements, les niveaux de plombémie détectés incitent à renforcer le dépistage du saturnisme sur l’ensemble des enfants issus de la population des Gens du voyage, y compris ceux âgés de plus de 6 ans.

Introduction : L'Académie populaire de la santé (APS) est un parcours de formation en promotion de la santé conçu par et pour les habitants qui souhaitent s’engager en faveur de l’accompagnement des personnes les plus éloignées des soins sur leur territoire.  Pendant une année, ces « ambassadeurs » participent à des rencontres mensuelles thématisées. Ils développent ainsi des compétences et acquièrent des connaissances en santé et en pédagogie. Ils sont également accompagnés à conduire des projets promoteurs de santé. L’approche pédagogique choisie repose sur une démarche constructiviste pragmatique et des pédagogies actives visant l’autonomie de l’apprenant. Objectifs L’étude s’inscrit dans un paradigme compréhensif qui a pour objectif de comprendre et décrire les effets du dispositif par rapport aux différents niveaux de l’évaluation de programme selon le modèle de Kirkpatrick. Méthode Une recherche évaluative par méthode mixte, dite convergente, a été conduite au moyen d’analyse de documents, de questionnaires et de focus groups. La triangulation des données a été réalisée. Résultats N=30 ambassadeurs ont participé à l’APS1, dont 21 femmes, âgés de 20 à 79 ans. En APS2, n=35 ambassadeurs ont participé, dont 26 femmes, âgés de 28 à 78 ans. Les résultats montrent une bonne assiduité et satisfaction des participants (>80% en APS 1 et 2), une progression de la littératie en santé en APS2 (p= 0,0054) et une réorganisation des conceptions des participants concernant le concept d’engagement en santé. Le sentiment de compétences a progressé en APS1 et en APS2 pour atteindre 100%. Le transfert s’est opéré à distance de la formation via la mise en œuvre d’actions de promotion de la santé conduites par les ambassadeurs formés. Discussion - Conclusion Ce dispositif qui repose sur les principes de charte d’Ottawa tels que la co-construction en intersectorialité, le développement de compétences individuelles et la promotion de l’engagement communautaire a un effet significatif sur la réaction des participants, leur apprentissage, les compétences et les actions conduites. La recherche se poursuit avec plusieurs perspectives sur les effets, en particulier en termes d’exposition au plus grand nombre. Cela se traduit par l’étude à venir de l’effet de halo et de l’enseignabilité du projet.

La France est confrontée à un vieillissement de la population et à une concentration des services dans les villes, menant à une carence en professionnels de santé sur certains territoires ruraux. Cette recherche exploratoire, interroge les mobilités de santé et la motilité, des personnes âgées. L’objectif est de mieux saisir les inégalités sociales inhérentes et induites par des ressources différenciées, tout en appréhendant des modes de vies et des rapports à l’espace et au temps divers. Une analyse statistique de catégorisation des territoires (données démographiques, socio-économiques, relatives aux mobilités/déplacements du quotidien, indicateurs sanitaires, pour la plupart issus du SNDS) et une étude sociologique des perceptions et des pratiques des populations fragilisées (4 focus groupes de personnes âgées) dans chacun des différents types de territoires mis en exergue par l’analyse quantitative s’enrichissent l’une l’autre. Quatre classes de territoires ruraux ont été identifiées : zones peuplées, favorisées, avec un recours aux soins et des indicateurs de santé favorables. zones peu peuplées, en précarité, éloignées des services d'urgence, en surmortalité pour les causes accidentelles. zones assez peuplées, des personnes âgées isolées nombreuses, des temps d'accès aux services courts, et un recours aux soins préventifs faible. zones très peu peuplées, avec une part élevée de personnes âgées, socialement défavorisées, des temps d'accès aux soins longs, un recours aux soins faible, des indicateurs de santé défavorables. L’analyse qualitative montre que si la motilité se transforme avec l’âge, elle est également dépendante de diverses ressources. Elle renvoie à des réalités sociales multiples dont les ressources ou leur absence, dans les territoires, viennent aggraver ou faciliter la mobilité courante des individus. Si des formes de solidarité s’organisent dans les bassins de vie ; se déplacer, se soigner et plus largement vieillir en milieu rural est perçu comme un handicap supplémentaire par les habitants.

Introduction : Pour répondre aux besoins des patients victimes d’une lésion cérébrale (accident vasculaire cérébral (AVC) ou traumatisme crânien) après le retour à domicile, l’association ARRPAC (Accompagnement, Réadaptation, Répit Post-AVC et Cérébro-Lésés), portée par des patients et médecins hospitaliers, a créé un dispositif expérimental de jour basé sur l’activité (physique, cognitive), l’éducation thérapeutique et la participation selon le modèle de la CIF (WHO, 2001). La vision d’ARRPAC est que le patient se projette vers un futur positif, grâce à une démarche active dans un cadre sécurisé basé sur stimulation, échange et bienveillance. Une étude d’implémentation de cette structure d’accompagnement du parcours patient est en cours, nous rapportons ici les premiers résultats concernant l’atteinte des objectifs et l’expérience patient. Méthodes Une étude mixte (questionnaires et entretiens) a été menée chez les patients ayant suivi le programme depuis son ouverture en juin 2022. Les objectifs individuels (mesurés par le Goal Attainment Scaling GAS) sont coconstruits à l’admission et leur atteinte mesurée en fin de programme. L’expérience patient a été recueillie chez un sous-échantillon de patients par entretiens semidirigés. Résultats Parmi les 49 patients inclus (75,5% d’hommes, âge médian 58 ans, 93,9% admis pour AVC), les objectifs concernaient l’activité physique adaptée et la gestion des émotions. Le premier objectif a été atteint pour 83,7% des patients. Au total 9 entretiens semidirigés ont été menés. Le programme était vu comme une nouvelle étape du parcours de rétablissement global. Les patients ont ressenti un gain de confiance en soi, apaisement et empathie, grâce à une équipe attentive et bienveillante. Les activités groupales ont permis les rencontres entre patients et de créer une émulation collective. Le programme a renforcé leur motivation et leur capacité à reprendre leur vie active. Ils exprimaient un besoin de continuité et pouvoir maintenir un lien avec le centre et les autres patients à plus long terme. Discussion Les premiers résultats sont prometteurs en termes de réponse aux besoins individuels et de renforcement des capacités. L’évaluation doit être poursuivie afin de documenter l’implémentation au niveau organisationnel (intégration dans l’offre de soins et médicosociale territoriale) et au maintien de la structure dans le temps.

L’utilisation des outils numériques s’accroit dans le domaine de la santé (Mon espace santé, appropriation de l’information en ligne, télémédecine, applications de prévention…). Les médiateur.trice.s en santé, à l’interface entre les personnes vulnérables éloignées du système de santé et les professionnel.le.s intervenant dans leur parcours de santé, sont de fait confronté.e.s à ces enjeux alors même que la fracture numérique est forte pour ces populations. La Fédération nationale d’éducation et de promotion de la santé (Fnes) - avec le soutien financier de Santé publique France - a réalisé, au cours du premier semestre 2023, une enquête visant à identifier et valoriser les pratiques d’accompagnement sur le numérique en santé développées par les médiateur.trice.s en santé. Cette enquête a été déclinée en trois étapes : constitution d’une liste de plus de 150 structures impliquées dans la médiation en santé en France (hexagone et Outre-Mer) ; déploiement d’un questionnaire afin d’identifier leurs contextes d’intervention et leurs rapports au numérique en santé ; et réalisation d’entretiens directifs avec une dizaine de structures répondantes expérimentant de l’accompagnement des publics sur le numérique en santé. Cette enquête a permis de souligner les contextes des pratiques de médiation en santé et les freins rencontrés sur le numérique en santé. L’accompagnement à ces enjeux par les médiateur.trice.s n’est ni aisé ni systématique, du fait du contexte tant professionnel (ex : manque de formation) que des publics accompagnés (insuffisance d’équipement personnel, manque de compétences numériques, barrière linguistique, illettrisme/analphabétisme…). Il ressort de l’enquête que le numérique peut être un levier dans le parcours de santé de ces publics à condition d’un accompagnement humain concomitant visant le développement de leurs compétences et de leur pouvoir d’agir. Une meilleure adaptation du numérique à ces publics est également essentielle. Afin d’appuyer les médiateur.trice.s en santé dans leurs pratiques d’accompagnement sur le numérique en santé et de diffuser leurs expériences au plus grand nombre de professionnel.le.s, une dizaine de fiches synthétiques ont été élaborées pour donner des exemples de pratiques , préciser les effets perçus à court terme ainsi que les recommandations à destination des professionnel.le.s. souhaitant mettre en place des accompagnements similaires.

Contexte : Dans un département marqué par de fortes inégalités sociales et territoriales de santé, le dispositif « Accueil Santé » propose aux habitant-es, en partenariat avec un bailleur social, des permanences de médiation santé au cœur de 4 quartiers prioritaires. Une expérimentation d’interventions de santé en pied d’immeuble avait été menée durant l’été 2020 et 2021. Ce projet est prévu pour 3 ans, avec renouvellement annuel des quartiers. Méthode : En coordination avec 10 associations de terrain, 2 permanences hebdomadaires sont organisées en pied d’immeuble afin d’être identifiés par les habitant-es. En plus de l’écoute, l’accompagnement et les orientations, y sont proposés des frottis cervico-vaginaux, des tests de dépistage rapide (VIH, VHB, VHC), des remises d’autotests VIH, de préservatifs, de tests de grossesses, d’éthylotests, de dispositifs de réduction des risques, des kits de brossage dentaire. Les thématiques de santé sexuelle, réduction des risques, santé mentale, santé des femmes, accès aux droits sont abordés en fonction des associations présentes. Une évaluation dite réaliste est menée par une équipe de recherche, pour étudier les déterminants de santé des publics rencontrés et l'impact de cette action de médiation « aller-vers » sur leur parcours en santé. Résultats : Plus de 1000 personnes ont déjà bénéficié d’entretiens de médiation en santé, la plupart ont reçu une aide pour comprendre droits et démarches. Près de 120 personnes ont été orientées vers des structures de soins, de dépistage, de domiciliation, de cours de français, d’aide alimentaire, de services sociaux ou vers l’assurance maladie. D’autres thématiques et d’autres besoins de santé ont émergé lors de ces actions. Ainsi, 7 formations ont été proposées à 50 médiateurs-rices afin de répondre aux questions émergentes des habitant-es, le tout dans une démarche globale en santé. Enfin, dans le cadre de la construction d’un maillage partenarial, de nouveaux acteurs-rices s’impliquent dans le projet et créent ainsi des circuits d’orientation et d’accès aux droits facilités (partenariat avec l’assurance maladie ou le service social départemental). L’objectif de ce dispositif est de permettre aussi aux habitant-es d’être plus autonomes dans leurs démarches de santé.

Un programme cantonal de dépistage organisé du cancer colorectal (CCR) est déployé dans le canton de XXX depuis septembre 2015. Ce programme cible la population âgée de 50 à 69 ans, et permet d’accéder à un test de recherche de sang occulte dans les selles (test FIT) suivi d’une coloscopie de contrôle en cas de résultat positif, ou alternativement, à la coloscopie de dépistage en première intention. Les deux méthodes de dépistage sont prises en charge à 90% par l’assurance maladie en cas de participation au programme cantonal. En dépit de cette disposition et d’une invitation systématique de la population cible, le taux global de participation à ce programme est de 24.1%, soit inférieure au seuil minimal recommandé (45%). Ce taux de participation varie fortement entre les différents districts du canton (15 à 31%). Faisant suite à un projet préliminaire mené auprès de communautés migrantes entre 2018 et 2020, un projet pilote de sensibilisation territoriale est déployé depuis janvier 2023, afin d’amplifier le recours au dépistage du CCR. Son objectif vise à réduire les inégalités territoriales/communautaires d’accès aux soins. Il a pour intention l’appropriation des enjeux de santé publique par des collectivités, par des actions de prévention proches des personnes. Celles-ci ciblent prioritairement les populations ayant des difficultés d’accès ou de compréhension des informations grand public, ceci sur trois zones géographiques de faible taux de participation au programme cantonal. La stratégie repose sur des actions communautaires ou collectives de proximité, en vue de faciliter compréhension du dépistage et accès au test FIT en première intention. Partenariats, priorisations de public cibles, messages et actions de sensibilisation sont adaptés en fonction de caractéristiques territoriales. Ce projet se confronte aux défis de ce type d’interventions (barrières d’accès – géographiques, culturelles, linguistiques – et faible niveau en littératie en santé). Un enjeu complémentaire est de confirmer une méthodologie d’évaluation des résultats des interventions.

L’Institut Renaudot a conventionné avec la CNAM dans le cadre de l’appel à projet du Fonds de lutte contre les addictions pour porter un projet d’étude triennal (2020 - 2023). Celui-ci a vocation à identifier et faire connaître les éléments favorables à la mise en place et au déploiement des démarches communautaires en santé (DCS) dans le domaine des addictions. De ce projet a émané un guide méthodologique « Agir en démarche communautaire dans le champ des conduites addictives ». Nous avons ainsi pu travailler sur : cadre méthodologique, suivi des ateliers dans différentes régions, démarche de capitalisation d’expériences de DCS sur des projets addictions, enjeux par catégories d’acteurs : soin / prévention / réduction des risques (ateliers), et bibliographie.  Ces travaux permettent : Pour les utilisateurs du guide de renforcer les compétences des acteurs et créer un cadre favorable au développement des DCS dans le champ des addictions; éclairer les principes des démarches communautaires en santé dans le champ des addictions, Offrir un cadre possible pour créer des conditions favorables à la co-construction de projets dans le champ des addictionsr ou s'informer sur les DCS dans le champ des addictions ( soins et prévention, mobilisation des acteurs et des conditions de leur participation, pouvoir d'agir). Pour les acteurs impliqués dans les différentes étapes de la construction des supports, nous avons permis le renforcement des compétences individuelles et collectives, l'évolution des représentations, l'organisation de DCS dans le champ des addictions, l'évolution des pratiques des acteurs impliqués, l'émergence de dynamiques locales et/ou de modes de collaborations nouvelles sur les territoires entre les différentes catégories d'acteurs. Pour les acteurs de la santé communautaire ce projet s'appuie sur un dispositif d'élaboration d'une connaissance partagée sur les addictions. Il offre une opportunité d'évaluer ce type de démarche pour en faciliter la reproductibilité dans d'autres domaines, contribuer à enrichir les connaissances en promotion de la santé à travers la réalisation d'une action encore peu développée; en effet, le transfert de connaissances vise en général l'évolution des pratiques professionnelles. Dans le cadre de ce projet, il inclut les citoyens, habitants et usagers.

Introduction : Alors que le bilan de santé en école maternelle (BSEM) devrait offrir un levier de promotion de la santé de l’enfant, on estime qu’environ 30% des enfants dépistés ne bénéficie pas de suivi effectif pour la mise en œuvre de mesures correctrices face aux troubles qui pourraient constituer des entraves dans leur acquisition de divers apprentissages. Plusieurs freins à l’accès aux soins suite au bilan sont identifiés, traduisant en partie des difficultés de continuité informationnelle, organisationnelle et relationnelle du système de santé. Dans le bassin minier du Nord marqué par des inégalités de santé, la question est de savoir comment faciliter l’accès des familles à un parcours de prise en charge suite au bilan de santé réalisés par les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Méthodes Un protocole d’accompagnement d’enfants faisant l’objet d’une orientation vers le soin pour un trouble dépisté – auditif, langagier, visuel, dentaire - lors d’un BSEM a été élaboré. Une association locale spécialisée dans la prévention pilote une cellule de suivi faisant l’interface entre les familles et divers acteurs de prise en charge à l’aide de courriers de relance, de SMS et d’appels téléphoniques. De 2020 à 2022, 1693 enfants ont été suivis pour 2205 anomalies. Le délai moyen d’accès aux soins variait de 89 à 150 jours selon le type d’orientation - auditif, dentaire, Discussion Les composantes de la continuité du parcours incluent l’information, la relation thérapeutique et l’approche organisationnelle pour garantir une coordination des prises en charge. Le recours aux soins se trouvent parfois entravé par des lacunes dans le transfert des informations entre le temps et l’espace de réalisation de l’acte de prévention (BSEM) et celui de la prise en charge spécialisée (prescription de lunettes, soins dentaires, etc.) L’analyse de la dynamique des problèmes de continuité dans un parcours de prise en charge s’avère utile pour la régulation de ces difficultés. La collaboration avec les réseaux de professionnels existants présente un intérêt particulier pour cet accompagnement.

L’école primaire apparait comme un lieu privilégié pour transmettre aux enfants les fondamentaux leur permettant de devenir, en grandissant, acteurs de leur santé. Ainsi, accompagner les professionnels à développer des actions en santé semble primordial. ALLIANCE est un projet de recherche interventionnelle visant à déployer et évaluer une approche globale en promotion de la santé au niveau des écoles et des communes. C’est un projet intersectoriel impliquant entre autres, acteurs de l’éducation, Agence Régionale de Santé, décideurs politiques et chercheurs. Initié en 2019, ALLIANCE se déploie dans le Cantal, la Loire, l’Isère et le Rhône. Il consiste à fournir aux enseignants, aux agents périscolaires et aux adjoints aux écoles une formation, un accompagnement et des ressources pour développer des actions de promotion de la santé à l'école primaire. Les réunions pluri-catégorielles et les dynamiques collectives de travail sont encouragées et favorisées. Sur 101 écoles et 97 communes tirées au sort, 80 écoles et 30 communes ont été formées et accompagnées, soit environ 250 enseignants, 59 agents périscolaires et 17 adjoints aux écoles. Les thématiques de travail des professionnels se sont majoritairement orientées vers le climat scolaire, l’activité physique, le sommeil, les écrans et les compétences psychosociales. Des outils méthodologiques et pédagogiques ont été créés tant pour les écoles que pour les communes, prenant appui sur des données de la littérature et des retours d’expériences de terrain. Des indicateurs de satisfaction seront recueillis suite aux réunions de bilan organisées en mai-juin 2023 auprès des différents professionnels. Le tirage au sort au sein de la base de données de l’éducation nationale a permis de recueillir des données représentatives et ainsi contribuer à une réelle évaluation de l’implémentation du projet. Le taux de participation élevé des écoles et des communes souligne l’intérêt pour les questions de promotion de la santé et du bien-être, notamment dans le cadre des Ecoles Promotrices de Santé. Enfin, les acteurs choisissent leurs thématiques d’actions selon leurs problématiques locales, ce qui constitue un véritable levier du projet.

Contexte : Les patients allophones pris en charge par les centres d’accueil, de soin et d’orientation (CASO) de Médecins du Monde s’insèrent difficilement dans le système de santé, notamment en médecine de ville. La barrière de la langue peut être renforcée par un manque de recours aux services d’interprétariat par les professionnels de santé et les patients.   Méthodes : Le programme PRISME a été établi à partir du 1er janvier 2022, en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé XXX, Médecins du Monde et l'association IMEDI. Les professionnels de santé exerçant en libéral en Nouvelle-Aquitaine étaient éligibles au programme. Une campagne de sensibilisation aux services d’interprétariat proposés (en présentiel ou par téléphone) a été effectuée auprès des professionnels de santé. Les patients étaient également encouragés à solliciter eux-mêmes un service d’interprétariat. Le nombre d’inscriptions au programme a été comptabilisé du 1er janvier au 31 décembre 2022, ainsi que le nombre d’utilisations de l’interprétariat et les langues demandées. Résultats : Au total, 121 professionnels de santé exerçant en libéral se sont inscrits au service d’interprétariat en XX en 2022. Parmi eux, 102 étaient localisés en XX, 6 dans les XX, et 13 dans les autres départements. Ils étaient majoritairement des médecins généralistes (76%), puis médecins spécialistes (14%) et sage-femmes (9%). En revanche, un seul dentiste a été recruté, et aucun d’infirmier diplômé d’état. Il y a eu 154 recours à l’interprétariat, dont 28% par téléphone, 37% en présentiel sur demande du patient et 34% en présentiel sur demande du professionnel de santé. Enfin, les langues demandées par téléphone étaient principalement le géorgien (32%), puis le bulgare et le dari (11% chacun).   Discussion/Conclusion : L’interprétariat est utilisé de manière hétérogène par les professionnels de santé libéraux en XX : malgré les inscriptions, peu de professionnels ont utilisé l’interprétariat. Une étude qualitative relative à la perception des professionnels de santé, les leviers et freins liés à l’utilisation de l’interprétariat est en cours.

On le sait aujourd’hui, l'état de santé des individus dépend largement de déterminants liés à l'environement et au cadre de de vie des individus. L’urbanisme et l'aménagement représentent donc de formidables leviers pour favoriser le bien-être et la santé des populations. Mais le concept émergent de l’Urbanisme Favorable à la Santé, qui vise à répondre à cet enjeu, reste encore trop peu connu, et gagne à infuser davantage dans les pratiques des professionnels. En 2016, l’Agence régionale de santé Île-de-France et la Direction régionale Île-de-France de l’ADEME ont lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt « Santé, Environnement & Aménagement durable » (AMI SEAD) afin de soutenir et accompagner 5 collectivités dans des démarches visant à inscrire la santé au cœur de projets d’aménagement : Evaluation des Impacts en santé (EIS), démarches d'Urbanisme Favorable à la Santé (UFS), et autres approches innovantes (comme la création d'un Conseil Local en Santé Environnementale). Fort du succès de ce premier AMI, un deuxième appel a été lancé en 2019, qui a cette fois permis d’accompagner une communauté élargie de 12 collectivités, dans des démarches liant santé, environnement et aménagement durable, et en tenant compte de leurs besoins, attentes et maturité. Ainsi, deux niveaux d'accompagnement ont été proposés : un premier niveau d’initiation et d’acculturation aux enjeux sanitaires et environnementaux, qui a donné lieu à la réalisation de diagnostic en santé et l'organisation d'ateliers de cocnertations; et un second niveau d’accompagnement à la conduite de projets d’urbanisme favorable à la santé, qui a permis de financer et accompagner des études urbaines (EIS) et démarches d'Urbanisme Favorable à la Santé. Ces deux AMI ont donc permis de récolter de premiers retours d'expériences sur les opportunités et leviers, mais aussi les freins et limites au déploiement de ce type de démarches, mais aussi de soutenir la structuration d'une communauté francilienne d'acteurs engagés dans l'Urbanisme Favorable à la Santé, animée par le centre de ressources Ekopolis.

Un Groupe Hospitalier Universitaire, localisé en territoire vulnérable, participe à l’organisation de la prévention en santé, en co-construction avec des acteurs du territoire, avec comme axe de travail pilote la nutrition. Un état des lieux de la prévention nutritionnelle dans les structures entourant le groupe hospitalier a permis de connaître les acteurs intervenant dans ce domaine et d’en comprendre leurs organisations et besoins. Un recensement des acteurs du territoire intervenant autour de la nutrition a été mené en 2021 et 2022 par le biais des annuaires associatifs, de participation à des actions de prévention nutritionnelle, d’échanges avec des acteurs identifiés, de partage de recensements avec d’autres acteurs. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès d’acteurs de type associatif et institutionnel puis analysés à partir d’un tableau de codage. Le logiciel R graphic version 2022 a été utilisé pour représenter les liens entre acteurs intervenant en prévention nutritionnelle sous forme de schéma Network. Le recensement des acteurs a permis de dénombrer 61 associations, dont 42 catégorisées dans le champ médical intervenant dans le domaine de la nutrition et 29 centres municipaux de santé comprenant un professionnel de santé spécialisé en nutrition. Au niveau des professionnels libéraux, le territoire comprend 134 médecins généralistes, 6 médecins nutritionnistes et 11 diététiciens. Les 5 entretiens semi-directifs et les échanges informels ont montré des besoins communs : une meilleure connaissance des acteurs du territoire et de leurs actions, une meilleure communication entre acteurs et un partage d’outils d’intervention adaptés à la population. Enfin, l’analyse de réseau a montré la présence de liens préexistants entre certains acteurs intervenant autour du Groupe Hospitalier. Cette analyse a soulevé la difficulté technique d’un recensement exhaustif des acteurs et des actions menées sur le territoire en prévention nutritionnelle, et une difficulté de coordination et de communication. Un réseau d’acteurs transversal est en cours de développement pour répondre au besoin de coordination de la prévention nutritionnelle sur le territoire. Il pourrait être un moyen de co-construire des actions voire des outils d’intervention communs au sein du réseau.

Introduction : Une urgence sanitaire d’origine environnementale est toute situation subite qui menace la qualité des matrices environnementales et/ou la santé des populations. Depuis quelques années, Côte d’Ivoire (CIV) est confrontée à plusieurs urgences environnementales : le déversement des déchets toxiques issus du Probo koala en 2006 qui a occasionné 17 décès et plus de 100.000 personnes intoxiquées. Cette étude a été menée pour contribuer à la compréhension de la survenue des urgences sanitaires d’origine environnementale en CIV. Méthodes: Une étude transversale descriptive a été réalisée sur la période Aout-Octobre 2022 portant sur les données des urgences environnementales notifiées au Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) de 2018 à 2022. Echantillonage exhaustif et données collectées avec la fiche de notification des évènements d’origine environnemental (EOE). L’étude a concerné tout EOE pouvant avoir un impact sur la santé et le bien-être des populations : incendies, déversements chimiques, explosions, mortalités de poissons, changements de couleurs d’eau et la pollution atmosphérique. Analyse faite avec EPI info 7. Résultats : La qualité des données calculée à partir de la complétude et de la validité est de 96,4%. Sur 35 EOE notifiés durant la période de 2018 à 2022, neuf (09) ont concerné : les déversements chimiques et la pollution atmosphérique (25,71%). Aussi, sept cas d’incendies ont été notifiés (20%) et 6 cas de mortalités de poissons (17,14%). L’année 2019 a enregistré le plus d’évènements notifiés 15 (42,86%). Les régions présentant les proportions les plus élevées d’EOE sont les régions des Lagunes (38%) et de San Pedro avec des proportions (16%). Conclusion: Les déversements chimiques et la pollution atmosphérique ont été les événements les plus fréquents au cours de la période d’étude. Une sensibilisation des industriels au respect de la réglementation environnementale en vigueur en CIV s’avère nécessaire pour préserver la qualité de l’environnement et la santé des populations.  Mots clés : Urgence environnementale, Pollution, CIAPOL, Côte d’Ivoire

Si (re?)ame?nager la ville pour répondre aux enjeux d’urbanisme favorable à la santé est (re)devenu une préoccupation majeure, l’évaluation des changements apportés par des aménagements urbains sur les comportements (alimentation, activité physique) et plus largement sur le bien-être et la sante? reste trop rare pour orienter les décisions en sante? publique comme en aménagement des territoires. Ces évaluations sont peu fréquentes car elles nécessitent d’étudier l’évolution croisée des territoires et des comportements au sein de projets pluridisciplinaires. C’est l’ambition du projet UrbASanté (ANR-21-CE03-0014, I-SITE Futurs Urbains) dont l’objectif est d’analyser les dynamiques complexes entre territoires et santé en s’appuyant sur un design d’expérimentation de type natural experiment. Cette approche permet d’étudier les interactions du triptyque « environnements-comportements-sante? » dans des conditions dites « réelles », c’est-à-dire qui ne sont pas contrôlées (ex. essai contrôlé randomise?). Le protocole repose sur des mesures « avant / après » la mise en œuvre de projets urbains dans un quartier d’intervention et dans un quartier témoin (sans transformation urbaine). Notre intervention présentera le design et les premiers résultats de l’étude débutée en juin 2022 à Porte de la Chapelle (Paris) avec un consortium interdisciplinaire réunissant géographes, épidémiologistes, urbanistes, experts en nutrition publique, experts en modélisation atmosphérique, et trois directions de la Ville de Paris. Elle abordera à la fois les conditions de mise en œuvre de l’étude sur le terrain, l’implication voire la participation des habitant.es dans le projet, et les questions de recherche sur la mesure du changement (du territoire comme des comportements). Ces enjeux sont d'autant plus prégnants dans ce quartier qui représente un enjeu politique fort de transformation urbaine (JO 2024, Grand Paris Express) et concentre des populations en situation de vulnérabilité sociale et sanitaire.

Introduction : En France, une inégalité de l’offre de soins et des zones médicalement sous dotées (ZMSD) ont été identifiées. Les décrets de périnatalité ont conduit à une restructuration des maternités et des parcours de soins obstétricaux. Dans un contexte d’augmentation du nombre de femmes en âge de procréer issues de territoires isolés, des mesures d’accompagnement prévues dans le dispositif « Engagement maternité » ont été publiées en 2022. Aucune étude n’a portée sur l’évaluation du vécu du suivi prénatal des femmes enceintes impactées par ces mesures de planification sanitaire dans les ZMSD. L’objectif principal de cette étude était d’explorer le vécu des femmes résidant en ZMSD concernant leur suivi prénatal et l’influence d’un tel choix de vie, sur l’organisation de leur suivi. L’objectif secondaire était d’étudier les difficultés rencontrées par ces femmes. Méthode : Une étude qualitative phénoménologique par entretiens semi-directifs auprès de neuf femmes volontaires résidant en ZMSD a été menée entre juillet et août 2022. Une analyse thématique de contenu a été réalisée à partir des données recueillies par enregistrement audio. Résultats : Le choix du professionnel pour le suivi prénatal avait été guidé en premier intention suite aux recommandations de l’entourage des femmes, puis dans un second temps par la proximité géographique. Les temps de trajet parcourus étaient très variables allant jusqu’à plus d’une heure de route pour la réalisation d’échographies obstétricales. La période entourant la date présumée d’accouchement a été vécue comme une période anxiogène majorée par les contraintes organisationnelles et l’éloignement. Conclusion : Cette étude a mis en lumière un vécu plutôt favorable des femmes résidant dans des ZMSD. Cependant, les dispositifs d’accompagnement disponibles sur le territoire « Engagement maternité » semblaient insuffisamment connus et parfois non envisageables pour une majorité des femmes éligibles. Une étude plus poussée à l’échelle des territoires et incluant une population plus nombreuse avec des caractéristiques plus variées, serait nécessaire afin d’évaluer ces nouveaux dispositifs d’accompagnement, à l’heure où un nombre conséquent de maternités sont sur le point de fermer faute de moyens humains suffisants avec la multiplication de déserts médicaux.

Les personnes transgenres et de genre divers (TGD) forment une population hétérogène au sein des minorités sexuelles et de genre. Les recherches actuelles font état de vulnérabilités et mauvais état de santé sous-tendus par des discriminations individuelles et systémiques. A cela s’ajoute un enjeu contemporain de réorganisation des parcours de santé, précipité par la suppression des conceptions psychopathologiques dans la CIM-11 publiée en 2019. Dans un contexte de visibilité croissante, les politiques de santé et la promotion de la santé des personnes TGD nécessitent une prise de décision dans la controverse et l’incertitude. La diversité des pratiques est ici sous-tendue par une multiplicité de cadres idéologiques et épistémiques, inscrivant la production scientifique dans une dimension politique. Dans ce contexte et sur demande ministérielle, la Haute Autorité de Santé (HAS) a été chargée de produire des recommandations de bonnes pratiques visant à améliorer l’accès des personnes TGD au système de santé. Ce travail s’appuie notamment sur un rapport de l’IGAS qui visait à rendre compte des réalités et besoins des personnes TGD, amenant, en septembre 2022, la HAS à publier une note de cadrage. Dans le but de mettre en évidence les enjeux de pouvoir participant à la construction des politiques publiques, ainsi que la place que la recherche en santé publique y occupe, nous avons réalisé une analyse de cette note de cadrage en nous appuyant sur les méthodologies issues du domaine de l’analyse critique de discours. La valeur ajoutée de cette approche en santé publique a été mise en avant dans la littérature internationale depuis plus de 30 ans et semble d’autant plus pertinente ici. L’analyse critique de discours permet l’étude de l’impact du contexte – territoires et acteur·rices – sur la production et l’interprétation des textes. Pour répondre aux limites liées à leur caractère interprétatif, nous l’avons enrichi d’une perspective analytique basée sur la lexicométrie dans le cadre d’une recherche participative. Au-delà de présenter les résultats d’analyse, cette présentation participera à illustrer l’intérêt de ces approches dans la prise en compte des enjeux de santé publique et de la parole des acteur·rices dans les politiques de santé.

Les formes prolongées de COVID-19 affecteraient entre 10% et 20% des patients. Les symptômes sont nombreux et touchent tous les âges. La liste des symptômes semble évoluer de jour en jour mais l’offre de soins reste insuffisante et ne correspond pas aux besoins des patients. L’objectif du projet SPACO+ est de proposer un parcours de santé personnalisé construit avec et pour les patients atteints de Covid-Long. Le projet SPACO+ s’inscrit dans une démarche participative de l’élaboration de la question de recherche à l’évaluation en passant par la co-construction du parcours de santé. A l’origine du projet, une étude qualitative réalisée sur les départements de la Loire et du Rhône auprès de patients et d’infirmiers met en évidence un manque d’offre de soins. L’étude prévoit donc d’inclure et de suivre 300 patients atteints de COVID-long sur ces 2 territoires. Tandis que le groupe contrôle suivra le standard de soins recommandé, le groupe test bénéficiera d’une intervention personnalisée multifactorielle à travers différents ateliers : connaissance de la maladie, fatigue et activité physique, anxiété et dépression…Coordonnés par les infirmières et construits à l’aide de patients référents, les ateliers devront répondre aux besoins des patients et apporter des solutions pour améliorer leur qualité de vie et diminuer leurs symptômes. Le recrutement des patients n’est possible que grâce à un maillage des réseaux de professionnels sur le territoire avec l’Union Régionale des Professionnels de Santé Infirmiers libéraux Auvergne Rhône-Alpes et le Dispositif d’appui à la coordination, ainsi que des associations de patients (ApresJ20). Les deux groupes (contrôle et intervention) seront suivis à 3 et 6 mois. Une évaluation qualitative permettra de comprendre les freins et les leviers d’adhérence au programme, ainsi que la satisfaction et les pistes d’amélioration. Comme pour la construction et les interventions, infirmières et patients seront inclus dans les différentes évaluations. La démarche participative du projet SPACO+, à travers l’implication des infirmières et des patients pour la construction du projet et de ses ateliers, apparait nécessaire pour prendre en charge les symptômes prolongés du Covid-19. Nous émettons l’hypothèse qu’elle permettra une plus grande adhésion des professionnels de santé et des patients.

Les mesures sanitaires d’endiguement de l’épidémie de covid-19 ont opéré une rupture radicale dans le quotidien de la vie des individus. En raison de leur force contraignante et de leur caractère exceptionnel, on ne peut que s’interroger sur la façon dont ces mesures ont été reçues, perçues, appliquées en tout ou en partie. Les mesures sanitaires ont été présentées par le gouvernement comme des mesures « universelles », mais elles se sont concrétisées dans des rapports sociaux existants, à la croisée de formes de sociabilité spécifiques et à l’occasion de rapports singuliers des personnes aux institutions sanitaires, politiques et sécuritaires. D’où l’intérêt des enquêtes qualitatives et situées socio-spatialement, puisqu' enquêter à l’échelle d’un territoire permet d’étudier au plus près la manière dont ces mesures sanitaires communes rencontrent des dynamiques locales préexistantes et singulières. Nous présentons les analyses préliminaires d’une enquête commencée en juillet 2022 auprès des habitants et des acteurs professionnels « de proximité » d’un quartier classé prioritaire de la Politique de la Ville de XXX. Au sein du projet « Appropriations différentielles des normes sanitaires et des restrictions de libertés : Monographie d’un quartier populaire en temps de pandémie- ADN-POP », cofinancé par l’IRDJ et la Mairie de XXX, nous avons effectué des entretiens avec des professionnels de santé du quartier et avec des habitantes du quartier ainsi que deux focus-groups avec des habitants. Pour cette présentation, nous mobilisons aussi des entretiens avec des habitants du quartier menés par la même équipe durant le confinement (2020), dans le cadre de projets de recherche antérieurs. Lors de nos premières analyses, la dimension relationnelle des rapports aux normes est apparue comme une dimension à rendre visible pour comprendre les diverses formes d’appropriation des mesures sanitaires. L’habitant n’est pas un « citoyen » abstrait et distinct qui adhère ou non aux normes, mais un sujet traversé non seulement par les relations incorporées (et rapports de domination) mais aussi par des relations quotidiennes avec d’autres personnes/entités. C’est cette dimension relationnelle que nous aborderons dans notre présentation en montrant l’intérêt de sa prise en compte dans la compréhension des dynamiques territoriales.

Contexte : L'effet des inégalités géographiques dans la prise en charge des cancers est peu connu. L'objectif de cette étude est de mesurer l'influence de l'accès aux soins primaires sur la mortalité en excès pour les dix principales localisations cancéreuses en France. Méthodes : L'étude a utilisé les données de 21 registres de cancers français. Nous avons inclus les 10 localisations de cancers invasifs solides les plus fréquentes en France entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2015 (N=151 984). L'effet de l'accès aux soins primaires a été estimé à l'aide de deux indices : l'indice SCALE, un nouvel indice multiscalaire disponible pour toutes les zones résidentielles de France (environ 2,8 millions) et l'indice APL, indice d'accessibilité potentielle localisée bien connu développé par l'IRDES et disponible pour toutes les communes. L'effet de l'accès aux soins primaires sur la surmortalité, uniquement liée au cancer, a été étudié à l'aide de modèles d'excès de risque additifs utilisant des splines pénalisées multidimensionnelles. Tous les modèles ont été ajustés sur l'année de diagnostic et l'indice de déprivation européen (EDI). Résultats : La surmortalité est associée à l'éloignement géographique aux soins primaires. Une augmentation de l'indice SCALE (évoquant une moins bonne accessibilité aux soins primaires) était associée à une augmentation de la mortalité pour le cancer du sein chez les femmes (EHRmediane_scale vs ref =2.26[1.07 ; 4. 80]), du cancer du poumon chez les hommes (EHRmediane_scale vs ref =1.08[1.04 ; 1.13]) et du cancer du foie pour les deux sexes (EHRmediane_scale vs ref =1.20[1.00 ; 1.43] pour les hommes & EHRmediane_scale vs ref =1.51[1.12 ; 2.04 pour les femmes]). Une augmentation de l'indice APL (expliquant une meilleure accessibilité aux soins primaires) était associée à une diminution de la mortalité par cancer colorectal chez les hommes (EHRmediane_apl vs ref =0.83[0.73 ; 0.94]). Conclusion : En plus de l'effet déjà démontré des inégalités sociales, notre étude montre que l'accessibilité géographique aux soins primaires est un facteur pronostique indépendant pour la survie de certaines localisations cancéreuses. Cette perte de chance concerne plus de 45% des patients diagnostiqués avec un cancer en France.

Contexte : L'activité physique pendant les traitements du cancer du sein améliore la qualité de vie, réduit la fatigue et le risque de récidive et de mortalité. Bien qu'il y ait de nombreux arguments en faveur d’obstacles et de facilitateurs individuels, l'impact des déterminants géographiques et des caractéristiques du lieu de vie sur l'activité physique demeure sous-investigué chez les patients atteints de cancer. L'objectif est d’étudier l'association entre les caractéristiques objectives et subjectives des lieux de vie et les pratiques d’activité physique chez les patientes atteintes d'un cancer du sein. Méthodes Le projet DiscoSpace se base sur les données individuelles issues des patientes incluses dans l’étude DISCO, un essai contrôlé randomisé en activité physique mené auprès de 432 patientes atteintes d’un cancer du sein. Les profils d’activité physique sont déterminés à partir du questionnaire RPAQ, du nombre de pas des patientes calculés grâce à des montres connectées et des séances de marche réalisées via une application smartphone, de leur fréquence, de leur temporalité et de leurs lieux de pratique. Les caractéristiques des lieux de vie sont évaluées par un diagnostic territorial. Les caractéristiques subjectives du lieu de vie sont déterminées à partir du questionnaire ALPHA. Des analyses en clustering seront réalisées pour identifier et croiser des profils pour chaque dimension. Résultats Un profil d’activité physique initial a été déterminé pour les 432 patientes. Des données longitudinales d’activité physique étaient disponibles pour 198 patientes et le questionnaire ALPHA pour 310 patientes. Des analyses ont été réalisées pour combiner les caractéristiques comportementales, spatiales et temporelles des participantes et ont mis en évidence cinq profils de pratique d’activité physique, sept profils d’environnement perçu. La caractérisation des lieux de vie et l’évaluation de l’association sont en cours d’analyse. Discussion DiscoSpace améliorera la compréhension des déterminants environnementaux de l'activité physique pendant les traitements du cancer et contribuera à une meilleure adhésion des patients à la pratique d’activité physique en fonction de leur territoire. Cette étude permettra de proposer des orientations des politiques de santé publique, et plus particulièrement celles relatives à la promotion de la santé.

Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un mouvement de structuration de l’offre de soins primaires, porté par certains professionnels avec le soutien des pouvoirs publics. Cette structuration se trouve en effet au cœur de la stratégie de réforme du système de santé, qui vise à répondre à divers problèmes publics tels que l’accroissement de « déserts médicaux » dans certains territoires français. La notion de territoire est elle-même davantage mobilisée depuis 2009 dans l’organisation des soins primaires, induisant un changement de logique qui pousse à considérer, au-delà de l’articulation entre les soins de proximité et les soins spécialisés, la façon dont les professionnels de santé de ville appréhendent le territoire où ils sont installés, en lien (ou non) avec les instruments d’action publique visant à y structurer l’offre de soins. Une enquête qualitative multi-située a été conduite entre 2019 et 2023 auprès de professionnels de soins primaires exerçant d’une part en libéral – au sein de cinq maisons de santé pluriprofessionnelles – et d’autre part en tant que salariés d’un centre de santé municipal, de trois centres de santé communautaire, d’un groupement hospitalier et d’une fédération hospitalière. Les professionnels de ces structures, situées dans des territoires ruraux ou péri-urbains, mobilisent toutes un ou plusieurs instruments d’action publique parmi ceux développés récemment, comme les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et diverses expérimentations tarifaires liées à l’article 51 du projet de loi de financement de la sécurité sociale de 2018 (Peps, Ipep, Sec-participatif). L’analyse menée collectivement s’est attachée à comparer le cadrage et les usages du territoire dans différents segments de l’organisation des soins investis par ces collectifs d’acteurs. Cette analyse croisée met en évidence chez les professionnels de soins primaires des logiques territoriales différenciées, qui varient notamment en fonction de la socialisation professionnelle, politique et spatiale des acteurs qui les incarnent. Elle précise dans le même temps le rôle joué, dans la construction de ces logiques, par les instruments de régulation des soins primaires mis en place par les politiques de santé, ainsi que les congruences et décalages entre professionnels dans la manière de se saisir de ces instruments.

Contexte : Le cahier des charges de l’Education thérapeutique du patient (ETP) impose aux coordonnateurs une évaluation quadriennale de leur programme d’ETP à transmettre à l’Agence Régionale de Santé (ARS), territorialement compétente. Le but de cette évaluation est de faire le point sur trois années de mise en œuvre de l’offre et d’envisager des évolutions dans une perspective d’ajustement et d’amélioration du programme. Les structures qui accompagnent les professionnels dans cet exercice sont confrontées à une double contrainte : l’homogénéisation du rendu d’activité et le respect des spécificités de chaque programme.   L’objectif consiste à examiner deux processus de réalisation de ces évaluations quadriennales.   Méthode Il s’agit de comparer la méthodologie du Cetaf (Centre Technique d’Appui et de Formation des Centres d’Examens de Santé de l’Assurance maladie (CES)) et de l’Utep (Unité Transversale d’Education du patient) du Puy de Dôme au CHU de Clermont-Ferrand. La première structure appuie les équipes des 69 CES déployant un programme national d’ETP en ambulatoire sur l’ensemble du territoire alors que la seconde accompagne l’ensemble des équipes réalisant l’un des 35 programmes d’ETP du département.   Résultats Partageant une mission commune d’accompagnement à l’évaluation en réponse à une même exigence réglementaire, l’Utep du Puy de Dôme et le Cetaf ont déployé des méthodologies distinctes répondant à des organisations différentes. Ainsi, l’Utep met en œuvre une démarche ascendante, partant de chaque programme pour en extraire des indicateurs d’évaluation pertinents et spécifiques alors que le Cetaf met en œuvre une démarche descendante proposant un socle commun d’indicateurs d’évaluation tout en cherchant à mettre en exergue la spécificité de chaque CES proposant un même programme d’ETP. Au-delà des différences de positionnement structurelles, les espaces de mutualisation des questions évaluatives sont importants et utiles à développer.   Conclusion Dans les deux situations, les évaluations quadriennales produites sont conformes aux attendus de l’ARS et présentent des caractéristiques communes telles que la co-construction avec chacune des équipes, la prise en compte des spécificités de chaque programme, et le respect de l’autonomie des acteurs.

Le travail présenté porte sur la gouvernance de crise COVID telle qu’elle a été mise en place par les organisations intermédiaires du système de santé (agences régionales de santé, autorités cantonales, instances de pilotage des centres hospitaliers, autorités politiques locales, fédérations et groupements…). Il s’agit de savoir comment les acteurs se sont organisés pour structurer et coordonner leurs interventions, et dans quelle mesure la gouvernance mise en place a été influencée par le système de santé dans lequel elle s’est inscrite. La question des conséquences sur la gouvernance des systèmes de santé au niveau intermédiaire après la crise COVID est enfin abordée. Une approche comparative basée sur une méthodologie principalement qualitative (40 entretiens réalisés), a permis d’obtenir une description précise des organisations et de la gouvernance mises en place dans un département français et dans un canton suisse pendant la crise. L’analyse systématique des entretiens menés à l’aide des outils de la sociologie des organisations offre en outre une perspective critique sur la manière dont la gouvernance s’est structurée au niveau intermédiaire et sur les modifications induites au sein du système de santé. Il ressort de la recherche un grand nombre de similitudes dans les organisations et les modes de gouvernance qui ont été mis en place sur les deux terrains, qui s’inscrivaient pourtant dans des systèmes de santé très différents. Ainsi, la grande autonomie et l’agilité des acteurs de santé au niveau intermédiaire ont constitué tout à la fois des marqueurs forts de la gouvernance et le facteur explicatif à plusieurs des similitudes observées. Ce changement important des modes de gouvernance pendant la crise a-t-il laissé des traces durables dans la structuration de la gouvernance du système de santé au niveau intermédiaire ? De premiers éléments dans les modes de fonctionnement des acteurs, mais aussi dans l’environnement réglementaire semblent montrer que c’est le cas. Les recherches devront se poursuivre en ce sens.

Contexte et objectif : Les premiers temps de l’épidémie de COVID ont été marqués en France par plusieurs défaillances : absence de stock d’équipements de protection individuels, retard d’un mois de l’alerte sanitaire dans le Haut-Rhin, incohérences de décision au niveau local, amenant, par exemple, les services de santé étudiante et le ministère de l’enseignement supérieur à réformer profondément leurs processus de décision. Ces phénomènes peuvent être considérés comme isolés et sans lien. A l’opposé, on peut considérer qu’ils relèvent de mécanismes communs,  concernant à chaque fois des structures (agences de santé, régions,…), à niveaux hiérarchiques multiples, fusionnées et agrandies pour être plus performante, comme une illustration des servitudes de la grandeur. Méthodes Nous avons appliqué le modèle utilisé en sociologie des organisations pour étudier les défaillances de structures pyramidales multi-niveaux à ces trois situations, notamment concernant la compression du temps, la dilution des responsabilités, la création d’une sphère d’opacité lors du pilotage par indicateurs, l’autocensure et l’imperfection des décisions. Le même modèle a été appliqué à la réorganisation de décision survenue au sein d’un plus petit ministère, celui de l’enseignements supérieur. Résultats Ces trois situations ont en commun des mécanismes constants, classiques de défaillance des grands structures hiérarchiques et pyramidales et permettent d’illustrer en quoi les réorganisations par fusion (d’agence, de région,…) fragilisent la résilience en cas de situation de crise, principalement parce qu’elles éloignent le niveau de décision du niveau d’exécution et d’interface avec le terrain. A contrario, la réorganisation de l’enseignement supérieur illustre la capacité d’adaptation d’une plus petite structure en outrepassant le modèle de fonctionnement hiérarchique usuel. Conclusion Les économies d’échelle, liées à la fusion de structures, peuvent se faire au détriment de l’efficacité et amène à considérer différemment l’impact des contre-économies d’échelle.

Lors des interventions d’éducation à la sexualité dans les collèges ou lors des consultations en centre de santé sexuelle, il a été constaté que parler de sexualité reste un sujet tabou avec une méconnaissance des jeunes de leurs corps, un manque d’expression de leurs émotions et des difficultés à parler de leurs vécus notamment s’ils ont été victimes de violences.  Ce constat a amené les équipes à penser qu’il était nécessaire d’intervenir plus tôt, et que l’éducation au « bien être et bien traiter » son corps, ainsi qu’à la sexualité aurait besoin d’être abordée dès le plus jeune âge, comme le recommande la Stratégie Nationale de Santé Sexuelle dans son 1er axe. Malgré la loi du 4 juillet 2001, renforcée par plusieurs circulaires, les séances d’éducation à la sexualité ne sont pas proposées dans les écoles maternelles des villes de notre champ d’intervention. Les professionnels de PMI et de la Santé se sont impliqués depuis 2017 dans l’expérimentation d’une action d’éducation à la sexualité auprès d’élèves de Grande section intitulée « Garçons & Filles, bien grandir ensemble ». Les objectifs de cette action sont le renforcement les compétences psychosociales des enfants et la prévention des violences. Depuis son démarrage, 1917 enfants ont été touchés par l’action et des révélations de violences, notamment éducatives, ont été recueillies par les professionnels. Ces révélations ont conduit les professionnels à travailler une procédure spécifique avec des outils clairs concernant la protection de l’enfance. Cette action va être étendue sur d’autres écoles maternelles et d’autres villes de notre champ d’intervention, suite au retour des professionnels de l’Education Nationale sur le comportement des enfants. Suite à cette action les enfants sont plus à l’aise pour nommer leur sexe, exprimer leur consentement et faire respecter leur intimité

C’est lors de la publication de l’avis du 6 mai 2015 du Haut Conseil de la Santé Publique, qu’apparait le principe d’une consultation dénommée « Rendez Vous Santé » (RVS), qui serait proposée au public primo-arrivant notamment des demandeurs d’asile (DA). L'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) a ainsi fait évoluer la visite médicale des étrangers autorisés à séjourner en France vers une véritable visite de prévention dite « Rendez-Vous Santé » dont l’objectif est de dépister les problèmes de santé et d’orienter précocement les personnes vers les structures de soins le cas échéant. Pour cela, l’OFII s’est appuyé sur le CETAF pour réaliser un référentiel de pratiques détaillant le contenu et les modalités de réalisation de ce RVS. Ce dernier repose sur les dernières recommandations en prévention et promotion de la santé. Il définit, dans une approche collective de santé publique, un périmètre socle complété par l’évaluation des facteurs individuels et préoccupations de la personne mais aussi le jugement clinique du professionnel de santé. Ce référentiel constitue un support pour les professionnels de santé leur permettant de garantir une offre de contenu homogène des pratiques sur l’ensemble du territoire français. En juin 2021,  désigné comme le principal opérateur pour le RVS des DA ou certains réfugiés récents, l’OFII propose un bilan de santé basé sur le volontariat, le dépistage et la prévention par une expérimentation sur trois territoires. La consultation est centrée autour de thématiques principales somatiques et de la santé mentale, pouvant s’enrichir de conseils ou d’explorations s’appuyant sur les antécédents, le parcours migratoire, des éléments de plaintes ou des signes objectifs découverts lors de l’examen clinique. Elle intègre aussi l'information du DA sur les structures médicales et sociales françaises. Il s’agit en pratique d’une consultation longue, par un binôme médecin/infirmier, parfois d’un médiateur en santé et d’un interprète. Cette expérimentation se poursuit aujourd’hui dans treize territoires. Elle totalise près de 6000 consultations. Son déploiement progressif et le suivi de ses indicateurs permettent une offre de santé précoce mais également l’étude inédite de la santé de cette population à son arrivée sur le territoire.

Introduction : Au Togo, les faits stylisés montrent une tendance à la baisse du taux de fréquentation des services de santé publics et confessionnels avec la dégradation de la qualité de soins.  Dans ce contexte, les mesures incitatives auront pour rôle d’améliorer les prestations de services de santé et d’en augmenter leur fréquentation. But de l’étude Cette étude vise à mettre en évidence le rôle des rémunérations incitatives sur les performances du personnel soignant et l’utilisation des services de santé au Togo. Méthode Il s’agit d’une étude empirique basée sur les données de Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base de Bien-être (QUIBB, 2015) et du ministère de la santé du Togo. Le salaire du personnel de santé est utilisé comme proxy pour mesurer les mécanismes d’incitation financière. Cette variable est le logarithme du salaire moyen mensuel de chaque catégorie de praticien consulté ou susceptible d’être consulté par le patient en cas de problèmes de santé. Résultats Dans le cadre d’un modèle probit simple, les résultats relèvent un effet d’accroissement des performances du personnel soignant sur l’utilisation des services de santé publics avec la prise en compte des incitations financières. Par contre, cet effet est contre pour le recours aux services de santé privés. Conclusion La rémunération financière et les performances du personnel soignant sont complémentaire pour améliorer l’utilisation des services de santé public. Dans ce cas, des actions s’imposent urgemment pour développer des mécanismes d’incitation et améliorer les prestations de services de santé au Togo. Mots clés : Incitations financières, Qualité de soins perçue, l’utilisation des services de santé, Togo.

L’aide médicale d’Etat (AME) permet aux personnes étrangères en situation irrégulière sur le territoire français de bénéficier d’une couverture santé. Véritable filet de santé publique pour une population très exposée aux risques en santé, le dispositif fait pourtant l’objet d’attaques politiques et médiatiques. En 2019, une nouvelle réforme a introduit une condition de trois mois d’irrégularité sur le territoire (contre trois mois de présence auparavant) et une obligation de dépôt physique des premières demandes au guichet des caisses primaires d’assurance maladie (CPAM). Constatant des difficultés croissantes pour accéder à l’AME depuis cette réforme, nos associations, la Cimade, Comede, Dom’Asile, Médecins du Monde et Secours Catholique 93, ont organisé une enquête en janvier et février 2023 pour documenter l’ampleur des dysfonctionnements rencontrés dans les parcours administratifs des personnes qui sollicitent le dispositif. Nous avons procédé à un recueil de données via trois dispositifs : - un recueil d’informations en ligne via le site de l’Assurance maladie ameli.fr et la plate-forme de prise de rendez-vous clicRDV.com, - un testing téléphonique du 3646 (numéro de l’assurance maladie) auprès de différentes CPAM franciliennes afin d’évaluer l’accessibilité et la qualité du service : 271 appels passés, - un questionnaire à destination des usager·es AME à la sortie de la CPAM afin de recenser les obstacles rencontrés dans leurs parcours administratifs : 258 témoignages recueillis. Les résultats mettent en évidence une importante détérioration de l’accès à l’AME à travers un cumul d’obstacles administratifs. L’insuffisance de la couverture territoriale des lieux où déposer sa demande, couplée avec l’obligation d’une prise de rendez-vous selon des modalités complexes et hétérogènes, et des conditions d’accueil inadaptées sur place, rendent très difficile le dépôt des demandes. Les conséquences sont lourdes : 64% des personnes interrogées ont rencontré des difficultés pour se soigner faute de couverture santé. Parmi elles, 7 sur 10 ont renoncé aux soins. Nos organisations dénoncent ces obstacles administratifs, qui encouragent le retard, voire le non-recours aux soins. Nous réclamons l’accueil inconditionnel et sans-rendez-vous de l’ensemble des usager·es, sans distinction de leur situation administrative, dans l’ensemble des agences de proximité, et dans des conditions adaptées.

Les clubs sportifs ont sollicité les acteurs politiques et les territoires pour les soutenir dans le développement de la promotion de la santé, par leurs actions politiques, leur recommandations et des financements dédiés. Cette recherche présente le développement d'un outil d'analyse des politiques nationales soutenant la promotion de la santé au sein des clubs sportifs, Health Promoting Sports Clubs- National Audit Tool (HPSC-NAT). Une recherche qualitative itérative a été entreprise par un groupe de 10 chercheurs, soutenus par l'Organisation Mondiale de la Santé, en cinq étapes : 1) une revue rapide de la littérature pour identifier les questions et domaines, 2) une analyse thématique pour catégoriser les questions, 3) une méthode delphi pour analyser l'intéret des questions, leur application internationale, leur formulation et leur regroupement sous des indicateurs, 4) une étude en ligne et des inteviews pour valider le contenu avec des acteurs politiques, 5) une validation finale de l'outil par l'équipe. Huit articles scientifiques ont permis d'identifier 269 questions liées aux politiques de promotion de la santé au sein des clubs sportifs. Ces questions ont été codées en 25 catégories sous trois thèmes: politiques, acteurs et approche par milieu de vie. L'étude delphi a reformulé et validé 50 questions, catégorisées en 10 sections. Après des retours de 22 experts du champ et 8 interviews avec des représentants du sport au niveau national dans 5 pays européens, la version finale sur laquelle l'équipe s'est accordée reprend 41 questions et 11 sections (role du ministère, politiques, communication, implementation et dissémination, évaluation et monitoring, politiques locales, financement et coordination, approche participative, acteurs territoriaux, évènements sportifs nationaux, programmes exemplaires, acteurs responsable d'HPSC-NAT. Pour améliorer la promotion de la santé au sein des clubs sportifs, il est nécessaire de comprendre les politiques nationales et le type de soutien qu'elles apportent aux acteurs sportifs, et de pouvoir le comparer de manière internationale. Une première collecte de données en Irlande a été réalisée pour piloter l'outil et une collecte de données en France est en cours, permettant un premier cadre de comparaison interculturelle.

Introduction : Quatre vagues épidémiques se sont succédées en Côte d’Ivoire avec 88 263 cas d’infections à Covid-19 et 834 décès. Environ 80% des décès sont survenus chez des personnes âgées de plus de 50 ans et porteurs de pathologies chroniques. La vaccination volontaire et gratuite a débuté le 01 mars 2021. Elle ciblait les personnes âgées de 18 ans et plus puis les jeunes de 12 à 17 ans ont été inclus en 2022. Le pays s’est fixé l’objectif de vacciner 70% de la population. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle à visée descriptive effectuée à partir des données administratives de vaccination, plans stratégiques, plans opérationnels et rapports de la Direction de Coordination du Programme Elargi de Vaccination. Résultats : Au 01 mars 2023, 27 308 017 doses de vaccins ont été administrées (taux utilisation, 94,5%). Le vaccin de Pfizer-BionTech a été le plus utilisé. Au niveau national, 13 067 829 personnes étaient complètement vaccinées soit 43 % de la population. XXX, épicentre de l’épidémie, ne comptait que 36% de personnes complètement vaccinées. Les couvertures vaccinales étaient plus faibles chez les adolescents de 12 à 17 ans (20%). Concernant les cibles prioritaires, 54% du personnel de santé et seulement 5% des porteurs de pathologies chroniques étaient complètement vaccinés. Les manifestations post-vaccinales indésirables étaient inférieures à 1% et aucun décès n’a été notifié. L’organisation de plusieurs campagnes de vaccination de masse d’une durée d’environ 10 jours a permis d’augmenter de manière significative les couvertures vaccinales. Pour augmenter les couvertures vaccinales en routine, un paiement à la performance des acteurs a été institué afin de motiver la recherche des cibles à vacciner. Au total, 31 districts sanitaires sur 113 ont atteint l’objectif de 70%. Les difficultés d'atteinte des objectifs de couverture vaccinale étaient principalement dues à la faible perception du risque de contracter la Covid-19 et à la peur des effets indésirables. Conclusion : Face à la persistance de l’Infodémie sur les réseaux sociaux et la méfiance des populations, il est essentiel de renforcer la stratégie de communication et de mobilisation sociale notamment vers les populations les plus vulnérables.

Le Centre National fin de vie soins palliatifs a la mission de contribuer à une meilleure connaissance des conditions de la fin de vie et des soins palliatifs, afin de permettre à l’ensemble des publics de mieux s’approprier et de mieux exercer leurs droits. Plusieurs outils sont proposés pour mettre en œuvre la mission : le site Parlons-fin-de-vie.fr : site d’information de référence qui répond à l’ensemble des questions sur la fin de vie, que l’on soit une personne concernée, un proche aidant ou un professionnel. Un annuaire des structures et d’accompagnement de la fin de vie, et une carte interactive élaborée en partenariat avec AtlaSanté, permettent de localiser la structure de soins palliatifs la plus proche. Une Foire aux questions est élaborée sur la base des informations recueillies par la plateforme d’information du Centre et des questions issues de la Convention Citoyenne sur la fin de vie. Les Focus sont des documents synthétiques sur des thématiques d’intérêts spécifiques ou des dispositifs (aide active à mourir dans le monde, procédure collégiale, arrêt de nutrition et d’hydratation). Un Parcours d’information sur la fin de vie, corpus documentaire spécialement conçu pour la convention citoyenne sur la fin de vie est mis à disposition sur internet. L’Atlas des soins palliatifs et de la fin de vie en France est une synthèse des données sur l’offre de soins palliatifs mises en lien avec la démographie et la situation économique de chaque département. Le site héberge également les portails de documentation et de veille documentaire du Centre : Vigipallia et Palliadoc. Des infographies sur les dispositifs de la fin de vie, à destination des professionnels de santé et du grand public sont également disponibles. Une nouvelle infographie à destination du secteur médico-social est en cours de préparation. Des podcasts seront bientôt mis en ligne, ils présentent des histoires de patients en lien avec les dispositifs de la loi. Sur un versant plus international le Panorama de l’aide active à mourir dans le monde présente un état de la législation mondiale sur l’aide active à mourir, qu’il s’agisse d’euthanasie ou de suicide assisté.

Contexte : L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique à prévalence élevée qui est associée à des comorbidités cardiovasculaires et du vieillissement. Les problématiques territoriales étaient la faible prise en charge des comorbidités, l’absence d’optimisation du traitement médical, le faible repérage précoce d’une décompensation cardiaque, un taux de réhospitalisation élevé et un faible recours au cardiologue. Objectif : Améliorer la qualité des soins dispensés aux patients insuffisants cardiaques. Description de l’intervention : Le dispositif s’est structuré sur une organisation territoriale à partir d’un hôpital local. L’investissement de la direction hospitalière et de son encadrement a permis le recrutement de professionnel(le)s, la sélection des outils et l’organisation des formations. Les rencontres de tous les partenaires pour une co-construction du parcours ont été initiées. L’équipe est composée d’une infirmière de parcours qui assure un rôle central de prise en charge globale et de coordination, d’un médecin formé à l’insuffisance cardiaque et d’un cardiologue. Des professionnel(le)s de santé de l’hôpital ou du territoire interviennent pour les dimensions santé psychologique, nutrition, activité physique et vie sociale. Un patient entre dans le parcours par une consultation dédiée à la prise en charge spécifique de l’insuffisance cardiaque (optimisation du traitement médical, suivi cardiologique), d’un dépistage des comorbidités (atteinte pulmonaire, carence martiale, ostéoporose et vaccinations) et d’un repérage des fragilités liées au vieillissement. A l’issue de la consultation un plan de soins est réalisé en partenariat avec le patient et les professionnel(le)s de ville (médecin traitant, cabinet infirmier et pharmacie) et est coordonné par l’infirmière de parcours. Résultats : Après 45 jours de lancement, 18 patients ont été inclus, 2 hospitalisations ont été évitées, 5 télé-expertises ont été réalisées et les patients sans suivi spécialisé ont été vus par le cardiologue référent. La prise en charge globale a principalement permis d’optimiser le traitement, de mettre à jour les vaccins et de repérer une dénutrition, une carence martiale et une iatrogénie médicamenteuse. Conclusions : La prise en charge globale du patient insuffisant cardiaque par une équipe dédiée dont le fonctionnement repose sur une infirmière de parcours permet une amélioration de la qualité des soins

Introduction : L’importance des interactions précoces positives entre les parents et leur enfant dans les 1000 premiers jours de vie est bien démontrée. Le bénéfice apporté par les visites à domicile à ce sujet est aussi reconnu. Cependant, dans le Département du Nord, 6 à 25% des visites à domicile proposées par les puéricultrices de PMI sont refusées par les familles. Il parait dès lors utile de se questionner sur les freins qui mènent à ces refus de suivi et de s’interroger sur les médiations à construire pour augmenter le nombre et la qualité des rencontres. L’objectif de ce projet est d’étudier l’apport d’un tapis d’éveil comme objet de médiation dans la relation nouveaux parents – PMI, pour recentrer leur regard conjointement sur le bien-être de leur enfant.   Méthodes Cette recherche interventionnelle en santé des populations est conduite sous forme d’une étude qualitative exploratoire dans 6 territoires du Nord. Toutes les familles sont éligibles, sans discrimination sur leur profil social. Pour les familles bénéficiaires de l’intervention, un tapis d’éveil est offert au moment de la 1ère visite post-natale à domicile. Ce dernier est mobilisé lors des visites suivantes pour favoriser le jeu et l’échange en fonction du contexte et des besoins de la famille. Une collecte de données sous forme d’entretiens auprès des familles et des professionnels est prévue au terme de la période de distribution d’un an. Les mécanismes et éléments de contexte facilitant le dialogue autour du soutien à la parentalité seront recherchés. En fonction des données collectées, plusieurs hypothèses seront formulées à propos des freins et des facilitateurs de l’interaction parents-enfant-PMI.   Discussion Malgré l’avantage en terme de disponibilité, d’écoute et de guidance parentale que représente l’intervention dans le milieu naturel de la famille, il est nécessaire d’appréhender les conditions facilitatrices d’une interaction de qualité. Cette approche exploratoire vise à renforcer l’impact potentiel des actions de prévention et de promotion de la santé de la PMI auprès des familles. Elle devrait permettre de mettre en évidence les freins et les leviers à mobiliser pour construire un accompagnement à la découverte et à l’apprivoisement des compétences et caractéristiques de l’enfant.

Contexte : Le prédiabète est un état de santé caractérisé par une glycémie élevée au-delà des normes mais n’atteignant pas le seuil de définition du diabète. Les comportements alimentaires et l'activité physique ont un impact démontré sur la progression du prédiabète vers le diabète. Notre étude de cohorte de sujets prédiabétiques en soins primaires à La Réunion s'est intéressée à la transition diabétique. Méthodes: Les données de 330 sujets prédiabétiques ont été analysées. Les habitudes alimentaires ont été scorées selon les recommandations du Plan National Nutrition Santé 4 (PNNS-4) et la pratique d'activité physique selon la recommandation OMS de 30 min d'activité modérée par jour. Les analyses statistiques comparatives ont utilisé un seuil de signification à 0,05. Résultats: Le score alimentaire moyen était de 3,7, avec une répartition égale des participants entre une "alimentation moyennement proche" ou "proche" des recommandations PNNS-4. Bien que la perception moyenne (6,0 sur 10) de leur équilibre alimentaire semble cohérente avec le score alimentaire moyen, la corrélation entre les deux variables n'est pas significative. L’écart le plus important concernait la consommation de fruits et légumes : seulement 2,4% des participants en consommaient ?5 par jour et moins de la moitié 1 fruit ou 1 légume/jour. Si environ 90% des sujets avaient une activité physique moyenne de 30 minutes/jour, celle-ci se composait essentiellement de marche, bricolage et ménage, et non de sport de loisir. La connaissance d’un diagnostic antérieur de prédiabète n’avait pas d'impact sur les comportements alimentaires ni sur l'activité physique des participants. Discussion : Les résultats de cette étude suggèrent que les sujets prédiabétiques en soins primaires ont des comportements alimentaires et une activité physique insuffisants pour prévenir le diabète. On retrouve une absence d'impact du diagnostic de prédiabète sur les comportements alimentaires qui peut s'expliquer par un manque de moyens d'action des médecins. Des interventions ciblées sont donc nécessaires tels que la prise en charge d'actions diététiques ou sportives sur ordonnance.

L’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la santé des Pays de Loire (IREPS) a été sollicitée pour la mise en œuvre d’un projet d’éducation à la vie affective et sexuelle auprès des enfants, par les acteurs de deux territoires différents en zone périurbaine nantaise. Ces demandes viennent souligner une préoccupation majeure de santé publique : l’impact considérable des violences sexuelles sur la santé. L’IREPS a donc proposé une stratégie mobilisant l’ensemble des acteurs de la communauté éducative des territoires pour travailler sur la prévention des violences sexuelles par le renforcement des compétences psychosociales auprès des élèves des écoles maternelles et élémentaires des deux communes. Chaque école (directrice, enseignantes), des agents des territoires (ATSEM et animateur.rices périscolaires, un animateur sportif pour un des territoires), ainsi que les parents, se sont impliqués dans la démarche. Les professionnels intervenant sur les différents temps de l’enfant ont été sensibilisés, formés et accompagnés par l’IREPS en amont des ateliers. Le programme élaboré par l’IREPS à destination des enfants s’articule autour de 8 séances. Ces séances sont animées en binôme IREPS/professionnels de la communauté éducative, pour faciliter l’observation et le transfert de compétences. L’animation des séances est devenue alors possible pour que chaque enfant de l’école en bénéficie, de la maternelle au CM2, sur chaque commune. Une réunion d’information à destination des parents a été organisée pour renforcer l’implication de chaque adulte qui gravite autour des enfants des territoires. En se basant sur une pédagogie active l’IREPS a développé des séances pour les enfants autour des thèmes suivants : la promotion des relations égalitaires filles-garçons, la connaissance du corps, l’intimité, les émotions, les sensations, l’affirmation de soi, et l’identification des personnes ressources. Les outils sont variés et prennent en compte la capacité d’attention des enfants. La progressivité, la continuité, la régularité des séances ont permis un apprentissage graduel. Et enfin, cette expérience basée sur l’engagement de tous les adultes qui gravitent autour des enfants pour former une chaine de protection, fait l’objet d’une démarche de capitalisation.

Les “Semeurs de Santé” est un projet qui a été retenu par le ministère de la Santé et l'Agence Régionale de Santé (ARS) Bretagne dans le cadre d’un appel à projet national relatif à l’accompagnement à l’autonomie en santé en 2016.  Piloté par la plateforme d'Éducation Thérapeutique du Patient du territoire de Lorient-Quimperlé, il imagine de nouvelles manières de réduire les inégalités sociales et territoriales de santé .  
L’objectif principal est de développer des dynamiques collectives en promotion de la santé, au sein de territoires ruraux et insulaires considérés comme?vulnérables . Les objectifs secondaires visent à favoriser l’interconnaissance entre les habitants, la création d’un sentiment d’appartenance, l’appropriation des savoirs en matière de santé et la mobilisation des habitants pour porter des actions communes. La méthodologie repose sur : un accompagnement assuré par les facilitatrices, des formations à la coopération et des actions en santé. . 
L’accompagnement se compose de: La mobilisation des acteurs locaux, l’appropriation des sujets de santé, l’identification d’objectif commun et la co-construction d’actions collectives. L’objectif poursuivi est la mise en mouvement et le renforcement de la capacité collective d’agir.  
Les formations à la coopération sont ouvertes à tous et mises à disposition pour favoriser la création de dynamiques collectives. Elles permettent de renforcer les acteurs locaux dans leur posture relationnelle et de consolider leurs compétences en coopération et en analyse politique. 
Enfin, des actions ont été créées?afin d’amorcer la dynamique collective (les enquêtes de santé,  le théâtre-forum , des ateliers  “accès aux droits » et  «?Confiance en soi » ). Ces actions constituent un premier pas vers le renforcement du pouvoir d’agir des citoyens. L’évaluation est une partie intégrante du projet. Elle a pu montrer que la méthodologie participative, la co-construction à partir des ressources locales, la temporalité du projet, contribuent à développer un environnement favorable et permet l'émergence, le renforcement du pouvoir d’agir des collectifs : "l'empowerment communautaire". Afin de faciliter la transferabilité du projet ont été élaboré:un plaidoyer, un guide de pratique, un rapport d’évaluation et une synthèse .Pour 2023, un déploiement régional est envisagé afin d’essaimer les semeurs de santé dans d’autres communes.

Introduction : Les consommations de tabac, connues comme facteur de risque de développement de nombreuses pathologies, sont peu documentées chez les personnes migrantes en France, entraînant un manque d’information sur les méthodes d’accompagnement à l’arrêt et au sevrage tabagique à proposer aux personnes migrantes. Objectif : Explorer les facteurs influençant l’arrêt du tabac ainsi que les méthodes d’arrêt préférées rapportées par les migrants afin d’orienter la mise en place d’interventions de sevrage tabagique adaptées à leurs  attentes et besoins. Méthodes : Approches qualitative et quantitative. L’approche qualitative repose sur des entretiens semi-directifs individuels analysés thématiquement en utilisant une approche inductive auprès des migrants consultant dans des permanences d’accès aux soins de santé (PASS). L’approche quantitative est basée sur une enquête transversale réalisée auprès de la même population. Une analyse descriptive des données quantitatives puis une régression logistique ont été réalisées.   Résultats : Au total 16 migrants ont été interviewés, et 646 migrants ont répondu au questionnaire. L’arrêt du tabac était motivé par les effets néfastes de celui-ci sur la santé. Parmi les 168 fumeurs (soit 26% des participants), 77.1% avaient fait une tentative d’arrêt (>1 semaine) au cours de l’année passée. Ces tentatives étaient freinés par un manque d’informations sur les ressources disponibles ainsi qu’une dépendance à la nicotine (49.2% des fumeurs). Pour être efficace, d’après les migrants, toutes les méthodes d’arrêt devaient être associées à une motivation propre et personnelle. La méthode identifiée par les participants comme la plus efficace pour l’arrêt était une prise en charge sous forme de suivi ou de thérapie alliant travail sur l’addiction et soutien psychologique. De l’avis de 71.7% des fumeurs, cette intervention pouvait être réalisée par les médecins des PASS. Discussion : Pour les migrants, le tabac revêt une dimension psychosociale. Nos résultats suggèrent un besoin d’information et d’accompagnement des migrants pour favoriser l’arrêt tabagique lors des consultations, en leur proposant différentes méthodes d’arrêt. Une intervention de sevrage tabagique à destination des migrants doit prendre en considération les besoins exprimés de soutien psychosocial ainsi que la dépendance pour être le plus efficace possible.

Introduction : Depuis 1989, le CRRF l’Espoir (Lille) s’inscrit dans la démarche de
proposer un programme de Restauration Fonctionnelle du Rachis (RFR®) à destination de lombalgiques chroniques. Pour de multiples raisons, ce programme a évolué sur le fond et la forme. Le nouveau programme, instauré en 2017, intègre le patient comme acteur principal de sa santé (séance d’ETP, programme en groupe, tâches en autonomie, moins de séances de reconditionnement physique) alors que l’ancienne version de 2010 s’intéressait majoritairement au reconditionnement physique. L’objectif de cette étude est de comparer ce nouveau programme à l’ancienne version. Méthodes : 144 sujets pour l’ancienne version et 448 sujets pour la nouvelle version ont été inclus dans l’étude. Les données sur les paramètres physiques (endurance musculaire isométrique et souplesse périrachidienne), fonctionnels et socio-psychologiques (auto-questionnaires) ont été recueillies à l’entrée, à la sortie et à 3 et 6 mois après la sortie du centre. Résultats : Les résultats de la nouvelle version du programme ont montré une efficacité significative sur le plan physique. Une efficacité significative a également été constatée sur le plan fonctionnel et socio-psychologique grâce aux auto- questionnaires. Par rapport à l’état initial des sujets, ces résultats restent significativement différents à court et moyen terme mais ils ont une tendance à se dégradrer par rapport à la sortie et ce 3 mois après. Le nouveau programme n’aura pas été autant efficace sur le plan physique à court et moyen terme mais il montre d’autres intérêts à continuer vers cette formulation de prise en charge. Discussion : La nouvelle version du programme est donc tout aussi efficace que l’ancienne mais à des niveaux différents. Les résultats s’expliqueraient avec la mise en place de séances reproductibles et cognitivo-comportementales qui auraient permis une pérénisation des gains sur le plan physique. Cependant, le taux de rechute semble inevitable et l’observance reste à nuancer. Suite à cette étude, le CRRF l’Espoir prévoit une refonte en mettant l’accent sur l’apport de séances axées sur le changement de comportement et ainsi continuer à tendre vers un programme de plus en plus pluridisciplinaire.

Introduction : Depuis 1989, le CRRF l’Espoir (Lille) s’inscrit dans la démarche de proposer un programme de Restauration Fonctionnelle du Rachis (RFR®) à destination de lombalgiques chroniques. Pour de multiples raisons, ce programme a évolué sur le fond et la forme. Le nouveau programme, instauré en 2017, intègre le patient comme acteur principal de sa santé (séance d’ETP, programme en groupe, tâches en autonomie, moins de séances de reconditionnement physique) alors que l’ancienne version de 2010 s’intéressait majoritairement au reconditionnement physique. L’objectif de cette étude est de comparer ce nouveau programme à l’ancienne version. Méthodes : 144 sujets pour l’ancienne version et 448 sujets pour la nouvelle version ont été inclus dans l’étude. Les données sur les paramètres physiques (endurance musculaire isométrique et souplesse périrachidienne), fonctionnels et socio-psychologiques (auto-questionnaires) ont été recueillies à l’entrée, à la sortie et à 3 et 6 mois après la sortie du centre. Résultats : Les résultats de la nouvelle version du programme ont montré une efficacité significative sur le plan physique. Une efficacité significative a également été constatée sur le plan fonctionnel et socio-psychologique grâce aux auto-questionnaires. Par rapport à l’état initial des sujets, ces résultats restent significativement différents à court et moyen terme mais ils ont une tendance à se dégradrer par rapport à la sortie et ce 3 mois après. Le nouveau programme n’aura pas été autant efficace sur le plan physique à court et moyen terme mais il montre d’autres intérêts à continuer vers cette formulation de prise en charge. Discussion : La nouvelle version du programme est donc tout aussi efficace que l’ancienne mais à des niveaux différents. Les résultats s’expliqueraient avec la mise en place de séances reproductibles et cognitivo-comportementales qui auraient permis une pérénisation des gains sur le plan physique. Cependant, le taux de rechute semble inevitable et l’observance reste à nuancer. Suite à cette étude, le CRRF l’Espoir prévoit une refonte en mettant l’accent sur l’apport de séances axées sur le changement de comportement et ainsi continuer à tendre vers un programme de plus en plus pluridisciplinaire.

Cette présentation concerne une recherche engagée en 2019 visant à concevoir, tester et ajuster l’accessibilité nationale des appels d’urgence pour les personnes aphasiques. L'aphasie est une difficulté de communication causée par un AVC, un traumatisme crânien ou une dégénérescence. Elle concerne l’expression et la compréhension du langage, à des degrés variables, dans ses modalités orale, écrite et gestuelle. Les 300 000 personnes concernées en France sont exclues des services de santé et de secours téléphoniques. L’accessibilité est souvent réduite à une question technique. Notre hypothèse est à l’inverse qu’elle relève d’un processus interactionnel, permettant l’exercice de droits par des ajustements sociaux, techniques, communicationnels et organisationnels mobilisant une diversité d’acteurs et d’expertises. Notre démarche expérimentale a mobilisé toutes les parties prenantes : les personnes aphasiques et leurs proches, les agents traitant leurs appels vidéo au niveau national, les professionnels des urgences assurant la réponse de secours sur leur territoire (samu, pompier, police et gendarmerie), ainsi que des médecins, orthophonistes et sociologues. Des stratégies de communication adaptées à l’aphasie existent. Elles exploitent l’intonation de la voix, les expressions du visage, des gestes et des images. Avec l’appui d’un territoire, une banque d’images d’urgence et un dispositif de visioconférence ont été conçus et testés. Une expérimentation nationale a ensuite permis 64 appels simulant une urgence, passés par 55 personnes aphasiques âgées de 40 à 81 ans, et 24 aidants dans le rôle de victimes. 21 services d’urgence ont été mobilisés dans 14 départements de 6 régions de France. Ces appels ont été filmés et analysés pour identifier les malentendus, les bonnes pratiques et les ajustements ergonomiques, et consolider le service. L’étape actuelle opérationnelle montre des enjeux territoriaux d’appropriation. Celle-ci suppose en amont un accès économique au numérique, une organisation sociale de l’information et une aide locale à l’installation. En aval, elle invite à penser les pratiques de communication des secours sur le terrain. Ce projet montre l’importance de penser la mobilisation des territoires, non seulement pour la construction de l’accessibilité de services publics, mais aussi pour la mise en œuvre effective d’un accès aux droits en apportant les ressources et maillages nécessaires.

La lombalgie est un problème de santé publique aux répercussions humaines et socio-économiques majeures. Sa prise en charge est le plus souvent complexe pour le médecin traitant et pour le patient. Dépassant le modèle biomédical, des facteurs de risque psychosociaux ont été mis en évidence. Néanmoins à ce jour, cela ne s'est pas traduit par une meilleure efficacité des interventions proposées au niveau des territoires. Notre objectif est de présenter les résultats d'un travail de recherche développé à partir d'une démarche qualitative, d'approche biographique et compréhensive des représentations sociales et du vécu de patients lombalgiques quels que soient leur parcours de soin et leur type de lombalgie et suivis dans des cabinets de médecine générale d'Ile de France. Pour cela, nous avons mené 13 entretiens biographiques réalisés à l'aide d'un guide non directif. L'inteprétation des données a porté sur chaque entretien puis sur l'analyse de l'ensemble des récits afin de trouver des points de convergence et d'intersection entre les différents parcours et les expériences vécues.  Les résultats montrent que la lombalgie semble être mal représentée et peu valorisée par le patient avec un faible investissement au niveau de la prévention.Celle-ci reste encore trop ponctuelle dans le parcours de vie des patients, sans suivi, ce qui ne permet pas la construction d'une démarche d'accompagnement éducatif et de co-construction des apprentissages pour y faire face afin de valoriser leur autonormativité. Son importence n'est relevée qu'après les épisodes douloureux, face auxquels les patients vont tenter de développer des stratégies de prévention secondaire, qui se sont montrées très liées à la façon dont ils écoutent leurs douleurs, leur corps, et donnent du sens à ce qui leur arrive. Pour conclure, comprendre le vécu des patients à partir de leur histoire de vie, ainsi que leurs représentations et conduites dans la gestion de leur lombalgie semble être un élément à considérer pour améliorer le projet de soins. Bien que les recommandations actuelles prônent une prise en charge globale centrée patients, l'approche compréhensive individuelle n'est pas représentée et pourrait constituer un levier d'action plus approprié.

La transition démographique engendrée par le vieillissement de la population en France suscite de nombreuses réflexions sur l’efficacité du modèle d’hébergement actuel des personnes âgées et invite à s’interroger sur la pertinence des structures d’accueil existantes. La majorité des Français souhaitent vivre et mourir chez eux, mais les solutions actuelles ne sont pas toutes satisfaisantes. L’habitat social n’échappe pas à cette transition démographique. Selon INSEE, 11 millions de personnes sont locataires d’un logement social, dont l’âge moyen est de 50 ans. Le projet s’inscrit dans ce contexte et vise à tester des solutions innovantes pour la réhabilitation des logements sociaux favorisant le maintien à domicile des seniors et d’en étudier leurs impacts sur la santé. La démarche retenue pour la réalisation de ce projet est l'Évaluation d'Impacts sur la Santé. Nous vous présentons ici la première étape du projet consistant à identifier les facteurs favorisant le maintien à domicile des seniors dans le parc social. Cette étape s’est appuyée sur une méthodologie qualitative par entretiens semi-directifs. Les facteurs identifiés ont été confirmés à travers un questionnaire quantitatif. Nous avons identifié des échanges avec les résidents les facteurs correspondants aux 5 dimensions de santé : santé physique, santé mental, santé sociale, santé environnementale et santé économique, en lien avec l’habitat et qui viennent impacter toutes ou l’une de ces dimensions de la santé globale : Concernant la santé physique les seniors souhaitent l’amélioration de l’accès aux professionnels de santé pour les aider dans la prévention, le suivi et le parcours de soin. Pour ce qui est de la santé mentale, sociale et environnementale, les seniors ont besoin de la tranquillité et de la convivialité, en prenant en compte l’impact sanitaire, social et financier des faiblesses thermiques et sonores du bâtiment. Et, pour la santé économique, les seniors ont évoqué l’inaccessibilité à des services du quotidien (supermarché, centres de loisirs…) adaptés à leurs ressources. Les facteurs identifiés reflètent une dimension globale de la santé. Ils permettent de répondre au mieux aux attentes des séniors et, de pouvoir développer les outils en vue de mesurer leurs impacts sur la santé des résidents.

Introduction : Les populations multiculturelles amazoniennes de XXX sont isolées sur le plan géographique, administratif et culturel à la différence des populations du littoral. Elles accusent un retard en matière d’accès aux soins et de prévention. Une équipe mobile de santé publique a été créée pour promouvoir leur santé en s’adaptant à leurs spécificités. L'objectif était d'évaluer ce programme. Méthodologie L’équipe est composée de six binômes infirmières / médiateurs-en-santé-issus-des-communautés et d'un trio de coordination médecin-infirmiers de santé publique. Elle est rattachée à 17 centres de santé distribués dans les territoires amazoniens. Mobile, elle répond aux besoins et priorités de santé identifiés et collabore avec les partenaires médico-sociaux institutionnels et associatifs. Nous avons analysé les données d’activités de 2021. Résultats L'équipe a réalisé 83 interventions en promotion de la santé, en stands fixes ou en "allant vers" les populations, dont 28 interventions en population générale (919 sensibilisations) et 55 en milieu scolaire (862 sensibilisations), sur huit thématiques différentes. De plus, 1 455 personnes ont bénéficié de programmes d’éducation à la santé sur l'eau, l'hygiène et l'assainissement. Sollicitée par les autorités pour répondre à la crise sanitaire de la covid-19, l’équipe a travaillé, pour et avec les populations, la promotion du respect des mesures barrières et de la vaccination. L’obtention de la confiance des chefs coutumiers a permis de lever les freins culturels et sensibiliser 6056 personnes. Les binômes, en connaissance des spécificités des populations, ont participé à la gestion d’épidémies : épidémie de virus respiratoire syncytial (6 missions), paludisme (24 suivis à domicile, 103 distributions de moustiquaires), diphtérie cutanée (six enquêtes), cas de rougeole (13 investigations, 9 vaccinations), dépistage autour d’un cas de tuberculose. Pour mener ses missions, l’équipe s’est appuyée sur la création et la diffusion d’outils de communication traduits en huit langues. Conclusion Ce programme original répond aux besoins de santé spécifiques de populations amazoniennes multiculturelles éloignées des soins et de la prévention et contribue à lutter contre les inégalités sociales et sanitaires du territoire. Il est validé par les populations, les partenaires et les autorités administratives.

Introduction : Les addictions et les prises de risque en lien avec la consommation de substances psychoactives constituent un enjeu majeur de santé publique en XXX, en particulier pour les populations multiculturelles des territoires amazoniens. Un dispositif dédié à la gestion de cette problématique a été mis en place récemment. L'objectif était d'en faire son évaluation en 2022. Méthodologie Une équipe mobile, composée de deux infirmière en addictologie et santé publique et d’un médecin coordonnateur a été créée pour la prise en charge des addictions et la réduction des risques adaptée aux populations des territoires amazoniens. Elle est rattachée aux 17 centres de santé qui y assurent les soins de premier recours. L’équipe travaille étroitement avec des binômes infirmier / médiateur issus-des-communautés en charge de la promotion de la santé dans ces territoires. Résultats Le dispositif a permis de réaliser 38 actions de promotion de la santé basées sur une approche communautaire, dont 26 auprès du grand public (381 personnes sensibilisées incluant 7 interventions sur la prévention du syndrome d’alcoolisation fœtale (175 personnes)), 12 en milieu scolaire (215 sensibilisations)). Les chefs coutumiers ont montré leur intérêt pour ces actions et le projet. Quatre-vingt-quatre professionnels des centres de santé et 19 partenaires associatifs et institutionnels ont bénéficié de formations spécifiques en addictologie, permettant de renforcer leur implication dans le repérage et l’accompagnement des patients. Le projet a permis de structurer la coordination des prises en charge complexes avec l’ensemble des acteurs du secteur en XXX. Le dispositif a permis de signaler 80 personnes, dont 51 ont bénéficié d’un accompagnement spécialisé par les infirmiers du projet, 25 ont été orientées vers des structures spécialisées partenaires. Conclusion Ce dispositif innovant d’addictologie et de réduction des risques, participe à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Il apporte aux populations et aux professionnels de santé une meilleure connaissance des dommages liés aux consommations de produits, et favorise des stratégies d’accompagnement et de prises en charge actualisées, adaptées au contexte, qui tiennent compte des spécificités de ces territoires.

La santé fait appel, pour chacun, à des représentations qui lui sont propres, liées à la culture, à l’éducation, à l’histoire personnelle. Les campagnes de promotion de la santé « One size fits all » ne sont ainsi pas toujours efficaces. Il faut parfois se retrouver dans des conditions de forts écarts culturels  culturels « extrêmes » pour en prendre conscience.  The Ink Link est né de ce constat: lors d’une campagne de promotion de la vaccination de l’OMS utilisant les codes des super héros (la vaccination apporte des super pouvoirs) dans les territoires isolés de XXX et du XXX, les populations locales se plaignent. Elles expliquent qu’elles ne veulent plus recevoir des documents auxquels elles ne comprennent rien. De facto, il n’y a pas de cinéma en forêt XX et les métaphores « super-héros » ne trouvent pas d’échos. À la suite de cela, un projet local de cocréation d’outils de promotion de la santé est proposé dans trois communautés de plateau des XX avec l’intervention d’un scénariste, d’une dessinatrice (sélectionnée en fonction des goûts graphiques locaux), d’un médecin et d’une experte en santé publique. Les créations sont plébiscitées par les bénéficiaires qui les ont adoptées, transmises, réutilisées. Pour développer cette approche, l’association The Ink Link est créée en 2016.  7 ans et plus de 100 projets plus tard, The Ink Link a prouvé sa méthode et identifié les facteurs culturels à prendre en compte lorsque l’on souhaite développer des outils visuels de promotion de la santé, pour assurer une bonne transmission des messages. Ceux-ci regroupent entre autres les questions de capacité d’abstraction, de lecture, de compréhension des ellipses et des symboles et pictos, des changements d’échelle, des polices, d’humour, d’utilisation de la « pop-culture », de codes couleur, de perception du corps et de son fonctionnement.  A travers des exemples visuels concrets, nous proposons une grille d’auto-analyse des productions visuelles d’outils de promotion de la santé pour s’interroger sur leur adaptation à des publics spécifiques et s’assurer d’une bonne transmission des messages.

Contexte : Sur les trois premie?res anne?es du Service Sanitaire des Etudiants en Sante? (SSES), on observe que la the?matique des e?crans occupe une faible place dans la formation. Ce constat ame?ne a? s’interroger sur comment promouvoir davantage d’interventions en milieu scolaire sur cette the?matique. Objectif : Ame?liorer la formation du SSES en mode?lisant les perceptions des futurs professionnels de sante? sur lesconse?quences sanitaires lie?es a? l’usage des e?crans. Me?thodologie : E?tude de Sante? publique et de Sciences Humaines et Sociales, re?alise?e aupre?s d’e?tudiants du Service Sanitaires des e?tudiants en Sante? :
- Recueil des conceptions des e?tudiants avant et apre?s la formation sur les conse?quences sanitaires lie?es a? l’usage des e?crans et les pratiques de pre?vention concernant l’« usage des e?crans » (outil e.Photoexpression©)
- Analyse mixte des donne?es : qualitative par l’analyse de contenu et cate?gorisation, quantitative par les statistiques. Re?sultats : 706 productions qualitatives ont e?te? re?alise?es par 353 e?tudiants du SSES. Leur analyse a permis la mode?lisation des perceptions favorables (16 cate?gories) et de?favorables (14 cate?gories) lie?es a? l’usage des e?crans des e?tudiants du SSES. Ils e?voquent principalement le lien social (44%), le fait de garder des souvenirs gra?ce aux photos (19,5%). Selon eux, les te?le?phones ont un ro?le pratique majeur (18,5%) et permettent de se cultiver et d’apprendre (17%). L’usage intensif des e?crans entraine selon eux la perte des liens sociaux (35%), la de?pendance et les addictions (25,5%), des risques sanitaires et cognitifs (18,5%), des me?faits psycho-affectifs (18%) ainsi que des risques lie?s a? l'influence des re?seaux sociaux (18%). Perspectives : Connai?tre le positionnement des e?tudiants sur la the?matique de la pre?vention de l’usage des e?crans permettra de rendre la formation plus efficace et prenant en compte les conceptions des e?tudiants. En effet, inscrire et enraciner cette the?matique comme un des leviers prioritaires d’action dans le cadre du SSES favorisera le renforcement de la politique de promotion de la sante? des e?tablissements scolaires.

L’aide alimentaire en nature est la principale réponse pour lutter contre l’insécurité alimentaire en France. Pour faciliter la constitution de dons équilibrés, un référentiel spécifique à l’aide alimentaire a été élaboré en 2008. Ce référentiel, se présentant sous la forme d’un graphique de type «camembert», indique les parts pondérales respectives des principaux groupes d’aliments dans une aide équilibrée. L’objectif était d’actualiser ce camembert pour considérer les dernières recommandations nutritionnelles et alimentaires françaises et de faciliter la bonne mise en pratique du référentiel sur le terrain. Un premier modèle d’optimisation par programmation linéaire a permis d’obtenir une combinaison de 55 groupes d’aliments respectant les références nutritionnelles françaises et les recommandations de consommation alimentaire du PNNS4, et s’écartant le moins des consommations moyennes observées chez les adultes en France (données INCA3). Les parts pondérales des différents groupes d’aliments (en poids tels que consommés) dans cette combinaison optimisée ont servi de base à l’actualisation du camembert. Un second modèle d’optimisation a été construit pour faciliter la génération d’exemples concrets de dons respectant le référentiel actualisé, sur la base d’une liste de 70 denrées telles qu’achetées (e.g., pâtes sèches non cuites) parmi les plus distribuées en France. Les différences entre le camembert actualisé et celui de 2008 sont mineures : insertion d’un minimum de légumineuses (>4%), d’un maximum de viande-hors-volaille (<4%), et légère augmentation de la part des fruits et légumes (37% vs 33% en 2008) au détriment de celle des produits laitiers (20% vs 25% en 2008). Un colis alimentaire de 15kg généré avec le second modèle d’optimisation contiendrait notamment 1 paquet de 500g de pâtes ordinaires, 1 paquet de 500g de riz complet, 1 boite de 500g de pois chiches et 1 de 130g de flageolets pour respecter les parts de féculents et de légumes secs, ainsi que 2L de lait, 8 yaourts et 300g de fromage pour respecter la part de produits laitiers. Le développement d’une interface numérique s’appuyant sur le second modèle d’optimisation pourrait faciliter la mise en application de ce nouveau référentiel par les acteurs de l’aide alimentaire.

La Stratégie Nationale Sport-Santé a pour objectif "d'améliorer l'état de santé de la population en favorisant l'activité physique (AP) et sportive de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie". Allant dans ce sens, les Maisons Sport Santé (MSS) s'inscrivent peu à peu dans le paysage français comme structures à l'interface entre le monde médical et le monde sportif. Elles visent notamment à faciliter l'accès à une pratique sportive à des fins de santé, mais aussi à informer, sensibiliser, ou encore accompagner dans la pratique d’une AP. Elles s’ouvrent aujourd’hui à des publics avec des besoins plus diversifiés. S’inscrivant dans cette perspective, l'Université de Nîmes est à ce jour la première université en France à être labellisée MSS. Cela vient répondre à un enjeu de santé et de prévention essentiel puisqu’il est largement admis que les étudiants constituent une population vulnérable (p.ex., niveaux élevés de dépression et d'anxiété, alimentation déséquilibrée, comportements sédentaires, faible niveau d’AP). En outre, une enquête nationale sur la pratique sportive des étudiants révèle que les offres de pratique proposées par l'université ne sont pas adaptées aux attentes des étudiants notamment ceux en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques. Cette création innovante se positionne ainsi à l’interface du Service de Santé Etudiants (SSE) et du Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives (SUAPS), dans une perspective de changements de comportements tout au long de la vie, associant littératie nutritionnelle et littératie physique. Cette MSS à destination des étudiants a notamment pour objectif de mieux comprendre les attentes des étudiants afin de leur proposer et de co-construire avec eux des actions et/ou des dispositifs les rendant acteurs de leur santé, favorisant ainsi la promotion des comportements favorables à la santé tout au long de la vie. Pour ce faire, une attention particulière est portée sur l’identification des connaissances des étudiants en matière de comportements favorables et défavorables à la santé. En d’autres termes, le principal objectif de cette MSS est de promouvoir leur littératie en santé et ainsi de prévenir d’éventuelles détériorations de santé (p.ex., surpoids, obésité, maladies chroniques).

Contexte : L’accès à la santé est un droit humain fondamental. En France, la stigmatisation et la criminalisation de certaines pratiques telles que le travail du sexe réduisent l’accès aux soins des personnes qui ne veulent ou ne peuvent arrêter leurs activités. La réduction des risques (RdR) est aujourd’hui reconnue comme une stratégie de santé publique basée sur les droits humains qui favorise l’accès aux soins et aux droits en santé. Méthodologie : Un programme de RdR auprès des travailleuse.eur.s du sexe (TDS) à Rouen met en œuvre des maraudes en camion en soirée, permettant un accueil à bas seuil, dans un espace d’écoute et de non jugement, avec interprétariat si besoin. Y sont recueillis des données quantitatives et qualitatives issues des entretiens de prévention en santé, du nombre d’orientations vers des structures médico-sociales et de matériel distribué (préservatifs, lubrifiant...). Les TDS sont invité.e.s à participer aux activités opérationnelles et de plaidoyer. Résultats : En 2022, 345 contacts ont été réalisés auprès de 74 TDS. Les entretiens de RdR, menés selon une approche de santé globale, rapportaient des problématiques en santé sexuelle et reproductive (34,1 %), en santé physique et mentale (32,5 %), ou en lien avec des faits de stigmatisation, de violences institutionnelles ou relatives aux conditions d’exercice du travail du sexe (29,4 %). 59 orientations et/ou accompagnements ont été réalisés et près de 8000 préservatifs externes distribués. Des TDS ont été impliqué.e.s dans les projets de sensibilisation à la RdR de professionnels médico-sociaux, et ont participé au plaidoyer d’une approche pragmatique de leur activité (ni pour, ni contre) auprès des institutions (police, préfecture). Conclusions : Un recours à des soins adaptés nécessite un accès effectif aux droits, ainsi que des professionnels prenant en compte les pratiques et les besoins des personnes. La RdR contribue à faire tomber les barrières normatives et législatives aux soins et aux droits des personnes stigmatisées et précarisées, dont les TDS, tout en valorisant l’expertise profane et l’approche communautaire en santé, et en renforçant le « pouvoir d’agir » individuel des personnes sur leur santé.

Les sujets ages font l’objet de plaintes fréquentes sur la qualité de leur sommeil. Ces plaintes sont le plus souvent banalisées et rarement diagnostiquées, pourtant une fois sur deux, il s’agit du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), associe a de nombreux risques cardiovasculaires et neurodegeneratifs. A travers notre recherche fondamentale concernant «l’analyse des effets du SAOS sur la barrière hématoencéphalique (BHE)», nos résultats préliminaires montrent que le SAOS induit une forte sécrétion d’exosomes par les cellules, qui sont retrouvés dans la circulation sanguine, susceptibles de causer des troubles cognitifs notamment en altérant la BHE. Ces exosomes peuvent être libérés plusieurs années avant l’apparition des symptômes. Il est d’ores et déjà nécessaire de sensibiliser la population vieillissante a se faire dépister en passant par la mise en place de stratégies de prévention du SAOS. Il est indispensable de faire relayer un passage d’informations concernant les principaux symptômes, la méthode de dépistage, les divers traitements et plus généralement de mieux connaître ce syndrome en vue de faire tomber les stéréotypes et les idées reçues. Il est cependant essentiel de faire prendre conscience qu’un SAOS non traité pourra entraîner l’apparition de nombreuses autres maladies pouvant aller jusqu’à la perte d’autonomie. Pour ce faire, nous avons expérimenté le passage d’informations à travers la mise en place de plusieurs conférences et ateliers (St Etienne n=6, Lyon n=4 et Roanne n=2) à destination des professionnels de santé (n=2 actions, > 20 participants) en vue de les inciter à effectuer cette promotion de la santé, ainsi qu’à destination du grand public (n=10 actions, 68 participants) qui s’est montré très satisfait, particulièrement quant à l’apport d’explications, la présentation des traitements, les conseils et exercices de prévention. La plupart des participants ont été d’accord (38%) voire très d’accord (50%) pour initier un dépistage ou inviter son entourage à se faire dépister. On comprend qu’il est donc fondamental de prévenir et de faire la promotion de la santé, en effet dans le cas du SAOS, plus le syndrome sera traité tôt, plus sera limité voir stoppé l’apparition de troubles consécutifs.

Contexte : Depuis une quinzaine d’année, le collectif des Unions Régionales de Professionnels de Santé Libéraux (URPS) Hauts-de-France développe l’éducation thérapeutique (ETP) réalisée par des professionnels de santé libéraux. Le dispositif d’accompagnement, principalement proposé aux structures d’exercice coordonné, a dû être repensé devant l’émergence des CPTS désireuses d’améliorer la prise en charge des malades chroniques sur leurs territoires via l’ETP.   Méthode : Au regard de la diversité des organisations, des spécificités territoriales et de la variabilité des offres préexistantes, le soutien au développement de l’ETP s’est traduit par la mise à disposition d’un panel actions possibles – existantes ou pouvant être développées spécifiquement : organisation de formations (niveau sensibilisation ou dispensation de l’ETP), élaboration de répertoire de ressources, ou organisation de réunions de coordination entre acteurs de l’ETP en ville et en établissements de santé. Résultats : Depuis le 1er janvier 2022, sur 32 CPTS opérationnelles en région, 9 ont bénéficié d’un accompagnement sur le champ de l’ETP. Celui-ci s’est traduit par la mise en place de 5 sessions de formations à la dispensation de l’ETP, 2 soirées de sensibilisations aux concepts d’ETP, et l’organisation de 4 groupes de travail visant à instaurer une coordination entre structures dispensatrices d’ETP. Pour 2023, 11 nouvelles CPTS ont déjà sollicité le soutien de l’URPS. Discussion : Bien qu’il ne s’agisse initialement que d’un maillon du parcours de soins des malades chroniques, les effets de l’ETP à cette échelle populationnelle vont bien au-delà. De par le caractère structurant, interprofessionnel et décloisonné de sa mise en œuvre, cette approche du soin contribue également à l’atteinte des objectifs de ces nouvelles organisations territoriales : renforcer la coordination des acteurs, rompre l’isolement de certains professionnels de santé en les incluant dans un projet collectif, et renforcer les liens de collaboration entre les structures de soins. Une évaluation globale et multifactorielle reste cependant à envisager afin d’en objectiver tous les effets à cette échelle territoriale.

La promotion et la valorisation de la démarche communautaire en santé est une priorité stratégique de Coalition PLUS. L’une des spécificités de cette démarche vise
en particulier les déterminants de la santé, à savoir les facteurs (sociaux, économiques, etc.) que l’on retrouve dans le parcours de vie d’une personne et qui influencent son état de santé. La prise en compte de ce parcours de vie a servi récemment de grille d’analyse pour la capitalisation des expériences de quelques associations du réseau dans le déploiement d’offres de santé sexuelle (OSS). Quatre centres communautaires, opérant dans des contextes où l’épidémie de VIH est concentrée parmi les populations clés, ont été impliqués : (1) Le Spot & l’Antenne -
Paris (France) ; (2) Centre médical Access de Douala (Cameroun) ; (3) Clinique des Halles - Bamako (Mali) ; (4) Centre médical communautaire de Quito (Équateur).
L’analyse suit la façon dont les services de santé des quatres dispositifs prennent en compte les différentes informations sur le parcours de vie des usagers-es, leur environnement familial, leur réseaux de soutien social, l’éducation, l’emploi, le revenu, le logement, leur état de santé général, leur vulnérabilité aux infections et leur capacité de résilience, leur expériences d’accès aux services de santé, leurs modes de vie et leurs centres d’intérêt. Ces éléments permettent la construction de parcours de santé différenciés et adaptés aux usagers-es, en favorisant l’amélioration de leur bien-être et, par conséquent, leur maintien dans le système de soins. Dans les quatre contextes, l’offre de services évolue progressivement grâce à l’évaluation régulière des besoins des usagers-es. L’analyse montre également la place centrale de la pair-éducation et de l’approche de proximité (milieux communautaires, lieux de travail, porte-à-porte) dans ces offres de santé qui comblent d’ailleurs certaines lacunes des systèmes de santé, en termes de besoins spécifiques des populations clés : la prévention et la réduction des risques pour les pratiquants-es du Chemsex, le traitement des pathologies proctologiques, etc.
Le principal enseignement de l’analyse est qu’agir en faveur d’un meilleur état de santé exige une adaptation du système sanitaire, quel qu’il soit et où qu’il soit, aux usagers-es et non l’inverse.

Contexte : Les examens de prévention en santé (EPS), proposés par les centres de l’Assurance Maladie, sont destinés en priorité aux populations en vulnérabilité sociale ou éloignées du système de santé. L’adhésion de ces publics aux actions de prévention demeure un enjeu majeur, mais la réponse à une invitation à un EPS suite à une requête des bases de données administratives reste faible (<3%). L'objectif de cette étude était d’appliquer les techniques de marketing social pour promouvoir l’EPS. Méthodes : Une recherche interventionnelle avec méthodes mixtes a été menée. La segmentation des données des assurés de la Cpam de la Loire en 2019, 18 ans et plus, ayant reçu l’invitation à un EPS, a été réalisée (analyse des correspondances multiples des 31 variables sociodémographiques et médicales puis classification ascendante hiérarchique). 34 entretiens individuels ont permis d'explorer les obstacles et leviers à l’adhésion à l’EPS. Des outils de communication avec canaux, visuels et messages adaptés ont été élaborés à partir des résultats issus de la segmentation et des entretiens. Résultats : La population d’étude comportait 124 377 assurés. Huit segments ont été obtenus, dont trois prioritaires en termes de vulnérabilité sociale : les « jeunes sous régime condition de résidence », sans mutuelle pour la plupart, avec un faible taux d’adhésion à l’EPS (2%) ; les « familles en précarité », bénéficiaires d’aides comme la CMUC, avec une meilleure adhésion à l’EPS (9%) ; les « autres assurés en précarité hors régime général », âgés de 40 à 70 ans, avec une faible adhésion à l’EPS (1%). L'étude qualitative a révélé certains obstacles tels que "l’incompréhension du contenu de l’EPS", "ne pas se sentir concerné" par l’EPS ou encore "un examen réservé aux personnes ne se souciant pas de leur santé". Des campagnes de communication de l’EPS inspirées du marketing social ont été mises en œuvre, intégrant des messages pertinents fondés sur les caractéristiques et leviers d’adhésion des segments identifiés. Conclusion : La prochaine étape consistera à évaluer le dispositif. Cette stratégie de marketing social devrait permettre d’améliorer l’adhésion à l’offre de prévention du centre d’examens de santé.

Contexte : Les inégalités sociales en santé (ISS) concernant la prévalence tabagique restent très marquées en France, avec 32% de fumeurs chez les personnes aux plus faibles niveaux de revenus et d’éducation. Or, ces publics précaires sont le plus souvent difficiles à atteindre. L’objectif de l’expérimentation « Ici, commencez à arrêter de fumer », financée par le Fonds de Lutte contre les addictions et lancée en avril 2021, visait à augmenter l’accès aux consultations de tabacologie dans les centres d’examens de santé (CES) pilotés par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Méthodologie. 47 CES volontaires pour l’expérimentation ont proposé des consultations d’aide au sevrage tabagique à destination des fumeurs ayant réalisé un examen de prévention en santé en CES. Les CES participant à l’action ont recueilli des données socio-démographiques, médicales et tabacologiques chez les fumeurs tentant l’arrêt, à l’aide du dossier national de tabacologie. Résultats. Entre avril 2021 et novembre 2022, près de 2 000 personnes ont bénéficié d’au moins une première consultation de tabacologie. Les fumeurs reçus en consultation étaient principalement des hommes (51,3%), âgés de 45 à 54 ans. Parmi eux, 72 % étaient en situation de précarité (score EPICES? 30). La majorité des consultants a bénéficié d’une primo-prescription de substitution nicotinique (66,3%). Conclusion. Ces premiers résultats montrent l’intérêt, pour contribuer à la réduction des ISS, d’intégrer, au sein des CES, une offre de sevrage tabagique, au plus proche des bénéficiaires potentiels, en complément des offres déjà existantes.

Le 2nd volet du CRT, dans la continuité de l’expérimentation des dispositifs renforcés de soutien à domicile (DRAD), vise à renforcer l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie à domicile. Cette démarche « hors les murs » s’inscrit dans les dynamiques de territoires et répond également au virage ambulatoire. Malheureusement, sans une évaluation préalable et publique de l’expérimentation des DRAD, l’appel à projet « CRT » a été publié fin 2022, en se référant à l’arrêté du 27 avril 2022 relatif à la mission de centre ressource territorial pour les personnes âgées. Or celui-ci ne fait référence aux collectivités locales qu’implicitement, sur les partenariats institutionnels et financiers. A défaut pour la majorité des EHPAD de pouvoir répondre aux critères restrictifs de l’appel à projet CRT, l’essence de ce dispositif méritait-il d’être investi par les collectivités communales et intercommunales ? De l’implication de ces collectivités émergerait un service public de santé territorial, de repérage, de prévention, de prise en charge des fragilités des personnes âgées. Dépassant l’approche institutionnelle du CRT, le cadre de l’offre de soins engagerait l’ensemble des acteurs dans l’amélioration de la pertinence des accompagnements et de la santé de la population ciblée. Ainsi, le programme ICOPE trouverait dans le portage – ou le partenariat - de projets de type « CRT » un réel canal de valorisation de la démarche ICOPE. Dans cette hypothèse, il n’y aurait donc pas un modèle du concept de l’EHPAD « hors les murs » mais une modélisation de la démarche de construction de l’EHPAD de demain pour un territoire plus inclusif et promoteur de la santé des personnes en perte d’autonomie. Cette réflexion est territoriale et populationnelle et repose sur l’identification des ressources locales. Pour pérenniser cette démarche, les maîtres mots sont : diversité, partenariats publics/privés via une co-construction et un ancrage local. Accompagner ce mouvement encouragerait la mise en place d’un financement territorial populationnel, articulé autour d’objectifs de santé publique (en termes de besoins des patients et de qualité des soins).

Avec le soutien du Fonds de lutte contre les addictions, la Fédération Nationale d’Education et de promotion de la Santé a été chargée de mettre en œuvre une politique de prévention des conduites addictives – avec substances - et de réduction des risques, intégrée à la démarche « PJJ promotrice de santé » en cohérence avec le parcours et le projet éducatifs des jeunes suivis par la PJJ. Le principal objectif de cette politique est de diminuer l'impact des facteurs de risque et de renforcer les facteurs protecteurs, que ce soit au niveau individuel, familial, dans l'environnement proche, au niveau éducatif et des compétences psychosociales. Deux étapes de mise en œuvre se déroulent sur la période 2020-2023 : (1) la réalisation d’un état des lieux des programmes et/ou actions de prévention des addictions développés auprès des jeunes de la PJJ et l’élaboration de stratégies d’actions ; (2) l’expérimentation de ces stratégies dans 4 sites afin de mesurer les leviers, freins et pertinence de celles-ci. La communication portera sur les résultats de l’état des lieux qui s’est déroulé sur la période 2020-2022 et qui a combiné plusieurs méthodes : recherche documentaire, identification d’actions de prévention réalisées au sein de la PJJ, réalisation de focus groups auprès des professionnels de la PJJ, de professionnels des Consultations Jeunes Consommateurs et de jeunes de la PJJ afin d’avoir leur regard sur la prévention des addictions. L’ensemble de ces matériaux recueillis et analysés avec un groupe projet associant professionnels de la PJJ et professionnels des Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) a conduit à élaborer 5 stratégies structurantes pour la prévention des addictions auprès des jeunes de la PJJ s’appuyant sur des critères de qualité et des principes d’intervention transversaux. Les 5 stratégies retenues pour les expérimentations sont : le soutien à l’implication des familles ; le développement des partenariats intersectoriels ; le renforcement de la participation ; la prise en compte du genre et l’amélioration de l’offre de formation. Elles feront également l’objet d’une présentation.

Introduction : Chaque minute compte dans la prise en charge d’un patient avec un syndrome coronaire aigu (SCA) ST+. L’objectif de cette étude était d’analyser l’influence du niveau socio-économique sur les délais de prise en charge et le pronostic vital des patients avec un SCA ST+. Méthode Tous les patients adultes d’un registre régional exhaustif des SCA ST+ ayant bénéficié d’une angioplastie coronaire pour un SCA ST+ entre janvier 2017 et décembre 2018 ont été inclus. Les parcours des patients ont été reconstruit grâce au lien avec les bases de régulation SAMU et le fichier national des personnes décédées. Des tests de Kruskal Wallis avec correction par la méthode de Benjamini-Hochberg ont été utilisés pour comparer le niveau socio-économique (indicateur écologique de défavorisation sociale : Fdep09) et les délais de prise en charge. L’association entre le niveau socioéconomique et 1) le délai d’alerte a été analysée par un modèle de régression linéaire, 2) la mortalité à 30 jours et 1 an, par des modèles de régression logistique. Résultats Au total, 2687 patients ont été inclus. Les délais médians de prise en charge étaient plus longs pour les patients les plus défavorisés comparés aux plus favorisés : 01h59 vs 01h36 pour le délai douleur-PCM (p=0,01), 01h51 vs 01h26 pour le délai PCM-angioplastie (p<0,001). Après ajustement, plus le niveau socio-économique était bas, plus le délai douleur-PCM était élevé (n=2151, exp(?)=1,09, IC 95 % [1,03-1,15], p=0,003). 107 patients (4,0%) étaient décédés à 30 jours et 165 (6,2%) à un an. Aucune association significative n'a été observée entre le statut socio-économique et la mortalité à 30 jours et 1 an (n=2629, 30 jours : exp(?)=1,30, IC 95% [0,97-1,73], p=0,08 ; un an : exp(?)=1,25, IC 95% [0,99-1,59], p=0,07). Conclusion  Le niveau socio-économique est associé à un effet négatif sur les délais de prise en charge en aigu. Plus celui-ci est bas, plus les délais augmentent. Des actions de sensibilisations sont nécessaires, en particulier dans la population générale pour sensibiliser les plus défavorisées aux symptômes de SCA ST+. Cependant, le niveau socio-économique ne semble pas avoir d’impact sur la mortalité à court et long terme.

Le Crips, Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes, est un organisme associé de la Région Ile-de-France depuis 1988.
Inspiré du programme Bien-Etre et Climat Scolaire, BECS, le projet Feel Good voit le jour en 2019. Il a pour objectif : le développement les CPS des enfants de 8-12 ans afin de promouvoir le bien-être global, le développement des comportements favorables à la santé permettant de faire face aux situations de la vie quotidienne et d’améliorer le climat scolaire. Plus précisément, il s’agit de proposer un socle de compétences psychosociales et émotionnelles, fondamentales pour la réussite éducative et pour le bien-être global des enfants.
Dès 2015, l’INPES, Institut National de Prévention et d’Education à la Santé, évoque l’importance de l’apprentissage des CPS. Il a été souligné que, pour offrir un apprentissage optimal des CPS, l’idéal est de sensibiliser l’environnement de l’enfant, de développer une ou deux CPS, sur une dizaine de séances assez courtes. Ces recommandations ont été reconduites encore en 2022 notamment avec le rapport de Santé Publique France, 2022.
Feel Good c’est quoi ?
C’est un projet en trois axes qui s’inscrit dans la durée en incluant l’environnement de l’enfant, le milieu scolaire et familial :
-La formation de l’équipe enseignante : il s’agit de deux journées de formation auprès des professionnels
-Le développement des CPS des enfants à travers dix séances en classe co-animés par le professeur et le Crips où sont abordées : la santé mentale, les forces de
caractère, les émotions, la communication, la résolution de problème par la créativité et la pleine attention.
-Les ateliers parents, sous la forme de trois ateliers interactifs parents/enfants Depuis 2019, Feel Good c’est :
2733 enfants
117 classes
28 formations
1170 animations auprès d’enfants
79 animations auprès de parents
36 écoles bénéficiaires
En ce qui concerne l’amélioration du projet, l’INSERM Institut national de la Santé de la Recherche Médicale envisage un travail de recherche action sur le projet Feel Good sur 3 ans.
Le but étant de développer Feel Good sur un maximum de territoire, voire de l’adapter pour les collégiens.

Constat : Évoqués pour la première fois en 1991 lors de la déclaration de Wingspread, les perturbateurs endocriniens (PE) se retrouvent actuellement dans un large spectre de produits de consommation. Ils constituent une problématique socialement vive, et leur présence dans l’environnement ainsi que leur impact sur la santé sont un sujet de préoccupation de plus en plus présent dans notre société. Dès 2014, le gouvernement français a élaboré des stratégies nationales sur les PE, en y intégrant des objectifs pour les 3 grandes périodes problématiques : gestation, lactation, puberté. Particulièrement sensibles à ces expositions lors du développement du système reproducteur ; les adolescents sont donc une population à considérer. Les sources d’informations et recommandations se sont diversifiés mais leur mise en œuvre requiert toutefois de multiples compétences complexes et variées : repérage des risques potentiels dans l’environnement, lecture des informations sur les étiquettes des produits industriels, classement des aliments, savoir-faire culinaires, connaissance des produits de substitution et de leur mode d’emploi, bon usage des médicaments et attitudes de prévention en milieu professionnel. Sont-elles repérées, lisibles, et appropriées dans la population jeune ? Méthodologie : Pour répondre à cette interrogation, l’équipe de recherche du projet COPE ADOS, a réalisé une enquête qualitative par focus group auprès de lycéens dans le but de faire un état des lieux de leurs connaissances et représentations au sujet des PE Résultats : 275 lycéens ont été interrogés au cours de 23 focus groups conduits dans 6 lycées de la Loire. Selon l’analyse des focus groups, il apparait nécessaire d’apporter des connaissances sur les PE, d’agir sur le repérage des situations à risques, de favoriser l’utilisation de sources d'information sures au sujet des PE, de réduire l’anxiété associés à ce sujet. Cette étude préliminaire prenant en compte le point de vue des adolescents permettra de fixer des objectifs appropriés pour la co-construction d’un programme pédagogique avec les acteurs de la communauté éducative de lycées généraux et professionnels.

En 2018, Santé Publique France et le Réseau de Prévention des Addictions ont relancé le réseau Lieu de Santé Promoteur de Santé, antenne française du réseau international Health Promoting Hospitals & Health Services (HPH) créé par l’OMS en 1991, alimentant ainsi un contexte national de plus en plus favorable et incitatif à la promotion de la santé. Localement, le projet d’établissement 2023-2027 du CHU de Rennes a officiellement consacré la promotion de la santé comme un enjeu prioritaire, validant la direction prise par nombreux.ses de ses acteurs.rices à des échelles souvent réduites. Cette démarche HPH rennaise, portée par le Service d’Epidémiologie et de Santé Publique, s’est d’abord dédiée à la cartographie de l’avancée du CHU en promotion de la santé avec l’idée de valoriser l’existant, mutualiser les compétences et travailler sur les besoins des différentes parties prenantes. Nous avons commencé par identifier les acteurs.rices déjà impliqué.e.s ou susceptibles de le devenir, au sein de l’hôpital mais aussi de son territoire d’influence, leur présenter notre démarche et comprendre la leur, puis constitué un comité de « préfiguration » à même de renouveler ces premières étapes pour aboutir à terme à un comité plus large de « pilotage » de cette démarche. Tous.tes ces acteurs.rices, qu’il s’agisse d’associations, de soignants, de directeurs.rices de services administratifs ou de pôles, de commissions, du GHT Haute-Bretagne, du réseau français Villes-Santé ou de la métropole rennaise, se sont ensuite engagé.e.s dans une première phase d’auto-évaluation à partir du guide basé sur les standards internationaux HPH, après que nous avons complété sa traduction. Ces contributeurs.rices, aux approches différentes et néanmoins synergiques, devront adapter ce guide au contexte territorial afin de procurer des indicateurs de promotion de la santé spécifiques, mesurables, adaptables, réalistes et temporellement définis, afin de faciliter le suivi dans le temps du déploiement de la démarche. Une fois la première auto-évaluation finalisée en juin 2023, les axes de développement identifiés seront étudiés et une stratégie d’établissement cohérente sera élaborée pour le CHU de Rennes et son territoire. Nous espérons que notre expérience pourra aider d’autres lieux de santé à lancer leur propre démarche.

La dépression périnatale est un enjeu de santé publique pour les parents et les enfants, avec une fréquence estimée entre 10 et 15% chez les mères et 10% chez les pères. A Paris, sur une base de 25 810 naissances domiciliées à Paris en 2021, 7 743 femmes seraient concernées, dont 3871 recourraient potentiellement aux soins ou à un accompagnement. Selon la littérature, en France, seule la moitié des femmes concernées recourraient aux soins adaptés. Le dépistage est insuffisant. Or, l’intérêt d’une prise en charge précoce dans le pronostic est documenté. Le service de PMI parisien assure des missions de protection maternelle et de prévention infantile avec un accès universel et en proximité. Près de 85% des nouveaux-nés domiciliés à Paris parisiens sont vus au moins une fois en PMI, en visite à domicile ou en centre. Le service de PMI comporte 60 psychologues. A ce titre, il constitue un service identifié qui pourrait jouer un rôle clef dans la prévention des dépressions périnatales. La Ville de Paris prévoit de déployer dès l’automne 2023 un dépistage systématique de la dépression chez tous les parents et futurs parents vus en PMI, au domicile ou en centres, par l’ensemble des professionnels du service, notamment auxiliaires de puériculture, puéricultrices, sages-femmes, médecins. Les objectifs poursuivis consistent à déstigmatiser et améliorer le repérage des dépressions périnatales chez les futurs parents et parents, favoriser un recours précoce à des soins en cas de besoin, et renforcer le rôle ressource de la PMI. Ce dépistage se fera au moyen de l’EPDS (Edinburgh Postpartum Depression Scale). Une orientation vers un psychologue du service de PMI sera proposée à toute personne présentant un score > 10. Un outil sera également remis aux parents afin qu’ils s’autoévaluent à distance de leur passage en PMI et de les inviter à recontacter la PMI à distance en cas de besoin.

Contexte : Les impacts du vieillissement au niveau des fonctions sensorielles, motrices et cognitives sont multiples et peuvent être à l’origine d’accidents mortels. Le vieillissement de la population ayant pour conséquence une augmentation du nombre de conducteurs âgés, la question de l’instauration d’une visite médicale obligatoire fait débat en France. De nombreuses interrogations sont alors soulevées : quel âge de référence ? à quelle fréquence ? quelles en seraient les conséquences ? quels seraient les professionnels impliqués ? dispose-t-on des outils nécessaires ? L’objectif de cette étude est d’identifier les besoins et attentes, ainsi que les expériences et points de vue des acteurs en lien avec la conduite automobile des personnes âgées concernant la mise en place d’une visite médicale obligatoire. Méthode Cette étude repose sur une méthodologie qualitative compréhensive réalisée auprès de huit populations différentes : les personnes âgées conductrices et celles ne conduisant plus, les médecins traitants et agréés de la sécurité routière, les gériatres, les services de secours, les forces de l’ordre et les moniteurs d’auto-école. Les entretiens semi-directifs ont été menés sur trois sites distincts pour un total de 183 entretiens. Résultats La conduite automobile de la personne âgée étant un facteur d’autonomie et de liberté, son arrêt n’est pas sans conséquence. Bien que mal vécu par certains, les discours mettent en avant une auto-adaptation des habitudes de conduite face aux difficultés rencontrées et une anticipation volontaire de l’arrêt. La mise en place d’une visite médicale obligatoire ne fait pas consensus et les points de vigilance sont multiples. L’implication de plusieurs professionnels pour une évaluation pluridisciplinaire, l’utilisation d’outils et la réflexion autour du secret médical semblent nécessaires. Conclusion La mise en place d’une visite médicale obligatoire nécessite la définition d’un cadre standardisé en lien avec les professionnels de santé et de la route concernés. La caractérisation des modalités représente un enjeu d’acceptabilité de la visite par les différents acteurs concernés.

L’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé des Pays de la Loire (IREPS PDL) a développé un projet de renforcement des compétences psychosociales en partenariat avec le Conseil Départemental de Loire-Atlantique et deux associations mandatées, pour prévenir les conduites addictives des jeunes Mineurs Non-Accompagnés (MNA).  La mise en œuvre de ce projet a fait face à de nombreux défis liés aux enjeux institutionnels, aux réalités des professionnels, des jeunes et des environnements (ex?: pas d’espace géographique pour faire des ateliers collectifs) et a nécessité un ajustement des modalités d’intervention.   Les difficultés vécues par les jeunes et les professionnels qui les entourent ont rendu l’implantation de ce projet très complexe, soulignant l’importance de la coconstruction, de la mobilisation et de l’adhésion des équipes.  L’action a ainsi porté sur deux axes de la promotion de la santé : le soutien à un milieu plus favorable pour la santé globale, et le développement des aptitudes personnelles. Les modalités d’intervention ont été adaptées aux différents sites : des réunions de plaidoyer, une journée de sensibilisation des professionnels intervenant sur ce projet, pour certains une formation de 2 jours, et des séances de renforcement des compétences psychosociales auprès de jeunes MNA en co-intervention Professionnel IREPS / Professionnel de la structure. Les outils et animations proposées aux jeunes dans les séances ont été pensés pour être accessibles, inclusifs et faciles à lire et comprendre.  Grâce aux adaptations du projet, quelques jeunes ont pu bénéficier de séances de renforcement des CPS qu'ils ont apprécié. Les professionnels se sont impliqués sur la durée du projet mais les réalités des équipes, notamment le turnover important ne permet pas d'affirmer que les acquis du projet ont été pérennisés.

Contexte : L’engagement des professionnels de santé, et en particulier des sages-femmes (SF), en santé environnementale commence à être visible dans les actions de prévention destinées aux femmes enceintes (FE). L’Etude PEPS avait pour objectif d’évaluer l’intégration d’actions de prévention en santé environnementale dans la pratique quotidienne des SF, la perception de leur rôle dans ce domaine, et leur besoin de formations. Méthode : Une enquête descriptive transversale a été réalisée auprès des SF exerçant à l’échelle du territoire national. Un questionnaire standardisé en ligne a permis de recueillir des données socio-démographiques, en lien avec leur lieu et mode d’exercice, ainsi que sur les actions de prévention développées. Le dépouillement des questionnaires et les analyses statistiques ont été effectués avec le logiciel Modalisa V9.1 (Kynos, Paris). Résultats : Parmi les 613 SF incluses, 40% (258/613) ont déclaré exercer leur activité principale en établissement de santé (public ou privé) (ES) et 56% (355/613) en libéral (LIB). Selon le type de consultation (suivi gynécologique, suivi de grossesse, post-partum), les thèmes de prévention abordés avec les FE variaient, et ceci quel que soit le cadre professionnel. Le volet santé environnementale était plus fréquemment évoqué par les SF exerçant en libéral ; leur principal message incitait les FE à limiter leur exposition aux substances chimiques. Ainsi, au cours de la grossesse, les thèmes émergeants étaient « les pesticides » (43% LIB vs 33% ES, p=0.005), « les perturbateurs endocriniens » (51% LIB vs 37% ES, p=0.001) et « les risques professionnels » (62% LIB vs 53% ES, p=0.026). En consultation post-partum, les mêmes thèmes étaient également les plus fréquemment évoqués par les SF libérales, mais en moindres proportions. Par ailleurs, près des deux-tiers des sages-femmes ont déclaré ne pas avoir suffisamment de connaissances en santé environnementale, et plus de 90% à vouloir être formées. Conclusion : L’Etude PEPS a montré que les SF exerçant en libéral sont plus engagées que les SF du milieu hospitalier dans les actions de prévention orientée vers la santé environnementale, bien que cette thématique ne soit pas encore prioritaire dans leurs pratiques quotidiennes.

Le club sportif est un milieu de vie privilégié pour promouvoir la santé, seulement les interventions de promotion de la santé (PS) existantes dans les clubs sportifs manquent de fondement théorique et leurs évaluations renseignent peu leurs déploiements. Pour dépasser ces limites, l’intervention PROSCeSS (www.proscess.org) a été co-construite en se basant sur le modèle théorique du club sportif promoteur de santé.
L’objectif de cette étude pilote était d’évaluer le déploiement de l’intervention PROSCeSS et d’identifier les facteurs influençant son déploiement auprès de 14 clubs sportifs. Une étude qualitative comprenant des enregistrements, des observations et des entretiens a été réalisée.
Les clubs sportifs considèrent avoir un rôle à jouer sur la santé de leurs membres. Leur capacité à développer des activités de PS et à déployer les étapes de l’intervention est influencée par les ressources disponibles, le soutien qu'ils reçoivent de leur fédération sportive et la capacité du référent à s'impliquer. Les clubs sportifs qui ont déployé l'intervention ont mis en place plusieurs stratégies qui leur ont permis de développer des séances de sport adaptées et des activités éducatives en nutrition, échauffement et secourisme.
Cette étude souligne l'importance de comprendre les spécificités des contextes dans lesquels les interventions de PS sont déployées et la pertinence d'utiliser l’approche par milieu de vie pour promouvoir la santé au sein du clubs sportifs. Ayant par la suite conduit à retravailler les étapes de l'intervention et à développer un design d'évaluation approprié, cette étude met en évidence le rôle essentiel des études pilotes pour le développement et l'évaluation des interventions.

Cette communication présente un outil de géovisualisation en ligne, CaMailleu-Santé, destiné à décrire et cartographier les maillages territoriaux (de planification, de concertation, de coordination, d’intervention...) mis en place en France à partir de 2009 par les différentes lois de territorialisation sanitaire. L’objectif de CaMailleu-santé est de poser les premières pierres d’une cartographie centrée sur les maillages sanitaires afin de montrer l'intérêt d’une telle approche pour visualiser et pour comprendre les transformations du paysage sanitaire.  Les principaux apports, illustrés par nos exemples, portent sur la possibilité de rendre visible et lisible le “mille-feuille” sanitaire en explorant, à différents niveaux, les imbrications et recoupements de divers types de maillages sanitaires et administratifs, ainsi que leurs évolutions dans le temps. L’outil, est à ce stade développé sur trois régions (Hauts-de-France, Ile-de-France et Normandie). CaMailleu-Santé est composé d'une interface divisée en deux entités. La première permet de sélectionner le ou les maillages à cartographier en fonction du niveau (national ou régional), du type de maillage choisi (sanitaires et/ou administratifs) ainsi que la ou les années d’intérêt. Puis, la seconde entité repose sur la visualisation de différents maillages (superposition) ou d'un même maillage présenté à différentes dates (évolution). L’outil propose une mise en forme sémiologique automatique par contraste de différentes couleurs adaptées à la comparaison de différents maillages, et une par dégradé de couleurs davantage appropriée pour présenter l’évolution temporelle d’un maillage.  Dans sa version actuelle, l'outil permet aussi d’exporter les données visualisées. Nous présentons quelques exemples afin de montrer les possibilités offertes par CaMailleu-Santé : l’évolution du zonage médecin depuis 2012, la superposition des zonages infirmiers et sages-femmes de 2020, la superposition des maillages de coordination avec le maillage administratif des intercommunalités (DAC et EPCI). Dans la mesure où l’outil permet de visualiser les évolutions des maillages et leurs superpositions, il peut offrir des possibilités pour aider à la réflexion sur les transformations contemporaines du paysage sanitaire et pour l’aide à la décision. L’outil vise aussi à être développé en consolidant et étendant la base existante à d’autres régions et à l’enrichir par des maillages complémentaires.

Comment une association de patients et d’usagers de lutte contre le cancer peut contribuer à la démocratie en santé sur les territoires et à l’amélioration du système de santé en encourageant l’empowerment des personnes malades et en mobilisant leurs savoirs expérientiels ? L’association propose son retour d’expérience sur 3 dispositifs intervenant tout au long du parcours de soins (comité de patients pour la recherche clinique, patients ressources, représentation des usagers) pour montrer comment ces dispositifs peuvent être les porte-paroles de l’expérience et l’expertise des patients, et participer à l’amélioration de la qualité et sécurité des prises en charge et au respect des droits des usagers. Depuis 1998, l’association (soutenue aujourd’hui par l’Institut national du cancer) a inclus des personnes malades à chaque étape de l’élaboration des essais cliniques pour garantir leur représentation auprès des acteurs de la recherche médicale, et s’assurer de la clarté des objectifs, moyens, contraintes, bénéfices et risques liés aux études. Dans le cadre du Plan cancer 3, elle a piloté et évalué une expérimentation visant à identifier l’apport de personnes ressources ayant vécu le cancer dans l’accompagnement de patients et la formation de professionnels de santé. Les résultats étant concluants, elle la déploie plus largement dans son réseau auprès des publics cibles. Enfin, l’association, bénéficiant d’un maillage territorial unique, anime son réseau de représentants des usagers, portant la voix de tous les usagers dans les instances hospitalières et de santé publique. Ces représentants des usagers soutiennent des plaidoyers pour améliorer notre système de santé. L’association confirme la nécessité de mettre l’expérience vécue de la maladie au service de la collectivité, et de renforcer la voix des usagers du système de santé dans les instances de concertation et décision pour faire entendre leurs difficultés, besoins et propositions auprès des décideurs. Ce modèle du cancer peut être déployé pour tous les usagers. Toutefois l’inclusion de ces personnes malades (notamment des patients ressources au rôle non défini réglementairement) devra nécessairement être accompagnée, encadrée et évaluée, leur positionnement et complémentarité réfléchie, et la diversité de leurs profils et champs d’intervention recherchée pour une démocratie en santé plus représentative.

Introduction : Le cancer de la prostate (CaP) était le 1er cancer incident et la 3ème cause de décès chez l’homme en France en 2015. Une sur-mortalité de 16% (données CépiDc) semblait exister en Centre-Val de Loire (CVL) sans sur-incidence associée. Les objectifs étaient de 1) décrire l’incidence et la mortalité par CaP en France et en région, via les données CépiDc chaînées aux autres données du Système National des Données de Santé (SNDS) et 2) identifier les facteurs associés à la mortalité toute cause ou spécifique par CaP, notamment l’effet de la région. Méthodes : Etaient inclus les hommes ?18 ans hospitalisés et/ou en Affection Longue Durée (ALD) pour CaP en France Entière entre 2010 et 2021. Les cas incidents étaient définis par l’absence de cancer dans les cinq ans précédant le premier codage. Les estimations d’incidence et de mortalité étaient standardisées sur l’âge : taux standardisé France2018 (TSF), rapports standardisés d’incidence (SIR), de mortalité toutes causes (SMR) et spécifique par CaP (SMRspé, exploitabilité 2014-2017). Les facteurs associés au décès étaient identifiés par modèles de Cox spécifiques à la cause. Résultats : L’incidence moyenne annuelle était de 47 081 cas/an (TSF 179,6/100 000 hommes), en augmentation sur la période, sauf 2020 (période COVID : diminution suivie d’une ré-augmentation). La mortalité toutes causes était de 20 259 décès/an (77,3/100 000 hommes) et spécifique par CaP de 7 265 (27,7) en France. Une sur-mortalité était retrouvée en CVL (SMR=1,10, 3ème sur 13 régions métropolitaines ; SMRspé=1,21, 1ère) ; sans sur-incidence (SIR=1,03). Après ajustement, la région CVL régressait en 4ème position pour la mortalité globale (SMR=1,10) et en 7ème position pour la mortalité spécifique par CaP en métropole (SMRspé=1,01).   Discussion/Conclusion :  Après analyse ajustée, il n’y avait pas de surmortalité par CaP en région Centre-Val de Loire. L’ajustement sur les causes connues de décès par CaP (dont facteurs patient) permet de modérer les diagnostics régionaux établis sur données CépiDc brutes, à interpréter avec prudence

Contexte : Les connaissances issues des interventions menées par les acteurs en promotion de la santé gagneraient à être mieux partagés. Un groupe de travail national pluriprofessionnel, coordonné par la Fédération Nationale d’Education et de Promotion de la Santé et la Société Française de Santé Publique, pilote un dispositif national de promotion de la capitalisation (CAPS) pour répondre au double enjeu de production et de diffusion d’une connaissance partageable issue de ces expériences. Méthode : Un travail qualitatif itératif a été entrepris par un sous-groupe « Recherche » du dispositif CAPS. Le fruit des réflexions collectives et interdisciplinaires menées par les membres du groupe au rythme d’une réunion trimestrielle a été analysé thématiquement. Résultats Plusieurs modalités d’articulation entre capitalisation d’expérience et recherche ont été identifiées :          La capitalisation d’expériences dans les projets de recherche pourrait être une méthode de récolte de données utiles pour documenter le processus de mise en œuvre des projets évalués           Les savoirs expérientiels des chercheurs lorsqu’ils mènent des projets de recherche interventionnelle peuvent faire l’objet de capitalisation            Des collaborations s’initient dans le cadre des productions de fiches de capitalisation ou d’analyse transversale, où les chercheurs experts sur le sujet apportent un regard supplémentaire à l’expérience du terrain grâce à une mise en perspective avec des résultats de recherche          La capitalisation est un objet de recherche à part entière, pour comprendre, documenter et analyser les modalités de production et les usages des savoirs d’expériences par les acteurs de terrain         Les matériaux recueillis dans les capitalisations d’expérience contribuent à identifier des angles de recherche jusqu’alors peu traités Perspectives Les ambitions du sous-groupe sont de sensibiliser et de mobiliser les chercheurs autour de la méthode de capitalisation. Ce travail apporte une modalité supplémentaire pour renforcer la complémentarité des savoirs académiques et expérientiels dans une perspective d’utilité sociale.

Nous passons environ 80 % de notre temps dans des lieux fermés. L’Organisation Mondiale de la Santé classe la pollution de l’air intérieur aux premiers rangs des facteurs de risque. Certaines populations y sont plus vulnérables, c’est le cas des nourrissons, des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées… Les enfants scolarisés passent de nombreuses heures en salle de classe, espace particulièrement confiné. L’épidémie de Covid a renforcé la prise de conscience de cet enjeu en milieu scolaire. Des capteurs de CO2 sont déployés pour s’assurer du renouvellement d’air. Changez d’air est un concours destiné aux classes de CM1/CM2 de Nouvelle-Aquitaine dont le but est de sensibiliser les élèves à la qualité de l’air intérieur. Ils bénéficient de deux séances pédagogiques sur le sujet : un atelier de prévention primaire sur les impacts sur la santé, puis un atelier de médiation scientifique. Un accompagnement et un guide pédagogique sont réservés aux enseignants. Quant aux parents, ils reçoivent un flyer avec des messages préventifs, sous forme de propositions d’actions simples et concrètes à mettre en place à la maison. Chaque année, ce sont près de 20 classes et plus de 500 enfants qui produisent leur propre message de prévention en direction de leurs pairs.  Le concours, créé en 2015, redémarre pour cette année scolaire 2022/2023 avec un nouveau souffle : il s’agit non plus de créer une affiche, mais une vidéo ! Le résultat mobilisant différentes compétences techniques, artistiques, mais aussi psychosociales est soumis à un jury régional. S'appuyant sur la dynamique du PRSE, il est composé de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine, l’ARS, les Rectorats, la DREAL, ATMO, les Petits Débrouillards. Chaque dessin lauréat, chaque vidéo lauréate sont diffusés, grâce aux partenaires engagés, dans les 3 789 écoles publiques de la région. Ouvert à tous les établissements publics, les participants à ce concours sont à 50 % issus de communes de moins de 1000 habitants et à 35 % sont des villages de moins de 500 habitants. Et maintenant,  si vous regardiez la vidéo lauréate de cette année ?

L'incidence du cancer du poumon est inégalement répartie en France. Plusieurs études ont montré l'existence d'un lien entre l'environnement socio-économique des populations et l'incidence des cancers. L'objectif de cette étude était d'analyser la variabilité géographique de l'incidence du cancer du poumon en Normandie en tenant compte de la distribution spatiale de l'environnement social.  L'étude a inclus 5 808 hommes atteints d'un cancer du poumon, inscrits dans le Registre Général des Tumeurs du Calvados et au Registre des Cancers de la Manche. Une approche bayésienne a été utilisée pour calculer le rapport d'incidence standardisé (SIR) de chaque unité géographique et un modèle de balayage spatial pour la détection des grappes. L'influence de la variabilité géographique dans l'environnement social a été évaluée en utilisant deux méthodes d'ajustement. L'intégration de l'environnement socio-économique dans la modélisation de la distribution spatiale de l'incidence a modifié les estimations. 22 SIR sont devenus non significatifs et 68 sont devenus significatifs et en sur risque. Les zones géographiques dont le SIR est devenu non significatif étaient principalement des zones à faible niveau socio-économique, tandis que les zones où le SIR est devenu significatif et en sur risque étaient principalement des zones avec un niveau socio-économique plutôt élevé. Par ailleurs, la distribution spatiale de l’environnement social modifie la variabilité géographique de l'incidence du cancer chez l'homme avec le changement de certains clusters d'incidence. Après ajustement sur le niveau socio-économique, 3 clusters principaux sont apparus chez les hommes : dans le Nord-Ouest du Calvados, autour d'une grande ville et dans l'Est du Calvados. Les résultats ont confirmé que l'environnement socio-économique avait un impact sur la variabilité géographique du cancer du poumon et que l'environnement socio-économique doit être pris en compte dans l'analyse des clusters d'incidence du cancer du poumon. Cependant, des études complémentaires doivent être menées pour approfondir l'analyse spatiale du cancer et comprendre dans quelle mesure l'environnement social influence la répartition spatiale de l'incidence du cancer en France.

Contexte : La prévalence des maladies chroniques est particulièrement élevée chez les personnes vivant dans des situations de précarité et confrontées à des difficultés d’accès au système de santé et à un déficit en littératie. Pour y répondre, les professionnels de santé et du social se doivent de proposer des modalités d’ETP et d’accompagnement adaptées aux contextes et territoires de vie de ce public, afin de faciliter le développement de leur pouvoir d’agir. Viser la co-construction de solutions contextualisées à leurs territoires, situation de vie, besoins et attentes confronte les professionnels à leur propre capacité à intégrer les savoirs et l’expertise située des personnes concernées. C’est un enjeu central de transformation de leurs pratiques. Objectif et description de l’intervention : Nous avons coordonné en 2022 un projet pluri-partenarial ayant pour objectif la construction d’un outil répondant à cet enjeu. Dans une position inter-médiatrice/facilitatrice et usant de techniques d’animation spécifiques facilitant la coopération, nous avons animé deux séminaires, deux focus groupes et réalisé quatre entretiens individuels réunissant des professionnels, des personnes concernées, des institutionnels, des chercheurs. Le matériel recueilli a servi à co-construire un outil interactif. Résultats / leçons : Ces rencontres ont permis aux professionnels de confronter leurs représentations et pratiques aux perspectives des personnes concernées. Ces dernières ont pu exprimer leurs vécus et proposer leurs solutions. L’outil a été élaboré à partir des thématiques de vie et des savoirs des patients et co-construit sous la forme d’un e-book. Il rassemble les principaux points de vigilance et repères permettant de concevoir et d’organiser des pratiques d’ETP et d’accompagnement, prenant en compte les contraintes, ressources et priorités des personnes concernées. Il constitue un répertoire de ressources variées permettant d’envisager au-delà des pratiques, les transformation utiles des organisations porteuses d’actions d’ETP et d’accompagnement et de leur écosystème. Conclusion : Le croisement des savoirs et expertises des professionnels et des personnes concernées permet de créer des modalités d’ETP et d’accompagnement adaptées aux contextes et territoires de vie, d’autant plus nécessaires qu’elles correspondent à des situations complexes. La présence d’un tiers facilite la démarche coopérative indispensable au travail de co-construction de solutions opérationnelles.

Introduction : L’état de santé des Gens du voyage est moins favorable qu’en population générale du fait de conditions de vie plus précaires. Il n’existe pas en France d’études épidémiologiques les concernant, accentuant leur invisibilité dans les programmes de santé publique. La discrimination à leur égard, leur défiance envers l’état et les institutions et leur non priorisation de la santé ont justifié la conduite d’une recherche participative sur leur santé, menée conjointement en Nouvelle-Aquitaine par des chercheurs, des décideurs et des acteurs associatifs avec des Gens du voyage volontaires. But de l’étude : L’objectif de cet article était de partager les difficultés, les apports et les enjeux, de la co-construction de cette recherche. Résultats : La démarche a permis l’expression et la prise en compte des attentes spécifiques et parfois divergentes des parties prenantes. Elle a nécessité un temps d’acculturation réciproque, ayant abouti à une participation élevée à l’étude (74%), à l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences et à l’identification de controverses. Cette approche participative a permis une meilleure appropriation de l’étude et une plus forte conscientisation des questions de santé par les personnes interrogées, notamment grâce à la co-construction du questionnaire et des outils de communication. Conclusion : Cette démarche souligne la nécessité d’intégrer pleinement et dès le départ, les parties prenantes à la gouvernance du projet de recherche. Cette démarche était d’autant plus cruciale qu’elle a concerné des personnes socialement exclues, et vise à ne pas les exclure davantage dans la production de connaissances les concernant.

Résumé : La stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021–2030 fixe des objectifs forts pour réduire le poids des cancers dans notre pays. Le premier d’entre eux vise à diminuer de 60 000 cas/an le nombre de cancers évitables, à horizon 2040. En effet, en France aujourd’hui, plus de la moitié des cancers sont attribuables au mode de vie et à l’environnement et pourraient être évités en limitant ou réduisant l’exposition aux facteurs de risques externes (consommation de tabac/d’alcool, alimentation déséquilibrée, exposition aux UV, pollution de l’air, etc.). Le premier axe de la stratégie vise à améliorer la prévention primaire des cancers, pour prévenir l’apparition de la maladie en mobilisant l'ensemble des leviers disponibles, afin, non seulement, d’agir sur les comportements individuels mais aussi sur les environnements de vie. L’enjeu : favoriser une société protectrice de la santé. Dans ce cadre, le rôle des collectivités territoriales est essentiel. Intervenant au plus près des citoyens et en prise avec les priorités des territoires, elles disposent d’un vaste champ de compétences pour promouvoir les facteurs protecteurs et limiter les facteurs de risque des cancers : aménagement, transports, éducation, sport, environnement, etc. Beaucoup ont d’ores et déjà démontré leur capacité à impulser des initiatives locales. Depuis 2022, l’Institut national du cancer a initié un programme d’accompagnement des collectivités visant à appuyer, renforcer et développer ces actions. L’objectif de ce programme ambitieux est de permettre aux collectivités territoriales de s’approprier la notion de « santé dans toutes les politiques » alors même que la «prévention/promotion de la santé » est un concept (scientifique) parfois éloigné de leurs activités quotidiennes. La communication présentera la démarche de l’institut et le déploiement du programme qui inclut : - La mobilisation de partenaires/acteurs oeuvrant au sein des collectivités territoriales sur l’environnement, la santé, l’urbanisme, etc. - La création d’outils/dispositifs facilitant l’appropriation du sujet par les collectivités (club des collectivités, plaidoyer, etc.) - Un appel à projets (clôturé en mars 2023) permettant de financer des projets locaux visant à réduire les expositions en milieu scolaire - La mise à disposition d’outils existant favorisant l’action - Le travail partenarial indispensable

L’émergence des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) en tant que dispositif territorial de coopération à l'initiative des professionnels de santé du territoire est un phénomène récent, mais qui prend de l’ampleur au cours des dernières années. Ce dispositif conduit à la construction d’une culture collaborative autour de projets de santé s’inscrivant dans une approche populationnelle et, par conséquent, à un changement de paradigme pour ces professionnels. Afin de comprendre les freins et les leviers des médecins généralistes (MG) à participer au développement des CPTS et à coopérer entre eux, nous avons mené une recherche qualitative, par focus groups, auprès de 59 MG. Cette étude a été réalisée en novembre 2019 lors du Congrès du Collège National des Généralistes Enseignants.  L'analyse thématique des discussions enregistrées et retranscrites a permis de saisir leurs émotions, leurs craintes, leurs espoirs et leurs idées créatives à propos de ce nouveau dispositif, permettant de distinguer des freins et des leviers à la mise en place des objectifs des CPTS. Concernant les inquiétudes, les MG ont soulevé le passage d'une rationalité individuelle à une rationalité populationnelle, une sectorisation de la médecine générale par un cloisonnement rigide du territoire, une augmentation des soins non programmés, un rapport de force avec l'Hôpital, voire une perte du statut de référent des soins primaires par le biais de la délégation de tâches aux autres professionnels de santé. Toutefois, les CPTS représentaient aussi la possibilité d’améliorer le travail pluriprofessionnel, de mieux gérer la démographie médicale territoriale, notamment par une redynamisation des territoires via le développement de projets de soins adaptés aux besoins spécifiques locaux. D’autres aspects positifs concernaient la mobilisation des compétences territoriales afin de créer des innovations qui améliorent le parcours de soins des patients en favorisant leur accès aux différents acteurs des soins primaires. Nous pouvons conclure que l’identification de ces freins et leviers permet de mieux réfléchir aux enjeux et difficultés présents dans le déploiement des CPTS auprès des MG, saisissant les mutations en cours dans la réforme du système, ses modalités et le sens que leur donnent les acteurs qui s’y engagent.

Le développement d’un exercice coordonné en soins primaires constitue un objectif des politiques de santé actuelles. A l’échelle des territoires, les CPTS participent à la réorganisation du système de santé pour faire face aux problématiques épidémiologiques et démographiques, et améliorer l’accès et la qualité des soins. Pour évaluer les actions définies dans leur projet de santé, les professionnels définissent des indicateurs, avec l’ARS et la CPAM dans le cadre d’un Accord Conventionnel Interprofessionnel. L’objectif de cette étude était d’identifier et décrire les indicateurs utilisés dans les pays de l’OCDE pour évaluer la qualité des soins en soins primaires. Une revue systématique de la littérature a été réalisée selon les recommandations internationales PRISMA, sur la période du 1er janvier 2011 au 17 juillet 2021. Les recherches ont été effectuées sur les bases de données PubMed, Cairn et OpenGrey, complétées par une recherche manuelle selon une équation de recherche adaptée à chaque base. La sélection des articles s’est faite par une double lecture et l’analyse selon une grille utilisant le cadre analytique de la qualité des soins de Donabedian. Cinquante-et-un articles ont été inclus sur 2094 identifiés. Nous avons identifié trois catégories d’indicateurs : 1/ Les indicateurs évaluant la structuration des modèles de soins primaires concernaient l’accès aux soins et la productivité (délai de rendez-vous, nombre et type de consultations par professionnel et/ou par an…) ; 2/ Les procédures étaient évaluées par la mise en place de protocoles, le nombre de professionnels impliqués et le nombre de patients inclus ; 3/ Les indicateurs de résultats de soins concernaient la satisfaction des patients ou des professionnels, des indicateurs de suivi de pathologies prévalentes en soins primaires (nombre d’HbA1c prescrites, de mesures d’HTA…), de prévention ou de pertinence des soins. La perspective est d’élaborer une base de données accessibles référençant les indicateurs validés, améliorant la qualité des soins dans les organisations territoriales coordonnées et applicables dans le cadre des CPTS. Ces données développées au sein de l’Observatoire des CPTS constituent pour les acteurs, professionnels et institutionnels, une aide à la décision en termes de choix d’indicateurs.

INTRODUCTION L’utilisation rationnelle des antipaludiques constitue une difficulté majeure dans la lutte contre le paludisme. Le respect du protocole de la prise en charge thérapeutique du paludisme apparait comme un moyen de réduire la fréquence, la mortalité du paludisme et les résistances en antipaludiques. Ce travail avait pour objectif de faire l’état des lieux de la compliance aux directives de prise en charge du paludisme par les prescripteurs en Côte d’Ivoire. MATERIEL ET METHODES Une étude transversale a été menée du 01 septembre au 30 Novembre 2022 dans les Districts Sanitaires de Cocody-Bingerville et Koumassi. La méthodologie de l’OMS (WHO/DAP/93.1) a permis d’échantillonner 8 établissements sanitaires de premier contact, 480 ordonnances médicamenteuses et 120 patients. Deux questionnaires ont été administrés aux prescripteurs et aux patients et une grille de lecture a permis de relever les jours de ruptures en antipaludiques et la prescription dans le registre de dispensation. Les critères de conformité ont porté sur les examens de diagnostic prescrits, les molécules prescrites, les dosages et l’âge des patients. RESULTATS Une prescription sur deux était faite par les médecins. Les combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’Artémisine (CTA) étaient les plus prescrites pour traiter le paludisme simple avec une préférence des prescripteurs pour l’association Artémether-lumefantrine (82,14%). Chez la femme enceinte, le paludisme simple était traité avec la phosphate quinine (50%) suivi du Dihydroartémisinine-pipéraquine (39,28%). Près de 3 ordonnances sur 10 étaient non-conformes aux directives nationales de prise en charge thérapeutique du paludisme. Les infirmiers étaient les prescripteurs ayant effectués le plus de prescriptions non-conformes (53,2%) suivi des médecins (44,7%). La formation continue des prescripteurs n’était pas régulière. Les patients n’avaient pas influencé les prescriptions médicamenteuses. Les antipaludiques avaient connu en moyenne une rupture de 240 jours en 2021 et 238 jours en 2022. CONCLUSION L’application des directives nationales de prise en charge du paludisme simple ne sont pas respectées à 100% du fait des mauvaises pratiques liées à l’insuffisance des formations continues et des ruptures fréquentes en antipaludiques. MOTS CLES Compliance médicamenteuse, antipaludiques, prescripteurs, directives thérapeutiques, Côte d’Ivoire

Introduction Alors que les inégalités socio-territoriales de prévalence des cancers et de survie ont été bien documentées, moins de recherches ont été consacrées aux inégalités d’accès aux soins oncologiques de support. Ces soins contribuent pourtant à améliorer la qualité de vie voire les taux de survie des personnes concernées. Dans le cadre du projet SQVALD ayant pour objectif de développer un dispositif numérique de promotion des soins oncologiques de support, nous avons mené une étude visant à comprendre les inégalités d’accès à ces soins. Méthode Cette étude relève d’une méthodologie de recherche qualitative. Une enquête exploratoire a été réalisée en avril-mai 2022, associant des observations et des entretiens exploratoires auprès de professionnels des soins oncologiques de support. Puis, des entretiens individuels approfondis ont été réalisés en juin 2022 auprès de 33 usagers des services d’oncologie de Centre-Val de Loire. Résultats Cette analyse fait ressortir d’importantes hétérogénéités dans l’accès aux soins oncologiques de support. Ces soins sont proposés en fonction des besoins perçus par les professionnels de santé, mais aussi selon les facultés des personnes à communiquer avec les professionnels. De plus, les usagers sont inégalement confrontés à des difficultés d’accès articulées à leurs lieux de résidence ainsi qu’à leurs possibilités des mobilités. Des disparités de recours s’ancrent aussi dans une différenciation des besoins ressentis et de l’intérêt prêté aux soins de support. Par conséquent, tandis que certains cumulent ces soins de support à des recours alternatifs en dehors de l’hôpital, d’autres se contentent d’une prise en charge curative et spécifique de leur cancer. Les soins de support étant positionnés de manière marginale et optionnelle, ils constituent une variable d’ajustement et un nœud de construction des inégalités socio-territoriales de santé. Discussion En complément des données chiffrées documentant les inégalités de recours aux soins de support, cette étude apporte des éléments de compréhension relatifs à la manière dont ces inégalités se construisent et sont vécues. Elle contribue ainsi à montrer que ces inégalités sociales s'ancrent de manière complexe dans les territoires, dépendant notamment de constructions subjectives des rapports à la maladie, aux médecines et au système de santé.

L’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques de santé reposent sur la connaissance de l’état de santé d’une population et de son évolution. Pour ce faire, il est nécessaire de disposer d’outils permettant de recueillir, exploiter et mettre à disposition en temps opportun et de manière continue, l’information sanitaire et médico-sociale caractérisant la réalité et sur lequel les experts et les décideurs peuvent s’appuyer. Dans ce territoire, un organisme a conçu un système d'observation continue de la santé afin de répondre à ce besoin. Ce système repose sur un processus d'élaboration certifié par la norme ISO 9001-2015 et s'appuie sur des bases de données nationales mais aussi, et surtout, des sources locales parfois propres au territoire. Le recueil des données sanitaires et médico-sociales s'effectue jusqu’au niveau infrarégional, une échelle qui fait sens pour une région monodépartementale. Les données brutes portant sur plusieurs années et issues des différentes sources ont été recueillies, centralisées et converties en indicateurs au sein d’une seule et même base. Ces indicateurs de suivi de l’état de santé de la population sont regroupés en différents volets. En outre, une plateforme en ligne qui sera accessible au plus grand nombre permettra d’y accéder librement. La concertation constitue de même un aspect majeur du système : ces acteurs sont conviés à contribuer à son évolution via un espace d'échanges installés périodiquement. La finalité de la démarche de ce système d'observation est l’aide à la décision : la disponibilité et l’accès à ces indicateurs régulièrement actualisés et enrichis mettant en exergue les réalités locales et les spécificités sanitaires fournissent aux décideurs des éléments d’orientation stratégique. In fine, ils constituent pour le public un outil d'information indépendant et apportent aux acteurs de santé une vision globale de la santé comparativement à d'autres régions de France.

En 2020, un projet national a été lancé pour renforcer le rôle des consultations jeunes consommateurs avancées (CJCA) et améliorer l'accès aux soins des jeunes. Une CJCA est une consultation jeune consommateur (CJC) délocalisée dans les lieux fréquentés par les jeunes. Dans les territoires ruraux, faciliter l'accès aux soins des jeunes est un enjeu majeur mais soumis à de fortes contraintes ; cela nécessite du temps d'investissement et des compétences-métiers spécifiques auxquels les CJC ne peuvent pas nécessairement répondre. Les résultats de l’enquête menée dans le cadre de ce projet, comprenant cent cinquante entretiens semi-directifs auprès des CJC, de leurs partenaires et des jeunes et un questionnaire passé à cent-une CJC mettent en avant qu’elles implantent des CJCA en milieu rural qui ne sont pas toujours efficientes et efficaces en matière d’accès aux soins des jeunes. En réponse à ces constats, deux Guides formulant des recommandations ont été diffusés aux CJC : identifier les structures partenaires et les rôles qui peuvent leur être assignés ; identifier les partenaires les plus à même de repérer et orienter des jeunes ; améliorer la visibilité des CJCA auprès des jeunes ; s’appuyer sur des groupes de jeunes relais ; adapter le type de consultation avancée aux ressources de la CJC, au profil du territoire et aux jeunes ; etc. C’est la conjugaison de ces recommandations qui permettra d’atteindre les objectifs de la CJCA. Afin de rendre ces recommandations opérationnelles, des outils ont été créés pour aider les CJC à faire un diagnostic de leur territoire d'implantation, adapter leurs supports et leur permettre d'améliorer leur communication : outils de diagnostic, un plan de communication digitale et papier, des programmes de formation pour aider les partenaires à repérer et orienter les jeunes, etc. Des recommandations ont été émises pour améliorer les consultations jeunes consommateurs avancées en milieu rural et des outils ont été développés pour les soutenir. L’efficacité de ces démarches et outils dépend toutefois des politiques publiques pour soutenir la santé dans les territoires à faible densité et ainsi réduire les inégalités territoriales de santé.

Le CLS est un outil de territorialisation de la politique de santé porté conjointement par l’agence régionale de santé et une collectivité territoriale. À la suite de leur création par la loi HPST du 21 juillet 2009, ils se sont développés sur tout le territoire national avec une grande diversité d’échelles, de thématiques abordées et de modalités de mise en œuvre (Breton & Le Bodo, 2023). Le CLS est conçu comme un projet adaptable aux besoins des territoires et des populations en ayant comme objectif la réduction des inégalités sociales et territoriales en santé (ISTS). Plusieurs études ont montré que la participation des habitants et le renforcement de leur pouvoir d’agir, stratégies centrales dans la lutte contre les ISTS, étaient souvent peu présentes dans les contrats de première et deuxième génération (Schapman-Segalie & Lombrail, 2018?; Jabot & Laurent, 2018). Certains CLS de dernière génération mettent davantage en œuvre des démarches participatives qui englobent un large éventail de possibilités, allant de la consultation des habitants pour identifier les besoins locaux lors du diagnostic jusqu’à à la mise en place d’un comité de pilotage citoyen. Toutefois, la signification concrète du « renforcer le pouvoir d'agir » dans le contexte des CLS reste encore à éclairer. Quelles sont les méthodes mobilisées ? Les populations concernées ? L'échelle territoriale privilégiée ? La temporalité de la démarche ? Les résultats obtenus ? Autant de questions auxquelles cette présentation vise à répondre. Grâce à la démarche de capitalisation des expériences en promotion de la santé, nous examinerons des cas concrets de CLS ayant mis en œuvre une approche participative dans le but de renforcer le pouvoir d'agir des habitants et/ou des professionnels de terrain. Il s’agira d’éclairer, à partir d’une analyse transversale du processus et des conditions de mise en œuvre de cinq CLS, les freins et les leviers propres à chaque démarche. Au prisme des enseignements issus de ces cinq exemples, nous proposerons des pistes d'action pour favoriser une participation citoyenne efficace dans les CLS, contribuant ainsi à promouvoir une approche participative et inclusive de la santé publique.

Notre communication portera sur les conditions sociales, au sein d’une maternité de la métropole de XXX, qui ont rendu possible l’émergence d’un projet médical répondant aux demandes des femmes enceintes d’une médicalisation raisonnée de leur accouchement. Notre questionnement est le suivant : comment les différents acteurs du territoire ont favorisé l’émergence d’un projet d’amélioration de l’expérience des parturientes qui donnent naissance au sein de la maternité enquêtée ? Quels ont été les impacts de ce projet sur le travail médical ? Pour répondre à cette question, nous nous appuyons sur l’analyse de trois mois d’observations et d’une trentaine d’entretiens de parturientes et de professionnels au sein de cette maternité et d'une association d'usagères, La Voix des parents. La première partie de la communication est consacrée, d'une part, à la transformation de la militance des usagères en périnatalité depuis les années 2000 et, d'autre part, à la genèse du projet sur le territoire et à l’alliance entre cette association représentative d’usagères, l’établissement hospitalier et les sages-femmes de la maternité. Cet exemple est particulièrement original dans la mesure où il ne s’inscrit pas dans les dispositifs territoriaux institutionnels. Dans un second temps, nous mettons en évidence que dans le contexte d’alliance avec l’institution et les usagères, les sages-femmes bénéficient d’une plus forte autonomie professionnelle. Le projet d’« accouchements physiologiques » rend en effet visible l’enjeu de territoire entre sages-femmes et médecins, redéfinit les frontières du normal et du pathologique, impose aux acteurs professionnels des compromis et des arrangements au bénéfice des femmes. De plus, à partir de l’exemple d’un protocole de soin, nous montrons que les aménagements sociaux obtenus par l’alliance des usagères, des sages-femmes et de l’institution ne constituent pas un renversement des pratiques et de la hiérarchie biomédicale mais un décalage institutionnalisé. Ce décalage social est un exemple emblématique de la réussite d’un projet de cette nature, projets qui font l’actualité en France dans le cadre de la création de fillières d'accouchements physiologiques dans les hôpitaux.

Contexte Le renforcement des capacités locales d’action sur les déterminants sociaux de la santé est essentiel à l’amélioration des conditions de vie des populations. En raison du large spectre d’actions attribuables aux contrats locaux de santé (CLS), ceux-ci constituent des dispositifs susceptibles de jouer ce rôle. Or, peu d’études ont été menées permettant d’établir cette contribution des CLS pour la santé des populations et ce qui favorise la mobilisation des acteurs locaux au sein du dispositif. Nous présentons les résultats d’une étude sur ces deux aspects. Méthodes L’enquête qualitative a été réalisée dans deux régions. Un premier volet portait sur l’analyse des actions d’un échantillon de contrats (n=12) à l’aide de l’outil CLoterreS permettant de catégoriser les mesures décrites dans le plan d’action. Des entretiens menés avec des acteurs locaux (n= 28) ont permis d’identifier les retombées du CLS en matière de prévention, promotion de la santé et santé environnement. Le second volet a consisté en la conduite d’entretiens semi-directifs (n = 25) auprès des porteurs d’action de CLS échantillonnés (n = 12). Une grille d’analyse a ensuite été appliquée couvrant les questions d’implication des acteurs, de gouvernance, de rôles et de bénéfices/coûts perçus à la participation au CLS. Résultats Le CLS favorise l’émergence d’actions nouvelles sur les territoires susceptibles de se déployer au-delà des frontières administratives des communes. Il soutient l’expansion d’actions sur les déterminants de santé autres que le soin. Il contribue aussi à l’évolution d’actions existantes mono-objectif vers des actions apportant plusieurs solutions. L’émergence d’actions non prévues dans le contrat témoigne de sa capacité d’adaptation à l’actualité du territoire. Initialement, c'est majoritairement la recherche de financements qui incite les structures à rejoindre les CLS et porter des actions. Certains y voient un instrument permettant d’améliorer la reconnaissance, la légitimité, la visibilité de leurs actions auprès des élus locaux. Le CLS impulse une dynamique partenariale en renforçant l'interconnaissance et offre aux acteurs un soutien méthodologique. Discussions Le CLS apparaît bien un outil de renforcement de l’action locale en santé. Nous évoquons ses points de fragilité et l’importance de mieux caractériser et valoriser les métiers de la coordination.

Ce poster permet de synthétiser chacune des étapes du projet de recherche en prévention COPE ADOS, porté par l'Université Jean Monnet (Chaire Hygée). Le projet COPE ADOS a pour objectif de mettre la population lycéenne en capacité de repérer les risques associés aux perturbateurs endocriniens (PE) et de s’en protéger. Ces molécules chimiques interférant avec le système endocrinien provoquent des conséquences néfastes sur la santé alors qu’on les trouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne et professionnelle. Les adolescents, soumis à de nombreux processus hormonaux, sont particulièrement sensibles à ces substances. Cependant, le sujet est mal connu dans la population générale, notamment chez les jeunes. Il est donc important d’informer et d’éduquer. COPEADOS s'inscrit dans la deuxième Stratégie Nationale sur les PE (2019-2022) prévoyant une action spécifique en milieu scolaire. C’est dans ce cadre que l’équipe de recherche, a intégrée des professeurs, des infirmières scolaires, des membres de la direction des lycées, des rectorats et de l’académie dans tous les temps du projet :  - Une enquête préliminaire qualitative sur les connaissances et représentations des PE auprès des adolescents - La co-construction d’un kit pédagogique mis à disposition sur une plateforme numérique - L’expérimentation du kit pédagogique dans 20 établissements de la région AURA suivra un schéma expérimental scientifiquement validé. Dans un premier temps, les élèves des lycées participants répondront à un questionnaire permettant d’évaluer leur niveau de connaissances et compétences sur les PE (T0). Dans un second temps, 10 établissements bénéficieront de l’accès à la plateforme numérique, et devront dispenser les outils cocrées auprès de leurs élèves dans un temps imparti (intervention). Ensuite le questionnaire sera repassé dans l’ensemble des établissements (T1) pour évaluer l’efficacité du programme. Enfin, un recueil de données qualitatives aura lieu auprès des membres de la communauté éducative pour apprécier les freins et leviers de l’implémentation d’un tel dispositif.

Introduction : Depuis la pandémie de COVID-19, plusieurs études ont rapporté une diminution du bien-être des adolescents. L’objectif de notre étude était de décrire l’évolution de la satisfaction de leur vie des adolescents de 14-15 ans en France depuis 2012 et d’examiner les facteurs associés à ses variations entre 2020 et 2021. Méthodes : Les données sont issues d'une enquête nationale transversale répétée menée dans les établissements scolaires français par auto-questionnaire. Après avoir décrit les tendances de la satisfaction concernant la vie entre 2012 et 2021 à l'aide de l'échelle de Cantril, nous en avons examiné les changements individuels entre 2020 et 2021 et leurs associations avec les conditions de logement et d'apprentissage pendant le confinement de 2020, à l'aide d'une régression logistique multinomiale. Résultats : Parmi les 17 686 répondants à l'enquête, une légère diminution globale de la prévalence des adolescents déclarant une satisfaction concernant leur vie élevée (c'est-à-dire un score de Cantril ?6) a été observée depuis 2012, la proportion la plus faible étant rapportée en 2021 (77,4 %). Entre 2020 et 2021, 16,3 % des adolescents français ont connu une amélioration de leur satisfaction de vie, tandis que 17,7 % ont connu l'inverse. La diminution de la satisfaction de vie entre 2020 et 2021 était plus susceptible d'être ressentie par les adolescents vivant dans des familles recomposées (aOR 2,09 [95%CI 1,58-2,77]), n’ayant pas leur propre chambre (aOR 1,58 [1,16-2,15]), ni suffisamment accès à Internet pour interagir avec leurs amis pendant le confinement (aOR 1,47 [1,09-1,98]). Il est intéressant de noter que les filles étaient plus nombreuses que les garçons à déclarer une augmentation ou une diminution de leur satisfaction de leur vie (aOR 1,82 [1,40-2,37] et 1,43 [1,14-1,79], respectivement). Conclusion : Cette étude montre que la façon dont les adolescents ont vécu le premier confinement de 2020 en France métropolitaine n'était pas uniforme et qu'il faut tenir compte du sexe ainsi que des conditions de logement et d'études pour interpréter la diminution de la satisfaction concernant leur vie des adolescents pendant la pandémie de COVID-19.

En 2018, par la stratégie nationale de santé, le ministère de la santé a impulsé le développement de la promotion de la santé dans tous les milieux à tous les âges de la vie. En 2019, le service de santé des armées (SSA) s’en est saisi et a défini le développement de la promotion de la santé dans les armées comme le premier axe de la stratégie santé de défense 2019-2023.  Si le service de santé des armées a une culture ancrée de la santé publique, l’approche en promotion de la santé pour les forces armées est toute nouvelle. Le SSA, par son service prévention-promotion de la santé (PPS) du centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA) a fait le choix de s’appuyer sur un réseau d’acteurs multi-niveaux pour promouvoir la santé dans les armées.  Il a donc initié la création de la communauté d’acteurs pour la promotion de la santé dans les armées (CAPSA). L’objectif principal de cette communication est de présenter comment le SSA a pensé et créé cette communauté d’acteurs. La concrétisation de ce projet a donc nécessité une implication pleine et entière des acteurs stratégique, opératif et tactique. Le choix a été fait de se reposer sur les structures militaires de soins locales au niveau national et international pour développer la promotion de la santé au niveau territorial et s’inscrire dans une dynamique de territoires promoteurs de santé. Par sa formalisation, la CAPSA permet de passer d’une offre de soins à une offre de santé et de penser les actions de promotion de la santé de manière coordonnée. Les forces de ce réseau sont de construire une culture commune pour créer du sens et de renforcer l’efficacité des actions. Les projets sont alors co-construit et portés par et avec la communauté de défense autour de thématiques d’intérêt pour les forces (notamment la santé mentale, la santé auditive, les conduites à risque, la santé sexuelle, l’hygiène en opération et les troubles musculo-squelettiques).

Introduction : Le collectif public-privé « Immuniser Lyon » sur la Métropole de Lyon a vu le jour en 2015 sur le constat de couvertures vaccinales insuffisantes et du manque d’adhésion à la vaccination pour les vaccins recommandés (HPV, grippe, …) L’objectif principal d’Immuniser Lyon est de sensibiliser les professionnels de santé (PdS) et le public à la prévention des maladies infectieuses et à la vaccination par la mobilisation du collectif. Matériel et Méthodes : 35 acteurs composent le collectif : Ville, centres de vaccinations, ARS, hôpitaux, URPS, Conseil de l’Ordre, Santé scolaire et universitaire , PMI, industriels, associations, mutuelles, etc. Des groupes de travail thématiques organisés autour d'un comité scientifique et d'un comité de pilotage ont assuré la mise en œuvre d’actions de prévention, relayé les initiatives de politique nationale et procédé à leur évaluation. Résultats : De 2015 à 2023, plus de 300 actions ont été réalisées : actions de communication, d’information et de sensibilisation auprès de PdS et du Grand public, séances de vaccination hors les murs notamment auprès des précaires. De multiples projets nationaux ont été soutenus: stratégie nationale de santé, contrats locaux de santé, concertation citoyenne, obligation vaccinale, carnet de vaccination électronique. Une évaluation est en cours afin d’estimer l’impact de ce programme sur l’évolution des couvertures vaccinales pour le territoire concerné. En décembre 2018, le « Réseau Territoires et Vaccination » (RTV) a été fondé à l’échelle nationale afin de connecter les structures similaires à Immuniser Lyon et  les engager dans une politique de promotion de la vaccination. Le RTV, qui se réunit annuellement ,a pour objectif un partage d’expériences des bonnes pratiques, des actions conduites, des outils et des méthodes d’évaluation. Les résultats des actions mises en oeuvre seront partagés avec les autorités de santé et les partenaires nationaux ( sociétés savantes) ou internationaux. Conclusion : Fort de ses réussites, Immuniser Lyon ambitionne de concourir au succès futur d’initiatives nationales telles que la vaccination HPV pour les enfants des classes de 5ème, la vaccination grippale des enfants et l’immunisation contre le VRS des petits nourrissons.

Introduction : Fin septembre 2022, l’ARS a été informée d’une épidémie de gale touchant des personnes migrantes vivant dans des campements parisiens, qui allaient être orientées vers des structures d’hébergement en régions. Le 26 octobre, un Centre d'Accueil et d'Évaluation des Situations de notre région déclarait héberger un cluster de cas. L'objectif de cette étude est de décrire les mesures mises en place au niveau régional pour la prise en charge des cas de gale et la prévention de cas secondaires lors de l’épidémie de l’automne 2022. Matériels et Méthodes : Après analyse et évaluation de l’alerte, l’ARS a organisé et animé des réunions partenariales pour déterminer les actions à mettre en œuvre. Elle a ensuite coordonné l’action. Résultats : Au total, 7 structures réparties dans 4 départements ont signalé des cas à l’ARS entre octobre et décembre 2022. 118 cas de gale ont été pris en charge, dont au moins 6 cas de gale profuse, et 254 contacts. Pour 3 départements, les interventions ont été réalisées par des structures de soins préexistantes, telles que les Permanences d'Accès aux Soins de santé. Dans le département restant, les 2 clusters concernaient respectivement 20 et 16 patients. Devant le nombre important de cas à traiter sur ces sites, l’ARS a missionné la Croix-Rouge Française. Les interventions comprenaient examen des cas, remise du traitement per os pour les cas et les contacts, badigeonnage cutané pour les cas de gale profuse et les enfants. En parallèle, un traitement du linge était réalisé grâce à la mobilisation des personnels des structures, avec l’aide méthodologique du CPias. Conclusion : Grâce à une collaboration efficace entre l’ARS et ses partenaires, une prise en charge a été mise en place rapidement dans les structures d’hébergement pour demandeurs d’asile, avant que ces personnes ne soient transférées vers d’autres établissements.

Constats : Transformations (Hôpital numérique, Groupement Hospitalier de Territoire), crises (Covid-19, scandale Orpéa), turbulences (déserts médicaux, pénurie), réformes (loi de 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé) bouleversent le fonctionnement des établissements sanitaires et sociaux. Au fil du temps, les conditions de travail se sont fortement dégradées : charge mentale et stress, intensification du rythme de travail, faible reconnaissance institutionnelle, dégradation des relations au travail, etc. La crise de la CoViD19 n’a fait qu’accentuer le débat autour des modèles organisationnels inadaptés. Les rapports d’études sont unanimes pour appuyer ces constats et souligner que le management a sa part de responsabilité. C’est une remise en cause des modes de management traditionnels qui est pointé. Le projet de Chaire en Management Durable et Santé : Management « bienveillant », « humaniste », « alternatif », ou encore « Care Management » sont autant de notions qui nous invitent à reconsidérer les relations entre acteurs dans les organisations. La mise en évidence d’une nécessité de collaboration des différents acteurs est à l’origine du projet de Chaire. Porté par l’université, il est d’emblée pensé en partenariat avec le tiers lieu santé Danaecare et l’institut Universitaire de prévention en santé globale PRESAGE. Danaecare est un lieu de travail partagé (4 porteurs de projet sont accueillis), un lieu d’attractivité du territoire pour les professionnels de santé (formations), un lieu de prévention et promotion de la santé publique destiné aux aidants, usagers, habitants et citoyens et un lieu de recherche en partenariat avec des laboratoires de recherche en sciences de gestion, droit, psychologie et sciences de l’ingénieur. Penser la chaire en lien avec le territoire, c’est se projeter dans un espace-temps partagé, où chercheurs, citoyens, étudiants, professionnels, institutionnels, se croisent au nom d’un objectif commun consistant à « prendre soin » du travail afin de développer un système de soins performant et durable. Les actions de la chaire ont pour axes :  la qualité de vie au travail des organisations de santé comme levier de performance globale, les modes de gouvernance et de management alternatif, ou encore l’empowerment des professionnels de santé.

De nombreuses structures de santé sont nées ces dernières années, permettant de favoriser les projets sur le territoire. Cependant, cette multiplicité était devenue confusante pour les acteurs de terrain. C’est pourquoi, il était nécessaire de trouver un outil permettant d’améliorer la lisibilité des missions et des projets de chacune de ces structures. Notre dispositif a identifié le besoin et a porté ce projet afin de faire le lien entre tous les acteurs. Pour ce faire, un recensement des structures portants des projets sur le territoire et des projets/outils déjà existants a été réalisé. Puis, au regard du nombre de structures, de leur répartition, des données à renseigner et des nombreuses documentations, la création d’une cartographie interactive, associée à une infographie présentant le périmètre de ces structures, est apparue comme la solution la plus complète et?la plus attractive.  Ce travail de cartographie a été pensé et élaboré avec les acteurs de terrain et utilisateurs de la cartographie. En effet, les différentes modalités de recherche, la finesse d’affichage des résultats, l’interface utilisateur… tout a été réfléchit et co-construit avec les professionnels, ce qui en fait un outil très fonctionnel. De plus, elle est actualisée semestriellement par les coordinateurs de projets eux-mêmes, qui sont administrateurs de la cartographie.??  A ce jour, seules les structures sanitaires et médico-sociales sont présentes sur la cartographie, mais l’ambition est de l’élargir aux structures sociales. A terme, cela a pour intérêt de mutualiser les actions ayant la même finalité, de cocréer des projets, de faciliter le travail d’interconnaissance des acteurs. Cet outil est transposable dans tous les territoires qui souhaitent impulser un travail en réseau.

Objectif : Réaliser pour l’ARS Grand-Est, une évaluation du fonctionnement des dispositifs d’aide aux aidants, des plateformes de répit (PFR), et des préoccupations des aidants sur les dix départements de la région afin d’ajuster la stratégie régionale de déploiement des offres territoriales de services au plus près des aidants. Méthodes : L’étude réalisée en 2021 comprenait : une enquête auprès des aidants, une enquête auprès des porteurs d’actions d’aide aux aidants couplée à des entretiens visant à identifier les freins et leviers territoriaux de mise en œuvre et une analyse organisationnelle des PFR fondée notamment sur des entretiens et des visites d’immersion. L’enquête multicanal (questionnaire papier et en ligne) auprès des aidants visait à mieux connaître ces derniers (caractéristiques sociodémographiques, aides, soutiens reçus, préoccupations) et à identifier leur connaissance des offres sur leurs territoires (formation, groupes de parole, suivi psychologique, ateliers, répit…). L’apport des actions pour eux et leur proche, l’impact sur le maintien à domicile, le recours aux PFR, la satisfaction globale ont également été investigués. Résultats : 340 réponses recueillies (dont 132 par papier). Moyenne d’âge 67,3 ans. 98% des aidants estiment que les actions et services dont ils ont bénéficié, ont répondu à leurs besoins. Principaux besoins identifiés : diminuer le stress et prévenir l’épuisement (49%), un soutien régulier (30%) et/ou savoir solliciter les bons interlocuteurs (30%). Les actions dont ils ont bénéficié relèvent d’actions de répit à domicile (40%), d’accompagnement individuel / psychologique (38%) et d’information / sensibilisation (35%) ; actions majoritairement proposées par une PFR (28%), un accueil de jour (19%) ou une association (18%). Le niveau de satisfaction globale est de 8,4/10. Conclusions : L’évaluation a montré la nécessité de renforcer, coordonner et accroître la visibilité des actions territoriales pour mieux répondre aux besoins des aidants/aidés dans le contexte du « virage domiciliaire » et du vieillissement de la population. Recommandations globales : positionner les PFR comme « tête de réseau » sur le territoire, chargée de la coordination de l’accompagnement des aidants et aidés et former / sensibiliser des professionnels et des bénévoles aux dispositifs territoriaux et au repérage des aidants.

Sujet proposé : Présentation d’une Equipe Territoriale d’Accompagnement Projets Promotion Santé Titre : Une équipe hospitalière territoriale au service de la promotion de la santé. Problématique : Comment soutenir les soignants de l’hôpital dans la réalisation d’actions de promotion santé ? Depuis 2015, il existe une volonté forte des professionnels de santé et des acteurs locaux pour développer la promotion de la santé sur le territoire Navarre Côte basque. Pour faire face aux difficultés rencontrées, une équipe territoriale a été mise en place. Cette équipe est constituée d'un médecin de santé publique, d'une coordinatrice de projets et d'animatrices de santé publique. Elle a vocation à soutenir les professionnels de santé dans la réalisation d’actions de prévention/promotion de la santé et de contribuer à la réduction des inégalités sociales de santé du territoire. Elle a pour missions de : -Coordonner la politique de promotion de la santé du GHT : articulation entre la stratégie nationale de santé, le projet régional de santé et les spécificités du territoire. -Mettre en lien les acteurs, en intra et en extrahospitalier. -Soutenir/Accompagner les porteurs de projet : Méthodologie de projet / Recherche de financements / Rédaction d’appels à projets/Animation de projet : appui logistique et humain / Évaluation de projet. -Former les professionnels de santé à la promotion de la santé.

Introduction : Face au fractionnement des accompagnements des personnes en situation de précarité et aux difficultés d’accessibilité géographique de l’offre de soins à Metz, Médecins du Monde contribue à développer un projet multipartenarial de plateforme d’accueil et d’accompagnement médico-psycho-social. Il s’agit de créer un point d’ancrage en centre-ville intégrant un dispositif d’accès aux droits et aux soins, quelle que soit la situation des personnes, doublé d’un maillage territorial entre professionnels de santé, pour une prise en charge globale et faciliter l’autonomie des personnes dans leur parcours santé. L’un des aspects du projet porte sur la constitution d’un réseau de professionnels de santé libéraux coordonné et animé par la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé de Metz et environs (CPTS). Afin d’identifier les difficultés et les besoins des professionnels de santé et adapter au mieux la gestion du réseau, une enquête a été réalisée. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale. Le questionnaire auto-administré a été diffusé auprès des 1900 professionnels de santé du réseau de la CPTS de Metz et environs au cours de janvier 2023. Résultats : Au total, 100 questionnaires ont été collectés, couvrant plusieurs professions de santé. Les résultats mettent en évidence de multiples difficultés : démarches administratives, difficultés de remboursement, observance des rendez-vous, barrière linguistique, situations médicales complexes, suivi du parcours de soins, interculturalité. Aussi, 54% des répondants ont déclaré n’avoir jamais été en contact avec des dispositifs sociaux face à des situations de précarité. Par ailleurs, 85% sont intéressés pour recevoir de l’information en lien avec la précarité et 55% souhaitent en savoir plus sur le projet. Discussion : Les éléments de l’enquête confirment les besoins des professionnels de santé en termes d’information, d’appui et de coordination sur les question de précarité. Les données renforcent des pistes d’action telles que la création de cycles de sensibilisation ou de formation et le recours au Dispositif d’Appui à la Coordination et contribuent à de nouvelles pistes de réflexions. Cette enquête et sa restitution permettent de faire connaître le projet et de fédérer les professionnels de santé autour de celui-ci.

Historiquement, la région Auvergne-Rhône-Alpes était couverte par quatre réseaux d’urgences. Ils ont contribué depuis 20 ans, à l’émergence au sein de la communauté médicale, de réflexions et de partages de pratiques concernant la prise en charge des urgences. En 2022, un réseau unique fédérant les acteurs régionaux a été créé permettant notamment de consolider les travaux jusqu’ici portés par les quatre réseaux . L’objectif était de faire fructifier le travail et la réflexion stratégique que ces quatre réseaux initiaux portaient depuis de nombreuses années et de repositionner l’Observatoire Régional des Urgences au « cœur » des réflexions. Ce réseau, construit par et pour les professionnels s’organise autour de 5 missions : la promotion d’une démarche d’amélioration continue des pratiques, la structuration et l’animation régionale des thématiques et des filières, l’organisation de la collecte et de l’analyse des données issues des Résumés de Passage aux Urgences (RPU) à la demande de l’ARS, le portage d’actions de formations, la valorisation scientifique de travaux de recherche. Au-delà des travaux inhérents à la collecte et l’analyse des RPU, le suivi du pacte de refondation des urgences et ses applications pratiques (Gestion de l’aval des services d’urgence, admissions directes des personnes âgées dans les services hospitaliers, etc.), ainsi que les travaux relatifs à certaines filières de soins vont se poursuivre comme ceux concernant les traumatisés sévères ou encore la gériatrie. Après un an de fonctionnement, le bilan est positif ! L’organisation de l’équipe s’est stabilisée et les projets ont pu se développer au niveau régional, chaque ancien réseau ayant pu apporter son expérience et son savoir-faire. Ce réseau est maintenant reconnu au niveau national.

Le quartier où est implantée la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), est un quartier prioritaire de la ville et fait face à de nombreuses inégalités de santé. L’équipe de la MSP souhaitait investir la santé de la femme pour apporter des solutions concrètes aux habitantes. La ville gère et anime le lieu où est regroupée la majorité des professionnels, particulièrement les salles ayant vocation à accueillir les acteurs associatifs du quartier. Enfin, la CPAM et le CRCDC sont particulièrement mobilisés sur les questions d'accessibilité au dépistage des cancers. La réunion des compétences de chacun a permis de travailler sur la qualité de l’offre de dépistage au sein du quartier : montée en compétences des professionnels, mise à disposition de créneaux de mammographie et accès direct à une consultation. Les habitantes ont pu s’informer, partager leurs besoins, leurs questionnements et leurs attitudes à l’égard des dépistages avec des professionnels, des acteurs associatifs mais aussi entre elles. Plus de 80 femmes ont participé à ces journées, 21 femmes ont bénéficié d'un dépistage le jour-même ou dans la semaine qui a suivi l'événement. L'assistant médical de la MSP vérifie aujourd'hui l'éligibilité des patientes aux différents dépistages avant d'entrer en consultation avec les médecins généralistes. Les sages-femmes vérifient elles-aussi cette information. L’organisation de ce type de journée a permis d’intégrer en routine le questionnement autour du dépistage chez les professionnels de santé. Néanmoins, l’investissement requis de la part des professionnels de santé pour reconduire ces journées est tel qu’il peut aussi décourager dans la durée. Ainsi, l’ambition est de développer une démarche participative pour favoriser encore davantage l’engagement de toutes et tous autour de la santé des femmes. L’option envisagée est la constitution de groupes de parole auto-géré au sein de la MSP, les professionnels de santé interviendraient ponctuellement sur demande des habitantes. Un recueil des besoins des patients en général au sein de la MSP est envisagé en salle d’attente.

L’Enquête “Pratiques d’Activités Physiques et Sportives à l’Université” de l’ANESTAPS et l’ONAPS révèle des chiffres alarmants concernant les taux d’inactivité physique et de sédentarité des étudiant·es. Ces comportements, délétères pour leur santé, s’expliquent par de multiples facteurs. D’abord, le manque de communication concernant les services universitaires, le Service de Santé Étudiante (SSE) comme le Service Universitaire des Activités Physiques et Sportives (SUAPS), est une problématique majeure. En effet, 62 % d’étudiant·es n’ayant jamais fréquenté un SSE ne connaissent pas celui-ci. Concernant les SUAPS, le manque de communication sur les offres universitaires est pointé du doigt par 29% des étudiant·es qui ne pratiquent pas dans son cadre. Il est également nécessaire d’offrir un accompagnement personnalisé des étudiant·es vers une activité physique adaptée à leurs besoins bio-psycho-sociaux ; car leur filière, les horaires changeants et leur état de santé sont parfois un frein à une pratique régulière. Aussi, pour répondre à ces problématiques, l’ANESTAPS a imaginé les Réseaux Sport-Santé Étudiants (RSSE). Ils visent une collaboration entre les services précités, ainsi qu’avec les acteur·ices externes à l’établissement, afin de centraliser les informations sur l’offre de pratique d’activités physiques à des fins de santé et accompagner les étudiant·es vers celle-ci. Un parcours de l’usager est imaginé en 4 étapes : communication sur les services, leurs offres et les offres territoriales, bilans de condition physique et motivationnels, information, orientation et accompagnement, pratique de l’étudiant·e. Les RSSE sont également un terrain de stages et d’emplois pour les professionnel·les et futur·es professionnel·les du Sport et de la Santé. En effet, les étudiant·es et diplômé·es des formations médicales, paramédicales et du champ du sport sont une réelle ressource humaine pour leur mise en place. Les habitudes de vie s'acquièrent avant l'âge adulte ; il est nécessaire d'ancrer l'activité physique dans la vie des étudiant·es pour qu'ils poursuivent leur pratique dans leur vie future. Cela représente un réel enjeu de santé publique ; le pays organisateur des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques se doit de s’en saisir.

Introduction : En novembre 2022, la survenue de plusieurs cas d’infections invasives à méningocoque B (IIMB) chez de jeunes adultes fréquentant le milieu festif d’une agglomération de l’Est de la France a nécessité la réalisation en urgence d’une campagne de vaccination. Méthodes La réponse à cette épidémie a nécessité d’identifier les cas rattachés à la souche clonale, explorer les liens épidémiologiques et planifier des mesures de contrôle et de prévention, dont la vaccination de la population exposée. Le CNR a réalisé le génotypage des souches et estimé la couverture des souches par les vaccins disponibles contre les IIMB. Un centre de vaccination (CV) dédié a été mis en place au CHU local, tandis que l’Assurance maladie assurait un remboursement total exceptionnel des vaccins en ville. Un suivi des données vaccinales a été réalisé via un système d’information dédié (Voozanoo) et l’extraction des données du SNDS. Résultats Entre le 3 novembre et le 23 décembre 2022, six cas d'IIMB, cinq liés à une souche identique "B:P1.5-1,2-2:F5-1:cc269" et un de souche non différentiable, ont été identifiés. Les quatre premiers (dont un décès) avaient fréquenté la même discothèque et le milieu festif de l’agglomération ; les deux suivants étaient sans lien avec ce milieu. La situation correspondait à une épidémie clonale (taux d’attaque de 160 cas/100 000 personnes parmi le public de la discothèque). Les souches étant couvertes par les vaccins, une campagne de vaccination a été organisée de décembre à fin avril, ciblant les salariés et clients de la discothèque, puis la population 20-35 ans fréquentant les lieux festifs. Au 13 avril 2023, 880 personnes avaient été vaccinées au CV avec Bexsero® en 1ère dose, 567 en deuxième dose. Les 20-35 ans représentaient 75% des vaccinés, 79% étaient étudiants, et 62% fréquentaient les lieux festifs. En ville, au moins 1 398 personnes ont été vaccinées (données SNDS en cours d’analyse). Conclusion Cet épisode souligne le risque d’émergence de souches virulentes de méningocoque et l’importance de pouvoir mettre rapidement en place une campagne de vaccination ciblée impliquant tous les partenaires régionaux, dont les autorités sanitaires régionales, les professionnels de santé et l’Assurance maladie.

INTRODUCTION : La « stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 » priorise la recherche interventionnelle visant la prévention auprès des enfants et des jeunes. Les interventions de promotion de la santé en milieu scolaire, mobilisent des collaborations intersectorielles, ciblent les déterminants de la santé et les facteurs de risque modifiables, améliorant ainsi la santé et le bien-être présents et futurs des jeunes et de leurs familles. Récemment, Santé Publique France réaffirmait la pertinence des interventions de développement des compétences psychosociales (CPS) intégrant les déterminants environnementaux sociaux ou physiques, dans la lignée du cadre des Ecoles Promotrices de santé.   Le projet Explo’santé, 2022-2025, s'appuie sur une approche multi-acteurs avec pour objectif de développer les CPS des éle?ves et de contribuer à des environnements scolaires et de vie favorables, par la sensibilisation et la formation des enseignants et intervenants ; le déploiement collaboratif d’activités pédagogiques, et d’interventions visant les environnements ; et le renforcement de la participation des élèves et des acteurs de de la communauté éducative. Cette communication présentera le programme, l’articulation recherche et pratiques ainsi que les premiers résultats. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE Une méthodologie mixte évaluera le processus selon le modèle de Saunders (2005), l’impact et les effets selon les 4 niveaux du modèle de Kirkpatrick dans 45 classes sur six départements représentant approximativement 1200 élèves par année scolaire, 63 enseignants et 7 chargés de prévention. Des données quantitatives seront collectées au niveau des intervenants : et des élèves  à l’aide d’échelles validées. RESULTATS ATTENDUS L’intervention devrait permettre de développer les CPS, la littératie en santé, la satisfaction de vie et le sentiment d’efficacité personnelle des élèves ; ainsi que développer des compétences et des connaissances des intervenants ; un plaidoyer en faveur de la promotion de la santé dans les territoires scolaires concernés, le renforcement des partenariats dans et hors l’école.   La recherche analysera les effets, l’impact et la mise en œuvre (adhésion, trajectoire et pérennisation potentielle) et identifiera les composantes opérationnelles, les leviers, les freins et les adaptations communes aux territoires. La dynamique d'implantation et les mécanismes spécifiques dans un territoire ou une école seront étudiés.

Depuis juin 2021, les hémophilies A avec inhibiteurs anti-facteur VIII et ceux atteints d'hémophilie A sévère sans inhibiteur anti-facteur VIII ont la possibilité de recourir à la pharmacie d’officine ou hospitalière de leur choix pour la dispensation mensuelle de leur traitement emicizumab (Hemlibra®). A posteriori de l'instauration ce double circuit ayant nécessité la mise en place d’une coordination des différents acteurs impliqués et d’une formation spécifique sous la forme d’un e learning des pharmaciens d’officine , une enquête nationale avait pour objectif de comparer la satisfaction des patients au niveau de leur qualité de vie et des conditions d’accessibilité au traitement selon le mode de dispensation choisi.  Les patients majeurs, aidants ou représentants légaux des patients mineurs, étaient éligibles pour participer à l’étude. Au total, 175 répondants ont participé dont 123 en officine et 52 en pharmacie hospitalière.  Le profil des patients était comparable quel que soit le lieu de dispensation. La proportion des patients connaissant la conduite à tenir en cas d’oubli de dose était également comparable (86,2% vs 90,4%, p=0,6048), sans qu’une différence soit observée sur la fréquence de survenue d’oubli des doses selon le lieu de dispensation. Les patients étaient globalement plus satisfaits de la dispensation d’emicizumab en officine (tout à fait satisfaits : 87,0% vs 63,5%, p<0,001), notamment vis-à-vis du temps de trajet pour se rendre à la pharmacie avec une médiane de 3 minutes (intervalle interquartile [2;5]) contre 22 minutes pour les patients à l’hôpital [12;55], également par rapport au temps passé sur place (?10 minutes, 81,3% vs 40,4%, p<0,001). Les patients en officine étaient plus satisfaits de la relation avec leur pharmacien (79,7% vs 55,8%, p=0,0022).  La qualité de vie et l’accessibilité au traitement des patients sont améliorées avec le passage en ville allégeant ainsi le fardeau de cette pathologie chronique rare. Cette étude a permis de souligner des points d’amélioration au niveau de l’éducation thérapeutique des patients notamment.

Penser l’action publique au prisme des territoires amène à questionner les modalités de mise en lien des acteurs qui l’animent, qu’ils soient citoyens, associatifs, politiques ou scientifiques, en prenant en compte leurs spécificités. Le besoin de dialogue entre la science et la société a conduit au développement de nouvelles formes d’interventions dans les champs de la santé et du social. Le courtage de connaissances est un exemple d’approche permettant de faciliter et d’accompagner les connexions et les interactions entre ces différents acteurs, pour renforcer l’appropriation et l’utilisation des connaissances. Il est donc considéré comme une interface prometteuse qui permet d’améliorer les politiques publiques au sein d’un territoire, en mobilisant des connaissances probantes adaptées aux contextes pour éclairer la prise de décision par la science et l’expertise non-académique. Pourtant, si la littérature internationale en démontre l’utilité et la pertinence, ces approches et interventions de courtage de connaissances sont insuffisamment connues et valorisées en France. La dénomination même de « courtage de connaissances » ne fait pas consensus auprès des acteurs français. Apparaissent alors de forts enjeux de visibilité et de reconnaissance de ces interventions et fonctions pour mieux en évaluer la pertinence et faciliter leur développement dans différents contextes. Nous vous présenterons 1) les interventions et dispositifs de courtage de connaissances sur lesquels nous travaillons, notamment le projet de Courtage de connaissances en faveur de la réduction des inégalités sociales de santé (CourtISS) et le Dispositif Inter-régional de Recherche d’Évaluation et d’Expertise en Santé (DIREES), 2) les activités de transfert de connaissances que nous mettons en œuvre et 3) les défis que nous rencontrons dans le cadre de nos fonctions. Nous vous partagerons également nos réflexions et questionnements sur le développement du courtage de connaissances en France (où en est-on aujourd'hui ?), en engageant une discussion autour de sa dénomination, et sur la pertinence et la faisabilité de la création d’un réseau de pratiques et d’expertises dans ce domaine en France, comme cela peut exister dans d’autres pays.

Introduction : La crise covid a révélé la grande fragilité de notre système de santé et la nécessité pour les maladies chroniques (MC), d’être acteurs de leur prise en charge, c’est-à-dire formés à leurs soins, à l’organisation des soins et des procédures hospitalières.  L’objectif de cette communication est de déterminer en quoi l’éducation thérapeutique du patient (ETP), pourrait contribuer à reconstruire notre système de santé. Méthode 130 professionnels du champ sanitaire et social, représentants d’associations de patients, représentant 19 établissements de santé, 11 réseaux et maisons de santé, 9 associations de patients, se sont questionnés sur trois thématiques, à savoir comment l’ETP favorisait l’échange d’informations entre les différents acteurs pour la continuité et la sécurité des soins, la circulation d’informations entre professionnels de santé et patients et le renforcement de la place du patient dans le système de santé. Ce travail a suivi un processus de consensus formalisé successif, tiré de la technique de Glaser avec 7 ateliers de 18 à 21 personnes, eux-mêmes divisés en 3 groupes, soit 21 sous-groupe au total. La répartition entre chaque groupe était faite préalablement, pour qu’il y ait des représentants de patients, des professionnels de structures différentes à chaque fois. Chacun des sous-groupes travaillait sur l’une des 3 thématiques. La synthèse était ensuite débattue en session plénière. Résultats La synthèse des 3 axes a permis de mettre en évidence en quoi l’ETP joue un rôle structurant pour une reconstruction nécessaire du système de santé après la crise covid en permettant à celui-ci d’intégrer des dimensions locales de prise en compte des besoins du patient.

Contexte : En France, au moins 25 % des patients hospitalisés sont porteurs de dénutrition. Le diagnostic et la surveillance de la dénutrition sont intégrés dans les pratiques hospitalières au CHRD.  En 2021, 70 % des patients dénutris avaient un âgé ?70 ans. Le dépistage de la dénutrition constitue un déterminant de la qualité des soins et un gisement non négligeable des recettes hospitalières. Objectif : évaluer la corrélation entre le dépistage exhaustif de la dénutrition chez les patients et l'impact médico-économique des séjours à l’hôpital NOVO. Méthodes : une étude analytique avant et après la mise en place du dépistage systématique de la dénutrition à partir de la base PMSI/T2A. La collecte couvre la période de 2021 à 2022. Durant cette période, la présence d’un signe potentiel de dénutrition a suffi pour déclencher l’intervention des DIETETICIENS pour étiqueter les patients selon le protocole HAS de novembre 2021. Le logiciel Business Object-BI4 a permis de comparer les issues. Résultats : au total, 1798 séjours ont été associés à un diagnostic de dénutrition en 2022. La comparaison du 1er semestre 2022 versus 2021 a montré une augmentation de 13 % (34/260) de l’effort de ciblage des séjours associés à une dénutrition par le biais de l’outil de ciblage.
231 séjours associés de dénutrition ont généré 1396206 € (2022) contre 1003348 € (2021), soit un accroissement des recettes de 39,2 %. Le gain moyen est passé de 1789 € (2021) à 2098 € (2022). Ladite comparaison a montré des valorisations plutôt favorables en 2022 : Min = 70 800 € & Max = 93262 € contre respectivement 60 389 € & 79 532 € (2021). L’outil de dépistage aura rattrapé 19 séjours menacés de perte de chance d’optimisation. L'IP/DMS correspond à 0.76. Conclusion : la plus-value de la détection de la dénutrition dès l’admission des patients favorise la promptitude, la pertinence de la prise en charge et une optimisation des recettes. Ce travail collaboratif entre le DIM, la diététique, les cliniciens et la DSI a montré que le dépistage de la dénutrition favorise la qualité des soins et améliore la performance hospitalière.

L'infection par le SARS-CoV-2 peut être associée à la persistance ou l'apparition de symptômes de longue durée après l'infection chez un certain nombre de personnes. Ce phénomène est désormais connu sous la dénomination d’affection post-Covid-19, appelé Covid long (OMS). Deux études (Lancet 2021 et Nature,2022) menées auprès des patients souffrant de Covid long révèle plus de 200 symptômes et affections telles que des atteintes cardiaques et rénales - troubles respiratoires, du sommeil et de l’anxiété - atteintes des systèmes musculo-squelettique et nerveux - troubles des systèmes digestif et respiratoire. Le Covid Long est généralement multi-symptomatique, les symptômes pouvant être différents d'une personne à l’autre, selon les organes touchés. L’atteinte peut avoir des répercussions variables sur la qualité de vie. Certains malades vont développer des complications consécutives à la maladie qui peuvent être graves et nécessiter une hospitalisation. La notion de crises est donc présente chez les patients souffrant de Covid Long. Certains patients Covid long déclarent avoir, au fil de la maladie et de façon autonome, appris à repérer avec précision, les moindres symptômes précédant les crises : ils répondent probablement aux critères du patient sentinelle. Les patients sentinelles se définissent comme des patients qui, confrontés à des maladies chroniques caractérisées par la survenue brutale de crises dangereuses, voire mortelles ; ont appris par eux-mêmes à repérer, avec une très grande acuité, les moindres signes annonciateurs d’une crise. Ils ont développé une perception sensorielle de symptômes précoces. Nous avons identifié des patients Covid long qui ont élaboré une sémiologie personnelle leur permettant de réagir plus tôt et de limiter ainsi les conséquences des crises. Le recueil de leurs perceptions sensorielles précoces avant chaque crise permettra de les catégoriser en vue d’aider les autres malades Covid long. Leurs sémiologies personnelles viendront enrichir les programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP).

Introduction : le partage de compétences entre professionnels de santé s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur, en particulier dans un contexte de ressources humaines en santé limitées. Il a d’abord fait l’objet d’expérimentations (dispositif Asalée 2004), avant la mise en place de la pratique avancée en soins infirmiers depuis 2018. Parallèlement, le système de santé essentiellement curatif doit évoluer vers davantage de prévention. Chaque contact avec le système doit compter : les différents professionnels réalisent des pratiques cliniques préventives. Renforcer la coopération entre eux apparaît nécessaire. Cette étude a pour objectif de comprendre comment les IPA, nouveaux acteurs du soin, interviennent et envisagent leur rôle dans le champ de la prévention. Méthode : recherche qualitative, reposant sur des entretiens semi-directifs et des groupes focaux auprès d’IPA en exercice et en cours de formation. Les entretiens permettront d'explorer le vécu, le cadre de pensée mais également les pratiques et les représentations. La perception, les attitudes et les expériences des IPA quant à leur implication dans la prévention territoriale seront approfondies au travers des groupes focaux. L’analyse suivra une approche compréhensive de type induction générale. Résultats : 20 entretiens individuels et 3 groupes focaux impliquant 22 IPA ont été réalisés. Les interrogés avaient des modes d’exercice et des spécialités variés. Le matériel collecté est en cours d’analyse. Les premières exploitations suggèrent que quelque soit leur spécialisation, les IPA conduisent des pratiques cliniques préventives individuelles bien qu’elles expriment le souhait de développer des actions de prévention populationnelles et territoriales. Conclusion : ce travail peut contribuer à clarifier les rôles professionnels dans le champ de la prévention et la place particulière des IPA. Il permettra plus largement de questionner la mise en œuvre d’une prévention territoriale par les acteurs en soins primaires.

Objectif : L’étude visait à recueillir les perceptions des pharmaciens d’officine sur la pertinence, la faisabilité et l’efficacité d’un programme expérimental d’entretiens pharmaceutiques porté par l’ARS IDF, développé de 2018 à 2019, pour améliorer l’observance des patients diabétiques de type 2 dans le Val d’Oise. Méthodes : Des entretiens qualitatifs semi-directifs auprès des pharmaciens « actifs » et « non actifs » dans le programme ont permis de recueillir leur retour d’expérience, d’identifier les forces et les faiblesses du protocole expérimental, les besoins des professionnels et leurs suggestions d’amélioration. Résultats : L’expérience des pharmaciens a permis d’identifier les freins et les leviers au déploiement et au bon fonctionnement du programme. La structuration complexe du projet, la mobilisation difficile des pharmaciens par manque de temps et de ressources, le recrutement difficile de patients et l’organisation des entretiens pharmaceutiques, ont constitué les principaux freins. Pour autant, les résultats confirment l’intérêt de la mobilisation des pharmaciens dans l’accompagnement des patients diabétiques. En tant qu’acteurs de proximité incontournables dans les parcours de soin, ils ont un rôle à jouer auprès des patients sur le sujet de l’observance médicamenteuse. Il apparait nécessaire de proposer un programme/cadre d’intervention adapté à leurs pratiques professionnelles et au fonctionnement de l’équipe officinale, afin qu’ils puissent investir et s’approprier cette mission de soutien et d’écoute. Conclusions : Principaux points de vigilance et recommandations pour une implémentation réussie d’un tel programme : connaître la population cible et identifier les besoins populationnels et territoriaux, consulter/impliquer les pharmaciens du territoire en amont de la définition du projet, simplifier le recueil et le système d’information, mettre en place une communication globale et élargie aux autres professionnels de santé du territoire, renforcer et adapter la formation avec une mise en pratique immédiate, instaurer un suivi et une assistance « technique » et assouplir les modalités d’organisation du programme au sein des officines.

Contexte/Objectif : Un dispositif d’accès aux psychothérapies destiné aux adultes de 18 à 60 ans souffrant de troubles anxieux ou dépressifs légers à modérés a été expérimenté entre 2018 et 2022 par l’Assurance Maladie, dans quatre départements. Ce dispositif, destiné à renforcer l’offre d’accompagnement psychologique en France, a fait l’objet d’une évaluation multidimensionnelle dont un premier volet est présenté ici. Méthodes. L’évaluation vise à apporter un éclairage détaillé sur le fonctionnement, l’acceptabilité et l’impact clinique, organisationnel et économique du dispositif. Ce premier volet s’appuie sur les données de pilotage du dispositif et les entretiens qualitatifs semi-directifs menés (auprès de 18 partenaires institutionnels, 20 médecins généralistes (MG), 20 psychologues et 6 psychiatres participants). Résultats/Enseignements. Le dispositif autorisait, sur adressage du MG,  jusqu’à 21 séances par patient (évaluation, une à dix séances d’accompagnement psychologique, puis selon l’évolution une à dix séances de psychothérapie structurée, après avis psychiatrique). Les résultats témoignent d’une forte mobilisation des acteurs locaux. Sur les territoires concernés, de 2018 à mars 2022, 89% des MG ont inclus au moins un patient, 947 psychologues conventionnés ont réalisé au moins une séance. 37 841 patients ont bénéficié de 405 674 séances financées en intégralité par l’Assurance Maladie. Tous les acteurs interrogés soulignent le bien-fondé et la pertinence du programme. Généralistes et psychologues interrogés convergent pour reconnaître le caractère bénéfique du dispositif. Certains ont souligné qu’il levait un frein, financier ou psychologique, à l’accès aux psychothérapies. Des demandes d’évolution ont été formulées, notamment : l’élargissement des critères d’inclusion, la simplification du parcours (administratif et clinique), concernant la rémunération et la durée des séances. Discussion/Conclusion. Dans un contexte marqué par l’épidémie de Covid-19, l’activité soutenue du dispositif témoigne de l’adhésion de nombreux patients et professionnels de santé. Les entretiens rendent compte d’une perception positive de l’impact du dispositif et de son apport pour la prise en charge par le MG, et suggèrent des pistes d’amélioration. Les différents résultats de l’évaluation ont ouvert la voie à la mise en place d’une offre de première ligne généralisée à tout le territoire pour la prise en charge initiale de la souffrance psychique au travers du dispositif MonParcoursPsy.

Co-construire la démocratie en santé dans un environnement complexe. L’accueil inconditionnel des personnes accompagnées par une approche de réduction des risques en structure d’hébergement vient questionner nos pratiques, nos gouvernances et nos territoires en tant que acteur.ices en santé publique. Il révèle la complexité d’une intervention à l’échelle nationale en santé publique et l’invisibilité de l’accompagnement dans nos projets. La Charte d’Ottawa souligne que l’efficacité d’une intervention en promotion de la santé réside dans le renforcement de la capacité d’un individu ou d’un groupe à pouvoir agir sur les déterminants de sa santé. De plus, l’empouvoirement des personnes concernées n’appartient  pas à la seule responsabilité individuelle. La promotion de la santé implique fondamentalement une responsabilité organisationnelle et institutionnelle pour favoriser l’autonomie des personnes et des collectivités dans une démocratie en santé. La démocratie en santé est plongée dans un contexte global fragile et complexe : des financements de pouvoirs publics amoindris et généralisés pour des mégastructures, des établissements sur-sollicités, des professionnelles de terrains en tension et des inégalités sociales et territoriales de santé qui s’accroissent. Dans cet environnement, on peut se demander comment les acteur.ices de santé publique interviennent sur la démocratie en santé, quels sont les enjeux identifiés, quels rôles ont-iels à jouer ? En quoi l’accompagnement de projet(s) en santé publique permet d’appréhender un environnement complexe en co-construisant des réponses pérennes avec les personnes concernées ? Pour tenter d’y répondre, une dizaine d’entretiens d’analyse qualitative d’acteur.ices de santé publique ont été réalisés sur un même projet d’intervention complexe de réduction des risques en structure d’hébergement. Ces entretiens ont été conduits par la méthode de capitalisation et la démarche a été guidée par un cadre théorique socio-constructiviste. Cela a conduit à une recherche qui s’intéresse au processus et l’expérience des acteur.ices dans la dimension d’accompagnement en promotion de la santé. Pour conclure, assurer la pérennité d’un projet d’intervention complexe en santé publique semble dépasser le cadre d’une simple conduite de projet, cette réflexion vient interroger les dimensions du « care », du pouvoir, et de l’accompagnement à la conduite du changement.

En 2022, une agence régionale de santé a interpellé l’association chargée de développer le dispositif des Consultations Jeunes Consommateurs sur un territoire de dix-huit mille habitants en raison d’une discordance entre le faible nombre de jeunes vus en consultations et l’existence de besoins prégnants remontée par les acteurs territoriaux. L’association a décidé de réaliser un diagnostic afin d’identifier des leviers pour dynamiser ce dispositif. Plusieurs questions ont alors émergé : comment aller vers ces acteurs ? Quels critères retenir pour déterminer les partenariats à engager ? Comment coordonner ces actions ? Pour engager son diagnostic, elle s’est appuyée sur la seule instance existante sur ce territoire : le Contrat Local de Sécurité et Prévention de la Délinquance. Sa participation à l'une des réunions organisées par cette instance lui a permis de rencontrer la plupart des structures en relation avec les jeunes (judiciaire, social, éducatif) facilitant ainsi la démarche d’« aller vers » ces acteurs. En parallèle la mairie, qui soutenait la démarche, a organisé une rencontre avec les établissements scolaires. Les rencontres avec ces structures ont fait émerger une forte volonté de développer des partenariats. L’association s’est rendue compte qu’elle ne pourrait pas répondre à toutes ces demandes. L’association a dû prioriser les partenariats en fonction de critères liés au profil du public et prendre en compte les contextes qui favorisent un partenariat efficient. En juin 2023, l’association réunira les six acteurs locaux avec lesquels elle a engagé un partenariat. Les différents projets seront présentés afin de dépasser le fonctionnement des projets en silo et permettre une vision globale de l’accès aux soins sur le territoire et ainsi favoriser des passerelles entre les projets et les acteurs. Cette expérience souligne qu’un territoire peut être dynamisé en raison de la convergence des besoins des différents acteurs. Quand un dispositif vient répondre à ces besoins, il peut devenir pivot d’une coordination et dynamique territoriale.

L’accessibilité de l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) apparait essentielle pour contribuer à une réduction des inégalités sociales et répondre aux défis posés par l’accroissement des maladies chroniques. Or, l’ETP en France reste à ce jour très hospitalo-centré, la répartition de l’offre sur le territoire est inhomogène et les patients occupent une place modeste dans la conception et l’animation de l’ETP. La transition sanitaire induit la nécessaire transformation de l’organisation des soins dont l’optimisation des ressources et la contribution des patients via leurs savoirs expérientiels pour améliorer le système de santé, et identifier de nouvelles voies d’évolution à partir des vulnérabilités vécues.  Dans ce contexte, un centre municipal de santé a coordonné un groupe d’acteurs diversifiés (associations de patients, professionnels de santé, administratifs, chercheurs) pour proposer un dispositif innovant. Porté sur l’organisation et l’expérience de plusieurs représentants de patients, le groupe a cherché à répondre aux besoins propres et partagés des patients touchés par le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et/ou l’obésité. L’objectif de ce travail est de présenter la méthodologie mise en œuvre pour co-construire avec les patients ce dispositif d’ETP et de mettre en avant la résultante de cette potentialisation issue de la combinaison des connaissances scientifiques et des savoirs expérientiels. Des temps de travail synchrones et asynchrones ont permis de confirmer une vision partagée des acteurs, définir les valeurs communes de l’équipe projet, réfléchir sur la coordination du parcours de soins, les besoins des patients ainsi que les principes du dispositif. Un modèle ETP a été élaboré à partir d’une nouvelle approche : un format hybride, soit un programme mono et polypathologique. Ce dispositif innovant présente des avantages en lien avec son organisation agile, le développement du partenariat, la finalité visée, l’élargissement de la population concernée. L’encadrement a favorisé les résultats de cette co-construction, en favorisant la symétrie relationnelle. Toutefois, des questionnements et des difficultés ont été rencontrés comme la coordination des acteurs et la représentation des patients partenaires pour les maladies ciblées. Suite à la modélisation du dispositif, une expérimentation est envisagée à partir de juin 2023.

Dans le cadre de sa mission visant à proposer des conditions d’accueil aux demandeurs d’asile, l’Office français de l’immigration et de l’intégration procède, après un entretien personnel, à une évaluation de la vulnérabilité du demandeur d’asile afin de mieux repérer et mieux protéger les personnes vulnérables. A cet effet, le Rendez-Vous Santé (RVS) est une visite médicale ayant pour objectifs la réalisation d’un bilan de santé, la prévention et l’orientation. Entre juin 2021 et décembre 2022, l’OFII a lancé une expérimentation du RVS dans 11 des 27 directions territoriales disposant d’un service médical. Le RVS est proposé aux volontaires, dès l’enregistrement de leur demande en Guichet Unique de Demande d’Asile. Le RVS a été proposé à 9 465 demandeurs d’asile ; 6 300 d’entre eux ont accepté le RVS au GUDA et 3 937 étaient présents pour pratiquer le RVS. 70 % des refus ont pour motif l’absence de problèmes de santé. 38,4% RVS concernent des femmes. L’âge moyen des personnes qui ont réalisé le RVS est de 29 ans. Les principales pathologies rencontrées sont : psychiatriques, cardiologiques, neurologiques pneumologiques et oncologiques. La majorité du public adulte a accepté de recourir à un Test Rapide d’Orientation Diagnostique (TROD). Ce test permet de détecter une infection par les virus de l'immunodéficience humaine (VIH), de l'hépatite C (VHC) ou de l'hépatite B (VHB). 64,8% du public ayant eu recours à un TROD sont des hommes avec une moyenne d’âge de 32 ans, contre 34 ans chez les femmes. En fonction de la pathologie et de l’urgence de sa gravité, le  édecin rédige librement une lettre d’orientation vers un ou plusieurs centres externes. Ce sont principalement les Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS médecine), les Centres de Lutte Anti-Tuberculose (CLAT) et les centres de vaccination. Malgré des difficultés liées aux locaux et à la disponibilité du personnel médical, ce premier résultat fut très satisfaisant. Il a permis d’en tirer des enseignements, de dessiner des perspectives et d’envisager une généralisation du dispositif pour une meilleure description des situations de santé des demandeurs d’asile.

Si, ces derniers temps, on assiste à une certaine prise de conscience des difficultés liées au système de santé (chronicité, polypathologies, deshumanisation des soins, pour ne citer que celles-ci), en revanche, on constate des difficultés à dépasser les logiques communautaires. Les termes de décloisonnement, de travail en réseau, de coordination sont devenus des mots-clés de toute démarche d’amélioration de qualité.
Le DAC (Dispositif d’Appui à la Coordination) a pour mission d’aider les professionnels à organiser les accompagnements pour lesquels ils sont en difficulté. Sa méthode principale étant la subsidiarité, le DAC est un acteur principal de cette coopération entre les différents acteurs. Soutenu par les pouvoirs publics, il doit avancer vers le fameux « décloisonnement » afin d’améliorer les parcours complexes en dépassant, parmi d’autres problématiques, celles du millefeuille des dispositifs de coordination (CPTS, CLIC, PTSM, CLS) et des logiques partenariales très locales. Parmi les leviers d’action qu’utilise le DAC Loire Atlantique nous citerons : la connaissance très fine du réseau partenariale de tous les champs disciplinaires concernés, la participation à des réseaux territoriaux (de santé, médico-sociaux, des partenaires du social, etc.), la collaboration étroite avec les décideurs. Et le plus important est que le DAC priorise le facteur humain. Convaincue que le partenariat permet de faire émerger les meilleurs solutions pour le patient, son équipe tente progressivement d’impulser les dynamiques partenariales des différents territoires qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, dans une démarche de co-construction. Son atout principal est que cette dynamique est centrée autour des situations concrètes des personnes en situation de rupture des parcours de santé. 
Le DAC Loire Atlantique a été créé en juillet 2022. Les conclusions ne sont que provisoires. Mais nous constatons que dans ce contexte extrêmement compliqué, les coopérations des divers champs d’intervention commencent à se structurer autour des situations complexes au-delà de la « simple » concertation pluriprofessionnelle. Améliorer le parcours de santé d'une personne en grande difficulté sur un territoire nous oblige à chercher des solutiuons et à mieux travailler ensemble. Peut-on parler du DAC comme le dispositif qui permettra (enfin !) d’avancer sensiblement vers le travail en réseau ?

Introduction : L’eau potable, les ouvrages d’assainissement et les notions d’hygiène adéquats sont parfois inaccessibles en milieu scolaire ; ce qui expose les élèves aux maladies infectieuses. L’objectif de notre étude a été d’évaluer l’accès à l’eau potable, à des ouvrages d’assainissements fonctionnels et à des programmes d’éducation à l’hygiène (services EAH) dans les écoles primaires publiques d’une direction régionale de l’Education Nationale à Abidjan . Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale descriptive menée dans 100 écoles primaires publiques des communes de Koumassi, Marcory, Port-Bouet et Treichville (au sud de la ville d’Abidjan) au cours de l’année scolaire 2018-2019. Les données relatives à l’eau, aux ouvrages d’assainissements et aux cours  d’hygiène ont été collectées à l’aide d’une fiche d’inspection et d’un questionnaire adressé aux directeurs d’écoles. Les données ont été saisies avec SPHINX.V5 puis analysées sur Excell 2016. Le score des composantes du service EAH a été calculé pour chaque école. Résultats : La majorité (87%) des écoles avaient accès à une source d’approvisionnement en eau améliorée avec 65% disposant de points d’eau fonctionnels. Les toilettes étaient présentes dans 84% des écoles avec un rythme de nettoyage hebdomadaire (57,5%) ou quotidien (42,5%). Seulement 42,1% avaient des toilettes séparées par genre. La quasi-totalité (96%) des directeurs d’école avait déclaré que des cours d’hygiène étaient dispensés et 91,7% disaient aborder le lavage des mains. Cependant les dispositifs de lavage des mains n’étaient présents que dans 46% des écoles.  Un peu plus d’un tiers (38%) des écoles respectaient les normes des services EAH. Conclusion :   Très peu d’écoles respectaient à la fois les trois composantes des services EAH. D’où l’intérêt d’accentuer la sensibilisation pour des actions concertées entre le gouvernement, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves, afin d’améliorer les services EAH dans toutes les écoles primaires publiques. Mots-clés : eau potable – assainissement – hygiène  – écoles primaires publiques

La réponse aux situations sanitaires exceptionnelles constitue un enjeu majeur de sécurité sanitaire qui doit s’intégrer parfaitement dans la construction du système de santé afin d’en assurer la résilience. Dans ces situations, le système de santé doit s’adapter pour prendre rapidement en charge en tout point du territoire national un nombre potentiellement important de victimes requérant des soins spécialisés, tout en garantissant la continuité et la qualité des soins des patients non directement impliqués dans l’événement. Le dispositif ORSAN national établit le cadre national de l’organisation de la réponse du système de santé en constituant le volet sanitaire des plans de réponse nationaux intersectoriels. Il est construit autour de 5 plans opérationnels de réponse qui organisent la mobilisation des opérateurs de soins et des professionnels de santé en fonction des conséquences d’une situation sanitaire exceptionnelle et de la typologie des patients, et déterminent les parcours de soins et structurent les filières de prise en charge des patients. Il définit aussi l’appui aux régions impactées par une situation sanitaire exceptionnelle par la mobilisation de l’offre de soins nationale et par la mobilisation des renforts nationaux. Les ARS ont en charge la déclinaison régionale du dispositif ORSAN afin d’assurer la montée en puissance du système de santé dans leur territoire. Ces plans régionaux coordonnent la mobilisation des structures de soins et des professionnels de santé. Cette réponse s’appuie sur des dispositifs de mobilisation spécifiques à chaque opérateur de soins dans les tous les secteurs de l’offre de soins. Son élaboration représente une approche de santé publique garant de la qualité, de la pluridisciplinarité et de l’efficience de la réponse du système de santé face aux situations sanitaires exceptionnelles.

Une alimentation de qualité (moins transformée, plus végétale et variée) est un déterminant majeur d'une bonne santé à long terme, et aussi de systèmes alimentaires plus durables pour les territoires. Au niveau national, le Programme National Nutrition Santé vise à développer une politique concernant ce déterminant. Cependant le surpoids et l'obésité progresse en France régulièrement, notamment chez les jeunes (17 % en surcharge pondérale avec des inégalités sociales et territoriales marquées). En cause notamment des comportements alimentaires inadéquates, particulièrement lié à un manque d'éducation nutritionnelle. Dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Grand Clermont-Livradois Forez (territoire associant zones urbaines/rurales, précaires/non précaires) et du projet européen PLAN'EAT (Horizon, 2022-2026) nous avons développé un living lab autour de la question des comportements alimentaires des 6-15 ans dans 7 écoles (n > 200 enfants). Les livings lab, formes émergentes d'innovations collaboratives, permettent à une variété d'acteurs de travailler à la conception de solutions innovantes et au développement d’actions adaptées aux singularités territoriales. Ce living lab réunit des professionnels de santé, éducation, chercheurs locaux, associations d'éducation à l'alimentation, des politiques et des acteurs de la chaine agro-alimentaire. Dans un premier temps les comportements et l'environnement alimentaires des enfants ont été cartographiés (e.g., NEMS-P survey), puis les comportements à fort impact de changement ont été identifiés pour développer des savoirs et des pratiques pédagogiques nouveaux à partager et tester dans le living lab via des ateliers, visites, boîtes à outils… L’articulation avec le PAT permet d’illustrer l’articulation entre politique globale et actions locales, favorisant l’engagement des acteurs du living lab, selon des perspectives partagées collectivement pour améliorer les niveaux micro (facteurs individuels du comportement), méso (l'environnement alimentaire, incluant la cantine, les publicités, les parents, les professeurs, les fast foods...) et macro (les systèmes agroalimentaires des territoires du PAT) pour une alimentation plus saine et plus durable. Au final, l'approche multi-acteurs, multi-scalaire, empirique et holistique du living lab PLAN'EAT « KIDS » apparait comme une démarche participative pertinente pour apporter des solutions co-construites aux questions scientifiques complexes et pluridisciplinaires appliquées à un projet de territoire composite.

Introduction : Le CIVEN a pour mission d’indemniser les personnes victimes des essais nucléaires ayant développé une des 23 localisations cancéreuses reconnues, ayant résidé entre 1960 et 1967 au Sahara algérien et/ou entre 1966 et 1998 en Polynésie Française et ayant été exposées à une dose annuelle supérieure ou égale à 1 millisievert, critère de radioprotection de limite de dose reconnu et inscrit dans la loi du 28 décembre 2018. Ce dispositif participe à l’action de Santé Publique à travers la reconnaissance des pathologies des victimes ayant résidé sur ces territoires. Objectif : Il s’agit de décrire les populations reconnues comme victimes par le CIVEN dans les territoires impactés. Matériel et Méthodes : L’analyse a porté sur la période 2018 – 2023. Les variables recueillies étaient : l’âge d’arrivée sur le territoire et au diagnostic, le sexe, le pays de résidence, le secteur professionnel (militaire ou civil), le type d’emploi, le type de cancer, le statut vital, le suivi radiobiologique et le niveau d’exposition aux rayonnements ionisants. Résultats Sur 1 061 demandes reçues, 801 dossiers ont été examinés dont 693 satisfaisant aux critères de reconnaissance de la loi. Au total, 385 ont été reconnus victimes avec 36% appartenant à la population locale, 64% de travailleurs dont 44% militaires et 20% civils. Pour les territoires concernés, 44% des victimes étaient résidents métropolitains et 56% résidents polynésiens. Des analyses détaillées par territoire en fonction de la localisation cancéreuse, du type d’emploi, niveau d’exposition, statut vital seront présentées lors du congrès. Discussion Les victimes reconnues par le CIVEN concernent principalement les travailleurs civils et les militaires. Aujourd’hui, il est nécessaire de communiquer sur l’existence du dispositif auprès des professionnels de santé afin de mieux orienter les patients concernés vers le CIVEN. Ces résultats ont également pour objectif d’éclairer les décideurs sur l’impact en Santé Publique des essais nucléaires dans le domaine de l’indemnisation.

Cap Autonomie Santé, dispositif d’appui à la coordination porte un programme d’éducation thérapeutique polypathologie « Au Cœur de ma Santé » mutualisé au sein de sept équipes de soins primaires en exercice coordonné sur le territoire de Lorient-Quimperlé en Bretagne. L’enjeu de notre présentation sera de présenter les leviers et les techniques utilisés depuis 6 ans sur ce territoire pour déployer un programme territorial polypathologie multisite. L'objectif prioritaire est d’offrir un programme à l’ensemble des patients atteints de maladie chronique dans une approche globale et non plus mono-pathologique. Cette demande a été initiée par la maison de santé de Kervignac (56) qui répondait à l’appel à projet « éducation thérapeutique du patient en proximité portée par des équipes de soins primaires en mode exercice coordonné ». Le but de l’initiative était de proposer un programme qui puisse répondre à des besoins communs liés à la chronicité et de rendre accessible l’ETP au plus grand nombre. Le choix a été fait de le composer à partir de compétences transversales existantes pour différentes pathologies. Aujourd’hui, le programme évolue dans le repérage des priorités éducatives en fonction des différentes pathologies des patients du territoire et dans la réalisation de séquences éducatives adaptées et au plus proche de leur domicile. Les sept équipes sont soutenues dans la coordination par les coordinatrices ETP de Cap Autonomie Santé et ont la possibilité d’adapter leurs offres éducatives aux besoins identifiés sur leur propre territoire d’action. L’accompagnement de notre structure se caractérise par un partage d’outils (conducteurs de séances, outils pédagogiques, outils de partage collaboratifs), par une proposition de tutorat pour l’animation de séances, par une offre en accompagnement méthodologique de projet et d’ateliers de sensibilisation à l’éducation thérapeutique. Cette dernière année nous a permis d’identifier un levier indispensable à ce programme mutualisé : celui de la constitution d’une communauté de pratiques.

INTRO : Traduire le concept de prévention dans le quotidien des généralistes n’est pas toujours aisé. L’alliance thérapeutique est parfois difficile à mettre en place, notamment pour explorer les motivations au changement de comportement ou encore identifier des priorités réalistes et réalisables pour médecins et patients. Convaincue que le médecin est un acteur clé de la prévention pour ses patients, sans limite d’âge, l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux (URPSML) Hauts-de-France déploie un parcours de prévention MedPrev, initiée par l’URPSML Nouvelle Aquitaine, qui propose une combinaison entre un outil numérique (qui a reçu le Prix de l'innovation numérique en ville lors des Talents de la e-santé 2022) et un accompagnement dans la durée par son médecin traitant. METHODE : MedPREV recourt à une interface numérique médecin – patient permettant d’avoir : Des questionnaires à remplir au rythme du patient Une synthèse incluant le degré de motivation et la capacité de changement aidant le médecin à prioriser les sujets à aborder Une planification et traçabilité des actions définies conjointement avec le patient Des ressources et outils à partager avec le patient ainsi qu’un annuaire pour aider à l’orienter Un espace personnel pour le patient Cet outil s’intègre ainsi dans un parcours de prévention structuré, accompagné, coordonné par le médecin avec la possibilité de déléguer à un autre professionnel. RESULTATS : Le déploiement de ce parcours est récent, la communication ayant commencé fin 2022. Mais le dispositif MedPREV remporte l’adhésion des médecins et les premiers résultats d’évaluation montrent un impact sur la posture du professionnel, son organisation de travail ainsi que sa relation avec le patient. Le travail est en cours pour optimiser la collaboration avec les autres professionnels de santé, que ce soit en MSP, enCPTS ou en recourant à une équipe de soutien libérale déjà formée à l’ETP. DISCUSSION : Réfléchie avec les médecins et pour les médecins, MEDPREV est un parcours structuré permettant de faciliter la mise en place d’actions de prévention pour leurs patients, avec des modalités compatibles avec la durée de consultation et pouvant mobiliser les ressources territoriales déjà existantes.

Introduction : Malgré une consommation récréative visible via les cartouches en métal (type bombe à chantilly) ou encore les bonbonnes visibles dans certaines rues, les intoxications au protoxyde d’azote restent un phénomène encore méconnu en médecine générale et peu quantifié en médecine de ville. De plus, les communications nationales de sensibilisation grand public ont commencé alors même que les recommandations sanitaires ne sont pas stabilisées… L’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) Médecins Hauts-de-France, aux côtés de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Lille, a souhaité s’investir pour permettre de conduire rapidement une action adaptée aux réalités territoriales des médecins généralistes. Méthode : Il est apparu nécessaire de pouvoir qualifier et quantifier ce phénomène en ville, les données actuelles provenant essentiellement des hôpitaux via les intoxications graves vues aux urgences et certains publics spécifiques comme le milieu carcéral. Il a donc été proposé de : - quantifier le phénomène via un questionnaire envoyé aux généralistes des Hauts-de-France afin de voir quels territoires sont concernés et les connaissances/accompagnements des généralistes en la matière - travailler avec des médecins généralistes volontaires pour questionner systématiquement leurs patients et ainsi voir l’ampleur de cette consommation récréative parmi les consultants en médecine générale - Expérimenter le protocole expérimental hospitalier pour tester son adaptabilité en ville et contribuer à l’élaboration des bonnes pratiques - Diffuser les connaissances acquises auprès des médecins libéraux Résultats : Initiée début 2023, les résultats relatifs à la quantification régionale sont attendues pour l’été 2023 ainsi que le test du protocole expérimental ambulatoire. La quantification fine du phénomène est, quant à elle, attendue pour l’automne 2023. La diffusion pourrait ainsi se faire pour la fin de l’année. Discussion : Cette action montre l’intérêt de pouvoir associer l’ensemble des acteurs, ARS, CHU, URPS, dès le début d’une action afin de pouvoir gagner un temps utile pour le déploiement d’actions coordonnées. Travailler collectivement permet d’avoir dès le départ les réalités de chaque acteur et ainsi améliorer l’efficience des actions à conduire, chacun assumant le rôle de son champ d’expertise.

Les démarches locales de santé (contrat local de santé, atelier santé ville, conseil local de santé mentale, …) impliquent des partenariats multiples (institutionnels, associatifs, politiques) et des méthodes innovantes. Les coordinations sont souvent isolées, les élus des collectivités territoriales engagées manquent de culture en promotion de la santé. La mission « Santé et Territoires » a formalisé les critères définissant ces démarches, créé un espace de connaissance et de recueil des outils méthodologiques et structuré l’accompagnement des coordonnateurs, de la mobilisation des élus à l’évaluation. Avant la loi Hôpital Patients Santé et Territoires, les dynamiques locales étaient peu nombreuses, peu soutenues, peu structurées. Initiée en 2005 sur un département, la mission visait à soutenir le développement des Ateliers Santé Ville alors émergents et précurseurs des autres démarches et répondait à la demande des pilotes d’animer des réseaux de coordinateurs à l’échelle locale. En 2009 l’association a organisé une action-recherche « Des démarches territoriales de santé aux futurs Contrats Locaux de Santé » qui a abouti au concept de Projet Local de Santé coïncidant avec l’émergence et la reconnaissance par les pouvoirs publics des contrats locaux de santé et des conseils locaux de santé mentale. Cette étude a notamment permis de dégager les enjeux de l'implication des collectivités territoriales en matière de promotion de la santé et de définir les éléments structurants communs à ces démarches. Depuis 2011, avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé, nous accompagnons méthodologiquement les coordinateurs, organisons des temps d’échanges de pratiques et des webinaires thématiques (santé mentale, évaluation…). Sur chaque département de la région, 1 ou 2 chargés de projets sont missionnés pour suivre au plus près les démarches locales. En 2022, 53 contrats locaux de santé, 10 conseils locaux de santé mentale et 5 ateliers santé ville de la région ont été accompagnés. Un site dédié « Santé et Territoires » valorise et offre une veille sur ces démarches en région. Aujourd’hui, la mission renforce la qualité des programmes menés sur les territoires, permet davantage de coopération pour construire des dynamiques de promotion de la santé et contribue au maillage territorial des différentes démarches.

Le diagnostic local de santé préalable aux contractualisations est une analyse croisée de la situation sanitaire, sociale et environnementale d’un territoire, des besoins et demandes de la population et des professionnels, et une analyse des forces et faiblesses en matière de ressources et d’actions existantes. Il répond ainsi à un double enjeu : développer les compétences des acteurs dans l’analyse des composantes des situations de santé et faire consensus autour d’une compréhension des enjeux de santé. L’objectif est ainsi de favoriser la co-construction d’un projet santé répondant aux besoins de la population. L’ORS-CREAI Normandie et Promotion Santé Normandie ont réuni leurs champs d’expertise pour coconstruire une méthodologie d’appui, aux collectivités, en 4 phases : - Capitaliser les données existantes des diverses sources documentaires pour éclairer le territoire (contexte historique, dynamiques locales...) et réaliser une analyse de données issues des systèmes d’informations statistiques (situation socio-démographique, économique, environnementale, offre et état de santé) ; - Recueillir l’expression, le vécu en santé des populations via l’utilisation d’enquête par questionnaires, pour mieux appréhender les connaissances et comportements de la population ; - Faire analyser, par les professionnels et élus, les situations de santé problématiques prioritaires sous le prisme des déterminants de la santé à l’occasion d’ateliers participatifs ; - Apporter une expertise dans la construction de fiches-actions par une relecture des préconisations afin de garantir leur qualité sur le plan méthodologique en cohérence avec le Projet Régional de Santé. Trois expériences partenariales ont d’ores et déjà été menée et la méthodologie proposée a permis d’appuyer les commanditaires dans la définition des axes prioritaires et la construction d’un plan d’actions. Cet accompagnement a également favorisé l’interconnaissance des acteurs du territoires. L’action partenariale proposée appui ainsi les porteurs de projets dans les défis à relever pour construire un projet santé territorial : - L’intersectorialité en mobilisant une pluralité d’acteurs ; - L’approche globale d’un territoire en proposant aux acteurs de relever l’ensemble des déterminants de santé à l’œuvre ; - La santé dans toutes les politiques en valorisant l’ensemble des politiques et champs de

Objectifs: Devant la difficulté croissante rapportée par les personnes (p.) en situation de précarité à obtenir un médecin généraliste (MG), nous avons entrepris la démarche suivante :          1) Dresser une liste de MG acceptant de devenir le médecin référent de personnes ayant (ou étant sur le point d’obtenir) une couverture maladie mais continuant de s’adresser à l’ONG Médecins du Monde à Rouen, soit au Centre de santé (>95% p. migrantes), soit en maraude de rue (p. précarisées); 2) Etablir un bilan à 18 mois du nombre de p. effectivement prises en charge par un MG. Méthodologie: 1) Appel téléphonique à tous les MG de Rouen et sa banlieue proche pour identifier ceux acceptant de prendre en charge de nouvelles p. ; puis envoi aux MG ayant donné leur accord d’un courrier précisant la démarche et proposant un service d’interprétariat par téléphone pour faciliter la prise en charge des p. allophones; 2) Appel téléphonique à >3 mois des p. orientées pour le suivi de l’effectivité des orientations. Résultats: 1) Parmi les 290 MG contactés, 60 ont répondu favorablement (50% en ville de Rouen, 27% dans l’agglomération). Les motifs de refus étaient un manque de disponibilité et/ou l’argument que de nombreuses p. ne viendraient pas aux rendez-vous. 2) Sur une période de 18 mois (06/2021 à 12/2022), 68 p. ont été adressées à un MG (55 p. vues initialement au Centre, 13 p. vues en maraude). Le rappel à distance des p. adressées a permis de constater que 27 (40%) avaient effectivement été prises en charge par un MG. Le recours au service d’interprétariat téléphonique a été utilisé par 6 MG 43 fois. Conclusions: Cette étude illustre l’intérêt d’actions de médiation en santé : elle a permis de réorienter des p. éloignées du soin, ici migrantes et/ou précarisées, vers le parcours de soins institutionnel reposant sur la prise en charge par le MG. L’aide d’un interprétariat téléphonique a pu faciliter cette prise en charge pour les p. allophones. La sensibilisation à cette démarche des partenaires publics du territoire pourrait permettre l’amélioration de l’accès aux soins de p. migrantes et/ou précarisées. .

Objectif L’objectif est d’analyser les écarts de dépenses de santé selon les départements, à partir de facteurs démographiques et socio-économiques. Nous étudions les conséquences pour les patients en matière de restes à charge. Méthodologie À partir du Système national de données de santé (SNDS), les dépenses de santé moyennes sont calculées sur 2018 pour chaque département, ainsi que les restes à charge moyens, après prise en charge par l’Assurance maladie. Les données de l’EDP-Santé, obtenues en croisant l’échantillon démographique permanent (EDP) et le SNDS, seront mobilisées pour affiner les analyses socioéconomiques. Les dépenses moyennes sont standardisées par âge et par sexe. Elles sont rapprochées des caractéristiques socio-économiques, notamment à l’aide d’un modèle utilisant taux de pauvreté, neuvième décile de niveau de vie et accessibilité potentielle de l’offre de soins. Résultats Les dépenses de santé varient beaucoup entre départements, avec un rapport inter-décile de 1,27. Une standardisation par âge et par sexe permet d’expliquer en partie ces variations entre les territoires, aux structures démographiques différentes. Mais des écarts persistent du fait d’autres facteurs : les dépenses de santé sont plus élevées là où le taux de pauvreté est plus important, le niveau de vie du neuvième décile plus élevé ou l’offre de soins plus accessible. Pour les restes à charge, les disparités sont moins importantes : l’assurance maladie obligatoire opère une prise en charge plus importante pour des profils aux dépenses plus importantes. Mais ce rééquilibrage est limité : le rapport inter-décile demeure de 1,19. Le principal facteur de variation des restes à charge est le montant de dépassements (la part de liberté tarifaire des dépenses). Ceux-ci sont très corrélés au neuvième décile de niveau de vie des départements, faisant des départements les plus riches ceux où les restes à charge sont en moyenne les plus élevés. Discussion/Conclusion Au-delà des différences démographiques, des inégalités de restes à charge persistent entre territoires, notamment du fait des dépassements. Les analyses départementales pouvant dissimuler des situations individuelles différentes au sein des départements, elles sont en train d’être enrichies grâce à l’EDP-Santé, pour explorer l’hétérogénéité des dépenses et des restes à charge au niveau individuel.

L'Assurance Maladie coordonne les actions de 85 Centres d'Examens de Santé (CES) qui proposent, aux assurés et, en particulier aux populations en situation de vulnérabilité sociale, un Examen de Prévention en Santé (EPS). En France, Chlamydia trachomatis (Ct) constitue l'infection sexuellement transmissible la plus répandue. L’objectif de notre étude était d’évaluer la faisabilité d'un dépistage systématique de l’infection à Ct parmi les personnes participant à un EPS en vue d’un déploiement national. Une étude transversale multicentrique a été réalisée dans 13 CES en janvier 2018. Un dépistage par auto-prélèvement vaginal (APV) a été proposé aux femmes de 18-25 ans et par prélèvement urinaire aux hommes de 18-30 ans. Des entretiens qualitatifs auprès des équipes ayant participé à cette étude ont permis d’explorer les obstacles et leviers à la mise en place de ce dépistage au sein des centres.Le dépistage a été proposé à 1701 jeunes éligibles. 90,1 % [88,6-91,5] ont accepté et participé, dont 54,3 % de personnes en vulnérabilité sociale (score EPICES>30). 75,4 % [72,1-78,6] des femmes dépistées ont effectué un APV et les autres, un test urinaire. Le taux de positivité était de 4,7 % [3,7 %-5,9 %]. Chez les femmes, le fait d'être vulnérable augmentait la probabilité d’avoir un test positif (aOR 4,95 ; 95% CI 2,02-12,00). L’enquête qualitative a permis de relever les clés de réussite pour la poursuite et l’extension du dépistage des Ct dans les autres CES. L’étude a démontré la faisabilité du dépistage de l’infection à Ct dans les CES auprès de jeunes socialement vulnérables, avec un taux d'acceptation élevé, ainsi qu’un retour favorable des équipes pour intégrer cette activité. Nos résultats ont permis l’intégration du dépistage au sein du référentiel de pratiques des CES et son déploiement dans l’ensemble des CES. Des webconférences, s’appuyant sur ces résultats, ont été réalisées en 2019 pour accompagner les professionnels à la mise en oeuvre du dépistage dans une approche globale de la sexualité au cours de l’EPS. L’analyse des prélèvements en lien avec le dépistage des Ct a été internalisée dans les 8 laboratoires des CES de l’Assurance maladie, via l’achat d’automates en 2021.

Présentant un intérêt majeur pour des travaux de recherche, de surveillance et d’évaluation en santé, le Système national des données de santé (SNDS), regroupant les soins de ville, les soins hospitaliers et les causes médicales de décès, est de plus en plus utilisé par de nombreux acteurs, notamment depuis l’ouverture de ces données à toutes structures (publiques et privées) par la Loi de modernisation du Système de Santé du 26 janvier 2016. D’une grande complexité par ses finalités initiales de gestion administrative à visée tarifaire, le SNDS reste une base de données médico-administratives dont la manipulation à des fins épidémiologiques requiert des compétences techniques, juridiques et scientifiques. C’est dans ce contexte, et après enquête auprès de la communauté des épidémiologistes et des spécialistes de l’information médicale, que dès 2012, la décision de mettre en place un réseau consacré à faciliter l’usage de ces données et à promouvoir des méthodes d’analyse des données médico-administratives à des fins de recherche en santé publique a été prise par quelques experts-chercheurs. Les forts enjeux à l’utilisation de ces données ont orienté les activités de ReDSiam sur l’analyse critique d’algorithmes et leur mise à disposition via une grille bibliographique visant à identifier des cas de maladies spécifiques dans le SNDS basés sur des combinaisons de variables, et le cas échéant, le développement de nouveaux algorithmes. Les algorithmes d’identification de pathologies dans le SNDS constituent une ressource particulièrement utile pour la recherche sur les parcours de soins, pour les études évaluatives, en économie de la santé, etc… Il en ressort que des études de validation d’algorithmes par retour à un gold standard (retour médecin traitant, croisement registres, …) est l’étape subsidiaire indispensable à la possible réutilisation de ces algorithmes. Nécessitant des moyens humains et financiers importants, ReDSiam va poursuivre la mise en place de partenariats, débutés en 2022, pour le développement de ces études de validation.

Dans un contexte de changement climatique et d’urbanisation croissante, la baignade en milieu urbain émerge en France comme ailleurs et questionne les leviers aidant à maximiser les bénéfices pour la santé des populations et à minimiser les risques. Le projet pluridisciplinaire URB-bain étudie la faisabilité du retour de la baignade en milieu urbain. Dans une approche Une seule santé, il associe 1/ la réalisation d’un portrait sanitaire et environnemental de deux sites de baignade pressentis (Metz, France) et l’étude de risques sanitaires associés à la caractérisation chimique et microbiologique de l’eau 2/ une approche socio-historique et politique de l’usage des baignades urbaines en France, en Europe et au Canada. Cette communication présentera les premiers résultats de l’axe 2. Deux types de données qualitatives sont recueillis : entretiens et documentation. 10 entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des techniciens, décideurs et une association de Metz et de la région, 3 entretiens avec des techniciens et chercheurs ayant étudié le site parisien du Bassin de la Villette. Les entretiens sont enregistrés, retranscrits puis analysés avec le logiciel N’Vivo 12©. D’autres sites ont été documentés (Copenhague, Berlin, Québec). Le modèle de causalité entre la baignade urbaine et la santé élaboré dans le cadre du projet et les principes d’opérationnalisation du concept Une seule santé (collaboration, coordination, communication, développement des capacités) guident l’analyse. L’analyse documentaire montre une réémergence de l’intérêt pour la baignade en milieu urbain en France depuis les années 90, concrétisée en 2017 à Paris par l’ouverture d’un bassin dans le canal de la Villette sous la pression de citoyens et l'acceuil des Jeux Olympiques de 2024. A Metz et Paris, pour les institutions, les considérations sanitaires réglementaires sont présentes sans que l’état écologique et chimique des masses d’eau ne soit pris en compte, montrant une approche globale santé du milieu/santé humaine peu conscientisée. L’accessibilité sociale et la gestion de la prise en compte du genre dans l’espace public sont aussi des préoccupations. L’analyse des entretiens toujours en cours permettra d’affiner et de comparer ces premiers résultats avec les autres sites étudiés.

Introduction : Il est nécessaire de mieux comprendre l'observance aux soins de santé chez les personnes atteintes d'hémophilie sévère, en particulier lors de la transition des soins pédiatriques aux soins pour adultes, qui est une phase importante dans la vie des jeunes atteints de maladies chroniques infantiles. Cette observance peut être considérée comme un marqueur de transition réussie. L'objectif principal de la phase quantitative du projet TRANSHEMO était de comparer l'observance globale aux soins de santé entre adolescents et jeunes adultes atteints d'hémophilie sévère. Les objectifs secondaires étaient d'identifier les déterminants de cette observance et les associations entre ces déterminants. Méthode : Une étude multicentrique, observationnelle, transversale a été menée en 2017-2019 sur des personnes atteintes d'hémophilie sévère âgées entre 14 et 17 ans (groupe des adolescents) ou entre 20 et 29 ans (groupe des jeunes adultes) inclus dans le registre national FranceCoag. L'observance aux soins de santé (schéma thérapeutique et suivi clinique) a été comparée entre les adolescents et les jeunes adolescents à l'aide du test du chi carré. Les déterminants de cette observanceont été analysés par modélisation d'équations structurelles. Résultats : Il y avait 277 participants, 107 adolescents et 170 jeunes adultes. Les adolescents avaient une meilleure observance aux soins que les jeunes adultes (82.2 % contre 61.2 %, p<0.001). Être jeune adulte (odds ratio (OR)=0.63; 95%IC=0.41–0.96), avoir redoublé au moins une année scolaire (OR=0.48; 95%IC=0.31–0.72) et présenter des problèmes de santé mentale (OR=0.37; 95%IC=0.14–0.94) étaient négativement associés à l'observance aux soins des jeunes personnes atteintes d'hémophilie sévère. Conclusion : Les déterminants de l'observance aux soins mis en lumière dans ce projet pourraient aider à développer des stratégies d'intervention pour soutenir les jeunes personnes atteintes d'hémophilie sévère et faciliter leur observance aux soins.

Contexte : Dans les pays en développement, l’hépatite B se propage principalement par la voie périnatale ou horizontale. Ainsi, le gouvernement sénégalais préconise l’administration du vaccin anti-hépatite B dans les 24 heures suivant la naissance (HepB0). L’objectif était d’identifier les déterminants de l’administration en temps voulu du HepB0 au Sénégal en 2019. Méthodes : Il a été procédé à une analyse secondaire de l’enquête démographique et de santé conduite dans tout le pays. La population étudiée était constituée des enfants âgés de 12 à 23 mois dont le statut vaccinal est documenté à partir d’une fiche de santé conservée à domicile. Un sondage en grappes, stratifié en milieu urbain et rural, tiré à deux degrés, était réalisé. Des entretiens individuels étaient menés. La couverture vaccinale est estimée sous forme de proportion. La régression logistique a permis d’identifier les déterminants de la ponctualité de la vaccination à l’aide de l’odds ratio ajusté (ORa) et de son intervalle de confiance à 95%. Résultats : Au total 747 enfants étaient inclus. Parmi eux, 47,7% sont nés de mères âgées de 25 à 34 ans, 46,9% sont de sexe masculin et 86,6% sont nés dans les établissements de santé. Le délai moyen entre la naissance et l’administration du HepB0 était de 13,1±46,6 jours. Seuls 65,2% ont reçu le HepB0 dans les 24 heures suivant la naissance. Les déterminants étaient l’âge maternel d’au moins 35 ans (ORa= 2,03 [1,29 – 3,20]), l’appartenance aux régions centre (ORa=0,22 [0,11 – 0,44]) et nord (ORa= 0,18 [0,08 – 0,40]), le niveau d’éducation primaire de la mère (ORa=1,94 [1,13 – 3,35]), au moins quatre consultations prénatales (ORa=1,74 [1,12 – 2,69]) et l’accouchement en établissement sanitaire (ORa=3,42 [1,90 – 6,15]). Conclusion : L’éducation et le maintien des filles à l’école, les soins postnatals de proximité dans les régions difficiles d’accès, la promotion des consultations prénatales et l’accouchement en établissement sanitaire devraient améliorer la ponctualité de la vaccination par le HepB0. Mots-clés : Vaccination, Hépatite B, Ponctualité, Naissance, Sénégal

La santé-environnement développe des activités de promotion de la santé qui mériteraient d’intégrer la télésanté. En se basant sur un atelier créateur de santé appelé la « maison des erreurs », sensibilisant la population aux perturbateurs endocriniens, l’objectif de notre travail était de digitaliser cet atelier pour le rendre plus accessible. La maison des erreurs consiste à rechercher différents polluants dans plusieurs pièces d’un logement. La première étape (phase A) a permis de collecter les attentes et craintes des animateurs de l’atelier, au cours d’entretiens en face à face. La deuxième étape (phase B) a consisté à digitaliser avec le logiciel Miro (création d’un tableau blanc numérique) associé à Webex (visioconférence). La phase A a mis en évidence le souhait que l’atelier permette une forte interaction entre les participants et soit accessible. La phase B a permis la digitalisation en plusieurs séquences pédagogiques : i) prise en main du logiciel, ii) brise-glace avec la création d’un avatar personnalisé, iii) recherche des polluants, iv) mise en commun des réflexions, et v) engagement à un changement de pratique par les participants. Un test numérique a été réalisé avec les professionnels de notre structure, soit 20 personnes. Cela a révélé plusieurs points à améliorer comme la manière de présenter les consignes et le nombre de participants maximum, et a confirmé la possibilité de conserver une grande interactivité entre participants et animateurs malgré la distance physique. Ce retour d’expérience permet d’envisager l’utilisation de l’atelier à tous les usagers de notre structure. La satisfaction des premiers participants sera prochainement recueillie. Forts de cette expérience, nous envisageons la création d’autres e-ateliers de promotion de la santé.

Introduction : L’enfance est une période décisive pour l’acquisition des habitudes alimentaires. En associant des actions préventives à des activités éducatives, la promotion de la santé à l’école peut améliorer le niveau de littératie alimentaire des enfants et contribuer à prévenir le surpoids et l’obésité. La littératie alimentaire désigne l’ensemble des connaissances, des compétences et des attitudes nécessaires pour choisir, préparer et apprécier une alimentation saine. Des outils d’évaluation de la littératie alimentaire ont été développés pour les enfants dans d’autres pays (Etats-Unis, Chine, Danemark…) mais aucun en France. Objectif : Dans ce contexte, notre objectif était de développer un questionnaire permettant de mesurer le niveau de littératie alimentaire chez les enfants de 8 à 11 ans (soit un niveau CM1-CM2), qui puisse être utilisé à des fins d’évaluation d’actions de prévention en milieu scolaire. Méthode : La mise au point du questionnaire a suivi les étapes suivantes : 1-revue de littérature des outils existants et identification des questions dans chacune des cinq dimensions de la littératie alimentaire (compétences en cuisine, connaissances en alimentation et nutrition, auto-efficacité et confiance, facteurs écologiques, décisions alimentaires), 2-rédaction d’une première version du questionnaire à partir de questions existantes et de questions créées de novo (par exemple sur le Nutriscore), 3- soumission à un panel d’experts en santé publique, prévention, éducation, psychométrie, nutrition et pédiatrie, 4-pré-test dans deux classes (CM1 et CM2), 5-évaluation des propriétés psychométriques sur >1000 questionnaires (en cours). Résultats : Le questionnaire utilisé lors du pré-test comprenait 35 items, avec des formats variés : questions à réponse unique ou multiple, items à relier et échelles de Likert. Le temps de passation était compris entre 15 et 40 minutes. Une question a été supprimée en raison d’un effet plafond (>95% de bonnes réponses) et des reformulations apportées. Au final, les dimensions ‘connaissances en alimentation et nutrition’ et ‘auto-efficacité et confiance’ sont les plus développées dans le questionnaire, avec 21 items sur 34. Conclusion : L’analyse des propriétés psychométriques du questionnaire permettra d’évaluer la cohérence interne et la dimensionnalité du questionnaire et d’aboutir au calcul d’un score de littératie alimentaire.

Introduction : Les retours d’information sont identifiés comme l’une des interventions les plus efficaces pour l’amélioration des pratiques de prise en charge et des organisations des filières de soins. Dans ce cadre, l’équipe d’un registre de pratiques présente leur plateforme web, interactive et paramétrable, de visualisation de résultats à destination des professionnels et décideurs régionaux. Méthode : La plateforme web a été développée et paramétrée par l’équipe opérationnelle sur un logiciel open source, en concertation avec le comité scientifique composé de professionnels de santé (urgentistes, cardiologues, qualiticiens)  des établissements de santé (publics et privés), de décideurs et d’épidémiologistes. Ce comité a validé les règles d’utilisation, le choix des indicateurs, les filtres de chaque indicateur, les comparateurs (région, autres établissements identifiés nominativement afin d’encourager les échanges d’expérience inter-établissements, catégories d’établissements, cibles définies selon les recommandations) et les modes de représentation. L’ergonomie a été testée par un groupe utilisateurs. Résultats : La première phase de déploiement a été réalisée au printemps 2021 auprès des médecins pour les prises en charge des infarctus du myocarde. Actuellement, 13 000 prises en charge sont présentées sur la période 2012-2022. Pour cette première version, dix-huit indicateurs ont été sélectionnés afin de décrire la prise en charge à la phase aigüe par les services d’urgences et les SAMU-SMUR. Plus de 200 comptes utilisateurs ont été créés pour tous les établissements de santé et l’agence régionale de santé. Les comptes utilisateurs ouverts sont multi-professionnels : urgentistes, cardiologues, direction d’établissement, direction qualité, président de la commission médicale d’établissement et décideurs. Conclusion : Cette plateforme constitue un outil d’évaluation des pratiques, de structuration des parcours et d’aide à la décision pour les professionnels et décideurs. Elle favorise les retours d’expérience inter-établissements sur leurs organisations de soins, en toute transparence. Un projet de recherche permettant d’évaluer son efficacité sur la qualité de la prise en charge et l’impact auprès des professionnels débute cette année. Une deuxième phase de déploiement sera lancée l’été 2023 auprès des cardiologues interventionnels. La troisième phase est prévue en 2024 sur des indicateurs de la filière neuro-vasculaire. Des indicateurs de suivi (rehospitalisations, mortalité) seront également proposés.

La Nouvelle Calédonie est un territoire qui allie une grande autonomie politique, une situation géographique particulière avec trois provinces (Nord, Sud, îles) et des caractéristiques sociales propres avec la présence d’une population pluriethnique et de la culture kanak. En 2014, un programme de promotion de la santé orale est venu compléter les actions de prévention menées par l’Agence Sanitaire et Sociale. Ce programme est organisé en trois axes qui concernent la promotion d’habitudes de vie saines, l’éducation à la santé à l’école et le développement de services de santé préventifs. Cette communication a pour objectif-  d’expliquer en quoi ce programme  a permis de passer du concept à l’action dans un territoire donné et - de faire un retour d’experience concernant les succes, obstacles et enjeux pour le futur.  En effet, le programme a été développé en s’appuyant  sur une étude épidémiologique menée en 2012 qui a objectivé les inégalités sociales de santé, identifié les déterminants influençant la santé orale et les spécificités territoriales, ce avant d’agir. Le programme, intégré au plan de santé Do Kamo, est mené en collaboration avec les acteurs territoriaux de la santé et de l’éducation tels que les services de santé provinciaux ou le programme d’éducation à la santé REBEE, en lien avec une structure universitaire de recherche. Le programme s’appuie sur les principes de promotion de la santé en prenant en compte le contexte et les valeurs culturelles spécifiques de la Nouvelle-Calédonie. Une étude épidémiologique menée en 2019 a montré que l'état de santé orale des enfants s'est amélioré avec cependant des variations d’évolution selon les provinces ou les déterminants sociaux. L’évaluation des conditions de mise en œuvre du programme est en cours, ce pour renforcer les effets du programme dans les territoires ou  les besoins de santé restent importants. A l'avenir, il sera utile de mener d'autres études, pour évaluer l'impact de la crise du COVID-19 puisque le territoire est resté fermé 2 ans avec interruption des activités préventives.

Le décours de la crise sanitaire est marqué par d'inquiétantes observations sur la santé mentale des enfants, adolescents et jeunes adultes. L’épidémiologie psychiatrique française manque de données pour la documenter régulièrement. En conséquences, les inégalités sociales et territoriales de santé mentale chez l’enfant sont méconnues. Cette étude a pour objectif de documenter les inégalités sociales affectant les problématiques psychosociales et les recours aux soins pour raisons psychologiques des mineurs en population générale. Il s’agit d’une étude de corrélations statistiques sur données d’enquête transversale. La population d’étude est constituée des mineurs âgés de 3 à 17 ans et de leur parent répondant. Les difficultés psychosociales sont évaluées au moyen du Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ) renseigné par un parent ou conjoint de parent. Ces difficultés ainsi que le recours aux soins de l’enfant pour raisons psychologiques sont décrits au moyen de statistiques bivariées et multivariées cherchant à identifier les facteurs socioéconomiques et individuels y étant associés. Les données de l’enquête de panel EpiCov sont mobilisées. Des pondérations spécifiques s’appliquent aux répondants et aux enfants concernés par la collecte qui a eu lieu en juillet 2021 au moyen de questionnaires téléphonique et en ligne. L’enquête EpiCov a permis de collecter des données pondérées sur 20 127 enfants représentatifs des enfants âgés de 3 à 17 ans vivant en France. 9 % des enfants présentent un sore de difficultés psychosociales anormalement élevé. D’importantes disparités socioéconomiques de difficultés psychosociales et de recours aux soins sont identifiées, elles ne sont pas symétriques selon le sexe de l’enfant. D’autres facteurs de risque sont également identifiés, notamment la santé mentale et le soutien social du parent ainsi que les temps d’exposition aux écrans, d’activité physique et de lecture de l’enfant. La qualité de l’outil de mesure SDQ est discutée, si elle ne parait  pas optimale au regard des indicateurs de fiabilité, cela n’invalide pas son uilisation en recherche et en clinique. Les données d’EpiCov portant sur les difficultés psychosociales des mineurs permettront aux autres initiatives mobilisant les mêmes outils d’avoir des données de références issues d’un échantillon important.

Le projet ADDEME (Appropriation Des Discours scientifiques Et Médiation en santé En quartier populaire), financé par l’ANR, a pour objectif d’analyser les pratiques d'information ordinaires et le rapport aux mesures sanitaires liées à la lutte contre le covid-19 chez les habitants d’un « quartier prioritaire » de la ville de Toulouse. Notre hypothèse repose sur une conception plurielle des formes d’accès et d’appropriation des informations de santé relatives au covid-19 par les personnes appartenant aux classes populaires en fonction de leurs conditions matérielles, de leurs caractéristiques sociales, de leurs rapports aux normes de santé et à l’autorité publique. Celles-ci dépendent aussi des formes et instances d’interaction, de médiation et de contrôle à un niveau local. Enquêter à l’échelle d’un territoire de la ville permet d’étudier au plus près la manière dont des politiques sanitaires nationales d’endiguement de la pandémie rencontrent des dynamiques locales déjà existantes et voient ainsi émerger des innovations sanitaires. C’est le cas du dispositif de médiation covid, mis en place entre 2021 et 2022 par l’ARS. Il s’agira ici de revenir sur ce dispositif afin de comprendre les enjeux et les tensions dans le bricolage normatif du gouvernement des conduites sanitaires en temps pandémique. Nous menons une étude qualitative au sein du quartier du Mirail. L’approche suppose l’étude minutieuse des pratiques des différent.es acteur.ice.s mais aussi de leurs interactions, en les situant dans un espace et un temps spécifique. L’enquête se base sur des entretiens semi-directifs (12) et des focus groups (2) auprès des habitant.e.s et des acteur.ices professionnel.le.s « de proximité » du quartier.   L’action dans ces territoires de médiateur.ice.s covid issu.e.s du quartier se traduit par un bricolage institutionnel entre, d’un côté, de nouvelles formes de régulation, basées sur la participation des habitant.e.s, l’horizontalité des relations entre pairs, et l’interconnaissance communautaire ; et d’un autre côté, un gouvernement sanitaire construit sur les outils classiques de réponse aux phénomènes épidémiques (dépister, isoler et  vacciner) ainsi que sur des formes conventionnelles de prévention et de transmission « vers le bas » des connaissances institutionnalisées.

La promotion de la santé sexuelle à l’adolescence se trouve au cœur des politiques de santé publique. Une pluralité d’interventions de prévention et d’éducation dans ce champ se déploient. Ce travail relate l’expérience de la création d’un espace collaboratif entre 5 acteurs de terrain issus de structures différentes (Planning Familial, Maison des Adolescents, Atelier Santé Ville), 2 lycéennes en filière ST2S et 2 chercheures en psychologie sociale de la santé. L’enjeu consistait à engager une dynamique collective de travail autour de la santé sexuelle, comme objet commun, et croiser les regards des parties prenantes afin de co-construire un processus d’évaluation d’une action locale existante sur le territoire. Au total, six rencontres ont été réalisées, amenant à établir les fondements de la collaboration et faire émerger des questionnements et constats de terrain, ainsi traduits en question d’évaluation. A ce titre, il s’agissait d’évaluer les potentiels effets de l’action déployée auprès d'un public adolescent. Une analyse qualitative a été mené à la fois au niveau de la dynamique de groupe (investissement du dispositif collaboratif, expérience de la participation) et des réalisations effectives du groupe (productions et résultats de l’évaluation). Un focus group a été mené auprès de 7 jeunes volontaires ayant assisté aux interventions sur la santé sexuelle et un questionnaire a été élaboré afin d’engager une meilleure compréhension de l’action et d’en mesurer ses effets sur les jeunes. Cette étude souligne l’intérêt de créer un dialogue entre « univers de la recherche » et « univers de la pratique » afin de tenir compte des réalités locales et faciliter l’appropriation des savoirs produits. L’expérience de la participation permet aux acteurs de « lire » autrement les objets sur lesquels ils travaillent et aux lycéennes d’acquérir une posture davantage critique et réflexive.

L’agglomération transfrontalière du Grand Genève, de part et d’autre de la frontière entre la France et la Suisse, constitue un territoire de santé particulièrement touché par l’épidémie de VIH/sida. Ce contexte transfrontalier, caractérisé par une forte mobilité des personnes qui vivent sur ce territoire et des différences entre les deux pays (systèmes de santé, système politique, cadre légal, etc.), s’avère propice à la production ou reproduction d’inégalités sociales de santé. L’objectivation de ces inégalités est peu aisée du fait que le territoire relève de deux pays. Les parcours de santé transfrontaliers sont invisibilisés et peu pris en compte dans les politiques publiques de la santé. C’est pour relever ce défi qu’un observatoire transfrontalier a été créé par des acteurs·trices associatif·ves, hospitalier·es et universitaires. L’Observatoire ambitionne de documenter l’épidémie sur ce territoire ainsi que les parcours de santé transfrontaliers de personnes vulnérables au VIH. Ce travail est organisé autour de : a) la production des données épidémiologiques spécifique à ce territoire de santé ; b) la mise en exergue des mobilités transfrontalières concernant la santé (entretiens avec des professionnel·les de terrain et entretiens semi-directifs avec des personnes concernées) ; et c) l’analyse des déterminants structurels et psychosociaux de ces parcours de santé. L’observatoire organisera en septembre 2023 son séminaire de lancement lors duquel seront présentés des premiers résultats. Des éléments concernant la gestion de la crise Mpox seront également partagés et discutés ; la gestion de cette nouvelle épidémie illustre comment la démarche de l’observatoire s’avère adaptable à d’autres questions de santé publique. L’observatoire s’appuie ainsi sur une démarche participative et vise à produire des résultats et analyses qui pourront concourir à l’élaboration de nouvelles pratiques à cette échelle transfrontalière. L’objectif est ainsi d’améliorer la coordination des acteurs·trices du territoire, ainsi que d’alimenter les réflexions vers une politique partagée de santé à cette même échelle. Sur un plan méthodologique, l’observatoire permettra la conception de nouveaux outils et indicateurs visant à combler certaines lacunes en termes de recueil de données probantes pour documenter sur le long terme les inégalités sociales de santé en contexte transfrontalier et ainsi décrire leur évolution.

L’impact social d’une longue maladie telle que le cancer est incontestable. Dès lors, comment une association de personnes malades et d’usagers contribue à leur besoin de soutien social ?  Il a été analysé qu’en complémentarité d’un accompagnement humain par des permanences téléphoniques au niveau national et par nos Comités départementaux, la création d’une plateforme numérique proposant une information à jour sur les droits et démarches administratives associées était un outil adapté. La co-construction et l’approche utilisateur sont les maîtres mots de ce projet.  La plateforme est le résultat d’une réflexion entre le siège de l’association, ses antennes départementales et un groupe de travail de personnes malades. Une liste de 200 questions récurrentes a été définie et plusieurs chemins de recherche (thématiques, stades de la maladie, situations particulières ou encore barre de recherche) ont été pensés. Par ailleurs, l’outil évolue en fonction des questions remontées lors des permanences ou de l’actualité.   La plateforme a été publiée en décembre 2021 suite à plusieurs années de travail. L’association retiendra que l’option du temps long consacré à ce travail au détriment d’une mise à disposition rapide était la bonne option. L’utilité de l’outil est confirmée aussi bien par les personnes malades et leurs proches que par nos Comités, davantage armés dans leur mission d’accompagnement. Loin de parer à la pénurie actuelle de travailleurs sociaux, le dispositif est un premier pas pour réduire les inégalités d’accès aux droits.  Cette méthodologie collaborative a malgré tout montrée sa limite : les moyens humains. Une expérimentation d’intégration de données locales par nos comités a finalement été abandonnée et un décalage de la campagne de communication a été acté au profit d’une période de prise en main de l’outil par ces derniers.  Près d’un an après la sortie du site, 50 600 utilisateurs sont enregistrés malgré l’absence de communication. La pertinence de cet outil et de ce modèle de travail face à la problématique de l’accès aux droits est renforcée par l’expertise de l’Association confrontée depuis 1918 aux difficultés sociales des personnes malades. Une méthodologie d’actualisation du contenu et d’évaluation du site doit encore être développée.

Contexte Une soixantaine de Centres d’examens de santé de l’Assurance maladie (CES) mettent en œuvre depuis plus de quinze ans des programmes d’Education Thérapeutique du Patient (diabète, bronchopneumopathie chronique obstructive, asthme et facteurs de risque cardiovasculaire). 38 500 patients (dont plus de 50% en situation de vulnérabilité sociale) ont pu en bénéficier. Sur la base des recommandations du HCSP et de la HAS, et sur les constats et avis exprimés par les professionnels et les patients, l’Assurance maladie a souhaité faire évoluer l’offre des CES. Méthode Un groupe de travail pluridisciplinaire (professionnels et patients), piloté par le Cetaf (Centre technique d’appui et de formation des CES) avec le soutien de l’Afdet (Association francophone pour le développement de l’éducation thérapeutique) a élaboré en 2018 des propositions d’évolutions de l’ETP au cours de 4 séminaires, suivis de webconférences avec l’ensemble des CES impliqués. Quatre axes prioritaires ont été travaillés : les programmes, l’organisation, l’implantation territoriale et l’évaluation. En mai 2019, ces travaux ont été présentés lors d’une journée nationale aux CES ETP. Résultats Avec la volonté de proposer des programmes plus centrés sur les patients et leur vécu de la maladie, plutôt que sur des connaissances à acquérir, l’ensemble de l’offre a été revu : objectif général des programmes, intitulés, design et évaluation. Il s’agit de construire avec chaque patient un programme personnalisé à partir d’un premier entretien individuel, Bilan Educatif Partagé, permettant d’identifier ses préoccupations, ressources et projets et de convenir avec lui de ce qui pourrait l’aider à mieux vivre avec sa maladie. S’agissant des ateliers collectifs proposés, leur standardisation nationale initiale (séquences pédagogiques prédéfinies) a laissé place à une construction de contenu à partir de l’expérience, du ressenti et des interrogations du groupe de patients, visant ainsi à renforcer leur pouvoir d’agir. Conclusion Bien que déployées en période de pandémie, entrainant des contraintes fortes sur les équipes et les patients, les évolutions ont pu être implantées dans l’ensemble des CES ETP. La prochaine étape consistera à consolider l’intégration de l’offre dans son territoire et sa promotion.

Contexte: Les personnes transgenres ont une identité ou une expression de genre qui diffère du sexe qui leur a été attribué à la naissance, avec une qualité de vie plus faible que la population générale. Des études sont nécessaires pour investiguer la diversité des parcours, trajectoires et caractéristiques de vie et pour étudier les différentes dimensions de la qualité de vie, comprendre les expériences, dans leurs diversités et dans les trajectoires sanitaires, sociales et de vie. Objectif principal : Analyser les différentes dimensions de la qualité de vie des personnes transgenres au cours de leur trajectoire de vie et de leur parcours de transition. Méthodes: Dans une démarche de recherche participative basée sur la communauté, nous avons mis en place une cohorte en ligne pour suivre l'évolution de la qualité de vie des personnes transgenres. Le premier volet de l'étude consiste en la mise en place d'une étude qualitative permettant d'investiguer les différentes dimensions de la qualité de vie selon les trajectoires. Un guide d'entretien a été développé. Pour ce premier volet, nous avons mené une trentaine d'entretien individuels et quatre focus groupes en ligne de personnes transgenres adultes, aux parcours de vie et étapes de transition diverses. Les entretiens ont été menés en binômes/trinômes de pairs experts et chercheurs. Une analyse thématique inductive a été réalisée. Résultats: Les premiers résultats mettent en avant les dimensions importantes de la qualité de vie des personnes transgenres autour de 4 grands thèmes: le concept de soi (intégrant les concepts d'affirmation, d'image de soi, de reconnaissance et de description de soi); le soutien social (intégrant l'entourage social, les moments du soutien social, la satisfaction quant au soutien social, avec une focale sur le soutien sociale entre pairs en ligne); la vie affective, sexuelle et la parentalité (attentes, évolution, accomplissement); parcours de santé et de transition (bonnes/mauvaises pratiques professionnelles, recommandations de prise en charge). Chaque thème est considéré au regard des expériences perçues de manière positive, neutre et négative. Conclusion: La qualité de vie des personnes transgenres est marquée de diverses dimensions, avec une importance marquée du soutien social et du concept de soi.

Introduction : La Côte d'Ivoire a connu successivement trois épidémies de dengue, avec toujours le district sanitaire de Cocody-Bingerville comme district de départ. Objectif Déterminer les facteurs favorisant la recrudescence des épidémies de dengue dans le district sanitaire de Cocody-Bingerville. Méthodes Il s'agit d'une étude prospective menée dans trois aires de santé du district sanitaire de Cocody-Bingerville. La technique par choix raisonné a été utilisée pour la répartition des quartiers constituant le district. Résultats Au total, 383 ménages ont été interrogés dans les aires de santé de Cocody-Centre, Deux-Plateaux et Angré avec 33,94 respectivement ; 33,15 et 32,91% des répondants. Le sexe ratio était de 1,2 et l'âge moyen entre 28 et 38 ans. Avec 77,89% de répondants qui avaient déjà entendu parler de la dengue, dont 40,73% de cas connaissant le moustique Tigre comme vecteur de la dengue. Dont 85,63% des cas affirmaient que le vecteur (Aedes) se développe dans les flaques d'eau, 72,06% parlaient d'eau stagnante, 57,96% des ordures et 10,72% mentionnent des pots de fleurs. Sur les moyens de prévention contre la dengue, 66,05% des enquêtés citaient la bonne gestion des eaux usées, 62,66% des cas les moustiquaires, 59,00% des cas l'assainissement de la vie et 58,22% des cas l'utilisation des MILD et 20,42% des enquêtés ne connaissaient pas les moyens de prévention contre la dengue. Plus de la moitié de la population enquêtée 52,22% des cas stockaient les déchets à l'intérieur des maisons. Aussi, 47,78% des répondants ont évacué les ordures ménagères par le pré-collecteur au-delà de trois jours. Les répondants (64,50%) exposent de vieux objets à la pluie (canaris, casserole, pneus, carcasse de véhicule, noix de coco). Conclusion : Le manque d'information sur les mesures préventives contre la dengue et le mode de vie de la population du district sanitaire de Cocody-Bingerville. Keywords: Connaissances Attitudes, Pratiques, Dengue, Côte d'Ivoire, Cocody

Depuis 2010 l'association Coactis Santé agit en faveur de l'accès à la santé des personnes en situation de handicap. Les travaux de Coactis Santé concernent tous types de handicap : moteur, mental, psychique, ou sensoriel. Coactis Santé fédère une centaine de partenaires du monde institutionnel, associatif et sanitaire. Ensemble, ils co-construisent des outils en libre accès qui facilitent la préparation des rendez-vous médicaux, l'acceptation des soins et le dialogue avec les professionnels de santé : SantéBD et HandiConnect.fr. La  conviction profonde de Coactis Santé est que ce qui est essentiel pour les uns est bénéfique à tous. Pour évaluer l’efficacité de ses solutions, l’association mène régulièrement des études d'impact auprès de ses utilisateurs concernant ses outils SantéBD et HandiConnect.  En 2022, l’association, accompagnée de l’agence XXX, a ainsi mené une étude d’impact pour comprendre ce que SantéBD et HandiConnect.fr apportent concrètement aux professionnels de santé, aux aidants professionnels et familiaux et aux personnes en situation de handicap qui les utilisent.  147 utilisateurs d’HandiConnect.fr et de 559 utilisateurs de SantéBD ont été interrogés via un questionnaire.  Voici les enseignements tirés de l‘étude :  1 - SantéBD a un impact positif très fort sur les patients, leurs aidants familiaux et les professionnels du soin et de l’accompagnement. SantéBD permet aux patients de se sentir plus rassurés (91%) et de participer aux décisions sur leur santé (87%)  Selon les aidants familiaux, SantéBD permet d’éviter le renoncement aux soins (89%) Pour les professionnels du soin et de l’accompagnement, SantéBD permet de transmettre les informations de manière plus adaptée (99%), de communiquer plus facilement (99%) et de proposer des messages de prévention (98%) 2 - HandiConnect.fr et SantéBD facilitent l’accueil et le suivi des patients en situation de handicap HandiConnect.fr permet aux professionnels de santé de connaître les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap (92%) et d’établir une meilleure alliance thérapeutique (90%), et avec SantéBD de faciliter le parcours de soins (98%), de gagner du temps (90%) et de gagner en sérénité (96%).

Introduction : Les menstruations sont l'écoulement d'un fluide biologique complexe composé de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales de la paroi utérine. Un tel écoulement oblige les adolescentes en milieu scolaire à sa bonne gestion, mais qui n’est pas prise en compte dans le programme éducatif. L’objectif de cette étude était d’étudier les facteurs associés à la bonne gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) en milieu scolaire urbain. Méthodes Il s’est agi d’une étude transversale à visée analytique. L’étude était faite par sondage aléatoire à trois degrés. Les établissements secondaires de l’enseignement général ou professionnel, les classes de niveau de scolarisation et les écolières âgées de 10 à 19 ans étaient respectivement les unités primaires, secondaires et tertiaires. La collecte des données était faite par grille d’observation directe dans les établissements, guide d’entretien avec les responsables des établissements, et questionnaire auto-administré auprès des écolières adolescentes. Les variables qualitatives ont été décrites par leur pourcentage assorti d’intervalle de confiance et les variables quantitatives par les paramètres de tendance centrale et de dispersion. La régression logistique binaire en analyse multivariée était utilisée dans l’identification des facteurs associés. Résultats L’âge moyen était de 18,11±2,37 ans. Le nombre moyen de toilettes disponibles était de 4,94 ±2,46 toilettes. Il n’y a aucune contribution administrative des établissements à la GHM. Dans la majorité (82,35%) des cas, les toilettes étaient à usage commun sans distinction de sexe. La bonne gestion de l’hygiène menstruelle était estimée à 2,64% (intervalle de confiance à 95% :1,61-4,31). Les facteurs associés à la bonne GHM étaient l’âge de ménarche ?14 ans (p=0,02), l’entretien des toilettes par les agents d’entretien (p<0,001), la durée des menstrues ?5 jours (p=0,01), l’écart entre deux cycles consécutifs (p<0,001]), et le niveau de scolarisation 1er cycle (p<0,001). Conclusion Globalement le niveau de la bonne GHM était très faible dans les collèges. Les facteurs associés étant pour la plupart non modifiables, il urge de tenir compte de la GHM dans le programme éducatif en reconnaissant le caractère sexo-spécifique des besoins des filles en matière d’équité en droit humain à l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Contexte : De nombreux pays d’Afrique subsaharienne s’orientent vers l’intégration de la prophylaxie préexposition (PrEP) orale pour la diversification préventive du VIH auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. L’adhésion à la PrEP étant une condition sine qua non pour atteindre son efficacité, il faut des études de démonstration afin de l’évaluer dans la vie réelle. Méthodes Il s’est agi d’une étude observationnelle de cohorte prospective d’un an. La PrEP orale était à base d’une combinaison générique de ténofovir et d’emtricitabine. Le recrutement a eu lieu en août-novembre 2020 avec suivis cliniques au sixième mois (M6) et au douzième mois (M12). Les participants étaient libres de choisir la PrEP à la demande (discontinue) ou continue. Les concentrations sanguines de ces antirétroviraux ont été mesurées par chromatographie en phase liquide à haute performance. Le seuil de détection de ténofovir était à 25,0 femtomole et celui de l’emtricitabine à 0,1 picomole. Par ailleurs, le participant est jugé adhérent à au moins quatre prises de doses auto-rapportées par semaine. Les tests de Khi-deux de Pearson et celui de McNemar ont été utilisés. Résultats : Au total, 204 ont été enrôlés à l’âge moyen à 26,2 ±4,9 ans. Au recrutement, 163 et 41 étaient, respectivement, sous la PrEP continue et discontinue. Ces chiffres étaient, respectivement, de 138 et 42 à M6, 112 et 61 à M12. À M6, 23% étaient adhérents à la PrEP plus pour la PrEP discontinue (37,5% vs 18,7%, p=0,01). À M12, 20,8% étaient adhérents plus pour la PrEP discontinue (41,0% vs 9, 4%, p <0,0001). Le ténofovir et l’emtricitabine ont été détectés plus à M6 qu’à M12 (50,6% vs 33,33%, p=0,0001). Autant à M6 qu’à M12, il y a eu une meilleure adhésion chez les non-utilisateurs de préservatifs dans les six derniers mois. Par ailleurs, l’adhésion était surestimée par l’auto-rapportage comparativement à la biologie autant à M6 (82,8% vs 21,8%, p <0,0001), qu’à M12 (75,1% vs 16,2%, p <0,0001). Conclusion L’adhésion biologique était globalement faible et surestimée par l’adhésion auto-rapportée. Il faut associer l’éducation thérapeutique à la PrEP pour une meilleure garantie de son efficacité.

Contexte : Des occasions manquées de dépistage du VIH et de l’hépatite B et C sont documentées chez les migrants. Les barrières linguistiques sont un obstacle majeur à la proposition et à la réalisation du dépistage. Bien que les outils numériques de traduction et de communication permettent d'améliorer les interactions avec les patients, il n’en existe pas dans le contexte francophone pour le dépistage. Objectif : En vue du développement d’une application permettant de réduire les barrières linguistiques dans le cadre du dépistage de migrants ayant une maîtrise limitée du français (MMLF), notre objectif est de décrire les attentes des professionnels de santé (PS) sur cet outil et de définir son contenu. Méthodes : Cette étude qualitative s’est déroulée en deux étapes : groupes de discussion et enquête Delphi modifiée. Elle a impliqué une méthode d'échantillonnage raisonné pour inclure des médecins, des infirmières et des migrants. Résultats : Nous avons réalisé deux focus groups avec 13 participants et une enquête Delphi modifiée avec 68 participants. Les focus groups ont exploré les attentes en termes de contenus (facteurs de risque, recueil d’antécédents), de fonctions (adaptation culturelle, traduction instantanée) à inclure dans l'application, ainsi que d’ergonomie de l'interface (graphiques, police). La conception d’un contenu préliminaire s’est appuyée sur l’analyse thématique. Ce matériel a ensuite été testé par une enquête Delphi modifiée auprès des PS effectuant des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) auprès des migrants ou des populations précaires en France. Le consensus d'experts a été atteint après deux tours sur plusieurs thématiques du contenu (données sociodémographiques, exploration des facteurs de risque, de l'éducation à la santé) et ses formulations. Conclusion : Cette étude a permis de définir le modèle conceptuel du contenu pour développer l’application AIDA (Assistant intelligent au dépistage des allophones) visant à surmonter les barrières linguistiques afin de favoriser la proposition de dépistage du VIH, VHB et VHC auprès de MMLF et l'acceptabilité du dépistage par cette population. L’application fera l'objet d'une étude d'acceptabilité par la suite.

Les maladies rares sont définies, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, comme des maladies qui touchent moins d'une personne sur 2 000 dans la population générale. La littératie en santé, composante essentielle de la dynamique de gestion des maladies, est identifiée comme la capacité de trouver, de comprendre, d’évaluer et de communiquer l’information de manière à promouvoir, à maintenir et à améliorer sa santé dans divers milieux au cours de la vie. Les patients atteints de maladies rares sont souvent confrontés à des difficultés considérables pour accéder à des informations précises et complètes et doivent naviguer dans des systèmes de santé complexes. Aussi serait-il intéressant de s’interroger sur l’état de la littérature sur la littératie en santé dans le domaine des maladies rares. Il serait également pertinent d’étudier les interventions les plus efficaces utilisées pour améliorer la littératie en santé de ces patients.   L'objectif de cette revue de la littérature est d'explorer la littérature existante sur la littératie en santé dans le cas des maladies rares, de montrer les difficultés que rencontrent les patients et leur entourage pour accéder à l'information sur la santé et la comprendre et de proposer, in fine, des solutions potentielles pour surmonter ces difficultés.   L'analyse documentaire a été faite selon les bases de données scientifiques suivantes : Cairn, Web of Science, Scopus, PubMed, Embase, LiSSa. Parmi les mots-clés utilisés nous citons : ‘’Littératie en santé’’, "maladies rares", "éducation du patient", "numératie en santé", "communication en santé", ‘’health literacy’’, ‘’numeracy’’, ‘’patient empowerment’’, ‘’rare disease’’.   L'étude a démontré l'importance d'une communication centrée sur le patient, le rôle de la digitalisation dans l'amélioration de la littératie en santé, la diffusion d'informations accessibles et compréhensibles, et la nécessité d'approches multidisciplinaires. Sur la base de l’étude opérée et des difficultés constatées, des solutions à la fois stratégiques et méthodologiques ont été proposées. Mots clefs : Littératie en santé, maladies rares, numératie en santé, communication, éducation du patient, revue de la littérature.

Introduction : le nombre de personnes sans domicile n'a cessé d'augmenter en Europe ces dernières années, de même que la proportion de femmes au sein de la population sans domicile. La grossesse peut augmenter le risque de devenir sans-abri et, d'autre part, le sans-abrisme a été largement associé à des résultats périnataux défavorables. L'objectif de cette étude était de décrire l'impact global perçu de l'absence de chez-soi sur la santé pendant la grossesse et la période postnatale, en utilisant une approche de recherche qualitative pour donner la priorité au point de vue des femmes. Méthode : des entretiens uniques semi-structurés ont été menés avec 10 femmes enceintes et 10 femmes en période postnatale sans domicile dans la région métropolitaine de Nantes, ainsi qu'avec six personnes de leur environnement social. Une analyse thématique a été réalisée pour identifier les principaux thèmes et sous-thèmes. Résultats : l'absence de chez-soi a été perçue comme ayant un impact négatif global sur tous les aspects de la santé (santé physique, santé mentale et bien-être social) pendant la grossesse et la période postnatale. Le stress et l'anxiété, l'insécurité alimentaire, l'isolement social, la souffrance physique, la détérioration des maladies chroniques et les complications de la grossesse sont les principales conséquences perçues de l'absence de chez-soi sur la santé. En revanche, le soutien social et l'accueil des professionnels de la santé pendant la grossesse et la période postnatale ont été rapportés comme mitigeant ces conséquences. L'accès à un logement convenable, l'indépendance et la bonne santé ont été identifiés par les participants de l'étude comme leurs principales priorités. Les interventions en matière de logement et d'aide au revenu, la promotion du soutien social et de l'emploi, les services de proximité, l'amélioration des réseaux de collaboration entre les prestataires de services de santé et l'intégration d'approches multidisciplinaires coordonnées dans les soins primaires sont des pistes prometteuses pour améliorer la situation.

Les hommes ayant des relations sexuelles entre hommes et les personnes migrantes sont deux populations définies comme « clés » dans l’épidémie de VIH/Sida dont la région Île-de-France est l’un des foyers majeurs. Les hommes demandant l’asile au motif de leur orientation sexuelle ou identité de genre et vivant en Île-de-France sont donc particulièrement « ciblés » par les politiques de prévention du VIH. Penser la santé publique en termes populationnels et de territorialité géographique peut parfois occulter d’autres formes de territorialités, notamment sociales, que la sociologie s’attache à étudier notamment à travers la notion de « mondes sociaux ». Cette dernière permet de penser les variations de normes, valeurs et comportements socialement attendus dans les différents groupes sociaux qui composent un même territoire géographique. À partir d’une étude menée auprès d’hommes demandant l’asile en France au motif de leur orientation sexuelle et identité de genre, cette communication entend présenter les stratégies de gestion de leurs identités raciales, sexuelles et de genre mises en œuvre par ces derniers. Incités ou contraints de circuler entre différents espaces administratifs, communautaires ou de santé pourvoyeurs de ressources et présentant des injonctions formelles et informelles différenciées, parfois contradictoires, ils sont conduits à faire varier leurs identités dans les différentes interactions tout en négociant une certaine stabilité identitaire. Ces circulations entre ces différents « mondes sociaux » parfois sur un même territoire géographique administratif sont importantes à analyser pour comprendre, à travers les dilemmes rencontrés par les enquêtés, les difficultés rencontrées par la santé publiques à capter ou atteindre une population « clés », pour un certain nombre de problématiques de santé dont le VIH/Sida. Cette communication reposera d’une part sur deux ethnographies associatives réalisées en Île-de-France. L’une en tant que salarié puis bénévole d’une association de prévention du VIH. L’autre en tant que bénévole d’une association LGBTI spécialisée dans l’accompagnement des demandeurs d’asile au motif de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Elle s’appuiera d’autre part sur des entretiens semi-directifs et ethnographiques répétés pendant toute la durée de la demande d’asile avec 16 hommes demandant l’asile à ce même motif.

Contexte et objectifs : le Nord-Est de la Colombie-Britannique (Canada) est une région d’exploitation pétrolière et gazière. Ces activités d’exploitations, majoritairement non conventionnelles et mobilisant la fracturation hydraulique, peuvent favoriser l’émission de contaminants, mais les études abordant l’exposition humaine à ceux-ci sont rares. Notre objectif était d’évaluer l’association entre la densité/proximité de puits d’exploitation gazière et les concentrations intérieures de radon dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique. Méthodologie : nous avons compilé 497 mesures de radon réalisées entre 1992 et 2019 à partir des données de l’étude EXPERIVA et du British Columbia Radon Data Repository. Deux matrices d’exposition furent calculées à partir des localisations GPS des puits non conventionnels et des résidences concernées par les mesures de radon ; la densité des puits autour de la résidence, et l’Inverse Distance Weighting (IDW), calculé à partir de la densité et de la proximité des puits. Pour chacune des matrices, différents périmètres étaient appliqués autour des résidences (10km, 5km et 2.5km). Une régression linéaire a été réalisée pour évaluer les associations entre la densité/proximité des puits et les concentrations de radon en ajustant pour l’étage de mesure du radon (sous-sol ou autre étage). Résultats : la concentration moyenne de radon retrouvée dans notre échantillon était de 78.56 Bq/m3, avec une médiane à 48 Bq/m3. Une plus grande concentration de radon a été mesurée dans les sous-sols qu’aux étages supérieurs (p = 0.00004). Les densités de puits étaient en moyenne, par périmètre autour de la résidence, de 21.18 puits (10km), de 2.34 puits (5km) et de 0.17 puits (2.5km). Nos résultats ne mettent pas en avant d’association statistiquement significative entre la densité/proximité des puits et les concentrations intérieures de radon. Conclusion : nous n’avons pas observé d’association entre la densité/proximité des puits de pétrole et de gaz et les concentrations intérieures de radon dans le Nord-est de la Colombie-Britannique. D’autres études incluant plus de données et l’inclusion de covariables additionnelles pourrait mieux contrôler la contribution potentielle d’autres facteurs (p. ex. âge et état du bâtiment, type d’isolation et de ventilation, phase de l’exploitation gazière ou pétrolière lors de la mesure radon).

Introduction : A partir de 2017, un nombre inhabituel de cas de tuberculose maladie (TM) dû à une souche M.tuberculosis Beijing/L2, particulièrement épidémiogène et à risque de multirésistance, a été observé au sein d’une même communauté portugaise/cap-verdienne en Auvergne-Rhône-Alpes (ARA). Ce travail présente les données de surveillance et les mesures de gestion mises en place. Méthodes Les données sont issues des déclarations obligatoires de TM et des enquêtes de dépistage réalisées par le centre de lutte antituberculeuse (CLAT) entre 2017 et 2021 en ARA. Les cas ont été reliés par séquençage complet réalisé par le laboratoire des Mycobactéries (CHU Lyon). L’ARS a coordonné le suivi épidémiologique et les mesures de gestion en lien avec la cellule régionale de Santé publique France (CR-SpF) Résultats Au total, 31 cas de TM (dont 10 enfants ?15 ans) liés à ce cluster ont été observés (12 en 2017, 5 en 2018, 6 en 2019, 6 en 2020 et 2 en 2021). La majorité des cas (64%, n=20) présentait une forme pulmonaire isolée,13% (n=4) une miliaire et 10% (n=3) une méningite. Deux cas adultes sont décédés. Plus de 1500 contacts ont été identifiés. Un lien épidémiologique a été retrouvé excepté pour 8 cas en 2020-2021. Les mesures de gestion ont été mises en place : réunions régulières avec le CLAT ; Sollicitations des partenaires locaux (mairie, préfecture, PMI, éducation nationale, professionnels de santé) ; Information régulière (courriers, réunions) des professionnels de santé (libéraux/hospitaliers) afin de les sensibiliser sur le repérage des cas et le suivi des contacts ; Sollicitation de leviers juridiques et réglementaires pour l’application des mesures d’isolement et de soins (manque d’observance de certains cas) ; Recommandation de vaccination par le BCG pour tous les nouveau-nés du secteur. Conclusion La gestion de ce cluster - inhabituel par la souche concernée, son ampleur, sa persistance (temps/espace) et sa diffusion secondaire en dehors de sa communauté initiale - a nécessité la participation et la coordination de multiples acteurs. Bien que le nombre de cas diminue depuis 2021, la vigilance épidémiologique et microbiologique est maintenue.

L'épidémie de COVID-19 a souligné l’importance de la gestion des ressources hospitalière en contexte sanitaire exceptionnel.  Le capacitaire hospitalier des unités de soins intensif est apparu comme un facteur déterminant dans la gestion hospitalière globale. L'objectif de cette étude est de créer un outil de prédiction de l’état de saturation d'une unité de soins intensifs. L’algorithme prédictif a été élaboré à partir d’un modèle compartimental SIR. L’apprentissage du modèle a été réalisé à partir des données d’hospitalisation (entrées, sorties, capacitaire) de l’hôpital Raymond Poincaré, AP-HP. Les paramètres du modèle (taux de transmission et de récupération) ont été estimés à l’aide de la méthode des moindres carrés. Un applicatif web, OHASiS®(Outil Hospitalier d’Analyse de Situations de Saturations), a été développé sous Shiny et embarque le modèle.  Le modèle fournit une prédiction fiable sur 7 jours de l'évolution du nombre de sorties et d'entrées en unité de soins intensifs COVID-19. Les informations concernant le capacitaire permettent de prédire une éventuelle saturation du service. Une analyse de sensibilité du modèle a révélé une absence de différence significative entre les données de présences prédites et observées. L’outil OHASiS®, permet une visualisation des données épidémiques et aide à la prise de décisions médicales au fur et à mesure de l’évolution épidémique. Il serait souhaitable d’intégrer cet applicatif dans les futurs plans de gestion hospitalière. Cet outil pourrait également être utilisé lors d'exercices de simulation. La validation du modèle prédictif dans le cadre d’épidémie saisonnières doit encore être conduite.

Selon l’OMS, la pollution de l’air est responsable de 90% des décès en Afrique. Toutefois, peu de données relatives aux expositions à la pollution atmosphérique sont disponibles et les études sont rares en particulier en Afrique francophone. Cette étude vise à étudier l’impact en termes de mortalité de la pollution de l’air dans 13 pays d’Afrique francophone (Algérie, Benin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tunisie). A partir des données de l’IHME, les concentrations annuelles du polluant PM2.5 de différentes villes ont été intégrées dans un modèle d’interpolation spatiale (IDW) à l’échelle de chaque pays. L’interpolation a été validée grâce à des modèles de validation croisée. Pour chacune des maladies cardiorespiratoires considérées (IDM, AVC, BPCO, pneumopathies), la fraction de mortalité attribuable a été estimée à l’aide de données de littérature et de l’exposition populationnelle calculée grâce aux données démographiques de chaque pays. De grandes variations de concentration entre les 13 pays sont observables. Concentrations allant de 1,76µg/m3 au Maroc à 67,03µg/m3 au Benin.  Les concentrations sont plus élevées en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale ou en Afrique du Nord. En 2019, 291 417 décès imputables à la pollution atmosphérique sont totalisés dans les 13 pays : 19,7% pour cardiopathies ischémiques, 6,5% pour infections respiratoires basses, 3,6% pour bronchopneumopathies chroniques obstructives et 18,8% pour accidents vasculaires cérébraux. Notre modèle a permis d’obtenir une distribution spatiale et le nombre de morts liés à la pollution de l’air. L’impact sanitaire de la pollution pourrait toutefois être améliorée par un recueil de données plus systématique et exhaustif à travers un dispositif de suivi des concentrations en polluants atmosphériques.

Introduction : La loi HPST impose aux professionnels de santé (PS), une formation de 40 heures minimum pour dispenser l’éducation thérapeutique du patient (ETP).   L’objectif de cette recherche est d’évaluer les connaissances et compétences perçues des participants ainsi que la transférabilité envisagée dans leurs pratiques professionnelles, à l’issue de formations de type 40H00 dispensées au Centre de Formation des Professionnels de santé du CHU de Clermont-Ferrand.   Méthode. La recherche porte sur 4 sessions de formations en 2022. Le premier jour de formation, il est demandé aux participants d’exprimer leurs attentes vis-à-vis de la formation. En fin de formation les participants expriment individuellement ce qu’ils ont le sentiment d’avoir appris et ce qu’ils pensent transférer dans leurs pratiques professionnelles. Résultats 54 professionnels de santé ont suivi la formation. 86% des attentes concernent des éléments de méthode pour développer ou intégrer des programmes d’ETP, 14% l’amélioration des pratiques relationnelles avec les patients. A l’issue de la formation, 65 % des connaissances citées concernent des éléments de méthodes en ETP et 35% des compétences liées aux savoirs être avec les patients. Le transfert dans la pratique professionnelle concerne les outils pédagogiques et l’animation de groupe (39%), la communication, le respect de la temporalité et les besoins des patients (30%) et la mise en place d’ETP (21%) Conclusion La formation à l’ETP dispensée au CFPS, interroge la posture professionnelle et permet l’acquisition de compétences pédagogiques, mais aussi relationnelles, améliorant la communication et les savoirs être avec les patients. Elle participe ainsi à la transformation des pratiques professionnelles pour une prise en charge adaptée des malades chroniques, s’inscrivant dans le temps, dans le respect des besoins des patients.

Introduction : L’utilisation des interventions de santé numérique (ISNs) pour la promotion de la santé connaît un essor important, au regard de leur potentialité en termes de portée, d’efficience et d’adaptabilité. Les adolescents et jeunes adultes sont particulièrement visés par ces ISNs ; les technologies numériques représentant un lieu privilégié de socialisation et d’apprentissages dans cette population. Ces interventions, de plus en plus nombreuses, doivent être évaluées (mise en oeuvre, faisabilité, efficacité), mais cela pose des défis dont les réponses ne se trouvent pas toutes dans les recommandations existantes. Notre projet de recherche méthodologique vise à compléter ces recommandations dans notre contexte d’intérêt. La première étape du projet est une revue systématique dont l’objectif est d’identifier les comparateurs et critères de jugement utilisés dans les évaluations d’ISNs promouvant la santé auprès des jeunes, et d’évaluer leur potentiel à être intégrés dans des recommandations. Méthodes Les recherches bibliographiques sont effectuées sur quatre bases de données pour identifier les ISNs : 1) dont le plan d’évaluation porte sur au moins deux dimensions (mise en œuvre, faisabilité, efficacité), 2) mises en œuvre exclusivement via une technologie numérique, 3) promouvant la santé chez les 10-24 ans. Une analyse statistique descriptive des résultats est réalisée, suivie d’une analyse narrative. Résultats Au 03/04/2023, 4093 articles sont extraits par l’algorithme de recherche élaboré. Un crible des 100 premiers articles a permis d’identifier quatre ISNs vérifiant les critères d’éligibilité de la revue. Cela suggère qu’encore peu de protocoles d’évaluation couvrent plusieurs dimensions pour une même intervention ou que ceux-ci ne sont pas tous publiés. D’ici au congrès, des résultats seront disponibles sur : les dimensions d’évaluation couvertes, les plans expérimentaux et comparateurs associés à l’évaluation de ces dimensions, les critères de jugement. Une première analyse critique sera proposée. Conclusion Les résultats de cette revue systématique serviront à formuler des préconisations pour le développement d'évaluations complètes, adaptées aux ISNs en promotion de la santé. Ces préconisations seront déclinées pour proposer des méthodologies pertinentes pour la recherche et les acteurs de terrain.

INTRODUCTION : Les diabétiques et les patients atteints de maladies cardiovasculaires constituent des groupes vulnérables de la Covid-19 car ils présentent un risque élevé de formes sévères et de décès. Les autorités sanitaires ivoiriennes ont fait de leur protection une priorité. A cet effet, il est important de déterminer leur niveau d’exposition au SARS-CoV-2 afin d’orienter les interventions. Cette étude vise à décrire les profils sérologique et thérapeutique ainsi que les pratiques de prévention (vaccination, mesure barrière) contre l’infection au SARS-CoV-2 chez les diabétiques et les cardiopathes. METHODE Une étude transversale a été réalisée à Abidjan du 10 novembre au 6 décembre 2021 chez les patients diabétiques et les cardiopathes suivis respectivement au centre antidiabétique de l’Institut National de la Santé Publique d’Adjamé et à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan. Le recueil des données s’est fait à travers un entretien individuel en face à face suivi d’un prélèvement de 5 ml de sang veineux pour le dépistage des anticorps anti-SARS-CoV-2. Les informations collectées ont porté sur les caractéristiques socio démographiques, les pratiques sur le respect des mesures barrière, l’acceptabilité de la vaccination contre la covid-19. RESULTATS Au total, 272 cardiopathes et 516 diabétiques ont été enquêtés. Chez les cardiopathes, 50,4% sont de sexe féminin, 52,6% ont un âge compris entre 40 et 64 ans. Parmi les diabétiques, 66% sont de sexe féminin, 65,7% ont un âge compris entre 40-65 ans. La prise en charge thérapeutique de 82,4% de cardiopathes et 83,5% de diabétiques n’a pas été perturbée par l’épidémie de Covid-19. La proportion des IgG anti Sars-CoV-2 était de 77,6% pour les cardiopathes et 80,4% pour les diabétiques. La couverture vaccinale Covid-19 était de 41% pour les cardiopathes et 51% pour les diabétiques. Le port du masque est bien observé par les cardiopathes (75%) et les diabétiques (89%). DISCUSSION ET CONCLUSION Les faibles couvertures vaccinales observées chez les cardiopathes et diabétiques malgré une séroprévalence des IgG anti Sars-CoV-2 de 80% renseignent sur la nécessité de poursuivre la sensibilisation des groupes vulnérables sur l’importance de la vaccination car cette immunité est insuffisante contre une réinfection.

D’après la littérature, 21% des patients présentant une allergie médicamenteuse documentée se voient prescrire après ce diagnostic le(s) médicament(s) contre-indiqué(s), les exposant à un risque de réaction plus sévère pouvant mettre en jeu le pronostic vital [1]. L’accès rapide aux antécédents d’allergie médicamenteuse avérée via le dossier patient informatisé (DPI) doit être facilité, notamment dans les situations de prise en charge en urgence. Le projet pluridisciplinaire ALLERGOPREV s’inscrit dans la prévention du risque médicamenteux évitable en s’appuyant sur l’utilisation  plus proactive et  systématique de l’outil numérique. Une fonctionnalité spécifique du logiciel EASILY, le DPI déployé au CHU de Saint-Etienne (CHUSE), permet aux prescripteurs d’avoir accès, facilement et rapidement, aux antécédents d’allergies médicamenteuses et de bloquer la prescription du(es) médicament(s) contre-indiqué(s) chez un patient donné. Le Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV) du CHUSE renseigne dans EASILY, de manière rétrospective, les antécédents d’allergies médicamenteuses avérées pour les patients ayant bénéficié d’un bilan allergologique entre 2016 et 2022, identifiés via le programme de médicalisation des systèmes d'information  (PMSI). Le service d’allergologie du CHUSE le réalise quant à lui de manière prospective pour tous les patients bilantés depuis 2022. Le(s) médicament(s) contre-indiqué(s) est(sont) « codé(s) » dans EASILY, ce qui permet un blocage de la prescription. Dans l’onglet antécédents, sont également renseignés, en texte libre, la réaction présentée, la date et les conclusions du bilan allergologique, incluant les alternatives thérapeutiques autorisées. La mise en place de ce projet permet de sécuriser la prescription médicamenteuse en prévenant le risque de réintroduction accidentelle d’un médicament contre-indiqué, et contribue à améliorer la qualité des soins au CHUSE. Un déploiement de cet outil de prévention est possible sur le Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) de la Loire, mais aussi dans tous les établissements de santé utilisant le DPI EASILY. Référence : Benkhaial A, et al. Prescribing errors in patients with documented drug allergies: comparison of ICD-10 coding and written patient notes. Pharm World Sci. 2009 Aug;31(4):464-472.

Contexte : La mise à l’échelle (scaling up) d’une intervention jugée prometteuse est un enjeu central de la capacité d’action en santé publique. Sans une compréhension fine des fonctions clés du programme et un monitorage étroit, l’intervention peut faire l’objet d’adaptations compromettant ses effets. Nous rapportons les enseignements tirés de l’analyse des adaptations et du système de déploiement d’un programme de prévention de la transmission intergénérationnelle des addictions déployé dans deux régions françaises. Méthode Dans une première phase rétrospective, nous avons collecté les traces écrites du programme (n = 57) et mené des entretiens semi-directifs (n = 28). Ces données ont fait l’objet d’une analyse de contenu centrée sur les transformations générées chez les participants et les adaptations apportées aux activités du programme. La seconde phase prospective comportait un suivi de 8 groupes de participants. Les données recueillies à travers un journal de bord rempli par les animateurs ont fait l’objet de statistiques descriptives et d’une analyse de contenu, enrichies d’entretiens semi-directifs. Résultats Le système de déploiement du programme détermine en grande partie sa portée et le profil des bénéficiaires. Si les animateurs recrutent les participants à travers plusieurs canaux, nos analyses suggèrent que le programme peine à atteindre les classes sociales plus modestes. Par ailleurs, l’absence d’un suivi des personnes ne complétant pas les sessions laisse largement inconnue la capacité de ce programme à s’adapter aux circonstances d’un large spectre de publics. Le programme a fait l’objet d’adaptations, telle l’ajout de séances de rattrapage pour les personnes manquant une séance. Elles semblent de nature à mieux enchâsser le programme dans la réalité locale et à renforcer la capacité à générer des changements chez les bénéficiaires et leurs familles. Discussion La recherche interventionnelle a longtemps négligé d’investiguer les fonctions clés et les conditions de déploiement des programmes, se privant de la capacité d’en tirer des enseignements pour améliorer les pratiques. Cette étude d’un programme innovant élaboré par des professionnels de l’addiction permet d’apprendre d’un système de déploiement mature. Soulignons, pour conclure, que ce travail partenarial « recherche-pratique » a facilité l’application des enseignements tirés de l’évaluation aux fins d’amélioration du programme.

Introduction. Les puffs sont des e-cigarettes jetables aux nombreuses saveurs sucrées et fruitées dont l'emballage est attrayant pour les jeunes. Leur teneur en nicotine est variable pouvant aller jusqu'à 20 mg/ml de nicotine voir 50mg/ml pour des marques, produites hors Europe et accessible via internet. En France, elles sont vendues en bureaux de tabac, supermarchés ou sur Internet et coûte de 8 à 12€ pour 500 à 600 bouffées (soit deux paquets de cigarettes). L’objectif de cette étude est d’évaluer la perception et l’utilisation de ces e-cigarettes aromatisées jetables  par les adolescents français de 13 à 16 ans Méthodologie : Un échantillon représentatif de 400 adolescents de 13 à 16 ans a été interrogé sur internet du 4 au 20 juillet 2022 par BVA. La méthode des quotas a été utilisée et appliquée aux variables suivantes : sexe et âge, profession du référent du ménage, région et catégorie d'agglomération. Les données ont été redressées. Résultats 66% des adolescents connaissent les puffs, 36% savent de quoi il s'agit et 13%  les ont déjà utilisées. Ils décrivent grande une facilité d’accès, en effet parmi les jeunes (13-16 ans) 9 % ont déjà acheté des puffs, 7 % une e-cigarette et/ou des e-liquides et 6 % des cigarettes traditionnelles. Les principaux arguments des adolescents pour l’utilisation des puffs sont des saveurs originales et fruitées (58%), l’usage par les pairs (33%) et sur les médias sociaux (21%). Enfin, elles sont principales consommées à l’école (50%), lors des moments festifs (29%) ou d’activité extra-scolaire (24%). Discussion Ces résultats francais inédits confirmentl’engouement des adolescents pour ces produits. Le développement rapide de leur usage en milliei scolaire, malgré l'interdiction de vente aux mineurs, fait craindre une épidémie de dépendance à la nicotine avec un possible effet de passerelle de ces produits vers le tabac classique. L'interdiction de ces puffs est essentielle d'un point de vue sanitaire pour lutter contre cette épidémie pédiatrique à la nicotine. A partir de ces résultats,une proposition de loi pour interdire ces dispositifs, soutenue par plus de trente députés de tous bords, a été déposée à l’Assemblée Nationale par une députée EELV.

Durant l’été 2021, huit cas de leptospirose ont été signalés après la pratique de canyoning dans un même site. Ces cas s’inscrivaient dans une ré-augmentation plus générale du nombre national de cas signalés au Centre National de Référence de la leptospirose en 2021 après une forte baisse en 2020. Après des mesures de prévention ciblant le canyon concerné rapidement mises en œuvre en 2021, des actions complémentaires, afin d’élargir le périmètre de prévention aux autres départements de notre région qui offre de multiples sites de sports en eaux vives, ont été déployées en prévision de la saison 2022.   Un groupe de travail a élaboré différentes actions et outils de communication - flyers, courriers spécifiques, site internet - en lien avec divers partenaires afin de promouvoir, auprès du public, des professionnels de santé et du canyoning à l’échelle régionale, les gestes de prévention et de faciliter le diagnostic.   La mise en œuvre a rencontré trois difficultés principales qui sont le repérage de sites communs de contamination du fait de l’absence de déclaration systématique des cas, la diffusion des actions et outils proposés rendue plus complexe par la diversité des partenaires à mobiliser et leurs organisations départementales avec comme conséquence une diffusion inhomogène sur la région, et l’absence de surveillance de la leptospirose dans la faune sauvage. Pour pallier à certaines d’entre elles, les outils créés ont été diffusés par le Réseau d’Echange en Santé Environnementale et la nécessité de l’élaboration d’une conduite à tenir multipartenaire nationale a été transmise au ministère.   La saisine du Haut Conseil de la Santé Publique qui a suivi a donné un avis favorable à l’inscription de la leptospirose comme maladie à déclaration obligatoire. L’une des prochaines étapes est l’élaboration d’une conduite à tenir uniformisée pour le repérage et la gestion de cas groupés. L’évaluation de la faune sauvage et l’étude d’éléments environnementaux, tels que le relief autour des sites, l’hydrologie, le réchauffement climatique comme facteurs favorisants potentiels sont encore autant d’étapes à construire.  Ceci dans un contexte d’endémie de certains départements d’outremer et d’une approche plus globale des zoonoses selon le concept one health.

Contexte : La promotion du dépistage des cancers reste une priorité de santé publique en France, tant au regard des taux de participation aux dépistages organisés que des inégalités sociales et territoriales qui persistent. De 2020 à 2022, le projet « Capitalisation : promotion de la participation aux dépistages » a visé à produire une connaissance originale, issue du terrain, sur des interventions concernant les dépistages organisés des cancers du sein et du col de l’utérus, s’adressant à des femmes vulnérables. Le projet s’est appuyé sur une démarche de capitalisation des expériences en promotion de la santé (CAPS). Méthode Il a consisté à sélectionner, suivant des critères définis par un groupe d’experts pluriprofessionnel, des interventions prometteuses à capitaliser, puis à recueillir lors d’entretiens approfondis des informations sur l’élaboration, la mise en œuvre (stratégies, référentiels, freins et leviers, etc.), les effets et les enseignements de chaque intervention et les partager sous forme de fiches de capitalisation. Vingt capitalisations ont été réalisées et publiées sur le portail CAPS, ainsi qu’une analyse transversale incluant des recommandations. Résultats Différentes stratégies sont documentées parmi les interventions capitalisées, pour des publics, contextes, porteurs de projets variés, notamment : aller-vers, prévention par les pairs, formation, ateliers de sensibilisation. Les principaux leviers d’intervention visent à favoriser l’accessibilité des dépistages existants et à adapter les outils des campagnes nationales (courriers, messages, etc.). Différents enjeux par phase de projet sont étudiés dans l’analyse transversale.  Elle souligne aussi d’autres effets positifs des interventions : empowerment des femmes, renforcement partenarial, etc. Deux enjeux sont au cœur des recommandations : 1/ les partenariats : la co-construction entre spécialistes du cancer et professionnels intervenants auprès des publics cibles permet d’adapter efficacement les interventions au contexte et au public ; 2/ l’évaluation des projets : de meilleurs outils sont nécessaires. Perspectives Le projet a permis de décrire des stratégies d’intervention recommandées dans la nouvelle stratégie décennale de lutte contre les cancers, ainsi que les difficultés rencontrées et les leviers mobilisés pour y répondre. Ces savoirs expérientiels peuvent inspirer d’autres porteurs de projets et encourager de nouvelles expérimentations ou de nouveaux travaux de recherche.

Contexte : Dans le double objectif de prévenir l’entrée dans le tabagisme et de réduire les inégalités de santé, notamment réduire le nombre de fumeurs parmi les plus vulnérables, la capitalisation d’interventions portées par des acteurs de terrain prometteuses apparaît comme un levier essentiel pour mieux connaître – en sus de recherches – les stratégies d’intervention utiles pour remplir les objectifs visés.   Méthode : Le projet D-CAP, piloté par la SFSP, accompagné par un groupe de travail pluripartenarial, visait à produire une connaissance expérientielle sur des interventions de prévention du tabagisme pour deux publics : jeunes âgés de 12 à 25 ans et personnes vulnérables. Il s’appuie sur la mise en œuvre de la méthode de capitalisation des expériences en promotion de la santé CAPS. Un appel à contribution a permis de repérer plus d’une soixantaine d’interventions, parmi lesquelles 40 ont été retenues et ont abouti à autant de fiches de capitalisation publiées sur le portail CAPS. Résultats Les expériences capitalisées portent sur un périmètre large d’actions allant de la prévention primaire à l’accompagnement au sevrage tabagique. Elles illustrent le déploiement dans de multiples contextes d’intervention (milieu carcéral, PJJ, soins primaires non spécialisés, etc.) et l’adaptation à des publics spécifiques de la prévention tabac.  Des stratégies d’intervention appliquées à la prévention tabac sont documentées : aller-vers, prévention par les pairs, outils numériques, développement des CPS, etc. Une analyse transversale a permis de tirer des enseignements sur la prévention du tabagisme auprès de ces publics et de repérer des leviers : avoir des approches combinées de prévention, garantir équilibre entre risque encourus et responsabilité individuelle, tenir compte des déterminants environnementaux des comportements tabagiques et des modalités de réponses ; etc. Perspectives L’analyse transversale met en exergue : des finalités de recherche à ce travail : approfondir les questions de changement dans les représentations chez les jeunes et les publics précarisés au regard de ses temporalités d’interventions et du parcours de vie, les dimensions territoriales des interventions, etc. des enseignements pour les décideurs publics : le financement au long cours des projets semble faciliter la réussite de la prévention tabac, etc.

INTRODUCTION : Le Sénégal dans le cadre de l’atteinte des objectifs de couverture maladie universelle, a développé la départementalisation des mutuelles de santé mise en pilote dans deux départements. Dans une perspective de mise à l’échelle, il était important d’évaluer la satisfaction des bénéficiaires. C’est dans cette perspective que cette échelle a été développée. METHODE Il s’agissait d’une enquête transversale et analytique réalisée auprès des bénéficiaires des UDAMs. L’échantillonnage par tirage systématique stratifié suivant les postes de santé d’affiliation a été réalisé sur les bases de données des adhérents. Le questionnaire a été construit sur des travaux d’évaluation de la satisfaction des usagers de services de santé. La collecte portait sur les caractéristiques personnelles, les items de satisfactions mesurés par une échelle de Likert liés à l’accueil, aux procédures d’adhésion, à la contribution financière, aux paquets de services fournis, au système de recours et à la confiance dans la gestion. Les analyses ont été réalisées avec le logiciel JASP et le package SEMinR. RESULTATS L’étude a été réalisée chez 398 bénéficiaires. L’âge moyen était de 38 ans (±15,8ans). Ils étaient en prédominance de sexe féminin (71,6%), sans instruction (69,1%). L’échelle d’évaluation comportait 21 items. Le test de Kaiser-Meyer-Olkin > 0,70 et la significativité du test de sphéricité de Bartlett justifiaient l’analyse factorielle exploratoire qui a retenu 5 facteurs ou dimensions sur la base de la normalisation de Kaiser et d’une rotation promax. Cette échelle a été confirmée avec les paramètres d’ajustement GFI, CFI, TLI supérieurs à 0,95 et SMSEA et SRMR proches de 0,05. L’échelle présentait une bonne fiabilité avec des alphas de Cronbach et des fiabilités composites supérieurs à 0,7. La validité était aussi bonne avec une convergence (AVE) supérieure à 0,5 et le critère HTMT de la validité discriminante inférieur au seuil de 0,85. L’analyse structurelle a permis l’établissement des relations entres les dimensions. CONCLUSION Cette étude a permis de montrer que cette échelle pourrait être utilisée pour l’évaluation de la satisfaction des mutuelles de santé pour une amélioration des services dans l’accès universelle à la couverture maladie universelle. Mots clés : Échelle, Satisfaction, Mutuelle de santé, Analyse structurelle

Background: Despite historical increases in worldwide migration, there is still much to be learned about the health behaviors and trends among IDI, particularly relating to tobacco use and associated morbidity and mortality. Despite Europe having the highest global prevalence of immigrant smokers (36%), most studies investigating demographic factors, country of origin, time spent in host country, perceptions and acculturation are conducted in America (Amiri, 2020). The TOBAMIG2 study therefore aimed to contribute a comprehensive comparison of tobacco use prevalence in relation to gender, age, education, activity status, country/region of origin and age of arrival. Methods: A questionnaire recording tobacco use in various forms: cigarettes, shisha and smokeless tobacco was administered to an online panel of immigrants and descendants of immigrants living in France in mid-2020 (n=972). Factors associated with substance use were explored using multivariate logistic regression models separately form immigrants and for descendants.  Results: Overall, 50.3% of our sample declared to be current tobacco user. Multivariate analysis revealed reduced rates of current tobacco use among immigrants to be associated with being aged 40-59 yrs compared to less than 30 yrs (aOR=0.24, CI=[0.09-0.60]), and being retired (aOR=0.20, CI=[0.08-0.47]) or inactive (aOR=0.31, CI=[0.09-0.91]) compared to active. Tobacco use among descendants associated with originating from Middle East or other North African countries (aOR=4.01, CI=[2.11-7.90]). Reduced rate of tobacco use was observed in descendants aged 40- 59 yrs (aOR=0.51, CI=[0.29-0.86]), being unemployed (aOR=0.18, CI=[0.06-0.47]) or other inactive(aOR=0.36, CI=[0.14-0.87]), and having a high level of education (aOR=0.30, CI=[0.10-0.81]). Conclusion: Our results contribute to better understanding existing health inequalities in exposure to tobacco. Further research is necessary to improve sample representativity and statistical power in subgroups of IDI populations. As a perspective, tobacco-related burden with regard to the exposure in these populations remains also largely unknown.

Although smoking prevalence has been decreasing worldwide, sustained tobacco cessation remains a challenging goal for many smokers. Several types of tobacco cessation aids are available such as nicotine replacement therapy (NRT) and electronic cigarette, the effectiveness of the latter is still a matter of debate. This study aims to test differences in successful smoking cessation according to the type of aid used, considering selection and confounding factors.
We used data from the 2017 French Health Barometer, a cross-sectional survey conducted by France’s Public Health Agency. We studied the relationship between ecigarette and NRT use and three distinct outcomes collected retrospectively: smoking status 6, 12 and 24 months after the cessation attempt (yes vs no). All results were weighted to be nationally-representative and controlled for propensity scores included via overlap weighting (OW).  The use of an e-cigarette was significantly associated with tobacco cessation at 6 months (OWeighted OR = 1.38, 95 % CI: 1.03–1.99) as well as at 12 months (OWeighted OR = 1.61, 95 % CI: 1.13–2.27) and 24 months (OWeighted OR = 1.61, 95 % CI: 1.01–2.57). The use of NRT was negatively associated with tobacco cessation at 12 months (OWeighted OR = 0.62, 95 % CI: 0.43–0.89) and 24 months (OWeighted OR = 0.57, 95 % CI: 0.35–0.92). While the use of an e-cigarette alone or combined with NRT is associated with an increase in the likelihood of smoking cessation, the effects of the use of NRT alone on long-term smoking abstinence are probably limited.

Contexte/Objectif : L’Assurance Maladie-Risques professionnels agit pour la réduction et la maîtrise des risques liés au travail. La prévention s’appuie sur l’action de ses caisses régionales. Dans le cadre de la COG 2018-2022, elle intervient sur trois risques prioritaires : les TMS, les chutes et le risque chimique, au travers le déploiement des programmes TMS Pros, Chutes BTP et Risques Chimiques Pros. Dans une optique d’amélioration continue, et comme fait lors de la COG précédente, elle a commandé une évaluation externe des programmes sur 2018-2022. Méthodes: Un plan d’évaluation global a été produit afin d’évaluer la mise en œuvre et les résultats des programmes, de manière à estimer l’atteinte des objectifs fixés et à produire des préconisations. L’évaluation s’est appuyée sur une méthode mixte, quantitative, qualitative et descriptive (revue documentaire, enquêtes auprès du réseau, des entreprises et partenaires, données de déploiement et de sinistralité AT-MP). Résultats: L’évaluation a montré que les principes structurants des programmes (méthode/ciblage/étapes d’accompagnement) sont validés malgré le déploiement tardif de certains outils et la crise sanitaire. Les entreprises et partenaires se montrent globalement satisfaits de l’accompagnement fourni par les caisses et motivés pour structurer des actions de prévention, même si leur mobilisation reste dépendante du degré de développement de leur culture de prévention. Les offres de service sont jugées utiles et pertinentes bien que les incitations financières aient été peu utilisées par les entreprises. Enfin, une évolution favorable et encourageante de la sinistralité est observée, qui doit être confirmée avec plus de recul. Discussion/Conclusions: Les programmes de prévention ont fait la preuve de leur légitimité et de leur réussite, compte tenu de leur appropriation par les entreprises, favorisée par l’association du réseau et l’évolution favorable de la sinistralité. Les principales recommandations en vue de la prochaine COG tiennent à la poursuite des programmes TMS Pros et RC Pros, à l’enrichissement de l’approche par risque en rendant plus explicite l’approche sectorielle ; au renforcement du bénéfice d’incitations financières et prolongement de l’approche des maîtres d’ouvrage (MOA) du programme BTP (développer davantage d’outils techniques à destination des MOA et des formations/actions spécifiques pour des maîtres d’œuvre et entreprises contractantes).

Avec l’âge et la diminution de certaines fonctions cognitives, certaines tâches liées à la conduite automobile deviennent plus compliquées à réaliser. L’objectif de l’étude FAMACO est de dresser un état des lieux de la conduite automobile des personnes âgées de plus de 80 ans et d’identifier les facteurs en lien avec le maintien de la conduite automobile en âge avancé. Notre panel est constitué des personnes âgées de la cohorte Proof et ayant répondu au questionnaire sur la conduite automobile. Ce dernier a permis de recueillir des données environnementales, en lien avec le parcours de vie et la conduite automobile (habitudes et confort de conduite), l’environnement sociétal et personnel de la personne âgée ainsi que son accidentologie récente et ses connaissances sur l’accidentologie des seniors. La cohorte Stéphanoise Proof a permis de recueillir les données neuropsychologiques, fonctionnelles et biomédicales de ces personnes. Deux profils d’individus ont été analysés afin de déterminer des facteurs pouvant réduire le risque d’arrêt de la conduite : les conducteurs actifs et les anciens conducteurs. Les deux profils ont été comparés par test du khi² et de Wilcoxon à la fois sur la conduite (questionnaire) et sur les facteurs médicaux (cohorte Proof). Notre population d’étude (n=272) est constituée de 60,3% de femmes et a un âge moyen de 85,7 ans. Les anciens conducteurs ont plus de pathologies neurodégénératives, plus d’antidépresseurs, et souffrent d’avantage de problèmes de cognition et de motricité (lenteur des mouvements, manque d’équilibre). Les conducteurs actifs ont participé à des actions d’évaluation ou de remise à niveau, et utilisent plus les aides à la conduite. Parmi eux, 93,5% souhaitent continuer de conduire le plus longtemps possible. L’arrêt de la conduite est une décision prise à 83,5% par la personne âgée, qui accepte facilement cette décision à 75,6%. La prévention de l’arrêt de la conduite peut se faire à travers les aides à la conduite, l’apprentissage de la conduite en fonction de l’environnement et de ses compétences. Pour cela, le maintien de la motricité fonctionnelle des personnes âgées est primordial pour qu’elles puissent continuer à être autonomes à travers l’utilisation de leur véhicule.

INTRODUCTION : Les établissements de santé (ES) sont d’importants consommateurs d’eau (400-1200 L/jour/lit) et d’énergie, notamment par les équipements concourant au soin. Les lave-vaisselles (LV) des offices de services de soin contribuent à ces consommations et ont un impact sur l’environnement. Dans une démarche de développement durable, l’objectif de notre étude était de comparer deux modèles de LV en fonction des performances de lavage d’un point de vue microbiologique, de leur consommation d’eau, d’électricité et produits lessiviels. METHODES Nous avons comparé le modèle de LV « A » (LVA) présent dans notre ES (cycle 19 min à 60°C sans recyclage de l’eau) à un modèle de LV « B » (LVB) (cycle 4 min à 60°C avec recyclage de l’eau de rinçage et prélèvement automatique des produits lessiviels) installé dans deux services de médecine. Des prélèvements microbiologiques ont été réalisés sur la vaisselle lavée avec le LVA et le LVB pour détecter la flore et les coliformes totaux (norme DIN 10512). La mesure des consommations d’eau et d’électricité a été réalisée à l’aide de compteurs. La quantité de produits lessiviels consommés a été calculée, à partir des consommations de l’année précédente pour le LVA et sur la période de test pour le LVB. Un questionnaire de satisfaction sur l’usage des LV a également été distribué aux professionnels. RESULTATS Au total, nous n’avons pas constaté de différence entre les LV concernant les performances de lavage (118 prélèvements microbiologiques conformes aux seuils). Nous avons mesuré une forte diminution des consommations en eau (-80%), en électricité (-40%) et en produits lessiviels (-73 %) avec le LVB, pour un coût d’achat identique au LVA. Les utilisateurs étaient globalement satisfaits du LVB bien que celui-ci ait nécessité une réorganisation de l’activité. CONCLUSION Le nouveau modèle de LV testé permet une diminution des consommations en eau, en électricité et en produits lessiviels tout en garantissant une qualité microbiologique de la vaisselle conforme aux normes. Ce modèle de LV contribue à réduire les impacts environnementaux des ES sans compromettre la qualité, en s’inscrivant dans une démarche d’écoresponsabilité dans les soins et doit être promu lors des politiques d’achat.

En xxx, la fièvre jaune et la dengue sont en pleine recrudescence, faisant craindre une endémisation. Cette étude se propose d’évaluer la circulation entomologique et le risque de flambée d’épidémies d’arbovirose en XXX. Les investigations entomologiques ont été réalisées dans les Parcs nationaux du XXX, de la XXX, les villages de XXX, XXX et XXX, la forêt classée de XXX et les forêts sacrées de XXX, XXX et XXX. Il s’est agi de la pose de pondoirs pièges, des prospections des gîtes larvaires, de la capture sous double moustiquaire et l’aspiration matinale des moustiques adultes. Des lots mono-spécifiques de moustiques ont été constitués pour la recherche des génomes des virus Amaril, Dengue, Chikungunya et Zika par rt-qPCR. Neuf espèces vectrices potentielles ou avérées d’arbovirus, appartenant aux genres Aedes et Eretmapodites, ont été identifiées. Au total, 686 lots mono-spécifiques ont été constitués pour la recherche virale. Deux (02) lots de femelles de Ae. aegypti adultes issues de l’élevage des larves des prospections des gîtes larvaires, ont été testés positifs aux virus Dengue 2 et Amaril collectés respectivement à XXX et à XXX. L’étude a permis de détecter la circulation entomologique des virus dengue 2 et amaril. Aussi a-t-elle été mise en évidence, la transmission trans-ovarienne des arbovirus chez Aedes aegypti. Cette situation prévient la survenue des épidémies d’arboviroses, d’où la nécessité de renforcer la surveillance épidémiologique et mettre en œuvre le plan de gestion des gîtes larvaires. Mots clés : Arbovirus, Culicidae, Surveillance entomologique, XXX

Disposer d'outils de mesure adaptés est nécessaire pour évaluer l’efficacité sur la littératie en santé des interventions de santé publique. ALLIANCE est un projet de recherche interventionnelle visant à déployer et évaluer une approche globale en promotion de la santé au niveau des écoles et des communes. 101 écoles primaires en région AURA et leurs 97 communes ont été tirées au sort dans un groupe intervention ou témoin. Il s'agit d'un projet intersectoriel impliquant entre autres acteurs de l’éducation, agence régionale de santé, décideurs politiques et chercheurs. Pour mesurer la littératie en santé chez les élèves (CE2 au CM2), l’échelle HLS-Child-15 a été traduite, adaptée et ses qualités psychométriques testées. HLS-Child-15 a fait l’objet d’une phase de traduction/contre-traduction puis a été adaptée au contexte français. De sept. 2019 à juin 2022, l'intervention a été déployée dans le groupe intervention, puis déployée dans le groupe contrôle à partir de sept. 2022. La passation du questionnaire papier et auto-complété par les élèves, pendant le temps scolaire, était supervisée par des enquêteurs. Les données ont été collectées avant l’intervention puis à deux temps de suivi (2021, 2022). Traduction et adaptation. Deux traductions allemand/français ont fait l'objet de révisions croisées. Deux contre-traductions ont apporté des révisions mineures. Un pré-test qualitatif a conduit à simplifier formulation et structure. Validation. En pré-intervention, des données ont été collectées auprès de 3107 élèves. HLS-Child-Q15-FR a montré une bonne fiabilité (? = 0,83). L'analyse factorielle exploratoire a révélé un modèle à deux facteurs liés aux soins et à la prévention primaire. Les analyses de validité interne ont suggéré la suppression de 3 items. Les analyses de validité externe ont montré une relation significative et modérée avec l'auto-efficacité perçue. En post-intervention, les données ont été collectées auprès de 4186 élèves. HLS-Child-Q12-FR a de nouveau montré une bonne fiabilité (? = 0,83). Les analyses confirmatoires ont suggéré la suppression d’1 item. Les analyses psychométriques montrent (1) une cohérence interne élevée de HLS-Child-Q15-FR et sa version réduite HLS-Child-12-FR, (2) une échelle thématique bidimensionnelle. Les résultats liés au nombre d’items nécessitent des analyses complémentaires.

Contexte : De nouvelles approches émergent en France pour mieux prendre en compte la question de l’alcool dans les structures médico-sociales, d’addictologie ou de soins, et mieux accompagner les consommateurs d’alcool dans une logique de réduction des risques (RDR). Le projet SeRra (2020-2023) a visé à documenter les pratiques existantes et à capitaliser les connaissances expérientielles des professionnels impliqués et des usagers. L’objectif final était de nourrir les débats en cours au sein des communautés professionnelles, académiques et institutionnelles. Méthode Encadré par un groupe de travail pluriel, SeRra s’est appuyé sur la méthode CAPS, qui consiste à recueillir lors d’entretiens approfondis des informations sur l’élaboration, la mise en œuvre et les effets d’une intervention, puis à les partager sous forme de fiches de capitalisation. Nous avons: 1/ identifié via un appel à contribution et capitalisé 28 interventions ; 2/ conduit une analyse transversale des capitalisations menées, discutée en séminaire regroupant experts, acteurs de terrain et chercheurs ; 3/ diffusé sur le portail CAPS les fiches de capitalisation et le rapport final du projet. Résultats Une diversité de projets a été capitalisée, majoritairement portés par ou en partenariat avec des structures d’addictologie : nouvelles modalités d’accueil en CAARUD, projets du secteur hébergement (CHRS, etc.), RDR en milieu festif, auprès de personnes à la rue, programme ETP, etc. Prendre en compte l’alcool dans une logique de RDR peut consister à faire évoluer des projets d’établissement, les pratiques professionnelles dans les structures, et plus rarement à créer des dispositifs spécifiques. Les modalités sont variées, en lien avec des objectifs poursuivis différents : sensibilisation/formation, accueil, accompagnement de consommateurs d’alcool, prise en charge de personnes alcoolodépendantes, etc. Tous contribuent à plus d’inclusion et d’empowerment des personnes. Conclusions Les pratiques dans le champ restent en cours d’élaboration. Le rapport final SeRra propose des pistes pour soutenir et contribuer à cette élaboration (principes clés, renforcement de l’ accompagnement individuel, évaluation) en croisant savoirs issus de l’expérience et de l’expertise. Les travaux publiés sont utiles à d’autres acteurs, pour s'en inspirer pour monter de nouveaux projets, et ainsi à la diffusion des pratiques dans ce champ en plein essor.

Contexte : Depuis la révision de la loi en 2016, l'hydratation artificielle est considérée comme un traitement et son arrêt fait partie de la lutte contre l'obstination déraisonnable en fin de vie. Compte tenu de sa symbolique, la décision de l'arrêt peut être difficile pour le patient, son entourage et les soignants. L'objectif de cette étude était d'analyser les bénéfices et les risques de l'hydratation artificielle en fin de vie et les moyens de communication existants autour de cette décision. Méthodes : Revue systématique de la littérature à partir du moteur de recherche Pubmed®, entre 2011 et 2021, en langue française ou anglaise par quatre chercheurs. Résultats : Parmi les 102 articles identifiés, les onze études incluses étaient en faveur d'une absence d'effet de l'hydratation artificielle sur la qualité et la durée de survie. Une réduction de l'hydratation artificielle semblait réduire les symptômes liés à la surcharge hydrique et pouvait être liée à une meilleure qualité de la fin de vie ou du « mourir ». La sécheresse buccale était l'élément d'inconfort le plus récurrent lié à la réduction ou l'arrêt de l'hydratation artificielle. Des soins de bouche réguliers pouvaient prévenir cet inconfort. Un essai clinique avec information des patients majorait l'indécision quant à l'arrêt de l'hydratation artificielle. Conclusion : Malgré l'insuffisance d'études de bonne qualité, la balance bénéfice / risque de l'hydratation artificielle ne semble pas en faveur de sa poursuite. Des outils de communication à type de vidéos ou des programmes multidisciplinaires pourraient diminuer le conflit décisionnel des patients, de leur entourage et des soignants.

Introduction : Les admissions de personnes âgées en réanimation pour infection respiratoire aigüe (IRA) augmentent, avec une mortalité substantielle interrogeant leur utilité. La trajectoire de soin avant hospitalisation pourrait aider à la décision. L'objectif était de déterminer si la trajectoire de soins des patients âgés les 3 mois précédant leur admission en réanimation pour IRA était prédictive de leur survie à 1 an. Matériel méthodes: Les trajectoires des patients ?80 ans avec IRA hospitalisés en réanimation ont été reconstituées dans une cohorte nationale PMSI 2013-2017: passages aux urgences, nombre de jours d'hospitalisation cumulés 3 mois avant l'admission, statut vital à un an. Les caractéristiques des patients ont été recueillies incluant la fragilité (score PMSI année-1), les comorbidités, l’âge et sexe, ainsi que les procédures de soins intensifs.  Des modèles de prédiction de machine learning ont été construits et évalués (XGboost, Random Forest, régression logistique). Leur performance a été estimée après séparation des données en échantillon d’apprentissage (66% données) et test (33%) : exactitude, précision, rappel, F1-score, ainsi que discrimination (AUC) et calibration. Le poids des variables du modèle choisi a été analysé à l'échelle globale et individuelle (algorithme SHAP, LIME). Résultats: 40 327 patients ont été inclus: hommes 55,2%, SAPS2 33,7[33,5;33,9], ventilation mécanique 26%; 35 666 (88%) avec statut vital connu à un an, dont 19 379 décédés (54%) pendant le séjour initial. Dans les 3 mois pré-admission, l'hospitalisation ou ?1 visite aux urgences étaient associés à une surmortalité à un an (respectivement, OR 1,27[1,19-1,35] et 1,13[1,06-1,20]). L’algorithme XGboost était capable de discriminer le statut vital avec une AUC de 0,70 et le SHAP identifiait les variables les plus influentes de la prédiction : fragilité, hospitalisation precedent l’admission, sexe masculin et hypertension. Conclusion: La trajectoire de soins 3 mois avant l’admission en réanimation pour IRA était associée à la mortalité chez les patients âgés. Notre approche intégrative d'apprentissage automatique sur données hospitalières pourrait aider à la décision d’admission en réanimation des patients âgés avec IRA. Cependant, ces modèles performants basés sur l’intelligence artificielle doivent être confrontés aux enjeux éthiques et sociétaux associés.

Introduction : A travers une feuille de route ambitieuse, le système de santé doit devenir durable. En France, les établissements de santé (ES) ont initié des dynamiques hétérogènes en faveur de la transformation écologique (TE). L'objectif principal de notre étude était de recueillir les connaissances, attitudes et pratiques des professionnels de santé (PS) concernant la TE de leur établissement. L'objectif secondaire était de préciser les attentes que les PS peuvent avoir vis-à-vis de leur ES. Méthode Cette enquête est une étude observationnelle, transversale et multicentrique menée auprès de 5 ES en France. Un questionnaire validé par un groupe de travail multidisciplinaire a été distribué entre juin 2021 et juillet 2022. Le questionnaire comprenait des sections sur les "connaissances", "attitudes", "pratiques", et les "attentes" des PS ainsi qu’une évaluation du niveau de priorité que les ES accordent à la TE, au travers la perception des PS, par une note sur une échelle de 1 (non prioritaire) à 10 (hautement prioritaire). Résultats Au total, 3847/47626 (8,1%) PS ont participé à l’enquête. Globalement, 1573 (50,6%) répondants avaient moins de 40 ans et 2961 (78,1%) étaient des femmes. Les participants étaient principalement des infirmières (44,3 %), du personnel administratif (18,3 %) et des médecins (16,5 %). Les répondants considèrent que la consommation d'énergie (70,1%), les déchets et rejets liés aux activités médicales (56,6%) et les déchets et rejets liés aux activités non médicales (51,4%) sont les trois activités d’un ES ayant le plus d'impact sur l'environnement. La note moyenne globale attribuée à la priorisation de la TE dans les ES était de 4,8 (écart-type=2,4). Pour mettre en œuvre des projets liés à la TE, les participants ont indiqué qu'ils avaient principalement besoin de temps dédié (40,6 %), de soutien hiérarchique (32,1 %) et de soutien méthodologique (28,3 %). D'autres besoins tels que l'accès à la formation (23,3 %) ont également été identifiés. Conclusion Cette première étude nationale montre que les PS sont engagés à rendre les soins écoresponsables et à lutter contre le changement climatique. Nos constats doivent être intégré dans la stratégie développée par les ES pour devenir plus durables et résilients.

Introduction : Le changement climatique (CC) a été identifié comme la plus grande menace sanitaire mondiale du XXIe siècle et l'un des plus grands défis de notre époque. Afin de favoriser la résilience de notre système de santé et favoriser une santé durable, il est indispensable de s’appuyer sur des acteurs sensibilisés et formés. Nous avons réalisé une évaluation du niveau de sensibilisation, de la perception et de l’engagement des étudiants en santé de Nouvelle Aquitaine par rapport aux enjeux du CC et du développement durable (DD). Nous avons également évalué leurs attentes en termes de formation initiale sur ces sujets. Méthode: ETUSANA est une étude observationnelle, transversale et multicentrique en ciblant les étudiants inscrits en Médecine, Pharmacie, Odontologie, Maïeutique, Soins infirmiers, Masso-kinésithérapie, et Electroradiologie médicale en Nouvelle Aquitaine. Le questionnaire utilisé a été conçu pour identifier les Connaissances (C), Attitudes (A) et Pratiques (P) sur le DD et le CC pendant leurs études. Il a été diffusé sous un format à compléter en ligne, du 1er au 29 avril 2022. Résultats: Au total, 529/7000 (7,5%) étudiants en Santé ont participé à notre enquête. Nos résultats montrent que les étudiants perçoivent peu l’impact du système de santé sur le CC. Ils sont cependant déjà engagés dans leur quotidien à réduire les consommations d’énergie (97%) et d’eau (94,5%), à trier leurs déchets (87,8%). Ils se projettent comme de futurs acteurs d’une santé écoresponsable dans 73,6% des cas. S’ils attendent un engagement fort de leur établissement de formation, 92 % d’entre eux pensent que ce sont les étudiants qui sont les plus actifs sur ces questions. Concernant leur formation, 83% d’entre eux pensent qu’elle devrait intégrer les enjeux du CC et du DD alors que 58,7% déclarent ne jamais avoir abordé ce thème à ce stade de leurs études. Conclusion: La formation initiale des futurs professionnels de santé doit s’adapter rapidement et permettre dès à présent l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour appréhender les impacts sanitaires du CC d’une part et réduire l’impact du secteur de la santé sur le climat d’autre part afin de construire collectivement une santé écoresponsable et durable.

Le cancer du sein reste le premier cancer féminin et la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Depuis 2004 un dépistage organisé propose aux femmes de 50 à 74 ans de réaliser tous les deux ans une mammographie de dépistage. Moins d’une femme sur deux participent à ce dépistage et des études ont montré l’existence d’inégalités sociales et territoriales de participation. Plus une femme réside dans un environnement défavorisé et/ou plus elle réside éloignée d’un centre de radiologie agréé, moins elle participe au dépistage. Le mammobile, unité mobile de mammographie, semble un dispositif pertinent pour cibler les déterminants à l’origine de ces inégalités. Afin de fournir aux décideurs en santé publique, des éléments sur son efficacité, son efficience et déterminer les conditions optimales de son utilisation un projet de recherche interventionnelle est actuellement conduit en Normandie. Ce projet multipartenarial s’organise autour d’un essai randomisé en cluster pour lequel des zones éloignées des centre de radiologie ont été définies puis randomisée en deux groupes parallèles. Dans le bras témoin l’organisation usuelle du dépistage se poursuit. Dans le bras intervention les femmes reçoivent une invitation supplémentaire au mammobile, elles conservent le choix de leurs lieux de dépistage. Pour accompagner cette proposition un ensemble d’outils de communication ont été développé : outil d’aide à la décision, site internet, film explicatif, actions de préventions. Le projet a débuté le 02/03/2022 pour une durée de deux ans. L’intervention déployée sur le terrain diffère de celle initialement prévue et nous devons en permanence nous adapter aux contextes.  Nous apprenons au fur et à mesure et modifions régulièrement nos modalités d’invitation, de communication, notre organisation dans le but d’établir les modalités optimales de proposition de ce dispositif et ainsi participer à son acceptation par les femmes mais aussi les professionnels de santé et les collectivités territoriales. Nous proposons un retour d’expérience sur la mise en place et la conduite de ce projet avec un accent sur la coordination et l’implication des différents partenaires dans un objectif commun de réduction des inégalités socio-territoriales de participation au dépistage organisé du cancer du sein.

Cette communication porte sur un retour d’expérience de la mise en place d’un projet pédagogique intégratif « installation au sein d’un territoire de santé », réalisé en formation initiale de masso-kinésithérapie dans l’objectif de professionnaliser les étudiants sur le versant santé publique de leur rôle social. Notre institut de formation se situe en zone très sous dotée. Le conseil régional et l’ARS nous demandent de participer à la fidélisation de nos futurs diplômés dans la région. En dernière année de formation, les 86 étudiants réalisent des productions relatives à leur installation libérale future en tant que professionnel de santé, dans un territoire de santé. Ces travaux, qui font l’objet de présentations orales devant des représentants de CPTS et d’usagers, participent de la validation de plusieurs unités d’enseignement règlementaires du référentiel de formation. Ce projet s’étend sur deux semestres.  Au semestre impair, un projet de santé territorial basé sur des données originales de CPTS « partenaires » est défini et une action éducative au service des besoins locaux en santé est proposée.  Puis, un projet de création d’une structure libérale  au sein de ce territoire est construit, en semestre pair. Les étudiants, réticents à ce projet en début d’année, ont fini par adhérer et percevoir l’intérêt de celui-ci. Ils ont pris conscience de leur rôle d’acteurs de santé publique au service d’un besoin de la population. Le projet loi RIST leur a aussi permis de donner du sens à ce projet pédagogique mené à terme. Ce projet intégratif regroupant plusieurs UE dans une approche par compétences, leur a aussi révélé l’importance de la collaboration interprofessionnelle, du travail en CPTS et de leur inscription dans ce nouveau mode d’exercice lors de leur future installation. Au niveau pédagogique, nous allons poursuivre ce projet, tout en veillant à mieux expliciter et accompagner les étudiants dans la compréhension de l’objectif visé, et sans doute l’étendre aux autres professionnels de rééducation présents dans l’institut de formation dans une logique transversale et interprofessionnelle avant de le construire avec les autres filieres en formation sur le territoire.

75 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont une activité physique (AP) faible. Or l’inactivité physique chez ce groupe est le 4ème facteur de risque de mortalité. Dans un même temps il apparaît que la littératie en santé (LS) est plus faible chez les personnes âgées que dans le reste de la population adulte. Une bonne LS peut pourtant permettre aux individus de faire des choix réfléchis concernant leur AP et contribuer à la prévention de nombreuses maladies chroniques. L’objectif de cette étude est d’étudier les liens entre la LS des participants au programme CAP FORM' Senior de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes d’athlétisme et leur santé globale notamment leur pratique d'AP. Une méthodologie mixte (quantitative et qualitative) a été mise en place. Un questionnaire recueillant des données sociodémographiques, la littératie en santé (HLS-EU-16), l’activité physique (IPAQ) et la participation au programme Cap Form’ a été envoyé par mail aux participants. Une enquête qualitative composée d’observations et d’entretiens semi-directifs complète le questionnaire et permet de saisir les leviers à l’engagement dans le programme. Le profil des participants est caractéristique et correspond au public qui fréquente habituellement les programmes de prévention : féminin, plus diplômé que la moyenne, vivant plutôt dans les centres urbains. 63% ont une LS suffisante et 75% un niveau d’AP intense. L’analyse qualitative révèle des participants déjà pratiquants d’AP avant l’entrée dans le programme. L’analyse quantitative catégorielle et continue montre que la LS ne varie pas selon le sexe, l’âge ou le milieu de vie mais augmente si l’on ne vit pas seul. La pratique d’une AP modérée et intense augmente également avec la LS. La santé perçue est meilleure avec une LS suffisante. Alors que l’on sait que les personnes avec une faible littératie ont moins tendance à s’engager dans des pratiques de prévention pour la santé et notamment les programmes d’AP, une des perspective du programme pourrait être de construire une campagne de communication ciblant un public plus fragile et éloigné des programmes de prévention. Pour cela, il apparait nécessaire de s’appuyer sur des partenariats avec les acteurs locaux du territoire (communes, CCAS…).

Introduction : Les papillomavirus humains (HPV) sont les infections sexuellement transmissibles les plus répandues dans le monde, mais l'hésitation face à la vaccination rend la décision d'immuniser ou de faire immuniser un enfant difficile. Dans ce contexte, notre groupe de recherche a dévéloppé un programme de communication en trois parties destiné aux médecins généralistes (MG) a été créé, comprenant des informations actualisées sur l'infection et la vaccination HPV (1), une introduction à la pratique des entretiens motivationnels (2) et l'utilisation d'un outil d'aide à la décision partagée (3). L'objectif de cette étude a été l'évaluation de l'impact du programme sur les connaissances, attitudes et pratiques des MG dans le cadre du programme de recherche PrevHPV visant à améliorer la couverture vaccinale contre le HPV. Méthodes : Une étude transversale a été menée en utilisant des questionnaires administrés avant et après l'intervention, avec un intervalle d'au moins deux mois. Le cadre psychologique 6C (Confiance, Complaisance, Contraintes, Calcul, Responsabilité Collective et Conformisme Social) ainsi que les modèles KAP de vaccination ont été utilisés pour créer le questionnaire. L'échantillonnage a été réalisé en effectuant une randomisation en grappes des médecins généralistes dans 45 municipalités en France. Résultats : 199 MG ont été identifiés, dont 46 se sont inscrits à l'intervention et 43 l'ont terminée. Les taux de réponse au sondage étaient de 95,65% avant l'intervention et de 74,41% après. Des améliorations statistiquement significatives ont été observées pour la vaccination déclarée des garçons (+32,3%, P <0,05), la priorisation de la vaccination pendant la consultation (+32,3%, P <0,05) et la communication sur la sécurité du vaccin (+48,4%, P <0,001). L'outil d'aide à la décision partagée a été utilisé par 31 des 32 participants avec une note moyenne de satisfaction selon l'échelle system usability scale (SUS) de 69,43. Discussion et conclusions : Le programme de formation en trois parties dédié aux MG semble améliorer les attitudes et les pratiques de vaccination contre les HPV. Cependant, le nombre relativement faible de participants represente une limite. Cette étude confirme la nécessité d'interventions de communication ciblées pour les professionnels de la santé afin de promouvoir la vaccination anti-HPV.

Contexte : Au début de la pandémie, les personnels de santé issus de minorités ethniques représentaient les deux tiers des décès liés au COVID-19, alors que ces minorités constituent moins d’un tiers des personnels de santé au Royaume-Uni. Si cette surmortalité peut s’expliquer par le risque d’infection par le SARS-CoV-2 plus élevé, les raisons de cette surexposition restent mal comprises. L’objectif de notre étude était de quantifier le risque d'infection par le SARS-CoV-2 chez les personnels de santé issus de minorités ethniques et d’identifier les facteurs expliquant leur surexposition. Méthodes: Une étude de cohorte rétrospective d’un an a été menée auprès des employés du National Health Service travaillant dans 123 établissements de la région du Lincolnshire, au Royaume-Uni. Les tests PCR positifs réalisés par les personnels ont été collectés en routine durant la période d’étude. Un modèle de régression de Cox a été réalisé pour identifier les facteurs de risque associés à un test SARS-CoV-2 positif. Résultats: Au total, 13 366 employés ont été inclus. L'incidence du SRAS-CoV-2 par personne-année était de 5,2 % [IC 95 % : 3,6 %-7,6 %] lors de la première vague (janvier-août 2020) et de 17,2 % [13,5 %-22,0 %] lors de la deuxième vague (septembre 2020-février 2021). Comparativement à ceux se déclarant blancs d'origine anglaise, ceux se déclarant noirs afro-descendants ou sud-asiatiques présentaient un risque plus élevé d'infection par le SRAS-CoV-2 durant la première vague (HR, 1,58 [0,91-2,75] et 1,69 [1,07-2,66] respectivement) et la deuxième (HR 2,09 [1,57-2,76] et 1,46 [1,24-1,71]). Le risque plus élevé d'infection par le SARS-CoV-2 persistait de manière significative après le contrôle de l'âge, du sexe, du niveau de rémunération, du milieu de vie, du type de profession et du temps d'exposition sur le lieu de travail. Un risque ajusté plus élevé d'infection par le SARS-CoV-2 a également été constaté chez les femmes et les employés les moins bien rémunérés. Conclusions: Les professionnels de la santé d'origine afro-descendante ou sud-asiatique ont été les plus exposés au SRAS-CoV-2 pendant la première année de l'épidémie. Il est urgent de prendre des mesures pour éviter leur surexposition lors de futures épidémies.

Une plus grande diversité alimentaire a été associée à un vieillissement en bonne santé. Les scores de diversité alimentaire saine existants sont pourtant difficiles à utiliser dans le cadre d’interventions en conditions réelles auprès de séniors. Cette étude vise à développer un score de diversité alimentaire saine (ORCHID) pour les séniors et à le valider à partir des données d’une enquête alimentaire en population. Le score ORCHID est fondé sur les occurrences de consommation de 20 catégories d’aliments. Des points positifs ou négatifs sont attribués selon que ces catégories sont promues ou limitées dans les recommandations alimentaires en vigueur. L’échantillon utilisé pour la validation consiste en 696 séniors de 60 ans et plus, résidant en France issus de la dernière étude représentative de consommation française (INCA3). L’enquête alimentaire comprenait 3 rappels de 24 heures et un questionnaire de fréquence alimentaire. La validité du score ORCHID a été estimée par ses corrélations avec les apports énergétiques, un indicateur de qualité nutritionnelle (PANDiet) ; la densité énergétique solide (DES) et les caractéristiques socio-démographiques. Le score ORCHID n’était pas associé avec les apports énergétiques (r= 0.02, p =0.6) mais était associé significativement au PANDiet (r= 0.43, p< 0.0001) et inversement associé à la DES (r= -0.37, p<0.0001). Un plus grand ORCHID a été observé parmi les participants avec un meilleur niveau d’éducation physique et d’étude. Le score ORCHID est validé pour évaluer la diversité alimentaire saine des séniors français. Basé sur les occurrences de consommation, cet outil sera facilement mis en œuvre dans les interventions en santé publique pour évaluer leur impact sur l’alimentation.

Dans le cadre de leur transition médicale, certaines personnes trans suivent un traitement hormonal de substitution afin d’obtenir des modifications de leurs caractères sexuels. En France, les spécialités communément prescrites se présentent notamment sous la forme de solutions injectables. C’est le cas de la seule spécialité à base de testostérone remboursée par l’assurance maladie. Il n’existe pas de solution injectable à base d’estradiol mais des personnes trans s’en procurent malgré tout par le biais de marchés parallèles  (import, achat sur internet). Malgré l’existence de ces pratiques, la question de l’observance des traitements hormonaux par injections ne sont que très peu étudiés. Ce vide est préjudiciable car une rupture de traitement pourrait causer des problèmes de santé et un mésusage du matériel d’injection exposerait les personnes concernées à des infections au VIH ou au VHC. Dans ce contexte, une association de réduction des risques qui distribue des matériels de consommation à moindre risque a souhaité réaliser une enquête à propos des pratiques et des vulnérabilités des injecteurs trans.      Nous avons élaboré un questionnaire quantitatif, auto-administré comportant 53 questions. Ce questionnaire a été diffusé sur les réseaux sociaux et a également été partagé par des associations communautaires. Il a récolté près de 600 soumissions à la suite d’une période d’ouverture de deux mois. Les résultats mettent l’emphase sur l’éloignement de certains injecteurs trans du système de soin. En effet, 33,9% des répondants ont déjà rencontré des difficultés pour se procurer du matériel, 10% d'entre eux ne possédaient pas d'ordonnance pour leur traitement et 61,8% faisaient systématiquement réaliser l’injection par une personne non formée. Par ailleurs, l’enquête a permis d’identifier qu’une personne sur deux avait déjà souffert de l’apparition d’effets indésirables post injection.   Alors que les personnes trans souffrent de nombreux freins dans leurs accès aux soins et dans un contexte où l'apprentissage de l’auto-injection et l’accès au matériel adéquat sont rendus difficiles par la structuration des soins et d'éventuelles barrières financières, nous conjecturons que les associations de réduction des risques peuvent servir d'interlocuteurs additionnels afin de valoriser des pratiques saines et ainsi prévenir des problèmes de santé importants.

Introduction : Après une mastectomie totale, la décision d’entreprendre une reconstruction mammaire ou de garder le buste plat, puis celle de la technique chirurgicale, est réputée difficile. Pour mieux accompagner les femmes et favoriser la discussion avec leur médecin, une plateforme en ligne d'aide à la prise de décision partagée a été élaborée pour les femmes et les professionnels. Méthode Un état des lieux de l’information des femmes sur la reconstruction mammaire (RM) a confirmé le besoin des femmes d’obtenir une information complète et transparente. Un groupe de travail composé de 7 professionnels (chirurgiens, infirmier, assistant social, psychologue) et de 7 femmes, s’est réuni à 7 reprises. Les contenus produits ont été relus par 24 professionnels et 45 femmes, puis publiés en ligne. Résultats Une démarche en 5 étapes est proposée, facilitée par des documents d’aide à la consultation : - clarifier la nature des décisions par un schéma ; - explorer ses préférences ou ses priorités par des listes de questions ;      - définir les options possibles et les comparer à l’aide de tableaux comparatifs, de fiches avantages/inconvénients pour chaque option et d’une infographie des principales techniques de RM ; - prendre une décision ensemble, patiente et chirurgien ; - programmer les prochaines étapes du parcours de soins.  Une brochure d’information, une carte de France de l’offre de soins en matière de RM, des témoignages, un guide méthodologique pour les professionnels, sont également disponibles. Discussion Selon la littérature, les aides à la prise de décision partagée sur la reconstruction mammaire permettent : - pour la patiente : de diminuer le conflit et le regret décisionnel, d’augmenter la satisfaction ; - pour le professionnel : de structurer la discussion avec la patiente, d’aider à la consultation, de respecter les droits des patientes. Conclusion La plateforme produite donne accès à une information claire et pédagogique sur l'ensemble des possibilités proposées aux femmes qui vont avoir ou ont eu une mastectomie, y compris de rester avec le buste à plat. L’enjeu est d’augmenter la capacité à agir des femmes pour qu’elles soient actrices de leur choix, affirmant leur pouvoir de décision pour elles-mêmes.

Contexte : La capitalisation des expériences en promotion de la santé (CAPS) est un apport innovant, qui complète le champ des connaissances probantes et prometteuses en santé. Le groupe de travail (GT) CAPS, qui porte cette dynamique, a formalisé une méthode qui a abouti à des travaux écrits : fiches de capitalisations et analyses transversales (AT). Un enjeu s’est imposé : pouvoir renforcer la diffusion et l’appropriation de la méthode et des travaux de capitalisation par les acteurs de la santé. Il a été décidé de créer un outil au service du projet de partage des connaissances expérientiels. Le site internet du Portail CAPS a ouvert en mai 2022.   Méthode  Plusieurs options ont été considérées pour créer un outil numérique en articulation avec les autres portails existants. Il a été décidé de créer un site internet autonome, élaboré avec le GT CAPS et l’appui d’un panel d’utilisateurs pour co-construire des fonctionnalités appropriables par différents profils d’acteurs.   Résultats  Le Portail CAPS met à disposition différents types de ressources : - Pages reprenant définition et mise en contexte de la capitalisation. - Fiches de capitalisation et AT, publiées suivant des critères définis par le comité éditorial. - Ressources autour de la formation CAPS. - Plateforme pour développer et animer la communauté de pratiques CAPS. La centaine de membres actuels ont accès à des contenus exclusifs. Ils peuvent soumettre leurs fiches pour publication sur le Portail (publication peer-rewied). - Publication de posts d’actualités et de newsletters (120 abonnés). Depuis un an d’ouverture, plus de 15 000 visiteurs ont consulté le portail (35 000 pages vues), pour environ 100 fiches de capitalisation, 8 analyses transversales et 16 actualités publiées.   Perspectives   Notre objectif : Accroître le partage et l’appropriation des savoirs expérientiels, en alimentant le Portail de fiches et analyses transversales et en continuant à former de nouvelles personnes à la démarche de capitalisation. La communauté de pratiques a vocation à se développer et à accueillir des profils divers, au-delà des membres fondateurs du Portail. Nous étudierons les usages que les utilisateurs du Portail font de ses contenus, s’ils s’en inspirent pour leurs projets, etc.

CONTEXTE : Une transition démographique est en cours dans le monde. Selon l'organisation mondiale de la santé, le nombre absolu de personnes âgées de 60 ans était de 901 millions en 2015. Cette proportion devrait passer à 1,4 milliard en 2030, à 2,1 milliards en 2050 et pourrait atteindre 3,2 milliards en 2100. L’objectif de cette revue systématique de la littérature était d’évaluer l'impact d’outils numériques adaptés ou e-santé chez les personnes âgées de 60 ans et plus, vivant à domicile et présentant des symptômes neuropsychiatriques ou des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD). MÉTHODOLOGIE : Les bases de données PubMed, ScienceDirect, Cochrane Library, Scopus et The New England Journal of Medecine étaient consultées entre le 13/02/1996 et le 13/02/2023. Des essais cliniques randomisés, des essais randomisés et des études quasi-expérimentales étaient  sélectionnés. Les données pertinentes étaient extraites en vue d'une synthèse qualitative. La prise en charge des SCPD était réalisée à l'aide d'outils numériques adaptés. RÉSULTATS : Sur les 6 642 dossiers identifiés, 367 rapports étaient éligibles, dont 4 répondaient aux critères d'inclusion dans l'étude. Parmi les 12 domaines comportementaux, les symptômes neuropsychiatriques identifiés étaient la dépression et l'anxiété en tant que SCPD. Actiwatch Spectrum PRO, WeCareAdvisor™ et la thérapie cognitivo-comportementale par téléphone ont été identifiés comme d’outils numériques. Seules les maladies du domaine affectif, la dépression et l'anxiété, étaient prises en charge, en utilisant les batteries de tests neuropsychiatriques complets et systématiques. Il existe très peu de données sur l'utilisation d'outils numériques adaptés chez les personnes âgées de 60 ans et plus, vivant à domicile et souffrant de SCPD.   DISCUSSION/CONCLUSION : Ces outils numériques étaient efficaces. Ils ont permis de réduire les symptômes d'anxiété et de dépression et d'améliorer la qualité de vie des personnes âgées de 60 ans et plus atteintes de SCPD. Des faiblesses méthodologiques, notamment la petite taille des échantillons, pourraient conduire à une interprétation très prudente des résultats de ces études. Dans des travaux futurs, il serait utile d'intégrer un modèle économique concernant les outils numériques adaptés.

Introduction : Lancé en 2018, le SSES vise à les former à mener des actions de PS. Favoriser l’acquisition des compétences en PS des futurs professionnels de santé permet l’amélioration de la qualité des actions de PS conduites, mais il faut s’assurer que les étudiants acquièrent les compétence en PS. L’objectif était d’évaluer les compétences acquises en PS au cours du SSES par les étudiants en médecine de l’UFR Santé de Rouen. Méthodes Une étude semi-expérimentale « avant-après » a été conduite chez les étudiants en médecine de 3ème année entre février et avril 2022. Un auto-questionnaire anonyme en ligne a recueilli les compétences en PS avant le SSES, puis après (SSES en mars). Le référentiel de compétences en PS utilisé a été CompHP. Treize compétences en PS, regroupées en blocs, ont été évaluées. Résultats Au total, 78 étudiants ont été inclus. L’âge moyen était de 21, 4 ans (±2,3 ans) ; 82 % des étudiants ont réalisé leur stage dans un établissements scolaire. Les thématiques principales étaient la gestion des écrans (42,3%) et la santé sexuelle (15,4%). Avant le SSES, aucun bloc de compétences n’était acquis selon les critères CompHP. Les compétences les moins maitrisées étaient identifier les difficultés rencontrées par le public avant l’intervention et faire prendre conscience à une personne de ses besoins. A l’issue du stage, les étudiants ont significativement progressé dans toutes les compétences. La conduite d’action et l’adoption d’une communication adaptée aux populations sont les compétences ayant le plus progressé ; savoir évaluer les limites de l’intervention est la compétence ayant le moins progressé. Conclusion A l’issue du stage du SSES de deux semaines, une amélioration des compétences chez les étudiants est montrée. D’autres approches évaluatives sont nécessaires pour associer les compétences acquises et l’impact des interventions auprès des populations bénéficiaires.

Contexte : Le premier confinement COVID-19 a fait craindre une diminution d’accès aux soins primaires en France, notamment pour les personnes atteintes de maladies chroniques particulièrement à risque en l’absence de suivi. L’essai randomisé COVIQUEST, évaluant l’impact d’un appel du médecin traitant (intervention) à des patients cardiovasculaires et psychiatriques chroniques, n’avait toutefois pas mis en évidence d’effet de l’intervention sur le taux d’hospitalisations déclarées dans le mois suivant. L’objectif était d’évaluer l’effet de l’intervention sur le taux d’hospitalisation à 6 mois, mesuré via le Système National des Données de Santé. Les objectifs secondaires étaient de décrire les autres consommations de soins à 6 mois et de les comparer à celles de la même période 2019. Méthodes : L’effet de l’intervention sur la présence d’au moins une hospitalisation a été analysé via des modèles mixtes avec effet aléatoire « médecin ». La comparaison 2019-2020 a été réalisée par analyses bivariées appariées. Résultats : Au total, 4 640 patients ont été inclus : 3 274 cardiovasculaires (âge moyen 79,9±7,0 ans ; 57,8% d’hommes) et 1 366 psychiatriques (53,2±7,0 ; 36,5%). On ne mettait pas en évidence d’effet significatif de l’intervention pour les patients cardiovasculaires : OR=1,19 IC95%=[0,98-1,45], alors que les patients psychiatriques étaient significativement plus hospitalisés à 6 mois dans le groupe intervention versus contrôle : OR=1,40 IC95%=[1,00-1,97]). Le nombre de consultations, de traitements relatifs à la pathologie chronique et la mortalité à 6 mois n’étaient pas significativement différents entre les groupes. Entre 2019 et 2020, la consommation médicamenteuse augmentait significativement quel que soit le groupe ; le taux d’hospitalisation diminuait dans les groupes témoins. Les patients cardiovasculaires (intervention et témoins) avaient davantage consulté leur médecin traitant en 2020, ainsi que les patients psychiatriques du groupe intervention. Conclusions : Les effets à 6 mois de l’intervention étaient difficiles à interpréter en raison d’une probable contamination des campagnes nationales en faveur du recours médical si nécessaire durant la période d’inclusion. Toutefois, la comparaison 2019-2020 orientait vers une absence de rupture de soins liée à la crise sanitaire COVID-19 en France et/ou à une efficacité de cette campagne pour ces patients fragiles.

Introduction : La pandémie de COVID-19 a imposé deux périodes de confinement de huit et six semaines en France. Ces situations de stress ont eu un impact négatif sur la santé mentale, en particulier dans les sous-groupes vulnérables. La surveillance de la consommation de médicaments psychotropes en France est un outil fiable pour analyser indirectement la santé mentale des Français. Methode : Cette étude de cohorte historique (n = 767 147) a étudié l'évolution à court et à long terme de la tendance hebdomadaire des consommations de médicaments psychotropes en 2020 en effectuant une analyse des séries temporelles par décomposition des tendances saisonnières (Seasonal Trend decomposition using LOESS) sur les données de consommation extraites de la base de données régionale ERASME portant sur la période entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020. Résultats : Concernant le premier confinement, l’écart s'est creusé au cours des premières semaines pour atteindre un excès de 4017 consommateurs par rapport à la même période en 2019, en corrigeant sur la tendance (+1,32%). Cette différence s'est progressivement transformée en un déficit de -6988 consommateurs (-2,38%) sur les dernières semaines, avant de revenir progressivement à la normale après le confinement, ce qui suggère un phénomène de stockage en début de confinement. En ce qui concerne le deuxième confinement, la même dynamique a été observée mais avec une diminution secondaire moins marquée. Concernant les tendances, l’augmentation du nombre de consommateurs hebdomadaires de psychotropes est passé de 186 par semaine la dernière semaine de 2019 à 261 la dernière semaine de 2020 (+40,3%). Cette accélération des consommations était particulièrement marquée chez les jeunes (<15 ans), les femmes, les patients ne souffrant pas de troubles psychiatriques chroniques, les patients sans Couverture Mutuelle Universelle et les patients vivant dans des zones rurales. Conclusion : Cette étude descriptive ne suggère pas d’effet marqués immédiats des confinements sur la consommation de psychotrope. En revanche, elle suggère des tendances de fond à la hausse, compatible avec une dégradation progressive de l’état de santé de la population liée à la pandémie, notamment chez les plus jeunes.

CONTEXTE : Dans le cadre de la démarche Lieu de Santé Promoteur de Santé du CHU de Nantes, incarnée par le Hall Santé, un des enjeux est sensibiliser les professionnels à la promotion de la santé. Chaque année, une semaine de la promotion de la santé est organisée dans ce but. Pour l’édition 2022, une formation flash de 45mn, intitulée ‘Promotion de la santé, en quoi suis-je concerné ?’ a été déployée. Pour compléter cette formation, l’équipe du Hall Santé a imaginé une bande dessinée (BD) à destination des professionnels. METHODE : Une première étape de brainstorming en équipe a permis de s’accorder sur un scénario s’inspirant du conducteur de l’atelier flash. Un format court a été préféré. Les personnages ont été tirés de la vie réelle afin de connaître l’équipe et les activités du Hall Santé. Dans une seconde étape, une interne de santé publique et dessinatrice a conçu l’univers et les personnages en binôme avec une chargée de missions pour la partie scénario (contenu, rythme). Le travail a été présentée régulièrement aux réunions d’équipe pour réajustements. RESULTATS : La BD comporte 8 pages : une de présentation de l’équipe du Hall santé, six sur l’atelier flash et une sur les définitions de la promotion et de la prévention de la santé. Nous avons présenté des moments forts de cette séance éducative, tel que le brise-glace et les 3 temps d’apprentissage. Le premier temps de contextualisation est une activité en groupe. Ensuite nous avons représenté la mise en commun, temps de décontextualisation. Enfin, la réflexion personnelle des participants sur une action qu’ils souhaiteraient instaurer au sein de l’hôpital ou en dehors est scénarisé, temps de recontextualisation. CONCLUSION : La BD finalisée a demandé de nombreux allers-retours en équipe, sur la forme et le fond, pour un contenu au plus près de la réalité. La reprographie est en cours pour une diffusion auprès des professionnels du CHU. Nous espérons que cet outil sera un bon média pour développer des collaborations de projets de promotion de la santé. A terme, si l’outil s’avère intéressant, nous souhaitons créer plusieurs autres BD thématiques.

Introduction : Depuis septembre 2022, La Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech (FMPM), Maroc, a mis en place un stage d'externat obligatoire en 5ème année d'étude médicale en centres de santé des soins primaires. Afin que les stages en médecine générale au cours de la formation médicale initiale soient bénifiques , il est nécessaire que l'environnement d'apprentissage clinique (EAC) soit optimal. En effet, l'EAC influence l atteinte des résultats d'apprentissage des étudiants et le développement de leurs comportements professionnels. Objectif : Le but de cette étude était d explorer l'enivrement d'apprentissage et la qualité de la supervision chez les étudiants en médecine pendant le stage externat en médecine général Méthodes : Nous avons mené une étude transversale auprès des étudiants en médecine en 5ème année de la FMPM. Les données ont été recueillies à l aide d un sondage en ligne qui comprenait des données démographiques et la mesure de l'environnement de la formation clinique (UCEEM), qui se compose de 26 items notés de 1 à 5. Les analyses on étaient effectuées par SPSS16.0. Résultats :  Au total, 66 étudiants ont participé avec un âge moyen de 22.8±0.8ans avec 84.8% de femmes. La moyenne de satisfaction (échelle de 1 à 10) à l'égard du stage était de 6,1±2,1 avec 43,9% des étudiants le recommandent. Seulement 51.5% des étudiant ont pris connaissance des objectifs de stage. La majorité des étudiants ont eu une supervision de groupe plutôt qu individuelle (45.5% vs 42,4%). Le score UCEEM total moyen était de 118. Les facteurs associés à l'UCEEM étaient : La connaissance des objectifs de stage, l'intérêt perçu vis-à-vis des objectifs, plus de jours passés avec son maître de stage et une bonne relation avec le personnel. Conclusion : Les étudiants ont généralement des perceptions positives envers leur EAC durant les stages cliniques dans les centres de soins de santé primaires. Nous avons trouvé une association entre la préparations étudiants et l'environnement d'apprentissage clinique. Cependant, il est nécessaire de réaliser des études longitudinales avec des échantillons plus importants pour vérifier cette relation.

Introduction : Le Maroc a entamé une réforme médicale impliquant la reconnaissance de la médecine générale comme une spécialité à part entière. Pour améliorer la formation en médecine générale, la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech (FMPM) au Maroc, a mis en place un stage d’externat en 5ème année d’étude médicale au niveau des centres de santé de soins primaires (CSSP). L’objectif principal était d’explorer le retour d’expérience des maîtres de stage en CSSP par rapport au nouveau stage de médecine générale destiné aux étudiants de 5ème année de la FMPM. Participants et méthodes : Nous avons mené une étude qualitative, en février 2022, par le biais d’un focus groupe auprès de maîtres de stage pratiquant en CSSP et ayant accueillis des étudiants en médecine de 5ème année. La collecte des données a été faite en trois étapes avec un remue méninge pour l’expression des besoins, des questions ouvertes pour explorer les motivations et une discussion pour reconstituer et valider les verbatims. Une analyse thématique de contenu a été faite manuellement. Résultats : Sept médecins généralistes-maîtres de stage ont participé à notre étude. Tous considéraient que le stage en CSSP est important et qu’il représente une occasion pour promouvoir la pratique de première ligne ainsi que la valorisation de la médecine générale. Concernant les motivations intrinsèques à pratiquer la maîtrise de stage, elles étaient largement influencées par l'indemnisation. En effet, avoir une rémunération augmenterait leur motivation pour encadrer des étudiants. Prendre part à des travaux de recherche a représenté aussi un autre élément motivationnel. La formation continue était également un besoin exprimé. Les participants ont suggéré d’améliorer la qualité des échanges, entre médecin Faculté et étudiant, afin de créer un lien collaboratif tripartite. Conclusion : Les besoins et motivations des médecins généralistes à pratiquer la maîtrise de stage étaient, globalement, caractérisés par la demande de formation continue clinique et pédagogique ainsi que de matériel adapté à l’encadrement d’étudiants. En ce sens, il paraît indispensable de mettre en place des actions palliant ces problématiques pour une mise en œuvre pratique et effective de la réforme médicale au Maroc.

Contexte : Les jeunes utilisent la technologie numérique et apprécient les jeux en ligne qui favorisent les interactions sociales entre pairs. Intervenir par le biais de jeux communautaires en ligne existants représente une opportunité innovante pour les interventions de promotion de la santé.
Objectif : i) Recueillir et de décrire les propositions des joueurs concernant la promotion de la santé par le biais de jeux communautaires en ligne existants auprès des jeunes ; ii) Elaborer des recommandations connexes adaptées à partir d'une expérience concrète ; et iii) Décrire l'application de ces recommandations au cours de nouvelles interventions.
Méthodes : Nous avons mis en œuvre une intervention de promotion/prévention de la santé par le biais d'un jeu communautaire en ligne (Habbo). Pendant la mise en œuvre de l'intervention, nous avons mené une étude qualitative observationnelle sur les propositions de 22 jeunes. Nous avons réalisé une analyse thématique qualitative à partir des propositions des joueurs. Nous avons élaboré des recommandations pour le développement et la mise en œuvre d'actions, sur la base de nos expériences et du travail avec un consortium multidisciplinaire d'experts. Enfin, nous avons appliqué ces recommandations à de nouvelles interventions et décrit leur application (service sanitaire).
Résultats : Identification de 3 thèmes et 14 sous-thèmes liés aux propositions des joueurs et aux éléments du processus : i) conditions pour développer une intervention attrayante au sein du jeu, ii) valeur de l'implication des pairs dans le développement de l'intervention, iii) moyens de mobiliser et de contrôler la participation des joueurs. Ces propositions soulignent l'importance des interventions impliquant un petit groupe de joueurs de manière ludique mais avec des aspects professionnels. Nous avons établi 16 domaines avec 27 recommandations pour préparer et mettre en œuvre une intervention dans les jeux en ligne, en adoptant les codes de la culture du jeu. L'application des recommandations a montré leur utilité et qu'il était possible de faire des interventions adaptées et diversifiées dans le jeu.
Conclusion : Les interventions intégrées de promotion de la santé dans les jeux communautaires en ligne existants ont le potentiel de promouvoir la santé et le bien-être des jeunes.

Introduction : La santé sexuelle est un sujet majeur pour les jeunes et il est nécessaire de la promouvoir. Des messages de promotion de la santé sexuelle peuvent être inclus dans les séries Netflix qui sont largement regardées par les jeunes, avec des dimensions émotionnelles importantes dans les scénarios. Objectif : L'objectif de cette étude est d'analyser les messages explicites de promotion de la santé sexuelle intégrés dans les séries Netflix populaires auprès des jeunes, et de les décrire ainsi que la manière dont ils sont délivrés. Méthodes : Nous avons sélectionné deux types de séries Netflix destinées aux jeunes : 1) des séries dont le synopsis porte principalement sur la santé sexuelle et 2) des séries tous sujets. Nous avons extrait des données de 65 épisodes de 6 des séries Netflix les plus regardées. Par méthodes mixtes, nous avons analysé les thèmes de santé sexuelle et les messages de promotion de la santé sexuelle. Nous avons décrit la série et listé tous les thèmes de santé sexuelle et autres thèmes de santé abordés.  Résultats : Nous avons trouvé 62 messages de promotion dans les 6 séries analysées. Les deux séries qui mettent en avant la santé sexuelle dans leur synopsis représentent 81% (n=50/62) des messages promotionnels identifiés. Les messages portent principalement sur le harcèlement sexuel et la violence (19%), sur la protection contre les infections sexuellement transmissibles (18%) et sur la contraception (15%). Les messages sont principalement délivrés sous forme d'informations verbales et mettent en scène des personnages âgés de 16 à 18 ans, scolarisés. L'analyse qualitative a mis en évidence quatre points principaux concernant les scénarios de ces séries sur (i) les manières de transmettre les messages ; (ii) les jugements de valeur négatifs et les normes de genre ; (iii) les informations peuvent être incomplètes-trompeuses ; et (iv) les comportements à risque. Conclusion : Les séries Netflix intègrent divers messages de promotion de la santé sexuelle à l'intention des jeunes. Des recherches supplémentaires pourraient évaluer comment ces messages sont perçus et s'ils augmentent les connaissances, les compétences et les comportements positifs des jeunes en matière de santé.

M’T Dents est un programme de prévention buccodentaire à destination des enfants, proposant une consultation et les éventuels soins dentaires consécutifs sans frais pour l’usager. En 2010, ce programme était encore est sous-utilisé. En réponse à ce constat, cette étude documente l’évolution de la participation au programme M’T Dents ces 10 dernières années. L'objectif principal est de déterminer le taux de participation et ses déterminants. Nos objectifs secondaires sont de mettre en perspective la participation au programme au regard de l’accès aux soins dentaires, en termes de recours et de dépenses. Cette étude s’appuie sur l'Échantillon Généraliste des Bénéficiaires qui rassemble des données administratives de consommation de soins d’un échantillon représentatif des assurés sociaux. Nous avons sélectionné des usagers des âges-cibles du programme: 6, 9, 12 et 15 ans et obtenu un échantillon de 93 980 individus. A l’aide de modèles multivariés logistiques et linéaires, nous avons analysé les déterminants individuels et environnementaux de la participation au programme M’T Dents, du recours aux soins dentaires et des dépenses dentaires entre 2009 et 2019. Le taux de participation au programme M’T Dents entre 6 et 15 ans a progressé de 4 points en 10 ans pour atteindre 38,52% en 2019. L’âge-cible où le programme est le plus utilisé est 6 ans, par rapport auquel les 15 ans ont une probabilité particulièrement diminuée de participer (ORa=0,4 ; [0,37;0,43]). Les bénéficiaires de la CMU-C ont une probabilité plus faible de participer par rapport aux non-bénéficiaires (OR=0,27 ; [0,25;0,30]). Les déterminants environnementaux ont un impact important sur le recours aux soins: la probabilité d’avoir recours à M’T Dents diminue de 31% où le taux de pauvreté communal est le plus élevé et la probabilité de recourir aux soins dentaires augmente de 46% où la densité de chirurgiens-dentistes est la plus forte. La participation au programme M’T Dents est associée à une diminution des dépenses dentaires (Coef=-0,19 ; [-0,21;-0,17]). L’augmentation du recours à M’T Dents traduit une amélioration de l’accès aux soins dentaires de prévention. Cependant, il apparait encore que plus de la moitié des enfants destinataires de l’invitation n’en profite pas.

La vaccination contre la grippe des personnes atteintes de diabète contribue à diminuer les complications et hospitalisations. En France, la couverture vaccinale reste inférieure à l'objectif de 75 % fixé par l'Organisation mondiale de la Santé, malgré la gratuité du vaccin. Quels sont les freins et leviers à la vaccination contre la grippe des personnes atteintes de diabète ? Comment les pharmaciens d'officine renforcent-ils la prévention sur le territoire ? Une revue de la littérature a été réalisée sur trois bases de données par deux lecteurs indépendants. Les données des publications traitant de prévention contre la grippe et du diabète, relatives aux freins, aux leviers, ainsi qu'aux missions des pharmaciens liées à la vaccination, ont été recueillies. La revue a montré que le manque d'accessibilité aux soins et d'opportunités, les contraintes de temps, la non-réception du bon de vaccination, la méconnaissance de l'importance de la vaccination contre la grippe et la peur des effets indésirables sont des freins majeurs. Depuis 2019, l'autorisation pour les pharmaciens d'administrer le vaccin contre la grippe constitue un levier. De par le maillage territorial étroit et l'amplitude horaire d'ouverture large des officines, le pharmacien est un acteur de santé publique accessible et de proximité pour les personnes atteintes de diabète, amenées à s'y rendre régulièrement pour la gestion de leur traitement. Ces caractéristiques lui permettent de bien connaître la population et d'adapter ses conseils en fonction des spécificités du territoire. De plus, il peut facilement identifier les patients éligibles et les sensibiliser à l'importance de la vaccination. Cette revue a montré que le pharmacien est un acteur territorial majeur de la vaccination contre la grippe des personnes atteintes de diabète. Ces résultats peuvent être généralisés à la vaccination des populations à risques. L'officine s'inscrit de plus en plus comme lieu de référence pour la prévention et la gestion des maladies chroniques, la promotion et l'éducation de la santé, l'accompagnement des patients dans leur parcours de soins, et la coordination avec les autres professionnels de santé. Les pharmaciens sont des acteurs de santé publique incontournables, au service des patients et de la santé des territoires.

Contexte : La Haute Vallée de l’Aude présente des vulnérabilités au niveau tant géographique, socio-économique que médical. Les personnes en situation de précarité sont particulièrement impactées et délaissent progressivement leur santé face aux difficultés d’accès aux droits, à la prévention et aux soins. L’objectif du programme développé par Médecins du Monde est de favoriser l’autonomie en santé et le pouvoir d’agir des personnes en précarité sur ce territoire. Méthode : Un programme de médiation en santé a été mis en place fin 2016. Cette modalité d’intervention est une solution de proximité, qui « va vers » les personnes éloignées de la santé, pour évaluer leurs besoins en santé, lever les obstacles rencontrés et les remettre en lien avec les acteurs du territoire. Résultats: Diverses, les activités d’« aller-vers » en Haute Vallée de l’Aude ont été, en 2019, de 69 sorties hors-les-murs, 120 permanences décentralisées et 49 visites à domicile, permettant ainsi l’établissement d’un lien de confiance. L’écoute active, le non jugement et le « faire avec » sont des leviers qui ont été identifiés pour remobiliser les personnes lors des entretiens individuels. Le programme a démontré la nécessaire temporalité pour que les personnes s’intéressent à leur propre état de santé, modifient leurs comportements de santé, acceptent de se faire soigner, soient en capacité d’établir des relations satisfaisantes avec les soignant.es. Des réunions participatives et des questionnaires ont permis de co-construire des actions collectives, notamment la création d’une association de jardin partagé et d’un groupe de soutien mutuel de femmes victimes de violences liées au genre. Enfin, le programme a développé un Réseau Santé Précarité, sur l’initiative des participants, afin de favoriser l'interconnaissance et les coopérations entre les acteurs des champs de la santé et du social. Conclusion: Le travail réalisé a contribué à la mise en place ou l'adaptation de services de certains partenaires, pour mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en précarité. Par ailleurs, des partenaires institutionnels souhaiteraient dupliquer les modalités d’actions sur d’autres territoires.

Contexte : La prévention est un élément clé pour améliorer la santé globale et retarder l'apparition de maladies. L'examen médical périodique est l'un des principaux outils permettant d’évaluer l'état de santé à un moment donné de la vie. Étant donné que la retraite représente une transition importante caractérisée par un changement significatif du mode de vie, un examen de santé spécifique à cette transition semble tout à fait pertinent. L'objectif de cette étude était d'établir la nature et l'étendue des connaissances actuelles sur l'examen périodique de santé au moment du départ à la retraite. Méthodes Une revue de la littérature a été réalisée sur les principales bases de données, PubMed, Science Direct, Cochrane Library et Google Scholar, afin de rassembler toutes les publications internationales sur l'examen périodique de santé au moment du départ à la retraite. La sélection d’articles s’est faite en deux phases par la méthode PICO, avec des critères d’exclusions allégés pendant la deuxième phase, donnant la possibilité d’inclure des rapports d’interviews ou de débats, des éditoriaux, des livres ou chapitres de livres. Résultats 2790 articles provenant des différentes bases de données ont été initialement identifiés. La première sélection a montré 11 articles portant sur la santé au moment du départ à la retraite sans faire partie d’un examen spécifique, et 173 articles sur l’examen périodique de santé sans qu’ils soient spécifiques au moment du passage à la retraite. Cependant aucun n’était conforme aux critères d’inclusions. La deuxième sélection a identifié un rapport spécifique à l'examen périodique de santé au moment de la retraite. Conclusion L'analyse de la littérature a montré qu'il existe très peu d'informations sur l'examen médical périodique au moment du passage à la retraite, car tous les examens actuels sont basés sur l'âge. Étant donné que l'âge de la retraite est en constante évolution et peut varier d'un individu à l'autre, il serait plus approprié de procéder à un examen médical périodique au moment de la retraite par une approche médico-psycho-sociale.

Introduction : Les buts du travail étaient d’examiner le maintien des bénéfices de la réadaptation cardiaque à distance de celle-ci (1 an), ainsi que la faisabilité et l’efficacité d’une réadaptation hybride (Thomas., 2019) hors des murs d’un centre de réadaptation, chez des patients coronariens. Méthodes 49 coronariens ont été évalués avant, après, et un an après une réadaptation classique de 3 semaines en centre, lors d’une épreuve d’effort. Les réponses à des questionnaires sur l’activité physique pratiquée et sur les freins à l’activité ont été examinées. De plus, 58 coronariens à faible risque ont été comparés après une réadaptation hybride (1ère  phase en centre puis via des salles de remise en forme proches du domicile du patient) par rapport à une réadaptation conventionnelle, et également un an après. Résultats Nous obtenons des gains significatifs sur la puissance, obtenus après une réadaptation classique et qui sont maintenus après un an, avec des quantités d’activité physique suffisantes mais peu intenses dans le quotidien. Sur notre 1ère étude, peu de freins à la pratique sont remontés ; sur notre 2e étude, nous obtenons des améliorations significatives des patients participants aux deux rééducations classique et hybride avec des niveaux similaires en termes de V?O2pic et de diminution en LDL-cholestérol. A la suite de la réadaptation hybride, nous avons effectué un suivi téléphonique du groupe à 6 mois, avant la revisite à 1 an ; 18 patients ont déclaré maintenir leur pratique dans les clubs. Nous devions réévaluer les patients 1 an après la réadaptation, mais la crise COVID ne l’a pas permis. Discussion Bien que la réadaptation cardiaque classique apporte des bénéfices à long terme (Pavy., 2022), les patients auraient besoin d’activité physique d’intensités plus élevées, car cette dernière offre une meilleure efficacité sur l’amélioration du V?O2pic (Elliot., 2015). Notre intervention hybride en partenariat avec des salles de remise en forme et l’implication de EAPAs pourrait apporter une réponse d’offre de réadaptation pour des patients à bas risque (Meslet., 2022).

Introduction : La « précarité énergétique » devient de plus en plus fréquente en France depuis la fin des années 2000. Ses conséquences sont multiples : impayés d’énergie, restriction de chauffage et de lumière, froid et moisissures dans le logement, inconfort et isolement, coupure d’électricité, etc… Pour pallier ce problème, l’Etat a fixé un cadre d’action national (lois Grenelle, 2010), articulé notamment autour d’un programme d'aide à la rénovation énergétique (Habiter Mieux). Peu d’éléments sont disponibles dans la littérature quant aux effets du dispositif sur la santé des populations captées effectuant cette rénovation. L’objectif de ce projet a été de caractériser les populations captées par le programme Habiter Mieux pendant la période 2019-2020 et d’identifier les effets bénéfiques potentiels sur la santé des habitants rénovateurs. Méthode : étude mixte suivant un séquençage exploratoire. La première phase , constituée d’entretiens semi-directifs, a permis d’affiner les domaines de la santé perçue dans lesquels la rénovation avait potentiellement des effets bénéfiques. La deuxième phase, constituée d’une étude longitudinale avant-après, a permis de confirmer les résultats de la première phase et de décrire les populations captées par le dispositif. Résultats : quatre composantes concernant les effets bénéfiques ont été identifiés lors des 11 entretiens menés : la santé respiratoire, la santé mentale, la santé sociale et la qualité du sommeil. L’analyse des réponses des 124 adultes ayant répondu pendant l’hiver 2019 (avant rénovation), et des 65 adultes ayant également répondu pendant l’hiver 2020 (après rénovation) a permis de confirmer ces axes et d’identifier trois profils de bénéficiaires : les actifs éco-concernés sans difficultés thermiques, financières ou sanitaires (n=41, 33%) ; les retraités à faible revenu en difficulté financière concernant leurs dépenses énergétiques (n=42, 34%) et enfin les actifs à faibles revenus avec des difficultés thermiques et sanitaires concernant leur logement (n=41, 33%). Conclusion : plusieurs champs ont été identifiés concernant les potentiels effets bénéfiques du dispositif, ce qui doit cependant être mis en perspective avec le fait que seulement deux tiers de l’échantillon semble correspondre à la population initialement ciblée.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique invalidante. Les patients pourraient bénéficier de l’intervention de pairs-aidants, des patients atteints de SEP habilités à conseiller dans la gestion au quotidien de la vie avec la maladie. Cette étude pilote originale vise à estimer l’impact de l’intégration de pairs-aidants dans les unités de soins sur l’adhésion thérapeutique, l’état émotionnel, la qualité de vie des patients et à évaluer la faisabilité et l’acceptabilité du projet par les équipes soignantes, dans une perspective d’implémentation à plus large échelle. Un essai mixte, contrôlé randomisé, en ouvert, en 2 bras parallèles, est en cours. Les patients du groupe contrôle bénéficient de la prise en charge habituelle, ceux du groupe intervention ont en plus 3 RV individuels d’accompagnement par les pair-aidants, à 1, 3 et 5 mois. Sont inclus les patients adultes atteints d'une SEP rémittente-récurrente suivis au CHU de Nantes, sous traitement de fond. Les critères de jugement sont les moyennes des différences entre T0 et T6 mois entre-groupes des scores d’adhésion thérapeutique (Questionnaire BMQ spécifique), qualité de vie (MusiQoL), anxiété et dépression (HAD), observance thérapeutique (MARS), fatigue (EMIF-SEP), troubles urinaires (Qualiveen) et soutien social perçu (SSQ6). Un entretien semi-directif est prévu à 6 mois auprès d’un panel de patients et deux focus group (pair-aidants et équipe soignante) seront menés par un psycho-sociologue. En amont des inclusions, une phase de recrutement et de formation des pairs-aidants a été structurée. Trois pair-aidantes ont été recrutées et formées depuis novembre 2022 (référentiel d’auto-évaluation, jeux de rôle…). Plusieurs difficultés logistiques et techniques (types de convention et de contrat, temps de travail, modalités d’accès aux locaux, aux dossiers informatisés, intégration dans l’équipe …) ont retardé le début des inclusions en mars 2023. Le développement de la culture du partenariat de soin avec les patients est en plein essor. La recherche dans ce domaine doit être renforcée pour enrichir les connaissances et les pratiques. La recherche PAIRSEP a pour ambition d’y contribuer. Les inclusions se poursuivent, avec des temps d’échange réguliers et un soutien psychologique des pair-aidantes, qui sont toutes trois très mobilisées et motivées par le projet.

Mesurer la qualité des soins en s’appuyant sur le point de vue des patients est un des enjeux prioritaires de la HAS. Les mesures auto-rapportées par les patients (PROMs) sont d’utilisation courante en recherche clinique, mais encore peu connues en pratique clinique, alors qu’elles apportent une aide pour la prise en charge et le suivi des patients. Notre objectif visait à recenser les différents questionnaires PROMs utilisés en pratique clinique au CHU de Nantes, les freins à leur utilisation et les besoins des professionnels, afin de structurer un accompagnement méthodologique et une organisation adaptée au recueil en routine. Une enquête transversale descriptive en ligne a été diffusée en mars 2022 auprès du personnel médical exerçant une activité clinique (n=1389). Le questionnaire comprenait une partie générale sur les modalités de recueil et d’utilisation des PROMs et des questionnaires renseignés par les professionnels sur le vécu ou les symptômes des patients (nommés PROMs apparentés ici), puis détaillait les différents questionnaires PROMs utilisés. Sur 146 répondants (participation=11%), 87% étaient médecins et 1/3 avait une activité universitaire. Seuls 24% utilisaient des PROMs en pratique clinique. 20% recueillaient des PROMs apparentés, qui pourraient être renseignés directement par les patients selon 61% des répondants. Sur les 165 PROMs cités, chaque professionnel utilisait en médiane 2 questionnaires différents, les plus fréquents étant l’HADS, le SF36 et l’EQ5D. Dans 80% des cas, les PROMs étaient renseignés sur papier, avant ou au cours d’une consultation ou d’une hospitalisation. Le calcul des scores était réalisé manuellement dans 68% des cas. Les principaux freins à leur utilisation étaient le manque de moyens techniques, la difficulté à calculer des scores et le manque de temps, notamment en consultation. Les besoins de formation, d’accompagnement méthodologique et de construction d’outils adaptés étaient prégnants. A l’issue de l’enquête, un document synthétique a été partagé avec les professionnels pour donner de la visibilité aux démarches engagées sur le terrain. Plusieurs équipes ont d’ores et déjà demandé un appui méthodologique pour leur implémentation. En parallèle, une réflexion débute au sein de l’institution pour faciliter l’utilisation des PROMs en routine et leur intégration dans le dossier médical informatisé.

Introduction : La complexité de la mise en évidence d’une origine professionnelle des cancers est expliquée par la diversité des expositions professionnelles, l'origine plurifactorielle des cancers, le délai parfois long entre la période d’exposition et l’apparition du cancer, notamment lorsque le cancer survient après la cessation d’activité. Méthodologie  Nous avons mis en place au niveau du centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Sidi Bel-Abbes une démarche systématique de repérage des cancers professionnels depuis janvier 2017. Le recueil du curriculum laboris se faisait à l’aide d’un questionnaire de repérage des expositions professionnelles. Une consultation «cancers professionnels» était proposée aux patients mentionnant dans le questionnaire une exposition à des cancérogènes pulmonaires ou des emplois à risque d’exposition. Résultats  Nous avons colligé 46 cas de cancers de vessie . L’âge moyen de survenue était de (67±3,3) ans. La population était majoritairement masculine (93,5%). Le tabagisme actif était présent chez 76,1% avec une consommation moyenne de (35,9±8,1) paquets-années. Un patient sur trois n’était affilié à aucun organisme de sécurité sociale. L’exposition à au moins un cancérogène pulmonaire vésical était de 32,6 %. Les cancérogènes rencontrés étaient les gaz d'échappement des moteurs diesel (10,9%), la peinture (10,9%), le tabagisme passif (8,7%) et les pesticides arsenicaux. Le groupe de profession le plus touché était celui de peintres en bâtiment et poseurs de papiers peints (10,9%). Aucun des patients n’a réalisé de déclaration préalable en maladie professionnelle avant notre enquête. Parmi toutes les expositions aux cancérogènes qui ont été relevées chez notre population, seule l’exposition aux colorants était éligible à la déclaration en maladie professionnelle, seulement les sujets n’étaient affiliés à aucun organisme de sécurité sociale. Si l’exposition aux pesticides arsenicaux ne figure pas dans le tableau des maladies professionnelles (TMP) Algérien concernant l’indemnisation des cancers de vessie, elle figure dans le TMP Français (régime agricole). Discussion  Notre approche a favorisé le repérage des expositions professionnelles des patients. Elle a mis en évidence la réalité de l’invisibilité des cancers professionnels, la sous-déclaration et la sous-réparation du système d’indemnisation des MP en Algérie.

Contexte : Le service sanitaire des étudiants en santé (SSES) a été instauré en 2018 à moyens constants pour tous les étudiants en santé. Son cadre pédagogique a été évalué par le Haut Conseil de la Santé Publique en 2022 mettant en évidence certaines difficultés dont l’enseignement de la promotion de la santé. L’objectif de cette étude était d’explorer et décrire le vécu des enseignants en charge de la formation en promotion de la santé menés dans le cadre du SSES. Méthode: Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés en visioconférence auprès d’enseignants référents du SSES a été menée dans une perspective phénoménologique selon une approche descriptive. Résultats: 14 entretiens ont été réalisés durant l’automne 2022 avec 5 médecins, 3 chirurgiens-dentistes, 2 cadres infirmiers, 2 pharmaciennes, 1 cadre sage-femme et 1 cadre kinésithérapeute exerçant dans 7 villes de 6 régions. Selon le parcours professionnel, la composante et  les ressources locales à disposition, l’expérience pédagogique est relativement variable d’un enseignant à l’autre. Des innovations pédagogiques notamment à travers le numérique ont été développées, une collaboration interfilière s’est installée et des liens enseignants/étudiants spécifiques à ce projet ont émergés. De nombreuses difficultés concernant la mise en place de ce dispositif éducatif et le respect des textes qui l’encadre ont été mises en lumière. La surcharge de travail est importante et les enseignants qui font preuve d’un investissement remarquable pouvant aboutir à un découragement et un abandon. Bien que l’interprofessionnalité se révèle comme une force de ce SSES, elle en est également la principale difficulté. Conclusion: La mise en place du SSES a été un véritable défi pédagogique pour les enseignants. Leur grande majorité relève l’apport positif et bénéfique de l’instauration d’un enseignement en prévention et promotion de la santé pour les étudiants en santé mais le dispositif actuel mérite d’être amélioré voir repensé et son efficacité reste à être évaluée.

Introduction : La rougeole/rubéole sont des maladies immuno-contrôlables très contagieuses. En Côte d’Ivoire, le système de surveillance a détecté 1496 cas positif de rougeole/rubéole, 75 flambées épidémiques, mais aucun décès en 2022. Notre revue de littérature n’a pas retrouvé d’étude sur l’évaluation du système de surveillance de la rougeole/rubéole dans les régions sanitaires d’Abidjan et Grands ponts. Afin de palier à cette insuffisance, une enquête a été menée pour évaluer le système de surveillance dans ces régions.  Méthodes: Une étude descriptive a été menée sur la base du guide d’évaluation de l’OMS et du CDC. Simplicité, Acceptabilité, Sensibilité, Promptitude et Stabilité, ont été évaluées suivant un questionnaire administré aux acteurs ainsi qu’une revue documentaire des outils de surveillance.  Les mesures de fréquences ont été calculées, et les  attributs ont été jugés non satisfaisants (score <80%) et satisfaisants (score ? 80%). Les données ont été analysées sur Epi info 7.2®.   Résultats: Au total, 51 personnes ont été interrogées dans 15 institutions. Simplicité: utilisation de la fiche de notification jugée simple par 80%. L’acceptabilité: 92% est satisfait du remplissage des outils de surveillance. La collecte et l’analyse des données se fait respectivement dans 98% et 92%. Sensibilité: taux de cas rejetés est 16/100 000 habitants (?2/100000) et le taux de positivé est 14% (>10%). La promptitude: 100% des cas ont été notifiés et investigués. Tout cas suspect a été prélevé et acheminé au laboratoire dans les 72 heures. Stabilité: la grève des agents de la poste et l’absence de second opérateur avaient eu comme conséquence le non acheminement des prélèvements. Utilité: Dispositif utile pour d’autres ministères en dehors du MSHP-CMU dans 90% des cas.     Conclusion: Le système de surveillance de la rougeole/rubéole était acceptable, simple, sensible, prompte, utile, mais non stable. L’identification d’un second opérateur pourrait palier à cette instabilité et améliorer les performances du système.     Mots-clés : Rougeole?; Rubéole ; Evaluation ; Surveillance, Abidjan, Cote d’Ivoire.

Introduction : La tuberculose ganglionnaire est une complication courante de l’infection tuberculeuse. Elle représente la forme extra-pulmonaire la plus fréquente chez les enfants après la tuberculose pleurale. Cette étude a pour objectif de décrire le profil épidémiologique de la tuberculose ganglionnaire chez les enfants dans la province de Khémisset au Maroc. Méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective reposant sur l'analyse des dossiers de 66 enfants âgés de moins de 15 ans diagnostiqués avec une tuberculose ganglionnaire entre 2014 et 2020, au Centre de Diagnostic de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires de Khémisset. Résultats : Nous avons constaté que l’âge moyen des patients atteints de tuberculose ganglionnaire était de 8 ans, avec une légère prédominance masculine (53%) et une origine rurale dans 33% des cas. Les soins de santé étaient couverts par une assurance maladie dans 65% des cas, et 75% des patients ont été diagnostiqués dans des établissements de santé publics. Des signes d’imprégnation ont été observés chez 65% des patients, et le diagnostic a été confirmé dans 92% des cas grâce à une biopsie ganglionnaire. La durée moyenne du traitement était de 187 jours, avec un taux de succès thérapeutique atteignant 93%. Conclusion : Bien que la tuberculose ganglionnaire soit une complication fréquente de l’infection tuberculeuse, les résultats de cette étude montrent que cette forme de tuberculose est facilement diagnostiquée, accessible et prise en charge gratuitement dans les établissements de soins de santé publics. Les résultats montrent également que la majorité des patients ont été diagnostiqués dans des établissements de santé publics, ce qui souligne l'importance d'un accès équitable aux soins de santé pour lutter contre cette maladie.

Un faible niveau de littératie en santé mentale peut avoir de lourdes répercussions sur la santé psychique et également sur l’état de santé globale. Il est important de souligner que la littératie en santé mentale ne se limite pas aux connaissances au sens universitaire mais aux connaissances en lien avec la possibilité d’agir de l’individu. Ce sont des connaissances particulières car elles permettent et aident à l’identification des troubles psychiques ainsi qu’à leur gestion et leur prévention. Objectif : Cette recherche a pour but d’évaluer le niveau de littératie en santé mental du public primo arrivant chez le public migrant allophone et francophone reçu à l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration. Méthode : Les entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de cent participants du 10/07 au 14/09 2022 dans les services médicaux des Directions Territoriales de l’OFII Les participants sont convoqués le même jour dans les locaux de l’OFII dans le cadre du Rendez-Vous Santé,ou pour la Visite Médicale. L’entretien semi directif interroge les participants sur la littératie en santé mentale. A l’aide d’un questionnaire, nous évaluons leurs connaissances en termes de ressources internes et externes en matière de santé mentale et psychique. Résultats : Analyse qualitative : Nous déduisons que les participants possèdent les connaissances requises et les ressources internes et externes sur deux des trois thèmes de littératie en santé mentale évalués dans cette étude. Le premier thème acquis concerne les connaissances et la compréhension de la dépression, que ce soit par sa dimension pathologique ou symptomatique. En effet, la majorité des participants (59%) sont en capacité de définir ou de l’expliquer. Le second thème acquis par les participants concerne la mobilisation des ressources internes ou externes face à une situation qui nécessite l’aide d’un professionnel de santé. En effet, 58% des participants ont comme réflexe de solliciter l’aide d’un professionnel de santé. Le thème non acquis concerne la capacité d’évaluer la différence entre le normal et le pathologique. En effet, seulement 15% des participants évoquent les termes dépendance, addiction ou alcoolisme et seulement 11% des participants évoquent la nécessité de consulter un spécialiste de santé.

Contexte et objectifs : L'HAD est réputée améliorer la qualité de vie du patient, mais il existe peu de données objectives. Nous avons réalisé, sur la même période, une étude de qualité de vie et une enquête de satisfaction dans notre établissement. Méthodes : L’enquête de satisfaction a obtenu 400 réponses. L'étude de qualité de vie a collecté 488 questionnaires (échelle validée EQ-5D-3L).
  Résultats : 96 % étaient satisfaits ou très satisfaits de la qualité des soins, 85 % de l'organisation de l'HAD et 96 % accepteraient une autre prise en charge en HAD. Qualité de vie : Le score EVA moyen de santé perçu était de 58,75, mais avec de grandes différences dans la population. Les meilleurs scores étaient en post-chirurgie (70) et chimiothérapie anticancéreuse (66). Les pires étaient les soins palliatifs (49) et les incapacités sévères (48). Étonnamment, 10 % des patientes enceintes avait un score < 30, niveau plutôt attendu chez des patients en fin de vie. La qualité de vie des porteurs de stomie était très dégradée (85 % d’anxiété-dépression ; 82 % de dégradation des activités courantes ; 92% de douleurs/gêne). Discussion et conclusions : L’HAD a permis de transférer avec succès des soins techniques au domicile. Cette étude permet de constater que beaucoup nécessitent cependant un accompagnement, une prise en charge psychologique, des soins de confort ou un soutien social accrus. Elle nous a incités à mettre en place des actions d’amélioration de nos pratiques et de l’offre de soins de bien-être. Pour prolonger la démarche, nous avons réalisé une étude dédiée de qualité de vie des patients stomisés, en cours d’analyse. Et nous réalisons en juin 2023 une étude de qualité de vie des aidants, piliers de la prise en charge au domicile. Conclusions : Cette série d’études rappelle que l'on peut être fortement satisfait des soins prodigués et ne pas se sentir bien. Elle nous encourage à viser l'amélioration de la qualité de vie autant que la qualité des soins lors de l'élaboration de nos modes opératoires. Elle illustre parfaitement l’utilité d’associer PREMS et PROMS dans la mesure de l’expérience patient.

Les bénéfices de l’activité physique ne sont plus à démontrer, notamment chez les enfants touchés par une maladie chronique. De nombreuses études témoignent des multiples co-bénéfices à maintenir voire renforcer l’activité physique malgré l’impact de la maladie sur le quotidien. Au CHU de Nantes, le service de pédiatrie accueille des enfants ayant des pathologies chroniques variées (cardiopathie congénitale, asthme, diabète, obésité, insuffisance rénale chronique). Début 2022, l’équipe médicale pédiatrique accompagnée par le Hall santé (structure promotrice de santé au CHU) s’est lancée le défi de construire un projet de promotion de l’activité physique adaptée (APA) ! En janvier 2023, un étudiant en master APA a intégré le service de pédiatrie. Ses missions sont de sensibiliser et acculturer l’équipe soignante et construire un projet de promotion de la santé autour de l’APA dans une approche pluridisciplinaire. Il s’agit d’une première expérimentation nantaise inspirée de l’expérience des Hospices Civils de Lyon. Ce projet innovant fera l’objet d’une évaluation dans l’objectif de le pérenniser. Grâce à ce projet, une véritable collaboration hospitalo-universitaire est née avec la création d’enseignements autour de la pathologie pédiatrique dans le Master de l’UFR Staps de Nantes. La place et le champ d’action de l’APA sont encore limités au sein du CHU nantais (statuts disparates, postes non pérennes…). Pourtant, dans un parcours de soins toujours plus rythmé, les équipes se sont associées avec enthousiasme à la démarche malgré une perception floue des missions de l’APA. De plus, la difficulté de trouver un profil EAPA avec une expertise pédiatrique a été l’occasion de renforcer une collaboration entre 2 domaines universitaires distincts, ceux de la médecine et de l’activité physique. Aujourd’hui, l’enseignement d’un socle commun par les pédiatres du projet et l’accueil d’étudiants au sein du service de pédiatrie est la concrétisation de ce partenariat. Cette première expérience est une esquisse pour initier des partenariats futurs entre les professionnels de santé et ceux de l’APA. Dans la perspective du nouvel hôpital et devant la reconnaissance nationale du statut d’APA par le Ministère de la Santé et de la Prévention, l’enjeu est de créer, en interne, des espaces favorables à cette pratique.

Objectif : L'objectif principal était d'améliorer la prise en charge des patients fumeurs, le tabagisme étant responsable de multiples comorbidités et facteur de réhospitalisation. Le but était de créer un outil pratique d'aide à la prescription initiale de substituts nicotiniques (dispositifs transdermiques et formes orales) et à leur réevaluation en fonction des signes de sous/surdosage des patients fumeurs. Cet outil était destiné à être utilisé par tout professionnel soignant prescripteur au sein du Groupe hospitalier territorial (internes, sages-femmes, infirmieres, médecins). Description : l'Unité d'addictologie a réalisé un outil d'aide à la prescription de substituts nicotiniques, au format poche et plastifié (10x14 cm). Le code couleur choisi a été celui du Mois sans tabac, aux couleurs rouge et jaune. Nous avons baptisé cet outil "Nicopoche". Le recto présente la préconisation de prescription de substituts nicotiniques en fonction du nombre de cigarettes quotidiennes et du délai entre le lever et la première cigarette, les correspondances entre cigarettes sont également notées (tubes/roulées) ainsi que les coordonnées du service d'addictologie si besoin. Au verso sont détaillés les signes de sous et de surdosage pour la réevaluation du traitement. La démarche s'inscrit dans un objectif de santé publique et de lieu de santé sans tabac. Cet outil, créé en 2021, a été remis au sein du Centre hospitalier à tous les professionnels soignants prescripteurs, il est remis tous les 6 mois aux nouveaux internes lors de leurs prises de fonction. Resultats Suite à son succès local, le Nicopoche a été présenté lors de la journée régionale inter ELSA (equipe de liaison et de soins en addictologie) en Novembre 2022, plusieurs centres hospitaliers ont montré leur interêt et l'outil leur a été transmis permettant une diffusion regionale du "Nicopoche". Prochaines étapes : Le Nicopoche va être inclus dans une "boite a outils femmes enceintes" grâce à une association qui soutient en partenariat avec l'ARS les dynamiques territoriales visant à outiller les professionnels de santé sur la thématique des addictions et à développer les programmes en santé publique.

Ces dernières années ont été marquées par une augmentation spectaculaire des dérives sectaires liées au domaine de la santé. Le secteur de la santé correspond à la moitié de l’activité des acteurs associatifs et institutionnels travaillant sur le phénomène sectaire (comme la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires). Les pratiques de soins non conventionnelles représentent ainsi la principale porte d’entrée vers une dérive sectaire. Ces méthodes de soin non validées par des données scientifiques probantes, couplées ou non à une emprise mentale, exposent les usagers à de nombreux risques et posent de graves problèmes médicaux, éthiques et légaux (perte de chance de guérison, pratiques commerciales trompeuses, abus de faiblesse…). De nombreux rapports et de récents évènements médiatiques ont permis l’émergence d’une prise de conscience de la gravité de la situation nationale actuelle concernant cette thématique. Après avoir dressé un panorama de l’arsenal juridique mobilisé ainsi que des acteurs impliqués dans la lutte contre les dérives sectaires et les pratiques déviantes liées à la santé, cette présentation s’attachera à souligner les insuffisances du système actuel (manque chronique de moyens et d’implication des institutions…) et proposera des pistes d’amélioration pour lutter plus efficacement contre ce problème croissant de santé publique. De nombreuses mesures organisationnelles et légales (coordination des acteurs, réglementations des titres et des actes pratiqués…), ainsi que des interventions de nature très variées (éducatives, préventives, répressives) permettraient de mieux contrecarrer le phénomène, de protéger efficacement les consommateurs et d’être à la hauteur des enjeux.

Les services d’urgence en France sont confrontés à un nombre de plus en plus important de passages quotidiens. Les services d’urgences bucco-dentaires ne font pas exception. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer. D’une part, les obstacles au recours aux soins dentaires (pour des raison financières et d’accessibilité) rendent la poursuite de soins, post-urgence, problématique ; d’autre part un faible niveau de littératie en santé engendre une moindre compréhension des messages de santé, à l’origine d’une augmentation des risques de mésusages des services de santé et des ruptures de soins. Dans ce contexte, il est nécessaire de proposer de nouvelles approches d’accompagnement. La consultation d’urgence a été identifiée à plusieurs reprises comme une opportunité pour mettre en place des interventions éducatives et diminuer ainsi les risques de complications, d’autant plus quand ces dernières sont spécifiquement adaptées au motif de consultation. C’est pourquoi dans le cadre d’un programme de recherche il est prévu de développer une intervention éducative brève pour les patients consultant en services d’urgences bucco-dentaires hospitaliers, Pour ce faire, il s’agit dans un premier temps de préciser et d’identifier les freins et leviers spécifiques à l’implémentation d’un programme éducatif en santé orale en contexte hospitalier. Il en découlera la modélisation d’une intervention destinée aux patients consultants aux urgences bucco-dentaires. Pour répondre au premier objectif, il a été choisi d’appliquer la méthode de capitalisation des expériences en promotion de la santé au seul programme d’éducation thérapeutique en santé orale enregistré en France. Cette méthode « s’inscrit dans une définition du partage de connaissances comme un processus dynamique d’une part, itératif et continu d’autre part, impliquant notamment chercheurs et acteurs de terrain. Elle intègre le savoir-faire professionnel comme une dimension de cette connaissance et nécessite la production d’un savoir spécifique issu de l’expérience ». Cette démarche et la rédaction de la fiche de capitalisation qui en résulte apporteront des éléments qui sous-tendent le développement du modèle pédagogique de l’intervention et nous semble être une méthode prometteuse en recherche interventionnelle en ceci qu’elle constitue un moyen concret d’enrichir de nouvelles perspectives théoriques.

Introduction : La schistosomiase est la deuxième parasitose en Afrique en termes de morbidité et de mortalité. L'homme a été identifié comme le principal responsable de la persistance et de la dissémination de la maladie dans son environnement. Cette étude a pour objectif d’évaluer les acquis théoriques et comportementaux des populations à risque dans la lutte contre la schistosomiase. Matériel et méthode Il s’agissait d’une étude descriptive transversale menée de septembre 2021 à Janvier 2022 dans quatre villages du Burkina Faso : Pana, Vy, Bourzem, et Zam. La population d’étude était constituée d’individus âgés de 7 à 59 ans, sans distinction de sexe. Les individus éligibles étaient sélectionnés au sein des ménages choisis de façon aléatoire. Un questionnaire individuel a permis de collecter les informations sur les connaissances sur la schistosomiase, les attitudes et les pratiques préventives et curatives au niveau individuel ainsi que les comportements en matière de lutte contre cette maladie.  Résultats Au total, 527 participants ont été enquêtés dans les quatre villages. L’âge moyen était de 26,76 (±14,22) ans. Le sex ratio était de 0.84. Plus de la moitié des participants (59,27%) n’avaient jamais été scolarisés. Les symptômes de la schistosomiase étaient méconnus pour 42,13% des participants. La baignade dans un point d’eau souillé était connue comme mode de contamination par 29,22% des participants. L’existence du praziquantel comme traitement a été connu par 13.71% des participants. La vaccination et les moyens hygiéno-diététiques était cités comme principaux moyens de prévention. Moins de la moitié des participants (40,55%)  étaient au courant des campagnes de traitement de masse, cependant 43,19% d’entre eux les trouvaient inefficaces. Plus de la moitié des participants fréquentait le point d’eau du village sans savoir qu’elle était exposée au risque de contracter la maladie. Parmi ceux ayant un antécédent de schistosomiase, 22,22% ont eu recours à la médication traditionnelle. Conclusion L’insuffisance des connaissances de la population d’étude montre sa vulnérabilité face à la maladie. L‘attitude approximative et les pratiques inadéquates mettent en évidence les spécificités socioculturelles qui influencent l’adoption des bonnes pratiques dans la lutte contre la maladie. Mots clés: Schistosomiase, connaissances, attitudes, pratiques, Burkina Faso

Introduction : La prévalence de la schistosomiase au Burkina Faso varie considérablement d’une région à une autre. Cependant, les données sérologiques sur la maladie y sont limitées. Cette étude a pour but d’estimer les prévalences sérologique et parasitaire de la schistosomiase au sein de de quatre villages du Burkina Faso. Méthode Il s’agit d’une étude descriptive transversale, menée de septembre 2021 à Janvier 2022 dans quatre villages du Burkina Faso : Bourzem, Pana, Vy et Zam. La population d’étude était des individus des deux sexes, âgés de 5 à 59 ans et résidant dans l’un des villages. Les participants étaient recrutés au sein des ménages sélectionnés de façon aléatoire. La recherche des anticorps anti-schistosome étaient effectuée dans le sérum par la méthode ELISA. Les échantillons d’urine ont permis d’établir la prévalence parasitaire en recherchant Schistosoma haematobium par la technique de filtration et Schistosoma mansoni par la méthode d’Antigène Cathodique Circulant. Le seuil de significativité statistique était de 5%. Résultats Au total, 721 échantillons de sang ont été collectés ainsi que 749 échantillons d’urine. L’âge moyen des participants était de 22,46 ± 0,54 ans. Plus de la moitié des participants avait moins de 20 ans. Le sex ratio était de 0,78. La séroprévalence globale de 25,52% avec les extrêmes de 9,43% à Bourzem et 48,55% à Vy. La séropositivité était plus élevée chez les individus de 10 à 19 ans (P= 0.000). Les participants de sexe masculin avaient plus de chance d’avoir une sérologie positive (P= 0.001). La prévalence globale était de 5,07% avec les extrêmes de 0% à Bourzem et 7.36% à Pana. Parmi les cas positifs, 10,81% était des co-infestations. Vy avait la plus grande proportion des cas de Schistosoma haematobium tant disque Pana avait la plus grande proportion de Schistosoma mansoni (P=0.001). Conclusion Plus du quart de la population d’étude ont une sérologie positive à la schistosomiase. Le village de Bourzem où la prévalence parasitaire était nulle enregistrait également la séroprévalence la plus faible. Ces résultats pourraient être utiles pour la réorientation de la stratégie de lutte au Burkina Faso. Mots clés : Schistosomiase, Séroprévalence, Burkina Faso

Chaque année, près de 40% des nouveaux cas de cancer sont attribuables au mode de vie et à l’environnement. Ces cancers pourraient être évités grâce à des actions de prévention sur les facteurs de risque de cancer modifiables : tabac, alcool, surpoids/obésité, alimentation déséquilibrée, infections (HPV)… Les jeunes sont exposés à ces facteurs pouvant avoir un impact majeur sur leur santé. Ces futurs parents et éducateurs de demain font face à des inégalités en matière d’accès à l’information en santé environnementale qui influencent leurs perceptions des risques et leurs comportements. Depuis 2019, nous déployons l’exposition « Prendre soin de soi et réduire les risques de cancer » pour sensibiliser les 15-25 ans de la Région aux facteurs de risque de cancer modifiables. L’objectif est d’augmenter leurs connaissances sur ces facteurs, leur donner des clés pour prendre soin d’eux et susciter des comportements favorables à la santé. L’exposition s’appuie sur les résultats d’études publiées et les contenus d’un portail de référence, retravaillés  en co-construction avec des jeunes, le Comité Départemental de la Ligue contre le cancer et des experts. Cet outil interactif se compose de panneaux d’informations adaptés au langage des jeunes, et des jeux tactiles pour tester leurs idées-reçues. La force de cette exposition réside également dans son itinérance, permettant d’aller au contact des jeunes (établissements scolaires, forums, évènements). Plus de 40 000 jeunes de la Région ont été sensibilisés de 2019 à 2022. Dans une perspective d’amélioration de la démarche, un questionnaire a été diffusé fin 2022 en milieu scolaire auprès des jeunes et des équipes pédagogiques. Plusieurs niveaux d’évaluation basés sur des modèles théoriques ont été définis : parcours usager, satisfaction, littératie en santé, attentes futures. Les retours sont très positifs : contenu clair, bien organisé et facile à comprendre, thématiques intéressantes, jeux tactiles fortement appréciés. Une majorité trouve le contenu utile pour comprendre les différents facteurs de risque de cancer modifiables. En nous appuyant sur les résultats positifs du questionnaire et sur notre retour d’expérience, le nous poursuivrons le déploiement de l’exposition et mettrons en place une formation des équipes pédagogiques pour une utilisation optimale de l’exposition.

Introduction : L’infection nosocomiale représente un problème de santé publique majeur, préoccupant à la fois les professionnels de santé et les patients au sein des établissements de soins. L’objectif de cette étude menée à l’hôpital El Idrissi est d’estimer le taux d’infections nosocomiales et d'identifier les facteurs de risque associés. Méthodes : L’étude a été réalisée à l’hôpital El Idrissi de Kenitra, au Maroc, qui dispose d’une capacité litière totale de 418 lits. La méthodologie employée ainsi que les critères d'inclusion ont été conformes aux recommandations du programme américain de surveillance des infections nosocomiales (NNIS) des centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Résultats : L’étude a inclus 248 patients parmi les lits disponibles, soit une occupation de 59,3%. L’âge moyen des patients était de 35,6 ans, avec un sex-ratio égal à 1,14 en faveur des femmes. Le taux de prévalence des infections nosocomiales était de 8,9% (IC 95% : 5,3-12,5%), avec un taux plus élevé de 25% dans les services de réanimation et de chirurgie. Les infections postopératoires ont été observées chez 14 des 44 patients opérés, soit un taux de 31,8%, tandis que 8 des 204 patients non opérés ont développé une infection nosocomiale. Les infections les plus fréquentes étaient les infections urinaires (42,3%) et les infections du site opératoire (42,3%), suivies des pneumopathies (infections respiratoires) (15,4%). Les patients atteints d’infections nosocomiales ont été hospitalisés pendant une durée moyenne de 31,9 jours, nettement plus longue que celle des patients non infectés (8,5 jours). L’étude a également montré une association significative entre les infections nosocomiales et plusieurs facteurs de risque, notamment l’utilisation de dispositifs invasifs, les interventions chirurgicales, l’immunodépression et le score ASA des patients. En revanche, l’âge des patients n’a pas été identifié comme un facteur de risque significatif. Conclusion : Les résultats de cette étude soulignent l’importance de mettre en place des mesures préventives ciblant les facteurs de risque pour réduire la prévalence des infections nosocomiales et améliorer la qualité des soins pour les patients.

Cette communication repose sur une recherche sur la santé au travail et le rapport aux risques des travailleurs handicapés moteurs ou sensoriels, exerçant une activité professionnelle en milieu ordinaire en Bourgogne Franche-Comté. L’activité professionnelle s’impose dans notre société, sous forme d’injonction à participer au collectif. Le travail, témoin de notre utilité sociale, alimente notre identité. Corrélé à l’injonction à l’autonomie, comment les travailleurs handicapés réussissent-ils à concilier travail, handicap et autonomie, pour maintenir leurs insertions sociales et professionnelles ? Dans une visée participative, deux groupes de travail composés de travailleurs handicapés et de proches, ont été sollicités lors des moments clés de la recherche. Des entretiens ont été menés auprès de travailleurs handicapés, en distinguant la temporalité du handicap pour comprendre les résistances rencontrées et les stratégies mises en place en termes d’insertion sociale, professionnelle et de ressources mobilisables. Les stratégies dépendent des ressources personnelles, familiales, dont bénéficient la personne. Alors que des inégalités socio-professionnelles modifient le champ des possibles lorsqu’on est handicapé, le rapport que la personne entretient avec son handicap impacte également directement son état de santé (prise de risque au travail) voire le maintien de son activité professionnelle (tenir au travail jusqu’à ce que la reconversion soit nécessaire). Un rapport pacifié au handicap et/ou au monde du travail favorise la mobilisation des associations (faire avec, faire pour). L’inverse peut favoriser la mobilisation d’autres ressources – syndicats, associations pour faire valoir ses droits - (être contre, faire contre) ou la non mobilisation de ressources, « prendre sur soi » au risque de sa santé. La mise en lumière des liens étroits entre rapports au handicap, types de ressources mobilisables et mobilisées au gré des milieux socioprofessionnels, permet de saisir plus finement les multiples facteurs (individuels, familiaux, professionnels, sociaux) infléchissant les parcours professionnels des travailleurs en situation de handicap.

Introduction : Le plan d'action national 2021-2025 contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l'enseignement supérieur et la recherche préconise de renforcer, développer et valoriser les recherches sur les VSS.  L'objectif de l'étude est d'identifier la prévalence, les facteurs associés et l’impact des VSS subies depuis le début des études chez les étudiants en santé. Méthodes : Une étude anonyme par auto-questionnaire en ligne a été réalisée auprès d’étudiants en santé en octobre 2022. Les données socio-démographiques, le fait d’avoir été victime d’une VSS, d’en avoir parlé et le stress post traumatique par le score PCL-5 ont été recueillis. Cinq catégories de VSS ont été colligées: 1-Atteinte à l’image à connotation sexuelle sur les réseaux sociaux ;2-Remarques et comportements sexistes ;3-Propos à connotations sexuelles ;4-Agressions sexuelles ;5-Viol ou tentative de viol  
Résultats : Au total, 1152 étudiants ont été inclus avec un âge moyen de 20.7 ans (SD=2,3). 40.0% des étudiants ont été victimes de VSS depuis le début de leurs études en santé : 4.6% VSS1 ; 38.6% VSS2 ; 29.1% VSS3 ; 8.0% VSS4 ; 2.0% VSS5. Suite à ces VSS, 28.9% n’en ont pas parlé et 10.2% des victimes de VSS souffrent de stress post-traumatique. Etre une femme, l’année d’études, la filière IDE et kinésithérapie, être en colocation et le fait d’appartenir à la communauté LGBTQ+ sont significativement associés à un risque plus élevé de VSS.  Discussion : Au vu de la fréquence importante de ces VSS et de l’identification d’étudiants plus à risque, il semble important de mettre en place des actions de prévention et de sensibilisation pour les étudiants mais aussi pour les professionnels du secteur de la santé. Les étudiants victimes de VSS n’en parlent pas suffisamment malgré un stress post-traumatique pour un étudiant sur dix.

Introduction : L’état de santé des personnes atteintes d'hémophilie sévère s'améliore grâce aux progrès réalisés dans le cadre de la prise en charge de l'hémophilie, leur donnant plus de possibilités d’accès à un travail. Cependant, il existe peu de données dans la littérature scientifique sur cette thématique.  Méthodes : Entre 2018 et 2020, une étude multicentrique (29 centres), observationnelle et transversale a été menée sur l'insertion professionnelle des personnes atteintes d’hémophilie sévère, âgées entre 18 et 65 ans, et incluses dans la cohorte FranceCoag. L'objectif principal était d'évaluer l'insertion professionnelle des personnes atteintes d'hémophilie sévère en France et de la comparer à celle de la population générale française (données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)). L'objectif secondaire d’identifier des caractéristiques individuelles associées à une insertion professionnelle difficile. Résultats : Au total, 588 personnes ont participé à cette étude. L’âge moyen (écart-type) était de 41.1 (12.9) ans. Insertion professionnelle des personnes atteintes d'hémophilie sévère par rapport à la population générale : Les personnes atteintes d'hémophilie sévère avaient un taux d'emploi inférieur à celui de la population générale (-15%), malgré un niveau d'étude plus élevé. Déterminants de l'insertion professionnelle chez les personnes atteintes d'hémophilie sévère : les personnes ayant un niveau d'étude supérieure et les personnes ayant une meilleure santé physique pourraient avoir plus de chance d'être en emploi (odds ratio (OR)=1.94; 95%IC=1.49–2.53 et OR=1.03; 95%IC=1.02-1.04, respectivement), tandis que les personnes avec plus de problèmes de santé mentale et les personnes vivant avec le VIH pourraient avoir moins de chance d'avoir un emploi (OR=0.98; 95%IC=0.97-0.99 et OR=0.69; 95%IC=0.50–0.94, respectivement). Conclusion : La santé et un niveau d'étude élevé sont des facteurs clés pour les opportunités d'emploi pour les personnes atteintes d'hémophilie sévère. Des interventions ciblées à destination des personnes concernées par ces trois facteurs pourraient faciliter leur insertion professionnelle.

Introduction : La spécialité médicale de santé publique est depuis plusieurs années peu attractive. Elle fait partie des spécialités les moins choisies par les étudiants en médecine - 24% de postes non pourvus de 2015 à 2022 - mais les facteurs liés à l’attractivité sont peu étudiés. Mieux les comprendre permettrait d’améliorer cette attractivité et d’approcher un meilleur taux de postes pourvus, en adéquation avec les besoins des territoires. Ainsi, l’objectif de ce travail était d’identifier les facteurs impliqués dans le choix de spécialité des nouveaux internes de santé publique, et de caractériser la manière dont ils se projettent dans leur futur exercice médical.   Méthode : Une enquête par auto-questionnaire a été réalisée auprès des internes en médecine ayant débuté l’internat de santé publique au cours des années 2021 et 2022. Les analyses descriptives sont présentées.   Résultats : Avec un taux de réponse de 76%, les analyses des questionnaires 2021 et 2022 ont porté sur les réponses de 103 nouveaux internes en santé publique. Cette spécialité a été perçue comme le choix idéal pour 86% d’entre eux. Les principaux facteurs ayant motivé les internes à choisir cette spécialité étaient la qualité de vie (97%), l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (94%), la diversité des domaines (92%), la diversité des activités réalisables (92%), l’approche de la santé à une échelle populationnelle (89%) ou encore le lien entre santé publique et international (69%). Au contraire, la réputation de la santé publique, perçue comme mauvaise, était un facteur de doute dans le choix de la santé publique pour environ la moitié des répondants : 44% pour la réputation vue par les autres spécialités médicales et 47% pour celle en population générale. Par ailleurs, seuls 30% des répondants avaient effectué un stage en santé publique avant leur choix de spécialité.   Discussion : La méconnaissance et les représentations de la santé publique pèsent sur le choix de spécialité médicale. Une communication spécifique et un travail sur la formation théorique et pratique en santé publique avant que les étudiants en médecine ne choisissent leur spécialité, semblent nécessaires pour en améliorer la connaissance et l’attractivité.

En cancérologie, le nombre de proches aidants en France est estimé à 5 millions. La situation d’aidance peut amener le proche aidant à délaisser sa propre santé, développer des comportements « à risque » (consommation de tabac, d’alcool), adopter une alimentation déséquilibrée, favoriser la sédentarité, et ainsi augmenter son risque de cancer. Le partage, au sein de la dyade aidant-aidé, d’un même mode de vie incluant les mêmes facteurs de risque peut également accroitre ce risque. En outre, par rapport à la population générale, les proches aidants ont une meilleure perception de leurs risques et une plus grande motivation à changer de comportement. Les objectifs de la présente étude sont d’évaluer la faisabilité et l’acceptabilité d'une intervention personnalisée de prévention primaire des facteurs de risque modifiables de cancer, chez les proches aidants de patients atteints de cancer. L’étude est menée au Centre Léon Bérard, depuis avril 2022, auprès des proches aidants (parent au 1er degré ou partenaire/conjoint) majeurs et indemnes de cancer. L’intervention personnalisée cible 7 thématiques (tabac, alcool, alimentation, activité physique, surpoids/obésité, exposition aux ultraviolets, dépistage). Elle consiste en une consultation initiale (quantification des expositions, information sur les recommandations, rédaction d’un programme personnalisé de prévention primaire), un accompagnement en lien avec les acteurs territoriaux pour la mise en œuvre du programme, une consultation de suivi à 4 mois (bilan des actions menées, réajustement du programme, échanges pour pérenniser les changements). A ce jour, sur les 50 proches aidants attendus, 26 ont été vus en consultation initiale et 7 en consultation de suivi. L’âge moyen est de 48 ans, 61% sont des partenaires/conjoints et 26% des enfants de patients, 52% et 13% des patients sont respectivement suivis pour un cancer du sein et du poumon. Les inclusions se termineront en août 2023, l’étude parait faisable et acceptable, davantage de résultats seront présentés au Congrès.  L’étude PREV-CARE de transférabilité de cette intervention à l’Institut Gustave Roussy, a débuté en décembre 2022. Elle a pour objectifs, d’analyser la transfrabilité de l’intervention, de l’adapter pour répondre aux enjeux de la diversité territoriale, avant d’envisager un déploiement et une évaluation à plus large échelle.?????

Des actions d’Aller-Vers des publics prioritaires font partie des missions des Centres Régionaux de Coordination des Dépistages des Cancers. Les personnes vivant en résidence sociale cumulent des caractéristiques connues comme facteur d’éloignement du système de soin. Dans les Yvelines, ces actions auprès de ces personnes visent à les sensibiliser aux dépistages des cancers, à procéder à la remise directe des tests de dépistage du cancer colorectal aux personnes éligibles, et favoriser le suivi des cas positifs et ininterprétables. L’objectif est de mesurer l’impact des actions mises en œuvre sur la participation des résidents au dépistage du cancer colorectal et d’analyser le suivi. Au cours des années 2021-2022, 22 actions ont été réalisées dans 14 résidences sociales (1 ou 2 passages par résidence). La population cible (résidents de 50-74 ans) était de 1 179 résidents et 234 résidents ont été rencontrés lors de ces actions, soit 19,8%. Au total, 159 kits ont été remis aux résidents éligibles et 102 dépistages ont été réalisés, soit un taux de réalisation de 64,1%. En amont des actions, le taux de participation était de 6,2%. Il est passé à 14,9% suite aux actions. Parmi les tests réalisés, 7 étaient positifs et 9 ininterprétables. Les personnes ayant eu un test positif n’ont pas, à ce jour, réalisé de coloscopie et seuls 2 tests ininterprétables ont été refaits. Le principal motif de test ininterprétable était l’absence de date sur le tube de prélèvement. Ces actions ont un fort impact sur la participation des personnes hébergées dans les résidences sociales, même si celle-ci reste très en-deçà de la moyenne départementale et des objectifs européens. Cependant sur chacune de ces actions, peu de personnes sont rencontrées ; le renouvellement au fil des ans peut permettre d’espérer une adhésion plus forte aux dépistages. La difficulté majeure reste le suivi des personnes ayant un test positif compte-tenu, en outre, de l’absence de médecin traitant et de difficulté à faire comprendre l’importance de poursuivre les explorations. Il convient de renforcer les interventions dans ces situations en impliquant davantage les médiateurs sociaux exerçant au sein des résidences.

Introduction : L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la jeunesse comme la période comprise entre 10 et 24 ans marquée par une entrée dans la sexualité. Cette revue s’intéresse tout particulièrement aux défis de santé sexuelle des jeunes en situation de handicap. Le handicap se définit comme une incapacité physique, mentale, intellectuelle, psychique ou sensorielle limitant les interactions d’un individu avec son environnement. La Santé Sexuelle des jeunes en situation de handicap reste à ce jour encore un angle mort de la promotion de la santé malgré l’intérêt démontré par la recherche, et l’importance d’une approche inclusive et sans jugement de la sexualité. L’objectif de cette revue est d’identifier et d’analyser, par le biais de la littérature scientifique, les articles portant sur les besoins, recommandations et interventions de promotion de la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) des adolescents et des jeunes adultes en situation de handicap. Méthodes : Cette revue systématique de la littérature scientifique internationale est actuellement en cours. Elle intègre des articles portant sur un besoin, une recommandation ou une intervention de promotion de la Santé Sexuelle et Reproductive des jeunes en situation de handicap. Les recherches bibliographiques sont effectuées sur les bases de données Pubmed et PsychInfo. Les données d’intérêt seront recueillies à l’aide d’une grille d’extraction et analysées quantitativement et qualitativement. Résultats : À la date du 14 Avril 2023, 2810 articles sont extraits par l’algorithme de recherche élaboré. D’ici au congrès, la revue systématique sera finalisée et des résultats seront disponibles. Actuellement, deux résultats ressortent de cette revue : les articles scientifiques abordent davantage les besoins de SSR des jeunes handicapés et identifient peu d’interventions de promotion de la santé. On remarque également que les articles abordent en majorité le handicap mental et les maladies invalidantes en laissant pour compte certains types de handicap tels que les handicaps sensoriels ou psychiques. Conclusion : Les résultats de cette revue de la littérature aboutiront au développement d’une recherche interventionnelle participative ayant pour but d’élaborer des lignes directrices pertinentes et pragmatiques pour les pratiques d’accompagnement et de promotion de la SSR des jeunes en situation de handicap.

Introduction : La pollution de l’air est un risque environnemental majeur pour la santé. Environ 7 millions de personnes meurent prématurément de la pollution de l’air intérieur et extérieur dont 20% sont imputables aux maladies respiratoires. En Côte d’Ivoire, la pollution de l'air due notamment aux activités domestiques, industrielles, agricoles et le trafic routier exposent la population à plusieurs pathologies dont les maladies respiratoires. Cette étude avait pour objectif d’une part, d’évaluer le niveau de pollution atmosphérique et d’autres parts, de déterminer la prévalence des maladies respiratoires dans la population d’Attécoubé Lagune. Méthodes : Les données des concentrations des Matières particulaires (PM2,5 et PM10) et polluants gazeux (dioxyde d'azote (NO2), monoxyde de carbone (CO) et dioxyde de soufre (SO2)) mesurées d’avril à décembre 2021à l’aide des stations mobiles (Cairnet) ont été utilisées pour déterminer la pollution atmosphérique. Une étudetransversaleà visée descriptive a été réalisée auprès de 170 personnes vivant à Attécoubé Lagune. Un questionnaire a été utilisé pour collecter les informations sur les caractéristiques socio-démographiques et les symptômes respiratoires de la population d’Attécoubé Lagune. Des tests de fonction pulmonaire ont été utilisés pour déterminer la présence de maladies respiratoires telles que l'asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Résultats : Les concentrations moyennes journalières en SO2 varient de 28 à 641 µg/m3 sur la période de collecte avec un pic de 924 µg/m3en avril alors que celles des PM2,5 ont indiqué deux pics en juin et octobre respectivement à 50,62 µg/m3 et 46,17 µg/m3. Les tests de la fonction pulmonaire ont révélé une prévalence de 25,88% de maladies respiratoires dont 20,59% d’asthme et 5,29% de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BCPO). Conclusion L’étude a montré une pollution atmosphérique à Attécoubé lagune dépassant les limites exigées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle a montré aussi une prévalence élevée des maladies respiratoires tel que l’Asthme et la BPCO chez la population enquêtée. Il est impératif d'améliorer constamment les initiatives politiques en matière de qualité de l'air en Côte d’Ivoire. Mots clés : Pollution, air ambiant, asthme, Attécoubé

Introduction : L’envenimation est l’administration d’une substance toxique à un individu au décours d’une piqure ou d’une morsure, le plus souvent d’un serpent ou d’un scorpion. L’Afrique occupe la deuxième position après l’Asie avec 435 000 morsures annuelles, dont 20 000 décès par an, soit une létalité de 4,6%. Au Tchad, les rapports d’activités réalisées montrent une mortalité élevée due aux envenimations dans la partie septentrionale, désertique et renfermant plusieurs variétés de scorpions. Il s'est avéré important d'étudier l’épidémiologie des envenimations ophidiennes et scorpioniques dans la province de l'Ennedi-Ouest (Tchad) de 2017 à 2021.  Méthodologie  Il s’agissait d’une étude transversale descriptive à collecte de données rétrospective réalisée sur une période d’un mois allant du 11septembre 2022 au 11 novembre 2022. Les malades ayant consulté pour envenimation à l’Hôpital de District de Fada ont été retenus. Etaient inclus les patients qui pris en charge pour envenimation avec un dossier médical disponible. Les fréquences absolues et relatives ont été calculées pour les variables qualitatives, les paramètres de tendances centrales (moyenne ou médiane) et de dispersion (écart type ou interquartile) ont été déterminés. Résultats   Au total les envenimations représentent 11,5% (408/3534) des consultations durant notre étude mais nous n’avons exploité que les 305 dossiers qui étaient complets. L’âge varie de 3 à 60 ans avec une médiane de 28 ans et la classe dominante était celle de 3-23 ans dans 28% (88/305). Le sexe masculin prédomine dans 86% (231/305). Les bergers sont plus représentés dans respectivement 31% (94/305) avec une prédominance des ruraux dans 64% (196/305). Le traitement traditionnel était reçu par 86% des envenimés et dans les structures sanitaires l’administration du sérum antivenimeux (SAV) permet d’obtenir une guérison dans 94% (288/305) avec une léthalité à 3% (9/305). Conclusion  Les envenimations représentent environ 5% des consultations dans les structures sanitaires. Les victimes sont majoritairement des jeunes ruraux et sont souvent des bergers et des commerçants. Le protocole thérapeutique à base du SAV a permis une guérison complète. Une sensibilisationde la population vulnérable ainsi qu'une stratégie de prise en charge immédiate sont nécessaires afin de réduire la létalité dûe à ces envenimations.

Contexte : La pandémie de COVID-19 a touché les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) avec un impact important sur le bien-être physique, mental et émotionnel, y compris la qualité du sommeil. Cette étude visait à analyser les troubles du sommeil (TdS) et ses facteurs associés chez les PVVIH co-infectées par le SRAS-CoV-2 en France. Méthodes Etude multicentrique réalisée parmi les PVVIH co-infectées par le SRAS-CoV-2 de la cohorte COVIDHIV à l'inclusion entre mars 2020 et juin 2022, en France. Les données cliniques, biologiques et socio-comportementales, y compris les données sur les TdS ont été recueillies dans les dossiers médicaux et par le biais d’auto-questionnaires. Des analyses descriptives ont été réalisées et des modèles de régression logistique ont permis d’identifier les facteurs associés aux TdS. Résultats Sur les 371 participants inclus dans la cohorte, 64,7 % étaient des hommes. L'âge moyen (±Ecart-Type) était de 52,0 (±12,0) ans et 50,9% vivaient en couple. La médiane des CD4 à l’inclusion était de 608 (392-867) cellules/mm3. La prévalence des TdS était de 54,4%. Après ajustement sur l'âge et la durée entre la confirmation du diagnostic de COVID-19 et l'inclusion dans la cohorte, le nombre élevé de symptômes de COVID-19 (aOR=1,28, IC95% 1,20-1,37), la transmission homosexuelle/bisexuelle du VIH (aOR=2,75, IC95% 1,59–4,86), la réinfection au COVID-19 (aOR=4,73, IC à 95% 1,34-19,8) et recevoir des instructions à la sortie de l'hôpital (aOR=0,49, IC95 % 0,25-0,96) étaient associés à des TdS à l’inclusion. Conclusion Cette étude a montré que les TdS sont fréquents chez les PVVIH co-infectées par le SRAS-CoV-2. Cette prévalence reste plus élevée par rapport celle trouvée chez des PVVIH avant la pandémie de COVID-19. Ces TdS sont associés à des facteurs liés au COVID-19, notamment le nombre de symptômes de COVID-19 et la réinfection. D’autres investigations paraissent nécessaires pour confirmer l’impact du COVID-19. Mots clés : COVID-19 ; PVVIH ; troubles du sommeil.

Introduction : Plusieurs indicateurs de mal-être ont été observés chez les étudiants en santé justifiant la nécessité d'implémenter des interventions de promotion de la santé auprès de cette population. En réponse à cette situation et à la demande des étudiants de l'Institut de Formation Paramédicale (IFP) du Havre, nous avons mis en place une intervention de promotion du bien-être des étudiants. Méthodes : Il s'agit d'une étude quasi-expérimentale évaluant l'intervention en comparant les scores de l'estime de soi, du stress et de la résilience avant l'intervention et 8 mois après. La satisfaction des participants a été évaluée par un questionnaire. L'intervention adressée aux étudiants inscrits en 1e année (infirmiers, aide-soignants et auxiliaires de puéricultrice) organisée sur une journée a comporté : une conférence sur l'organisation durant l'année universitaire, une conférence sur le tabagisme, des ateliers en petits groupes : yoga, auto-hypnose, micro-sieste, menus semaine-type et karaoké. Les conférences et l'atelier karaoké ont été animés par l'équipe pédagogique de l'IFP, la conférence sur l'organisation a été co-animée par des étudiants en 2e année. Les autres ateliers ont été animés par une enseignante de yoga et une nutritionniste. Résultats : Au total, 127 étudiants ont participé à l'intervention, 127 (84%) femmes et 25 (16%) hommes, tous étudiants en soins infirmiers, avec une moyenne d'âge de 20 ans. Le score moyen des échelles d'estime de soi de Rosenberg, du stress perçu PSS-10 et de la résilience CD-RISC10 était respectivement de 29/40, 19/40 et 25/40. Ces résultats seront comparés aux données collectées en mai 2023. Les participants étaient satisfaits ou très satisfaits de l'organisation à 78% (127) et du choix des thématiques à 69% (110). Ils ont apprécié les ateliers micro-sieste et karaoké, "la bonne humeur de toute l'équipe pédagogique" et "les échanges avec les 2e année ... enrichissants et rassurants". Ils ont suggéré de prévoir plus d'activités culturelles et sportives en groupe et d'intégrer les autres promotions. Conclusion : Bien que conçue initialement pour promouvoir le bien-être des étudiants, les participants ont apprécié le rôle de l'intervention dans le renforcement des liens intra et inter-promotions et des liens avec l'équipe pédagogique.

Alors que la prévalence du surpoids et de l’obésité des enfants augmente, les professionnels de PMI ont fait part d’un besoin d’outils ludiques adaptés à des familles d’origine diverse et leurs enfants de moins de 6 ans autour de la thématique de la nutrition. L’objectif de ce travail est de créer un outil ludique en s’appuyant sur les besoins des professionnels et du public, de former les professionnels à son utilisation et de l’évaluer. 14 entretiens ont été effectués (7 puéricultrices et 7 médecins) de 10 centres de PMI afin de comprendre les besoins des professionnels. Le Service de Promotion de la Santé de l’Enfant et de l’Adolescent a construit plusieurs outils pour y répondre et les a mis dans un contenant lui donnant son nom « la boîte verte ». Une formation d’éducation pour la santé et d’utilisation de ces outils a été proposée à tous les professionnels (auxiliaires de puéricultrices, infirmiers, conseillers conjugaux, psychologues, médecins) des centres questionnés, et une boite verte donnée à chaque centre à la fin de cette formation. Un premier retour après cette formation a permis d’adapter les outils. Pendant 3 mois, ces professionnels ont utilisé ces outils et une évaluation auprès des professionnels, des parents et des enfants a été faite grâce à un questionnaire, ce qui a permis une deuxième phase d’adaptation des outils. Des besoins ont été formulés quant aux besoins d’outils imagés, esthétiques et ludiques.  5 thématiques ont été identifiées : portions en fonction de l’âge, équilibre alimentaire, environnement autour du repas, l’activité physique et des fiches starter afin d’aider à l’élaboration d’ateliers collectifs. Une vingtaine d’outils ont pu être ainsi co-construits et mis dans la « boite verte ». 33 questionnaires d’évaluation ont été remplis (6 professionnels, 7 parents, 20 enfants) qui ont permis de montrer la satisfaction globale de cet outil.  Cette co-construction et formation d’éducation pour la santé a montré l’intérêt d’une telle démarche. La direction de la PMI s’est engagée dans la généralisation de cette démarche auprès de toutes les PMI de son département.

En France, les personnes âgées (PA) de 75 ans et plus constituent 10 % de la population générale et représentent 12 à 20 % des passages adultes aux urgences. Un tiers sont adressés par un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). L’un des réseaux d’urgence de notre région a initié, en partenariat avec un service d’urgence et 20 EHPAD, un projet autour de la prise en charge des PA en EHPAD en situation d’urgence. Dans ce cadre, un comité scientifique composé de personnels des deux secteurs s’est constitué et un programme de formation à destination des professionnels des EHPAD a été développé. Son objectif principal était d’optimiser le recours aux urgences et de privilégier la prise en charge en EHPAD des résidents. Une évaluation de ce programme a été menée et a permis de mettre en évidence la faisabilité du programme de formation, de relever un impact sur le parcours de soin et de chiffrer une amélioration de la prise en charge des résidents avec une réduction de 27,4% des transferts et 22,1% des hospitalisations. Les réseaux des urgences de la région se sont fédérés autour de ce projet pour un déploiement sur l’ensemble de la région et, avec la participation de l’ARS, il est maintenant assorti d’un livret (format poche) qui permet d’apporter une aide à la décision diagnostique, thérapeutique et d’orientation du résident d’EHPAD en situation d’urgence. Il est le fruit d’un travail collaboratif entre spécialistes hospitaliers (urgentistes, gériatres, pharmaciens, infirmiers…) et professionnels d’EHPAD (directeurs, médecins coordinateurs, infirmiers…). Une checklist unique permet au soignant en EHPAD de synthétiser les éléments nécessaires à l'évaluation du niveau d'urgence et de les communiquer en interne à une ressource médicale identifiée et au Centre 15 pour la prescription d’une prise en charge ou d’un transfert.  Des recommandations concernant les équipements et matériel d’urgence viennent compléter le dispositif.

Actuellement, 15% des enfants dans les pays industrialisés vivent avec une maladie chronique et 90% d’entre eux seront concernés par la transition vers les soins adultes. Cette transition est un processus organisé planifié et coordonné dans le but d’optimiser la santé du jeune et faire en sorte qu’il atteigne son potentiel maximum. C’est aussi, dans les maladies chroniques, l’une des périodes les plus fragiles car sujette à des ruptures de parcours et impliquant un accompagnement spécifique pour garantir l’engagement des patients. La présente communication traite les deux principales questions suivantes : 1) Comment assurer la continuité des parcours des patients en transition ?; 2) Comment assurer l’engagement des patients en transition ? Pour y répondre, nous avons étudié le fonctionnement d’un dispositif de coordination de la transition en activité depuis 6 ans. Ce dispositif, intégré dans le fonctionnement de 4 services adultes d’un hôpital parisien, est piloté par une coordinatrice de parcours de santé dont l’activité est articulée autour de 3 types d’interventions : liaison avec les services pédiatriques et adultes; évaluation des besoins des patients; collaboration avec les structures extra-hospitalières. L’étude a mobilisé une méthodologie mixte : une enquête qualitative par entretiens auprès de patients, parents et professionnels et ; une analyse rétrospective des résultats de quatre années d’enquêtes par questionnaire pour l’évaluation des besoins des patients. Les résultats mettent en évidence l’efficience du dispositif dans l’accompagnement vers l’acquisition des compétences d’auto-soins et de connaissances en santé. Mais montrent néanmoins, des besoins non couverts concernant les démarches administratives, l’organisation du parcours et surtout le suivi de l’engagement des patients après le transfert en soins adultes. Le processus de transition doit faire partie intégrante de la thérapeutique proposée aux patients qu’ils soient en pédiatrie, en cours de passage ou arrivés en médecine adulte. La mise en place, du côté adulte, d’un outil permettant de renforcer le travail de suivi et de formalisation concernant les réponses aux besoins exprimés, semble primordiale. Cela permettra plus particulièrement d’objectiver la pertinence de l’activité de ces dispositifs reconnus comme utiles par les patients bénéficiaires.

Les jeux sérieux permettent de rendre attrayante une dimension sérieuse et faciliter une activité d’apprentissage. L’Escape Game est un loisir très apprécié par les jeunes. Il peut favoriser le développement des compétences en alimentation, en activité physique et contribuer au renforcement des compétences psychosociales. L’objectif était de développer et de déployer un Escape Game nomade au service de l’éducation pour la santé. Une stratégie de co-construction innovante du jeu a été mise en œuvre pendant un an impliquant : illustrateurs, joueurs, experts en Escape Game, en santé, en alimentation, en activité physique et en promotion de la santé. L’Escape NutriGame® a été expérimenté auprès de 220 joueurs avant de proposer sa version finale. L’Escape NutriGame® est matérialisé sous forme d’une boite de jeu comprenant deux scénarios : un scénario dans un monde futuriste avec un voyage à l’intérieur du corps humain et un scénario dans un monde médiéval. Ces deux scénarios permettent d’aborder différemment les recommandations nationales en nutrition de façon progressive, immersive et participative. La boite de jeu contient un guide d’installation et d’animation pour le Game Master et pour chaque scénario les supports et matériels nécessaires à son animation. Pour favoriser l’appropriation du jeu sérieux, une formation a été conçue et est proposée aux animateurs. L’outil a été déployé dans la région Grand-Est depuis 2020. Une évolution favorable des connaissances en nutrition a pu être démontrée. Les joueurs ont trouvé le jeu attractif, intéressant, accessible et coopératif. Ils se sont sentis confortés pour constituer des menus équilibrés, manger moins gras, moins salé et diminuer les temps de sédentarité. Ils ont augmenté leur capacité à avoir une pensée critique et à communiquer en gérant leurs émotions dans ce jeu d’équipe. Les professionnels ont jugé l’outil bien pensé, ludique, interactif et original permettant de développer une relation conviviale entre les joueurs et très efficace pour la promotion de la santé. L’Escape NutriGame® nomade permet de toucher les territoires où les inégalités de santé sont les plus marquées au national. Le développement d’une version virtuelle de l’Escape Nutrigame® est prévue et permettra de compléter cet outil d’éducation pour la santé.

Objectifs Cette communication vise à explorer les enjeux méthodologiques et éthiques d’une recherche communautaire sur le soin aux usager·ères de drogues LGBTI, centrée sur un cas territorialisé (Marseille) ; elle présentera notamment les apports de méthodes critiques et réflexives dans une perspective de santé publique. Contexte et méthodes Dans le cadre de mon doctorat, j’étudie la régulation des usages de drogues LGBTI de façon transversale : des espaces communautaires à ceux de la démocratie sanitaire, en passant par les structures associatives et médico-sociales. J’ai une approche de recherche communautaire : je cherche à répondre à des besoins des acteurs de mon terrain, ai une position située et engagée à leurs côtés, et j’adopte des méthodes qui me permettent de co-constuire ce travail de recherche sur le temps long. Ainsi, en même temps que je documente cette gouvernance en train de se faire, je réfléchis à des leviers pour renforcer le pouvoir d’agir des acteurs marginalisés dans ces processus et, par-là, d’améliorer la qualité du réseau de soin. Résultats Je décrirai d’abord de façon pragmatique ma méthode sur le terrain ; j’expliquerai aussi comment j’ai tenté de développer une éthique réflexive en recherche communautaire adaptée à mon cas. Je reviendrai ensuite sur l’intérêt pour une étude en sciences sociales de la santé de se concentrer sur un réseau territorialisé de soins, aussi bien pour des considérations de qualité scientifique, de pertinence en santé publique, que de bien-être des acteurs du terrain. Ce choix méthodologique est issu de l’anthropologie anarchiste : je m’attache à comprendre comment les mobilisations en santé communautaire se construisent par le bas, s’ancrent dans des lieux, des réseaux de personnes et d’institutions. En outre, ce choix s’inscrit dans la continuité des ethno-méthodes participatives : j’expliquerai en quoi il me paraît essentiel de développer des liens de confiance et une compréhension sensible de l’organisation d’écosystèmes de soin avec/pour des groupes marginalisés. Discussion Enfin, je discuterai, à partir de mes premiers résultats de recherche, des conditions de possibilité de coopérations locales intersectorielles autour de la santé des usager·ères de drogues LGBTI.

Introduction : En France, le cancer du col de l’utérus concerne 3000 nouvelles femmes par an et cause environ 1100 décès. Le taux de participation national au dépistage demeure encore insuffisant. En 2019, la Haute Autorité de Santé a émis de nouvelles recommandations quant au dépistage du cancer du col utérin. Ces nouvelles dispositions ont été complétées en janvier 2021 par une extension de la vaccination anti-HPV aux garçons. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la conformité des pratiques et des connaissances des sages-femmes concernant la prévention primaire et secondaire du cancer du col de l’utérus. L’objectif secondaire était d’étudier les déterminants favorisant la conformité des pratiques et l’implication des professionnels pour la mise en œuvre de ces nouvelles recommandations. Méthodes : Une enquête observationnelle transversale descriptive a été réalisée entre septembre et décembre 2021, via un questionnaire en ligne auprès des sages-femmes du Réseau de Santé Périnatale, avec l’aide du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers. Le questionnaire comportait 49 questions déclinées en sept thèmes, des cas cliniques complétaient l’étude des pratiques. Résultats : Au total,169 professionnels ont été sollicités et 93 questionnaires analysés. Concernant la prévention primaire, 82% des sages-femmes informaient les patientes de leur éligibilité à la vaccination anti-HPV, 26% des professionnels déclaraient ne pas prescrire et/ou ne pas pratiquer la vaccination. Les sages-femmes étaient significativement plus nombreuses à informer les patientes au sujet de l’éligibilité de leurs enfants lorsque ces derniers étaient de sexe féminin. Concernant la prévention secondaire, 73% des réponses étaient conformes aux pratiques de dépistage. Conclusion : Dans notre étude, disposer d’un traitement médical approprié à la prise en charge immédiate de l’anaphylaxie était un des freins exprimés par certains professionnels. Malgré les pratiques globalement conformes des professionnels interrogés, certains leviers semblent encore envisageables afin d’assurer une meilleure acceptabilité de la participation des professionnels de santé effecteurs de vaccination, en particulier, à destination d’adolescents pour une meilleure prévention et couverture de la vaccination anti-HPV à l’échelle des territoires. Les sages-femmes représentent un maillon essentiel dans ce dispositif de prévention en raison de l’extension de leurs compétences vaccinales auprès des mineurs.

Les cancers de la sphère ORL sont la 4ème localisation de cancer en France, et touchent 15000 nouveaux patients/an. Le rôle de la prévention primaire et secondaire semble prépondérant, les facteurs de risques majoritaires (consommation d’alcool et de tabac) étant connus et évitables. En matière de prévention, les liens entre la littératie en santé (LS) des personnes, leur accès au dépistage ainsi que l’intelligibilité du système de santé sont insuffisamment pris en compte. Pour y pallier, l’approche « pro-littératie » concourt à penser l’organisation spatiale, physique et sociale (via la mobilisation des professionnels) du système de santé, de manière à favoriser l'expression de la LS des personnes qui le fréquentent. Objectif L’étude vise à co-construire un modèle de prévention ciblé sur les besoins des personnes présentant un niveau de risque élevé de développer des cancers ORL, prenant en compte les caractéristiques d’une démarche pro-littératie. Méthode Une recherche qualitative collaborative de type naturaliste est initiée. Postulant que la réalité sociale et les savoirs sont multiples, liés aux perceptions individuelles, la recherche collaborative vise à la construction d’un savoir, issu du croisement de plusieurs perspectives, et à répondre de façon pertinente aux besoins des usagers grâce au processus d’interaction et d’influence mutuelle. (Fortin, 2016 ; Godrie, 2017 ; Gross et Gagnayre, 2017). Prenant en compte le fait qu’un environnement capacitant permettrait de favoriser ces échanges et renforcerait le pouvoir d’agir de chaque membre (Marchand et al, 2023), les ressources contributives à cet environnement sont envisagées. La démarche a été initiée via le recrutement et la formation d’une équipe de co-chercheurs, composée d’usagers et de professionnels du champ social et de la santé, issus d’un micro-territoire. La participation de tous les membres de cette équipe, à toutes les étapes de la recherche, permettrait d’identifier et de définir les éléments contributifs et structurants d’un modèle de prévention pro-littératie faisant sens pour les personnes concernées. Résultats attendus Cette étude contribuera à identifier et caractériser les éléments structurants d’un modèle de prévention pro-littératie, centré sur les forces des personnes concernées et les opportunités de l’environnement qui les entoure.   Travail de recherche bénéficiant d’un financement INCA_16820

Contexte: La prévalence de l’insécurité alimentaire en France est estimée à 8 millions de personnes. Le système d’aide alimentaire a montré de nombreuses failles structurelles ; il est urgent d’expérimenter de nouveaux dispositifs de lutte contre la précarité alimentaire. Le dispositif Passerelle consiste à procurer un transfert monétaire (TM) et un accompagnement social à des ménages en situation de précarité. Objectif: évaluer la faisabilité du dispositif Passerelle et d’une évaluation de ses impacts sur la sécurité alimentaire et le bien-être des ménages. Méthodes: Cette étude pilote longitudinale a été réalisée auprès de 200 ménages en situation de précarité à Montreuil. Les ménages ont reçu un TM (63€/mois/personne) pendant 4 mois sous forme de carte de paiement. Quatre indicateurs de sécurité alimentaire et 3 indicateurs de bien-être ont été mesurés avant inclusion (t0) et après 3 (t1) et 6 mois (t2) de suivi. Les variations des indicateurs ont été évaluées par des modèles de régression mixtes. Résultats: Les taux de participation et d’attrition finale étaient de 93% et 27%, respectivement. Les résultats montrent une réduction significative après 3 mois (p-values<0,05) des proportions de ménages en situation d’insuffisance alimentaire (t0:82,3%; t1:64,8%), de faim modérée ou sévère (t0:24,7%; t1:10,6%), n’atteignant pas le seuil de diversité alimentaire minimale (t0:49,7%; t1:34,9%), en dessous des seuils de bien-être (t:50%; t1:34,8%) et de soutien social (t0:46,9%; t1:32,8%), au-dessus du seuil de détresse (t0:51,9%; t1:18,1%), et de la fréquence de recours à des stratégies d’adaptation alimentaire (t0:13,6±12,3; t1:8,6±10,7). Les niveaux des indicateurs à t2 étaient similaires à ceux à t0, excepté pour les scores de bien-être, détresse et de faim. Conclusion: Cette étude pilote montre la faisabilité du dispositif et de la méthode d’évaluation de ses effets chez des ménages en situation de précarité. Elle suggère une amélioration de la sécurité alimentaire et du bien-être des ménages après 3 mois. Cette étude alimente les réflexions sur les actions de prévention de l’insécurité alimentaire en France et se poursuivra par une phase d’évaluation avec groupe contrôle de plus grande ampleur.

Contexte. Si la déclaration et l'analyse des évènements indésirables associés aux soins est importante pour la sécurité des soins, leur taux de signalement par les professionnels reste marginal en soins primaires. L'objectif principal était d'évaluer l'efficacité du programme PRisM de gestion des risques sur le taux de signalement de ces évènements par les professionnels (médicaux et paramédicaux) exerçant en structures pluriprofessionnelles qui deviennent le modèle majoritaire pour les soins primaires. Méthodes. Un essai national français contrôlé randomisé en grappes a été conduit (l’unité de randomisation étant la structure pluriprofessionnelle). Lors d'une période d'observation, un système de signalement en ligne a été déployé dans les structures avant randomisation et mise en place du programme dans le groupe intervention. Le programme combinait une formation e-learning des professionnels, l'identification d'un référent en gestion des risques et des réunions multidisciplinaires d’analyse d’évènements dans chaque structure. Les évènements ont été recueillis pendant 15 mois et leurs taux ont été comparés dans les groupes intervention et contrôle. Résultats. Trente-cinq structures ont été randomisées : respectivement 17 et 18 dans les groupes intervention et contrôle, regroupant 169 et 232 professionnels. Dans le groupe intervention, 7 structures ont suivi l'intégralité du programme (41,2%), cependant 6 n'ont organisé aucune réunion (35,3%); 48,5% des professionnels se sont formés. Le taux relatif d’évènements rapportés était de 2,7 entre les groupes intervention et contrôle (IC95%=[0,84-11,0];p=0,12). Toutefois, le taux d’évènements rapportés a diminué significativement entre les périodes observationnelle et interventionnelle dans le groupe contrôle (HR=0,2;CI95%=[0,05-0,54];p=0,02), contrairement au groupe intervention (HR=0,54;CI95%=[0,2-1,54];p=0,23). Discussion. Le programme n'a pas conduit à une amélioration significative du taux de signalement des évènements indésirables associés aux soins, cependant il semble soutenir le signalement au fil du temps. Le programme n'a été entièrement mis en œuvre que dans 7 structures, soulignant la difficulté d’implémenter de tels programmes multidisciplinaires en soins primaires, malgré l’adaptation du programme au contexte. Une connaissance de l’organisation de la gestion des risques dans ces structures pluriprofessionnelles en forte croissance est indispensable pour améliorer la sécurité du patient en soins primaires.

Contexte/Objectif. Un dispositif d’accès aux psychothérapies destiné aux adultes de 18 à 60 ans souffrant de troubles anxieux ou dépressifs légers à modérés a été expérimenté entre 2018 et 2022 par l’Assurance Maladie, dans quatre départements. Ce dispositif a fait l’objet d’une évaluation multidimensionnelle dont un deuxième volet est présenté ici. Méthodes. L’évaluation vise à apporter un éclairage détaillé sur le fonctionnement, l’acceptabilité et l’impact clinique, organisationnel et économique du dispositif. Ce deuxième volet s’appuie sur une enquête transversale menée en octobre 2020 auprès des médecins généralistes et psychologues participants. Résultats/Enseignements. 603 médecins généralistes (18% des participants) ont répondu à l’enquête, et 436 psychologues (59% des participants), ces derniers formés principalement aux approches psychodynamique (56%) et cognitivo-comportementale (21%). L’activité des répondants dans le dispositif était significative (plus de 5 patients orientés pour 73% des médecins, plus de 10 suivis pour 72% des psychologues). L’acceptabilité du dispositif a été jugée bonne : peu d’annulation des entretiens initiaux (aucune pour 65% des psychologues), patients « tout à fait satisfaits » à 55 et 48%, et « plutôt satisfaits » à 43 et 47% respectivement pour les médecins et psychologues. La perception de l’évolution clinique était positive, une amélioration étant perçue pour « tous ou la majorité » des patients sur le plan de la santé mentale (64% des médecins et 79% des psychologues) et du fonctionnement social (55% et 66%), et pour « une partie » des patients pour la quasi-totalité des répondants. 75% des psychologues ont poursuivi les séances avec certains patients après la prise en charge. L’utilité du dispositif était évaluée à 9/10 et 8,9/10, son fonctionnement à 6,3/10 et 4,6/10, sa généralisation souhaitée par 94% et 84% des généralistes et psychologues. Les principaux freins évoqués concernaient la rémunération des séances (citée par 96% des psychologues souhaitant la généralisation), les critères d’inclusion, les tâches administratives, les modalités de collaboration et l’avis psychiatrique. Discussion/Conclusion. De nombreux médecins et psychologues ont adhéré au dispositif, perçu positivement son impact, et souhaité sa généralisation sous forme adaptée. Les différents résultats de l’évaluation ont ouvert la voie à la mise en place du dispositif MonParcoursPsy.

Avec une moyenne d’âge de 57,6 ans pour les omnipraticiens et de 59,5 ans pour les spécialistes, Paris assiste à une augmentation massive et brutale des départs en retraite des professionnel.le.s de santé, notamment les médecins. Des taux bien supérieurs à la moyenne nationale. Pour absorber cette pression liée à une situation démographique de plus en plus dégradée, les médecins tendent à travailler différemment, notamment au travers de la délégation de tâches administratives pour libérer du temps médical, à ne plus travailler de manière isolée, mais en décloisonnant pour plus de coordination avec l’ensemble des professionnel.le.s de santé d’un même territoire permettant un suivi plus cohérent et efficace des patient.e.s.   La nouvelle Direction de la Santé Publique a choisi de particulièrement s’impliquer sur cette question et mesure pleinement les enjeux que revêt cette situation démographique préoccupante notamment en adaptant son dispositif d’aide à l’installation des professionnel.le.s de santé, Paris Méd’. Dès septembre 2022, elle a lancé une évaluation en interne de ce dispositif existant depuis 2015 et qui ne semblait plus répondre aux besoins de cet écosystème en plein bouleversement. L’évaluation a d’abord consisté à analyser quantitativement et qualitativement des données concernant l’ensemble des projets accompagnés. Puis, en s’appuyant sur le pôle scientifique de la DSP, une enquête par questionnaire en ligne auprès des PS parisien-nes a été réalisée pour connaître leur niveau de connaissance du dispositif et des autres aides à l’installation, leur retour pour celles et ceux qui en sont usagers, leurs besoins non satisfaits dans le cadre d’une installation, et notamment d’une installation groupée. La DSP a procédé a une série d’entretiens avec les partenaires, acteurs de l’installation (ARS, CPAM, CDOM, CPTS, FEMASIF, CRIF, MA …) et des porteurs de projets à différents stades de développement. Enfin, ce travail a permis à la DSP d’aboutir à la rédaction de préconisations pour faire évoluer Paris Méd’.

Depuis juin 2021, les hémophilies A avec inhibiteurs anti-facteur VIII et ceux atteints d'hémophilie A sévère sans inhibiteur anti-facteur VIII ont la possibilité de recourir à la pharmacie d’officine ou hospitalière de leur choix pour la dispensation mensuelles de leur traitement emicizumab (Hemlibra®). L’instauration de ce double circuit s’est accompagnée d’une formation de type e-learning appelée HEMOPHAR, et de la mise en place d’une coordination entre les Centres de Ressources et de Compétences et les pharmaciens d’officine. L’étude nationale PASO DOBLE DEMI vise à évaluer l’efficience et la sécurité de ce nouveau parcours en évaluant la formation des pharmaciens d’officine et la satisfaction des patients qui ont choisi la dispensation en ville.  La méthodologie repose sur le modèle de Kirkpatrick qui consiste à évaluer la réaction des pharmaciens d’officine suite à la formation, leur niveau de connaissance et leur pratique professionnelle, ainsi que la satisfaction des patients.  Au décours de leur pratique, 75,6% des pharmaciens observent que le patient anticipe son renouvellement d’ordonnance à chaque fois, mais 10,6% rapportent que l’ordonnance ne mentionne jamais le dosage des flacons. Aussi, 7,8% des pharmaciens ont déjà été confrontés à une situation d’urgence, dont 13,9% ont eu recours à un tiers pour gérer la situation. Plus d’un pharmacien sur 3 estiment avoir besoin d’un support d’éducation thérapeutique (39,4%). Les motivations des patients pour la dispensation en ville concernent dans 95,1% la proximité avec le lieu de résidence et 56,9% la disponibilité de leur pharmacien. Les patients étaient tout à fait satisfaits des informations délivrées par le centre de traitement à propos d’emicizumab (87,0%), du passage de l’hôpital vers la ville (86,2%) et de la relation avec le pharmacien d’officine (79,7%). Une marge d’amélioration est observée concernant les conseils dispensés par le pharmacien d’officine pour le traitement (36,6% et 42,3% tout à fait satisfaits).  Cette étude illustre la faisabilité du passage en ville dans un circuit pharmaceutique sécurisé y compris dans le contexte d’une maladie rare telle que l’hémophilie.

Contexte  Le programme X-ailes, expérimentation d’accompagnement à l’autonomie en santé (article 92), vise le soutien des personnes en situation de surpoids ou d’obésité par des Référents Parcours de Santé (RPS) et la mobilisation d’un réseau de partenaires socio-médico-associatifs sur deux territoires (Puy-de-Dôme et Lyon-Métropole). L’objectif de notre étude était d’évaluer l’implémentation de ce dispositif innovant. Méthode Une méthodologie mixte guidée par le cadre REAIM (Reach, Effectiveness, Adoption, Implementation, Maintenance) a permis de mesurer l’atteinte de la population cible, l’efficacité et la mise-en-œuvre du programme à l’aide d’indicateurs, questionnaires et entretiens semi-dirigés auprès des usagers, partenaires et RPS. L’effet sur les objectifs, la qualité de vie et l’autonomie des usagers a été évalué au début et à 6 mois. Résultats De décembre 2018 à juillet 2022, X-ailes a accompagné 318 usagers dont 68 avec suivi renforcé incluant 89,7% de femmes, 58,8% en obésité massive, 61,7% sans emploi, et 95,5% en situation de précarité selon le score EPICES. Au début du suivi, seuls 34,6% déclarent un état de santé satisfaisant, et 75% être fortement limités dans la vie quotidienne. A 6 mois, 69% des usagers ont atteint leurs objectifs individuels grâce à l’accompagnement, 58% améliorent leur qualité de vie. X-ailes a tissé un réseau de 194 partenaires sur les deux territoires. L’implication des partenaires variait selon leur compréhension du rôle des RPS et leur confiance dans la complémentarité des actions. Les profils et besoins variaient entre les territoires avec, dans le Puy-de-Dôme, des personnes accompagnées plus âgées, davantage en milieu rural, présentant des besoins sociaux et d’accès aux soins comparativement à Lyon-Métropole: jeunes urbains en demande d’activité physique adaptée. Dans le Puy-de-Dôme, 31% des interactions du RPS ciblaient le soutien social ou émotionnel, à Lyon-Métropole 33% ciblaient l’action individualisée. Discussion La médiation en santé personnalisée, assurée par un Référent Parcours de Santé, répond à un besoin de prévention primaire, secondaire et tertiaire, et produit des effets favorables sur les parcours de santé et de vie des personnes. Nos résultats soulignent la nécessité d’un accompagnement adapté aux spécificités de chaque territoire pour améliorer l’autonomisation des usagers et réduire les inégalités territoriales de santé.

Contexte : En absence de traitement médical efficace et de vaccin, l’observance des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale constitue l’unique moyen de contrôler la propagation d’un virus. La pandémie de Covid-19 a ainsi conduit la plupart des pays à limiter les activités sociales. L’objectif de cette étude est de décrire les facteurs associés à l’observance de ces mesures dans la population générale adulte en France métropolitaine, entre mars et décembre 2020 (première et deuxième vagues épidémiques), avant démarrage de la vaccination fin décembre 2020. Méthode : Les données proviennent de l’enquête descriptive transversale répétée COVIPREV, réalisée de mars 2020 à décembre 2022 en France métropolitaine. Les données recueillies de mars à décembre 2020 (19 vagues d’enquêtes), auprès d’un panel représentatif de la population générale, ont été utilisées. Trois périodes ont été définies : 1ère vague épidémique (mars-avril), 1er déconfinement (mai-juin) et 2ème vague épidémique (novembre-décembre). Une variable composite a été construite pour mesurer l’observance systématique aux 5 principales mesures. L’association entre observance systématique et différentes variables explicatives (sociodémographiques, santé psychique, niveau de littératie en santé, gravité perçue de la Covid-19, confiance en le gouvernement, efficacité perçue des mesures) a été décrite à partir de modèles de régression logistiques « bivariés » et « multivariés », en utilisant le logiciel statistique R. Résultats : L’observance systématique des gestes barrières et mesures de distanciation sociale a évolué au cours du temps. L’efficacité perçue des mesures n’était associée (positivement) à l’observance que durant les vagues épidémiques, le niveau de dépression qu’en 1ère vague épidémique (négativement). En revanche, quelle que soit la période considérée, être une femme, avoir plus de 50 ans, percevoir la Covid-19 comme grave, présenter un niveau élevé de littératie en santé ou d’anxiété étaient associés positivement à l’observance. Conclusion : Au cours de l’épidémie et avant la mise à disposition des vaccins, certains facteurs associés à l’observance ont évolué. Suivre l’évolution de l’observance aux mesures barrières et des facteurs associés, afin notamment d’adapter les stratégies de communication et d’incitation à l’adoption des mesures de prévention, est indispensable dans le cadre de la réponse à de futures pandémies.

Encore aujourd’hui, les infections associées aux soins (IAS) restent un fardeau pour les hôpitaux et plus globalement pour le système de soin. L’efficacité des guides de bonnes pratiques ainsi que des procédures mises en place n’est plus à démontrer, mais elle se heurte à un plafond de verre qui laisse encore une marge de progression. De nombreux facteurs organisationnels sont déjà identifiés, des plus connus (taux d’occupation des lits, durée de séjour, effectif du personnel soignant…) au moins souvent mobilisés (empowerment du patient, burnout des personnels, culture de la sécurité…). Que disent les chercheurs en gestion sur ces facteurs organisationnels potentiellement explicatifs des taux d’IAS ? Pour répondre à cette question, une revue systématique a été menée sur les revues en gestion et gestion de la santé (105 revues), sur la période 2015 à 2020 et sur la base des mots clés synonymes d’IAS, en excluant la littérature propre à la Covid-19, et ceci sur le périmètre géographique incluant l’Europe, les Etats - Unis et l’Australie. Sur la base des 70 articles retenus, une double lecture a été réalisée afin de ne retenir que les articles identifiant des facteurs potentiellement explicatifs du risque. A l’issue de cette lecture, 14 articles sont identifiés. Le premier constat est surprenant, aucun article n’est issu d’un travail collaboratif entre des chercheurs en gestion et des chercheurs en médecine, alors même que le sujet se trouve à l’intersection des deux disciplines. Ensuite, on observe une diversité de méthodes de recherche mobilisées (étude observationnelle, longitudinale, interventionnelle, modèle de simulation, …) et une diversité de facteurs étudiés, ce qui empêche de procéder à une méta-analyse. De plus, si des acteurs sont intégrés dans ces études (patients, médecins, infirmiers), ils sont souvent « desincarnés » et étudiés à travers leur statut et non leur comportement. Dans la même logique, sur les 14 articles, seuls 3 sont dans une démarche de type Practice Based, tous les autres relèvent d’une démarche de type Evidence based. Ce constat invite à investiguer davantage, dans le cadre de futures recherches, l’impact du contexte et de ses spécificités dans l’efficacité des dispositifs de prévention.

Dans un contexte de médicalisation de nos sociétés, les questions liées à la fin de vie sont souvent réduites à un ensemble de pratiques professionnelles soignantes, et donc au développement de compétences de soins et d’accompagnement censées répondre aux situations complexes. Elles sont aussi envisagées comme des problématiques individuelles, qui bousculent les sujets dans leur rapport à la vie, à la mort, sujets qui voient par ailleurs bien souvent leurs convictions se confronter aux situations effectives. Sans minimiser ces aspects (personnels et médico-technique/procéduraux), on peut aussi considérer que la problématique de la fin de vie relève de questions sociales et politiques en ce qu’elles s’ancrent dans des contextes organisationnels et institutionnels, culturels, juridiques et politiques. Se pose alors la perspective d’un possible positionnement collectif sur la fin de vie ici envisagée comme un enjeu de santé publique. Dans cette communication, nous souhaitons développer l’hypothèse selon laquelle traiter des questions de fin de vie relève d’un apprentissage social qui vise une « capacitation » des acteurs - et donc une capacité de ces derniers à se déterminer de manière libre et autonome – à partir du partage et de la construction d’une expérience collective.  Postuler que la fin de vie relève d’un apprentissage social nous amène de ce fait à questionner les ressources nécessaires et/ou disponibles. Outre le besoin d’adapter les pratiques de recherche et de formation pour les ouvrir à des dynamiques plus sociales et plus participatives, notre réflexion nous conduit aussi à questionner plus particulièrement la contribution des différentes instances qui s’emparent de la question (convention citoyenne, CCNE, sociétés savantes, médias…) au débat social. En quoi favorisent-elles une réelle capacitation des citoyens ? Quelles sont les conditions de participation des citoyens au débat ? En quoi ce dernier est-il emblématique des enjeux contemporains en matière de démocratie en santé ?

Une vision moderne des soins psychiatriques ambulatoires, offrant une véritable alternative à l’hospitalisation complète en psychiatrie, nous a conduits à créer un important dispositif mobile. Initié en avril 2020, ce dispositif comprend aujourd’hui une grande équipe mobile rayonnant sur notre territoire de Lyon 3è, 6è et 8è, construite sur le modèle FACT, et un Hôpital de Jour de crise. FACT pour Flexible Assertive Community Treatment, autrement dit des soins psychiatriques flexibles adaptés à chaque situation, pour la population adulte de notre territoire. Ces soins engagent une équipe de soins pluridisciplinaire dans l’environnement des personnes dont ils visent le rétablissement. Notre force : un triple modèle de case-management (case-management clinique, case-management basé sur les forces personnelles de l’usager, case-management de soins intensifs) et l’engagement des pair-aidantes de nos équipes. L’intervention directe au domicile, l’objectif d’atteindre ou de maintenir une bonne qualité de vie, nous mettent en prise immédiate avec tous les autres partenaires de soins et d’insertion, familiale, sociale, professionnelle, citoyenne. Nous relevons le défi d’un maillage « sur mesure », parfois classique et parfois original notamment par une action directe de déstigmatisation auprès de nos partenaires. Rythmes décalés des différentes institutions du territoire, cloisonnement des systèmes,  stigmatisation encore marquée des troubles mentaux, demande récurrente de « lits » … : quelle coopération, quelle équipe « transdisciplinaire » pour s’engager ensemble vers une vraie inclusion et « faire territoire » ?

Contexte : Les populations vulnérables, y compris celles qui ont un niveau faible de littératie, sont moins susceptibles que la population générale à participer aux programmes de dépistage des cancers. Nous avons cherché à évaluer l'effet d'une intervention éducative de 8 semaines : sur le sentiment d’auto-efficacité pour réaliser la démarche de dépistage des cancers, sur l’acquisition de connaissances sur les cancers ainsi que sur la participation aux dépistages des cancers du col de l'utérus, du colorectal et du sein chez les femmes à faible littératie et peu alphabétisées dans l'Ain. Méthode : Nous avons mené une étude mixte triangulant des données d'enquêtes quantitatives avec des entrevues qualitatives. Les 164 participantes ont répondu à des questionnaires "pré" et "post" intervention évaluant leur connaissance sur les cancers et leur auto-efficacité face aux dépistages des cancers. Puis, un entretien qualificatif semi-directif a été mené avec les participantes. Le Health Belief Model a été le cadre de référence. La participation au dépistage a été évaluée deux ans après les entrevues. Résultats : Les niveaux "débutant" et "intermédiaire" de compréhension de la langue française et d'expression orale de la langue française étaient respectivement de 57,9 % et 63,4 % dans la population d’étude. L’évaluation des questionnaires "pré" et "post" intervention montre une amélioration : de l’auto-efficacité face aux dépistages (9,4 % vs 56,5 %), des connaissances sur les cancers (16,5 % vs 84,7 %) et des connaissances sur les dépistages (4,7 % vs 63,5 %). A deux ans de l’intervention, 120 participantes ont été retrouvées dans les bases de données du dépistage. Sur cette population, la réalisation d’au moins un examen de dépistage a significativement augmenté passant de 30,8 % à 80,0 % (p<0.0001). Conclusion : Cette étude démontre, que le développement d’actions spécifiques d'éducation à la santé sur le cancer, pour les populations vulnérables et à faible littératie peut améliorer considérablement les connaissances sur les cancers et la prévention des cancers ainsi que la participation au dépistage organisé des cancers. Des initiatives de ce type permettraient de réduire les inégalités sociales et territoriales face aux cancers et au recours au dépistage des cancers.

La création de l’internat de santé publique (SP) dans les années 1980 est souvent citée comme un moment charnière pour l'exercice médical en SP. L’objectif ici est de documenter ce fait marquant et ce qui l’entoure afin de comprendre comment la SP est devenue une spécialité médicale à part entière. Cette étude suit une approche monographique articulant des documents d’archives et des témoignages de onze acteurs-clés, témoins ou initiateurs, recueillis par entretiens semi-directifs. La création de la filière de SP a observé trois temps successifs. Tout d’abord, l’espace médical de la SP se réorganisa, rapprochant les pratiques installées des hygiénistes et des médecins inspecteurs de santé publique, et de nouvelles formes d’exercice comme l’épidémiologie, l’informatique médicale ou la santé communautaire. Ensuite, les acteurs, principalement médecins hospitalo-universitaires, ayant pour la plupart eu une expérience à l’étranger, s’associèrent pour construire un plaidoyer et influencer les décideurs des mondes politique et médical. Ils s’appuyèrent sur la réforme des études médicales pour faire émerger leurs idées : créer une formation de SP en médecine pour associer les médecins de SP aux enjeux stratégiques du système de santé. La loi du 23 décembre 1982 créa une filière de SP au sein de l’internat de médecine, formation théorique et pratique de quatre ans, pluridisciplinaire et en partie extra-hospitalière. Finalement, la faiblesse des moyens humains, organisationnels et financiers ne permit pas une mise en place à la hauteur des aspirations initiales des acteurs. Les premiers internes de SP furent principalement formés aux méthodes quantitatives par des formations théoriques extérieures au cursus médical et via des stages hospitaliers. Plus orientés vers la recherche que vers la contribution à l’élaboration des politiques de santé, la formation et plus largement les emplois accessibles aux médecins de SP les ont éloignés de l’ambition formulée par les acteurs de la création de la filière.

Introduction : La croissance démographique de la population âgée et les difficultés d'adaptation de notre système de santé ont un impact sur les services d'urgence, confrontés à des admissions non urgentes nombreuses et chronophages. L'accès aux soins primaires est une solution pour réduire ces admissions. Notre objectif était de caractériser l'offre de soins primaires régionale pour les personnes âgées (PA) et déterminer s’il existe des inégalités territoriales.   Méthode : Etude rétrospective observationnelle régionale à partir de données publiques médico-administratives collectées sur l'année 2018 à l'échelle communale (démographie, offre de soins libérale, structures de prise en charge pour PA). Une analyse multifactorielle a été réalisée et les communes ont été caractérisées en groupes par classification ascendante hiérarchique.    Résultats : Douze variables ont été retenues pour caractériser 4038 communes. Six groupes ont été déterminés : groupe 1 (60%)?: rural, population jeune, peu d’offre de soins primaire (libérale et structures) ; groupe 2 (19%)?: très rural, population âgée dépendante (GIR 3 et 4), avec une offre de soins primaire ;  groupe 3 (14%)?: rural de taille moyenne, population active, peu de structures pour PA mais une offre libérale importante ;  groupe 4 (7%)?: périurbain, population âgée et dépendante, une offre de soins primaire importante ;  groupe 5?(12 communes)?: urbanise, forte proportion de PA, offre de soins primaire importante ;  groupe 6?(9 communes)?: très forte densité, population active avec offre de soins primaire moyenne.  Discussion/ conclusion : Cette étude est innovante par la précision de l'échelle statistique et la diversité des données traitées. Elle a surtout permis de mesurer l’adéquation entre offre libérale, les structures pour PA et la population âgée et ainsi mettre en évidence des disparités locales. Le prochain objectif sera d’évaluer l’impact de ces disparités sur la consommation de médecine d’urgence à travers l’utilisation des Résumés de Passages aux Urgences (RPU).

Contexte: En contexte de crise et de sortie de crise sanitaire, la santé mentale est un enjeu majeur. Le contexte actuel de saturation de l’offre de soins en psychiatrie rend compte de l’importance de renforcer et développer l’offre de soins et d’agir en prévention. Les villes et intercommunalités peuvent y contribuer en actionnant de nombreux leviers dans une approche globale de santé. Méthode: En 2022, un groupe de réflexion national réunissant élus et agents d’une quarantaine de villes et intercommunalités s’est réuni à trois reprises pour réunir les constats, expériences et réflexions des villes sur la place de la santé mentale dans les politiques locales, au travers de trois axes : l’accès aux soins, le soutien aux individus, et l’action en faveur d’un environnement favorable à la santé mentale. Les déterminants de la santé mentale ont été mis en évidence via les compétences des collectivités et la littérature. Résultats: Grâce aux réflexions collectives, des repères pour agir en promotion de la santé mentale sont élaborés. Ils regroupent : des actions sur le cadre de vie, sur les comportements et le lien social, et sur l’accès à la prévention et au soin. À travers la lecture des différentes compétences et actions de la ville au prisme de la santé mentale, il apparaît nécessaire pour la ville: - de disposer de compétences et d’acteurs identifiés, autour d’un service dédié et d’un réseau d’acteurs type CLSM - d’améliorer la prise de conscience et la reconnaissance du rôle de l’ensemble des services de la ville dans leur impact, direct ou indirect, sur la santé mentale des habitants. Discussion: Cette lecture de l’action locale en santé mentale nécessite d’être accompagnée par une démarche inter-services soutenue par les directions et les élus. Sur le long-terme, il est à souhaiter que l’intégration de la ‘santé mentale dans toutes les politiques devienne un élément majeur dans la conception, la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques publiques. La prochaine étape du projet vise à favoriser les échanges de pratiques entre villes et intercommunalités et valoriser des exemples d’actions concrètes dont les impacts sont favorables à la santé mentale.

Introduction : Le suivi gynécologique des femmes handicapées pose problème : offre de soins insuffisante et réponse aux besoins inadaptée, et est inférieur aux recommandations de la HAS. Méthodologie : Une recherche-action a été réalisée par l’ARS IDF et VYV3 IDF pour améliorer ce suivi. Dans une démarche d’aller-vers, des sages-femmes libérales, formées au préalable aux spécificités des handicaps, ont réalisé des consultations gynécologiques longues, et des ateliers collectifs d’information sur la Vie Affective et Sexuelle (VAS) et les Violences Faites aux Femmes (VFF) pour les handicapés (PH), et les professionnels de ces structures. Résultats : Au total, 22 sages-femmes sont intervenues dans 41 structures, et ont réalisé 450 consultations gynécologiques longues chez 434 femmes, 45 ateliers sur la VAS/VFF pour 360 PH, et 44 ateliers dans 26 structures sur les mêmes thèmes pour 352 professionnels. L’examen gynécologique, adapté à chaque femme, a permis de dépister des pathologies méconnues, dont gynécologiques chez 37 femmes, et identifié 3 profils gynécologiques différents (analyses multivariées) selon notamment l’âge, le niveau d’autonomie et de communication, la demande d'information sur VAS/VFF, le type de structure, le suivi gynécologique antérieur, l’examen gynécologique et la possibilité d’apprentissage (autopalpation mammaire). Les ateliers d’information ont été bien accueillis par les PH et les professionnels. Des VFF ont été dépistées par 14 sages-femmes chez 111 femmes, et 4 types de profils de VFF identifiés. Les sages-femmes ont été très utiles pour orienter les femmes ayant subi des violences psychiques et physiques en milieu familial et des  violences verbales ou autres en milieu institutionnel. Le succès de la démarche repose sur la formation préalable des sages-femmes au handicap, la coordination avec les professionnels des structures, et la mise en confiance des femmes en consultation. Discussion - Conclusion  : L’intervention de sages-femmes a permis d’améliorer le suivi gynécologique des femmes handicapées, incluant un accès à la prévention, et une information adaptée sur la VAS et les VFF. Cette nouvelle offre, inscrite dans la Stratégie Nationale Santé Sexuelle pour les personnes handicapées, est en cours de déploiement en Bretagne, Normandie et IDF, et sera déployée en France entière à partir de 2023.

Objectif: Comparaison des issues de grossesse entre les patientes ayant bénéficié d'une prise en charge personnalisée via l'unité de prise en charge personnalisée (UAP) en cas de vulnérabilité sociale versus des soins courants. Méthodes : Cohorte comparative rétrospective uni-centrique entre 2020 et 2021. Au total, 3958 femmes vulnérables ayant accouché d'un singleton après 14 semaines d'aménorrhée (SA) ont été incluses, parmi lesquelles 686 ont été prises en charge par l'UAP. La vulnérabilité sociale a été définie par la présence d'au moins une des caractéristiques suivantes : isolement social, logement précaires, absence de revenu, absence d'assurance maladie standard (ces quatre variables ont été combinées en un indice de précarité sociale (IP)), immigration récente (<12 mois), antécédents de violence, être handicapé ou mineur, dépendance pendant la grossesse. Les caractéristiques maternelles et les issues de grossesse ont été comparées entre les patientes prises en charge par l'UAP et les patientes ayant bénéficié d'une prise en charge standard. Les associations entre les issues néonatales défavorables (naissance prématurée avant 37(SA), naissance prématurée avant 34 SA, petit pour l'âge gestationnel (PAG) et la prise en charge UAP ont été testées à l'aide de la régression logistique multivariée et par score de propension. Résultats : Après ajustement sur l'IP, l'âge maternel, la parité, l'indice de masse corporelle, l'origine maternelle et le niveau de risque médical et obstétrical élevé avant la grossesse, l'UAP était un facteur protecteur indépendant d'accouchement prématuré avant 37 SA (OR=0,63, IC à 95%[0,46–0,86]). Les résultats étaient similaires pour les naissances prématurées avant 34 SA (aOR=0,53, IC95%[0,34–0,79]). Il n'y avait pas d'association entre UAP et le statut PAG (aOR=1,06, IC95%[0,86 – 1,30]). Le score de propension ajusté (PSa) OR pour l'UAP en utilisant les mêmes variables a dévoilé des résultats similaires, PSaOR = 0,63, IC 95%[0,46–0,86] pour une naissance prématurée avant 37 SA, PSaOR = 0,52, IC95%[0,34–0,78] pour prématuré naissance avant 34 SA et PSaOR=1,07, IC95%[0,86 – 1,33] pour le statut PAG. Conclusions : Ce travail suggère que l'UAP améliore les issues néonatales et souligne que la détection de la vulnérabilité pendant la grossesse est un enjeu de santé publique majeur.

Contexte : Actuellement, le niveau de stress en milieu professionnel est vu comme un déterminant des actions de prévention déployées auprès des patients. Dans le cadre de l’Etude PEPS, il a été évalué l’impact du niveau de stress déclaré par les sages-femmes (SF) sur leur engagement en santé environnementale et sur les messages de prévention dispensés aux femmes enceintes (FE). Méthode : Une enquête descriptive transversale a été réalisée auprès des SF exerçant à l’échelle du territoire national. Un questionnaire standardisé en ligne a permis de recueillir des données socio-démographiques, en lien avec leur mode d’exercice, et les actions de prévention développées. Leur niveau de stress a été déterminé par des échelles visuelles analogiques (EVA) variant de 0 à 100. Leur engagement en prévention a été évalué à partir d’un score composite (P), basé sur des échelles de Likert et intégrant toutes les actions de prévention régulièrement effectuées auprès des FE. Le dépouillement des questionnaires et les analyses statistiques ont été effectués avec le logiciel Modalisa V9.1 (Kynos, Paris). Résultats : Parmi les 613 SF incluses, 40% (258/613) exerçaient leur activité principale en établissements de santé, et 56% (355/613) en libéral. Sur les échelles EVA, les SF ont exprimé un niveau de bien-être au travail de 64+/-22 [extrêmes=1;100], une latitude décisionnelle de 73+/-20 [1;100], et une demande psychologique de 72+/-23 [2;100]. Le bien-être au travail (F=16,7 ; p=0,001) et la latitude décisionnelle (F=41,55 ; p=0,001) déclarés ont été significativement supérieurs chez les SF libérales versus celles exerçant en établissements de santé. En revanche, il n’est pas ressorti de différence significative concernant la charge de travail (F=0,5 ; p=0,513) entre les deux groupes. L’engagement en prévention (score P) varie selon le niveau des différents indicateurs de stress déclaré, et il est plus marqué chez les SF libérales. Au cours de la crise sanitaire du SARS-COV2, 61% des SF ont renforcé leurs messages de prévention, en particulier en lien avec l’hygiène. Conclusion : La maitrise du stress au travail doit être une des priorités et un des éléments favorisant les actions de prévention réalisées par les SF auprès des FE.

Le programme « Prendre soin de soi » vise à améliorer les Compétences Psychosociales (CPS) des 8-11 ans et à créer une dynamique collective avec les acteurs de l’enfance, les parents, les bénévoles sur les territoires de La Carène-Saint-Nazaire-Agglomération et la Communauté de Communes du Pays de Pont-Château-Saint-Gildas-des-Bois, pour la santé et le bien-être dans tous les milieux de vie de l’enfant. Sur ces deux territoires, l’IREPS Pays de la Loire et ses partenaires (Association Addictions France, Fédération Addictions, Maison des adolescents (MDA 44)) accompagnent les acteurs de l’enfance au travers de différentes modalités de transfert de compétences (co-intervention, accompagnement d’équipe, ateliers enfants, parent, temps d’échanges de pratiques) sur 3 années scolaires (de 2022 à 2025) pour l’implantation de projet de qualité visant le renforcement des Compétences Psychosociales (CPS). Parallèlement, une réflexion est menée avec les collectivités territoriales (élus et techniciens) pour structurer la démarche, l’articuler aux politiques publiques et alimenter ce maillage local de professionnels et de structures porteurs de ces projets. La double stratégie qui consiste d’une part à implanter durablement auprès des structures de tous les milieux de vie de l’enfant des projets de qualité et simultanément de structurer avec les collectivités un portage politique et technique, répond à l’enjeu de permettre à toute une classe d’âge d’un territoire, de bénéficier de démarches visant le renforcement des CPS A l’issue de la première année de programme, des conditions favorables à l’installation des partenariats nécessaires au déploiement d’actions apparaissent comme essentielles, notamment l’engagement des collectivités et l’appui sur une coordination à l’échelle du territoire. Pour l’ARS des Pays de la Loire qui finance ce programme et l’IREPS, « Prendre soin de soi » doit permettre d’implanter plus efficacement des projets de promotion de la santé fondés sur le renforcement des CPS sur des territoires, pour participer à la lutte contre les inégalités sociales de santé.

Introduction : La santé des travailleurs hospitaliers de nuit (THN) peut être altérée à cause des nombreux facteurs de risques auxquels ils sont soumis. L’altération de leurs rythmes circadiens et leurs conditions de travail peuvent engendrer des troubles de la santé mentale, de leur santé somatique et de leur qualité de vie au travail (QVT). Objectif : Faire l’état des lieux de la santé mentale et de la QVT des THN de l’AP-HP et identifier les facteurs les impactant.  Méthodes : Enquête quantitative par questionnaire en ligne (n=1387 répondants), données pondérées pour assurer la représentativité de l’échantillon par âge, sexe et catégorie professionnelle. Analyses statistiques descriptives pour l’estimation des prévalences des troubles de la santé mentale, des consommations de substances psychoactives (SPA), l’évaluation de la QVT. Identification des facteurs associés à la santé mentale et à la QVT à l’aide de modèles de régression multivariés .  Résultats :  Les résultats montrent une prévalence élevée des troubles du sommeil et des troubles de la santé mentale (dépression : 18,9%, anxiété : 7,6%, insomnies sévères : 8,6%, symptômes de stress post-traumatique : 11,7%, n=1200) et des niveaux d’usage élevés de benzodiazépines et d’opioïdes (respectivement 2.4% et 11,7%, n=1238). La QVT variait selon l’activité professionnelle, avec des scores moins élevés chez les  infirmier.ères et sages-femmes. Le manque de reconnaissance et le sentiment de sous-estimation du travail de nuit impactait  négativement aussi bien la santé mentale que la QVT . Discussion : Cette étude met en avant des prévalences préoccupantes des troubles de la santé mentale et un niveau de QVT disparate, avec des enjeux spécifiques pour les infirmiers.ères et sages-femmes. Elle souligne l’importance d’agir et d’intervenir sur la reconnaissance professionnelle aussi bien pour améliorer la QVT que la santé mentale des THN.

En 2017, environ 3,8 millions de Français avaient connu l’expérience du cancer au cours de leur vie. Anxiété, fatigue chronique, douleurs … la prévalence des séquelles du cancer augmente ainsi en parallèle du nombre de nouveaux cas annuels. L’accès aux soins oncologiques de support, qui ont vocation à « soutenir » globalement la personne pendant et après les traitements, constitue donc un enjeu majeur de santé publique. Mais sont-ils partout et pour tou.te.s, équitablement accessibles ? Pour répondre à cette question, nous avons réalisé une enquête qui a été publiée en 2022, dont l’objectif était de mesurer les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins de support et à la prise en charge coordonnée des séquelles du cancer en France. Cette étude a mobilisé une méthode mixte : d’une part, un questionnaire a été diffusé auprès d’environ 7 700 personnes atteintes de cancer ; d’autre part, des focus qualitatifs ont été réalisés au sein de 4 départements français aux profils contrastés. Les résultats montrent qu’il existe effectivement des difficultés d’accès aux soins de support pour les personnes socialement vulnérables : indépendamment des autres caractéristiques individuelles, elles sont moins fréquemment orientées vers l’offre de soins de support dont elles pourraient avoir besoin et elles présentent nettement plus de risques d’y renoncer pour des raisons d’accessibilité financière ou géographique. De plus, la faible disponibilité de l’offre de soins de premier recours à l’échelle des départements et des communes, participe à un moins bon accès aux soins de support, et ce toutes choses égales par ailleurs. Cependant, même si ces facteurs sociaux et environnementaux peuvent prédisposer certaines populations à davantage de difficultés, l’étude qualitative a montré que ce sont avant tout les acteurs locaux et la façon dont ils sont en mesure de se coordonner selon les territoires, qui font la qualité de l’accès aux soins de support. Finalement, cette étude invite les pouvoirs publics à enfin dégager des financements pérennes au bénéfice de la coordination, en particulier dans les territoires vulnérables, afin que les personnes malades soient orientées vers une offre de soins de support adaptée, financièrement et géographiquement accessible.

Introduction Un allongement des délais de reperfusion coronaire a été mis en évidence chez les femmes victimes d’un syndrome coronarien aigu (SCA) ST+. Lors d’un appel à la régulation SAMU pour une suspicion de SCA ST+, un repérage en urgence des patients est crucial pour enclencher les moyens appropriés le plus rapidement possible. Nous avons comparé le processus de régulation médicale selon le genre des patients victimes d’un SCA ST+, en utilisant les enregistrements d'appels au SAMU. Méthode Les données sont issues d’un registre régional exhaustif des SCA ST+. L’étude a été stratifiée sur le genre : toutes les femmes prises en charge dans 4 des 6 SAMU de la région entre janvier et décembre 2017 ont été incluses et un même effectif d’hommes pris en charge dans ces mêmes 4 SAMU sur la même période ont été sélectionnés aléatoirement. Deux urgentistes ont retranscrit les informations de régulation sur une grille de recueil standardisée. Des tests statistiques ont été appliqués pour comparer les variables d’intérêt (caractéristiques des symptômes, de l’appel, de la prise en charge) selon le genre des patients. La multiplicité des tests a été prise en compte par la méthode de Benjamini-Hochberg. Résultats Au total, 362 patients ont été inclus (181 femmes et 181 hommes). Les femmes présentaient moins souvent une douleur thoracique comme symptôme principal (74% vs 86%, p=0,047). La recherche de facteurs de risques était moins fréquemment réalisée par les régulateurs chez les femmes (tabagisme en particulier : 34% vs. 52%, p=0,026). La suspicion de SCA ST+ était moins fréquemment évoquée pour les femmes (18% vs 28%, p=0,100). Au final, les décisions d’orientation vers la filière optimale étaient moins souvent prises pour les femmes (transport SMUR : 59% vs 75%, p=0,028 ; orientation en centre de cardiologie interventionnelle : 56% vs 78%, p<0,001). Conclusion Au cours de la phase de régulation médicale du SCA ST+, étape cruciale du parcours de soins pré-hospitalier, des inégalités de prise en charge au dépend des femmes ont été observées. Des actions de sensibilisation auprès des professionnels de régulation sont nécessaires pour optimiser les décisions médicales de régulation chez les femmes.

Introduction : Avec les progrès de l’intelligence artificielle, la recherche d’information et la veille réglementaire pourraient être facilitées et automatisées pour les professionnels de santé publique. La société OpenAI a implémenté ChatGPT, un robot conversationnel capable d’échanger avec l’utilisateur sur des faits connus au moment de l’apprentissage de son modèle de langage. Cela exclut les faits les plus récents, la documentation interne et la littérature grise. Certaines réponses peuvent être fausses sans moyen évident de vérification et les sources de données ne sont pas référencées. Notre objectif était de comparer les réponses générées par ChatGPT à propos de questions sur les territoires, selon qu’on utilise son interface graphique ou qu’on implémente une interface personnalisée permettant de préciser en plus : le contexte associé à la question, le format attendu et une pénalité pour la répétition des mots dans la réponse. Méthode : Nous avons comparé les réponses à cinq questions sur ChatGPT et sur notre application enrichie au moyen du contexte, par exemple « Quelle est la particularité du GHT Loire ? ». Pour construire ce contexte, nous avons extrait les paragraphes de plusieurs rapports de l'IGAS avec pdfplumber, puis implémenté une interface en langage Python qui fait des appels distants à l'Application Programing Interface payante d’OpenAI. Nous avons automatisé la recherche des cinq paragraphes présentant la plus grande similarité avec chaque question en utilisant le modèle text-embedding-ada-002, puis utilisé ces paragraphes comme contexte pour générer la réponse au moyen du modèle gpt-3.5-turbo. Résultats et discussion : Au moins un paragraphe pertinent était retrouvé parmi les cinq paragraphes les plus similaires à la question. Le contexte permettait de générer une réponse exacte en s’appuyant sur le contenu des rapports IGAS, et de connaitre la source d’information quand la question était précise. ChatGPT pouvait répondre sans contexte à des questions plus générales. Nous estimons que l’intelligence artificielle pourrait améliorer la qualité de la recherche d’information quand on s’appuie sur des sources de données établies. Le coût associé à l’implémentation et la maintenance de l’application, ainsi que les risques liés à la confidentialité des informations échangées avec le robot devraient être évalués.

Contexte: La ruralité apparait comme un facteur de vulnérabilité chez la femme enceinte. En effet, il a été démontré que la répartition des maternités sur les territoires notamment ruraux était inégalitaire avec des services spécialisés plutôt localisés dans les métropoles. Les risques de morbi-mortalité néonatales et maternelles étaient plus élevés pour les femmes habitant à plus de 30 minutes d’une maternité.Objectif: Décrire l’état de santé maternel et néonatal en fonction de l’isolement géographique. Matériel et méthodes: Une étude transversale observationnelle a été réalisée au sein du réseau de Santé en Périnatalité d'Auvergne sur les accouchements entre 2015 et 2020. Chaque femme a été géolocalisée par son adresse postale. La géolocalisation a été également été effectuée pour les professionnels de la périnatalité et des structures de soins en périnatalité. Une commune était considérée en zone géographique isolée si elle ne disposait pas d’au moins un professionnel (?1) ou d’une structure de soins à moins de 30 minutes de conduite. Résultats: Au total 55939 accouchements ont été inclus dans l'analyse, dont 2134 femmes qui vivaient dans une commune isolée. Le contexte socio-économique des femmes en zone isolée était plus favorable. Par contre, ces femmes étaient plus souvent obèses, plus fréquemment fumeuses et avaient plus de pathologies chroniques. Elles avaient plus de pathologies en lien avec la grossesse et accouchaient plus souvent par césarienne. Concernant les enfants, le nombre d'outborn était plus élevé en cas de résidence en zone isolée, ces enfants étaient plus souvent en retard de croissance et bénéficiaient moins souvent d'un allaitement maternel exclusif. Conclusion: L'état de santé maternel dans ses communes isolées est dégradé par rapport aux autres femmes. Les conditions socio-économiques ne sont pas un frein mais c'est bien un défaut d'accès à une offre de soins notamment primaire qui ne permet pas une prise en charge avant la grossesse. Concernant l'enfant, il existe un surrisque de morbimortalité notamment pour les enfants outborn.

L’exercice physique est défini par la HAS comme une activité physique planifiée, structurée, répétitive dont l’objectif est l’amélioration ou le maintien d’une ou plusieurs composantes de la condition physique. Malgré ses bienfaits scientifiquement reconnus sur la santé, son accès reste très inégal en France par manque de lisibilité, de structuration, de valorisation de l’offre. Parmi les freins les plus couramment cités dans les études figurent la méconnaissance du sujet et la difficulté de coordonner les acteurs. Soucieux de répondre à ces enjeux sociétaux, sous le haut patronage du Ministère des Sports, Goove.app facilite la gestion des parcours d’exercice physique à but de santé en réunissant différents types d’acteurs autour d’une plateforme digitale unique de coordination, de mise en relation, d’information et de savoir : les pratiquants ayant des besoins de bien-être et de thérapie non médicamenteuse, intervenants du sport et de la santé, prescripteurs, gestionnaires de réseau souhaitant accompagner leurs bénéficiaires. Pour ce faire, Goove.app a conçu un Dossier Sportif Partagé facilitant le suivi du parcours d’un pratiquant tout au long de son accompagnement. Ce dossier conserve, sécurise ses informations et contient, entre autres, l’ensemble des bilans de conditions physiques et motivationnel ainsi que les activités physiques pratiquées. Ainsi, s’il les y autorise, chaque professionnel associe? au dossier du pratiquant reste acteur du parcours et continue d’alimenter le dossier de suivi. De manière à faciliter les évaluations d’impact et la recherche scientifique, les données sont également anonymisées et agrégées accessibles depuis un tableau de bord avec des fonctionnalités différentes suivant les profils des structures utilisatrices : opératrices d’interventions (acteurs du sport, de la santé, du social, de l’éducation), gestionnaires de réseaux (mutuelles, collectivités, entreprises, services déconcentrés de l’État…), laboratoires de recherche. Les outils de Goove.app sont actuellement utilisés par les acteurs souhaitant coopérer sur un même territoire et faciliter ainsi les parcours locaux de prévention. Parmi les structures utilisatrices figurent : 185 maisons sport santé, des communautés professionnelles territoriales de santé, des maisons de santé pluriprofessionnelles, des centres hospitaliers universitaires, des réseaux sport santé bien-être locaux, plateformes d’éducation thérapeutique du patient…

“Faciliter les parcours de soins, de santé et de vie par une organisation plus coordonnée”, s’inscrit comme un objectif du Projet Régional de Santé. Développer des dynamiques de coopération pour créer une filière territoriale d’ETP de qualité peut-il être un levier pour y contribuer ? Nous savons combien la question du “moment” interroge en éducation thérapeutique du patient (ETP). Quel est le meilleur moment, pour le sujet, pour se voir proposer un programme d’ETP ? Au-delà? d’être différent selon les sujets appréhendant le « vivre avec la maladie », il peut s’avérer être en décalage avec le moment du soignant, tributaire du cadre dans lequel il exerce. Et qu’en est-il pour les personnes concernées par le surpoids ou l’obésité caractérisés par leur chronicité? et leur complexité ?  La plateforme territoriale en ETP a mis en lumière des besoins, des questionnements et les volontés des professionnels et patients engagés. La dynamique de partenariat a débuté par la réalisation d’un état des lieux des actions éducatives existantes, permettant ainsi de mettre en exergue la complémentarité? des acteurs et leurs valeurs partagées. Co-définir les articulations, capitaliser les expériences et mutualiser les compétences apparaît comme un des leviers pour accompagner les besoins populationnels. Inscrite dans l’esprit des communautés de pratiques (CoPs), l’émulation partenariale se coconstruit à l’aide de méthodes favorisant l’intelligence collective. D’ici fin 2023, il est envisagé d’aboutir à la cocréation de cette filière éducative, afin que chaque personne concernée puisse accéder à une action éducative personnalisée, cohérente et coordonnée tout au long de son parcours. Les premières rencontres ont été porteuses d’enthousiasme, d’intérêt et de sens pour les acteurs, tous alignés sur la nécessité de faire ensemble pour agir. Les prochains mois renseigneront sur la pertinence de créer des CoPs pour co-penser les filières en ETP et les ouvrir à d’autres domaines.

La Ville de Paris, collectivité territoriale à statut particulier depuis 2019, assume historiquement de nombreuses compétences, obligatoires, facultatives ou par délégation de l’État, dans le champ de la santé : PMI, santé scolaire, salubrité et santé environnementale, lutte contre la tuberculose, santé sexuelle, planification familiale, VIH, vaccination, soins de premier recours et aides à l’exercice libéral collectif en secteur 1, RDR, promotion de la santé, etc. En 2022, elle s’est dotée d’une direction unifiée et territorialisée de la santé publique. Si la riposte à la pandémie de Covid et les crises successives du système de santé ont contraint les acteurs – ARS et collectivités locales, professionnels de santé hospitaliers et libéraux, acteurs de la prévention, du médico-social et du soin… - à davantage de coopération, elles se sont aussi accompagnées d’une réaffirmation par l’État de la dimension régalienne de la santé et de frictions avec les acteurs des territoires, ces derniers revendiquant davantage d’autonomie, de reconnaissance et de partage dans les processus de décision. La création de la Direction de la santé publique (DSP) parisienne s’inscrit dans ce mouvement de territorialisation des politiques de santé et de renforcement de la démocratie sanitaire au plus près des communautés et des bassins de vie. Elle en révèle également les tensions, dans un système encore largement centré sur l’offre de soins et peu enclin à reconnaître la compétence des collectivités en santé publique autrement que comme effectrices d’interventions cadrées au niveau national. La DSP a été pensée comme un service intégré de santé publique territoriale, combinant expertise scientifique et médicale, épidémiologie sociale et recherche interventionnelle, veille sanitaire et promotion de la santé, prévention précoce et rééquilibrage de l’offre de soin, santé environnementale et santé communautaire. Cette nouvelle gouvernance permet de dépasser les fonctionnements en silo et de mieux intégrer la santé dans toutes les politiques, mais aussi de passer d’une logique d’indicateurs d’activité à une véritable évaluation de son impact sur l’amélioration de la santé des populations. 18 mois après sa création, il s’agira d’en tirer les premières leçons à la lumière des débats en cours sur l’organisation territoriale des compétences en santé.

Depuis près de 10 ans, l'Instance Régionale d'éducation et de promotion de la santé est missionnée par l'Agence Régionale de Santé du XXX pour accompagner méthodologiquement l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des Contrats locaux de santé de la Région. Chaque territoire, selon ses besoins, peut donc solliciter l'Ireps pour un accompagnement méthodologique d'une ou plusieurs étapes du contrat. Constitution de la gouvernance, diagnostic, élaboration des objectifs et/ou indicateurs d’évaluation, réflexion sur le plan d’actions… : pourquoi développer tant d’énergie au déploiement de la méthodologie de projet ? Quelles plus-values cela peut avoir pour les acteurs du territoire et les financeurs de l’accompagnement ? Et pour les habitants ? Après 12 ans d’accompagnement nous constatons, quelques soient les étapes, que la méthodologie de projet est toujours au service, voire est le garant, de la mobilisation des acteurs, du renforcement des collaborations et partenariats et de l’intégration pérenne du contrat dans le paysage local. Ainsi, le diagnostic permet de s’assurer de l’adaptation du contrat aux priorités locales. Il permet aussi la mobilisation des acteurs et des habitants autour du dispositif. La formulation des objectifs et des indicateurs permet de s’assurer de la cohérence du contrat et de son articulation avec les dispositifs territoriaux périphériques (PTSM, ASV, CLSM, CPTS, DAC, CNR…). L’accompagnement du plan d’actions permet de créer de nouvelles synergies, de valoriser les partenariats jusqu’alors informels. Néanmoins, pour permettre cette mise en harmonie des partenariats sur un territoire par le biais de la méthodologie de projets, nous observons des prérequis indispensables : engagement politique des élus locaux et de la délégation territoriale de l’ARS mais également des différentes institutions en cohérence avec les priorités du territoire (CAF, conseil départemental, assurance maladie…), calendrier souple au rythme du territoire, cadre défini sans être imposé afin de s’adapter au mieux aux priorités locales… In fine, cette méthodologie de projets, si les prérequis sont réunis, permet de fédérer les acteurs ; un critère essentiel à la réduction des inégalités de santé.

Selon les enquêtes menées au plan national, les jeunes en insertion sont en moins bonne santé que les jeunes actifs ou étudiants de la même catégorie d’âge. L’ORSCREAI Normandie en partenariat avec l’ARML, un groupe de missions locales, l’ARS et la Région Normandie met en oeuvre depuis 2018 un outil de recueil de l’état de santé des jeunes accueillis en mission locale. Ce dernier a pour objectif de mesurer l’état de santé des jeunes âgés de 16 à 25 ans en insertion, afin d’adapter au mieux les actions de prévention et promotion de la santé à destination de ce public. Cette enquête s’appuie sur un auto-questionnaire structuré autour d’un module socle annuel qui aborde, outre les caractéristiques sociodémographiques des jeunes, leurs conditions de vie, leur santé physique et psychique, leurs comportements et consommations et un module thématique (différent chaque année) qui permet d’approfondir un domaine particulier. En 2019, une analyse spécifique sur l’estime de soi a été menée et a pu compléter les éléments recueillis en routine sur la qualité de vie et la santé mentale. Entre 1200 et 2400 jeunes participent au dispositif chaque année. Plus d’un tiers déclarent avoir un état de santé « assez bon », « mauvais » ou « très mauvais ». Sur une échelle de 0 à 10, un quart des jeunes enquêtés ont situé leur qualité de vie entre 0 et 4. Un jeune sur 10 s’estime globalement peu capable, avec des difficultés particulièrement présentes dans les domaines de l’affirmation de soi - anxiété sociale. Les jeunes présentant une plus faible estime d’eux-mêmes jugent plus négativement leur qualité de vie. Enfin, plus d’un jeune sur cinq a tenté de se suicider au moins une fois au cours de leur vie. L’observation menée annuellement est ici au service des partenaires pour adapter au mieux les actions de prévention et de promotion de la santé. Ce questionnaire a pu conforté la déclinaison du « Parcours bien dans sa tête » financé dans le cadre de fonds dédiés ARS au public en contrat d’engagement jeune et co-construit par l’ARML avec l’appui de directions de missions locales.

Alors que le cannabis est la substance illicite la plus consommée dans le monde, certains États ont fait le choix au cours de la décennie 2010 d’expérimenter un modèle de régulation contrôlée, dit de « légalisation » de l’usage de cannabis à des fins non-médicales. La question de la protection de la santé publique a d’emblée été au cœur des préoccupations et a même, parfois, constitué un argument de réforme. C’est le cas, parmi les 21 États des États-Unis qui ont, à ce jour, légalisé le cannabis, de ceux de Washington et de l’Oregon, que nous avons étudiés grâce à une enquête qualitative menée en 2022 auprès des acteurs locaux de la régulation (entretiens et observations directes). Notre contribution se propose d’analyser les enjeux de santé publique qui ont émergé au cours du processus de mise en œuvre de la réforme, attendus pour certains, non anticipés pour d’autres. À partir d’exemples précis, nous montrons comment, en pratique, la commercialisation du cannabis, même avec un encadrement règlementaire strict, met en tension la recherche de profits pour les opérateurs du nouveau marché et l’objectif de santé publique visant à réduire sa consommation dans la population. Au prisme des effets observés dans ces deux États, nous interrogeons les conditions d’une régulation favorable à la santé publique. Si les indicateurs ne montrent pas de hausse de la consommation parmi les mineurs, différents points de vigilance sont apparus : élargissement des clientèles de consommateurs parmi les adultes sous l’effet de la diversification des produits et des stratégies de promotion déployées dans les interstices de la législation ; accroissement de l’offre de cannabis disponible, avec un essor des produits hautement concentrés en principe actif (THC), présentant un risque accru d’intoxication et de dommages sanitaires à long terme ; normalisation du produit et perceptions minorées des risques sanitaires parmi les jeunes ; craintes quant à une « renormalisation sociale » de l’acte de fumer.

L’Observatoire mondial de la santé identifie la transversalité et la territorialisation comme clés de réussite de la réduction des inégalités de santé. Dans le domaine de l’alimentation, la transversalité apparaît au sein de trois programmes : l’un porté par la Ministère de la santé et des solidarités, « Nutrition Santé » (PNNS) ; le deuxième par le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, « pour l’Alimentation » (PNA) ; et le dernier, interministériel, « de l’Alimentation et de la Nutrition » (PNAN). Quant à la territorialisation, ces programmes contribuent aux objectifs des Contrats Locaux de Santé (CLS) et des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT), respectivement financés par les Directions Régionales de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF) et les Agences Régionales de Santé (ARS) en lien avec les élus. Pour autant peut-on dire que les CLS et les PAT sont des outils soutenant cette décentralisation ? L’objectif de ce travail était de décrire les niveaux de coopération des acteurs de l’alimentation travaillant au sein des structures. Cette étude est basée sur des observations et des entretiens semi-directifs menés entre 2021 et 2023 auprès des financeurs (ARS et DRAAF), élus et techniciens en charge des CLS et PAT d’un Pays. La stratégie choisie est celle de la « triangulation complexe », laquelle fait varier les informateurs en fonction de leur rapport au problème traité. Il ressort de nos évaluations que l’ARS et la DRAAF n’ont pas de feuille de route émanant de leurs ministères pour travailler ensemble à la déclinaison des programmes et l'absence d'espace d’harmonisation des messages entre les institutions régionales et les acteurs mettant en œuvre les CLS et les PAT. Ainsi, ces dispositifs sont moins des dispositifs décentralisés, dans le sens où ils n’ont pas l’ambition d'appliquer les politiques ministérielles, que des opportunités pour les élus de répondre au projet du Pays. Des passerelles doivent être instaurées entre les CTS et les PAT. Cette perspective est inscrite dans l’appel à projets 2023 du PNA ciblant des actions inter projets alimentaires territoriaux.

Le système français pour les soins psychiatriques est construit sur un découpage territorial en secteurs, meilleurs garants d’une bonne couverture de soins. Or, les populations couvertes par les secteurs présentent une forte hétérogénéité. Le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences comporte 22 secteurs adultes sur 13 arrondissements parisiens. Un redécoupage de la sectorisation « adultes » du 20ème arrondissement a abouti au présent travail d’analyse. Les contours de ces deux nouveaux secteurs (G27 et G28) devaient prendre en compte plusieurs aspects : 1) une répartition équilibrée en termes de population couverte, mais également en termes de caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques ; 2) en termes de recours et d’accessibilité aux soins ; 3) le découpage IRIS - Ilots Regroupés pour l'Information Statistique - afin de pouvoir utiliser les statistiques disponibles à ce niveau territorial, et de pouvoir procéder à des études populationnelles et épidémiologiques. L’analyse des caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques a ainsi été faite grâce à ces statistiques par IRIS. Les données disponibles nous ont permis également de construire un indice de précarité par IRIS basé sur un certain nombre d’indicateurs (taux de pauvreté, part de personnes au chômage, part de locataires HLM, revenu médian, etc.). Le recours aux soins a été estimé par le nombre de patients par type de prise en charge, hospitalisation temps complet ou ambulatoire, et respectivement par le nombre de journées d’hospitalisation et le nombre d’actes. Les densités de recours aux soins ont été calculées sur la population totale. Cette analyse a permis de construire deux secteurs homogènes en termes de population, et sur la plupart des caractéristiques socio-économiques. Cependant, sur le secteur G27, 61,5% des IRIS avaient un score de précarité faible (0 ou 1) versus 29,4% pour le G28. La part de quartiers très précaires (score 8) étaient en revanche assez similaires sur les deux secteurs (10,3% et 14,7%). Les densités de recours aux soins ont montré également une certaine homogénéité entre secteurs, avec cependant un nombre de journées d’hospitalisation plus important effectué par les patients du G27.

Contexte Les conditions de logement et d’habitat constituent un facteur d’inégalités de santé majeur; une littérature anglo-saxonne abondante explicite les mécanismes d’effets et évalue les interventions de santé publique. En France, ce sujet semble sous-estimé : relativement peu de publications sur les inégalités de santé s’y intéressent, en particulier sous un angle épidémiologique; les politiques publiques sanitaires sont centrées sur le volet réglementaire, ou sur une approche globale (qualité de l’air intérieur) ; enfin, rares sont les évaluations d’impact en santé des politiques du logement et de l’habitat. Matériel d’étude Deux axes d’analyse sont proposés. D’une part, l’Agence Régionale de Santé IDF s’est efforcée de promouvoir une approche des inégalités de santé par les conditions de logement et d’habitat. On spécifiera cinq modalités d’intervention : action réglementaire, stratégie de coalition et d’alliance, appels à projets, insertion dans les autres programmes sanitaires, partenariats avec les collectivités. Pour chacune de ces modalités, on qualifiera facteurs facilitants et facteurs de résistance et de blocage D’autre part, on proposera une analyse comparative de la littérature scientifique en contextes français et anglo-saxon, centrée sur les cinq dernières années, et notamment sur la période de crise sanitaire. On focalisera cette approche comparative sur deux types de publications : celles portant sur les connaissances épidémiologiques liées au logement et à l’habitat ; et celles portant sur l’impact en santé des politiques de logement/habitat, qu’il s’agisse de politiques structurelles ou de décisions spécifiques. Pour ces deux approches, on s’efforcera de repérer 5 thématiques-clefs : santé de l’enfant, effets de la surpopulation, effets de la précarité locative, effets du mal-logement, participation des habitants. D’autres thématiques pourront être discutées. On sépare les enjeux liés au logement et à l’habitat de ceux liés aux politiques d’hébergement Discussion et perspectives Face à l’aggravation des difficultés de logement en France, les acteurs de santé publique doivent définir des modalités d’intervention plus précises et de plus grande ampleur. Cela passe à la fois par un développement des connaissances, une stratégie de plaidoyer plus construite, et l’association des habitants concernés.

Introduction Les stratégies de contrôle du paludisme ont permis de diminuer l’incidence du paludisme jusqu’à atteindre une très faible transmission dans de nombreux pays. Malgré ces importantes avancées, le dernier kilomètre à parcourir vers l’élimination reste souvent complexe, en particulier dans les zones frontalières, comme c’est le cas sur la frontière entre la Guyane et le Brésil. L’objectif de cette étude est d’étudier l’impact de différentes mobilités en zone frontalière sur le portage du Plasmodium en phase de très faible transmission. Méthodes Une étude longitudinale a été réalisée dans une ville frontalière pour étudier les facteurs associés au portage de Plasmodium. Le portage a été identifié par PCR au cours de deux enquêtes transversales autour d’octobre 2017 et octobre 2018, et les porteurs traités. Les différents types de mobilité (déplacements autour des villages pour les activités vivrières et voyages transfrontaliers en zone amérindiennes brésilienne) ont été documentés par questionnaire. La densité vectorielle du lieu de résidence a été estimée à l’aide de données de télédétection et météorologiques. L'association entre portage et mobilité a été analysée par un modèle additif généralisé mixte tenant compte de l’autocorrélation spatiotemporelle. Résultats 1192 habitants de SGO âgés de 0 à 92 ans ont été suivis. L’âge moyen de la population était de 23 ans, avec 49% d’enfants de moins de 18 ans (n=579). Le portage de paludisme représentait 8% de la population en 2017 (n=89) et 3% en 2018 (n=35). Le portage était indépendamment associé à un voyage en zone amérindienne brésilienne (OR=1.84, p=0.02), à la densité vectorielle du quartier du lieu de résidence (élevée versus faible OR=4.03, p<0.001), à l’âge des participants (p=0.03) et à la pratique de l’abattis (agriculture traditionnelle sur brûlis) (OR=1.92, p=0.02). Conclusion Le portage de Plasmodium sur cette zone frontière est associé à la densité vectorielle péri-domiciliaire, ainsi qu’à différentes mobilités. Ces spécificités doivent être prises en compte pour atteindre puis maintenir les objectifs d’élimination, en renforçant la surveillance transfrontalière et en planifiant des interventions ciblées tenant compte de la mobilité (dépistage autour des cas, dépistage au retour de zones à risque, prophylaxie…).

CONTEXTE : Bien que les bénéfices de l'activité physique (AP) sur la santé soient reconnus, 60 à 70% des patients atteints de cancer de la prostate ne suivent pas les recommandations en matière d'AP. Cette étude vise à évaluer la faisabilité du programme Acti-Pair qui combine trois stratégies d’intervention ayant pour objectif d’augmenter l’adhésion des patients atteints d’un cancer de la prostate à l'AP : le soutien motivationnel par les pairs, la réalisation d’un projet d'AP personnalisé et réaliste et le soutien des professionnels de la santé et de l'activité physique adaptée (APA) dans le département de la Loire. METHODE : Une étude pilote de type pré-post, utilisant une méthodologie mixte, a été utilisée pour évaluer la faisabilité, l'efficacité potentielle et les processus de la mise en œuvre du programme Acti-Pair chez les patients atteints d’un cancer de la prostate et n’étant plus en cours de traitement (sauf hormonothérapie). Cette étude s’est déroulée en deux étapes : une étape de recrutement et de formation des pairs et une étape de mise en place de l’intervention dans le département de la Loire. RESULTATS : Neuf pairs ont été formés et ont accompagné des patients. 20 patients ont bénéficié d’un bilan initial et parmi eux, 19 ont été orientés vers des structures sport-santé et ont été accompagné par un pair. L’âge médian des pairs était de 67 vs 70 ans pour les patients, le diagnostic de cancer date en moyenne de plus de 3 ans pour les deux profils et la majorité des patients ont bénéficié d’une chirurgie et/ou d’une radiothérapie. La motivation intrinsèque à pratiquer de l’activité physique a augmenté après la participation au programme Acti-Pair. Le Dispositif d’Accompagnement vers la pratique d’Activité Physique (DAPAP) réalisant les bilans et orientant vers les structures sport-santé se révèle être l'acteur clé pour l’implémentation du programme Acti-Pair dans la Loire. PERSPECTIVES : La faisabilité du programme Acti-Pair ayant été démontrée dans le département de la Loire, il s'agit maintenant d’évaluer l’efficacité et l’implémentation du programme en l’étendant à d’autres territoires, notamment les autres départements de la région AURA, où les DAPAP sont présents.

Contexte : Pour lutter efficacement contre les ISTS, l'ARSIF s'est engagée, aux côtés des collectivités locales, dans une politique de développement des Contrats locaux de santé et des Conseils locaux de santé mentale, en complémentarité avec les Ateliers santé ville, déployés par les Préfectures de région. Jusqu'en 2019, les coordinateurs étaient réunis au sein du Collectif Santé Ville IdF. Lors de la dissolution du Collectif, PromoSanté IDF a été missionné par l’ARS et la Préfecture de Région pour s'inscrire dans la continuité des actions portées par le Collectif. En 2020, une étude de préfiguration a été menée avec pour objectifs de : - Entrer en contact avec les coordinateurs et les partenaires ; - Identifier les complémentarités et les synergies dans les offres de service faites aux coordinateurs ; - Construire un programme de travail. - Méthodologie : entretiens qualitatifs, individuels et collectifs, ont été réalisés auprès de 39 coordinateurs franciliens et auprès de 12 partenaires. Résultats : Trois niveaux de besoins ont été identifiés : - environnement des coordinateurs : élus, hiérarchie, autres services ; - montée en compétences des coordinateurs : promotion de la santé, coordination et démarche territoriale ; - liens entre pairs. Discussion : PromoSanté IDF a défini des principes pédagogiques et élaboré un programme annuel : quinze ateliers basés sur l’apport de connaissances, l’échange d’expériences et l’appropriation de techniques utilisables au quotidien. Une journée d’accueil est ouverte à leur hiérarchie et aux élus. Certains ateliers sont ouverts à tout référent en promotion de la santé. Ce programme bénéficie d’une évaluation continue pour un ajustement régulier aux besoins du réseau. Conclusion : Après deux années de dispositif, une véritable dynamique est engagée avec une centaine de coordinateurs ASV, CLS, CLSM et près de 30 structures partenaires mobilisées par an. Ce programme contribue à la montée en compétences et l’échange d’expériences entre les coordinateurs. Trois stratégies restent à déployer pour l’avenir : - Trouver des modalités pédagogiques qui permettent une meilleure articulation entre appropriation et pratiques situées. - Renforcer les environnements capacitants. - Continuer l’ouverture de certaines des activités à d’autres référents en promotion de la santé.

On observe depuis plusieurs années un mouvement d’affirmation du rôle des collectivités territoriales et de leurs élus en matière de santé (Le Goff, 2011 ; Alam, 2015 ; Hassenteufel, Naiditch, Schweyer, 2020 ; Honta, Haschar-Noé, 2011). Ces derniers contribuent à la politisation des politiques de santé publique et à leur reformulation dans les termes de la compétition politique locale (Clavier, 2009). Le profil des élus locaux en charge des questions de santé, les leviers d’action à leur disposition, la manière dont ils s’en saisissent, leur vision de l’investissement des collectivités en matière de santé, la façon dont ils se coordonnent avec les équipes municipales, les instances régionales ou nationales, les professionnels de santé et autres acteurs territoriaux, sont autant de sources d’interrogations soulevées par la redéfinition du régime de l’action publique locale en santé. Cette communication s’inscrit dans l’axe B et la thématique 10 du Congrès. Elle vise à présenter une analyse des caractéristiques des élus franciliens en charge des questions de santé et la place des politiques de santé dans les exécutifs locaux. Cette présentation s’appuie sur l’exploitation d’une enquête par questionnaire réalisée au printemps 2023 par une équipe du Laboratoire XX (XX), en partenariat avec l’Institut XX, l’Observatoire régional de la santé et l’Association des XX d’XX. Cette enquête recueille des données fournies sur le profil des élus des communes franciliennes de plus de 5000 habitants, leur implication dans des réseaux d’action publique locaux et nationaux, identifie les leviers à leur disposition, questionne la place des enjeux de santé dans les exécutifs et les politiques publiques des collectivités, la façon dont s’organisent administrativement les services et les relations qu’entretiennent les élus avec les autres acteurs de la santé du territoire et plus largement des territoires (intercommunal, régional et national).

Les associations constituent des acteurs incontournables des politiques de santé publique locales. Par ailleurs, de plus en plus de communes s’engagent dans une politique de santé publique alors que la compétence institutionnelle dans ce domaine reste la responsabilité de l’État. Notre objectif est de comprendre le rôle joué par les associations spécialisées autour des acteurs locaux et/ou de la santé, dans cette tension entre possession officielle d’une compétence d’un côté et réalisation concrète d’actions de l’autre.   Le propos de cette communication s’appuiera sur l’analyse de données récoltées au cours d’un travail de thèse de sociologie en cours. Cette thèse porte sur les actions de santé publique développées au niveau local. La méthodologie est qualitative. Des entretiens (n=55) sont réalisés avec des acteurs impliqués dans la conception et la mise en œuvre de ces actions, qu’ils travaillent dans les territoires, au sein d’associations ou d’institutions. Ces entretiens ont été accompagnés d’observations. Enfin, des données sont produites après analyse de sources écrites telles que des documents produits par des associations (des études, des plaidoyers, des guides à destination des acteurs locaux etc.).   L’objectif de cette communication est de montrer en quoi les associations agissent comme des filtres entre le niveau local et le niveau national ; traduisant auprès du premier les demandes et les procédures du second, et portant auprès du second les revendications et les réflexions du premier. L’argument défendu est celui de l’existence d’une tension entre les différentes fonctions de ces associations. Premièrement, dans une forme de délégation de service public, formelle comme informelle, ces associations soutiennent les intérêts et les objectifs du niveau national en explicitant aux acteurs locaux les attentes et les dispositifs de l’État. De l’autre, ces associations constituent des espaces de diffusion de discours critiques voire concurrents des discours étatiques et de promotion d’une approche locale singulière. En effet, ces organisations constituent des espaces de socialisation entre pairs et de développement d’activités de lobbying et de plaidoyer. Ces conclusions invitent à développer des recherches autour des conséquences d’une différence en termes d’investissement associatifs des communes sur la forme et le contenu de leur politique de santé.

Impulsées politiquement depuis 2019 par les ministères de la Cohésion des Territoires et de l’Education Nationale, les Cités éducatives visent à intensifier les prises en charges éducatives des enfants et des jeunes (0-25 ans). Elles consistent en une alliance des acteurs éducatifs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : parents, services de l’État, des collectivités, associations, habitants. Bénéficiant d’un label d’excellence, les 200 Cités éducatives sont dotées de moyens financiers complémentaires de l’Etat pour renforcer des programmes d’actions sur la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de l’urbanisme, le renforcement des liens avec les familles… et la santé. De 2020 à 2022, la Fédération Nationale d’Education et de promotion de la Santé (FNES) a animé le groupe pilote santé des Cités éducatives. L’objectif était de renforcer les connaissances sur la promotion de la santé et de favoriser les échanges entre les Cités éducatives autour de leurs actions. Ce groupe s’est attaché à cerner les leviers favorisant les démarches territoriales et intersectorielles de promotion de la santé en s’appuyant notamment sur la notion de parcours de l’enfant et du jeune entre le milieu scolaire et le périscolaire, le développement d’une culture commune autour de la santé mentale et des compétences psychosociales, le lien entre l’aménagement urbain et la santé... De même, les freins ont été analysés au regard des contextes locaux : l’absence de professionnels de santé pénalisant le lien entre prévention et soins, le manque de formation des professionnels de l’Education nationale et du secteur associatif périscolaire à la promotion de la santé, le poids plus important accordé à d’autres axes de travail des Cités éducatives... Les Cités éducatives constituent des territoires prometteurs pour la promotion de la santé et la réduction des inégalités sociales de santé, car elles s’inscrivent dans une démarche « d’alliance éducative », soutenue politiquement et financièrement. Elles permettent de toucher plus particulièrement les publics vulnérables des quartiers prioritaires de la ville et ce, en articulation avec des programmes et dispositifs existants dans les domaines social, économique, éducatif et de santé.

Introduction: Malgré l’existence de données probantes de l’impact sanitaire des politiques d’aménagement et d’urbanisme, la santé ne constitue pas un critère décisionnel majeur de leur élaboration. Pourtant, la communauté scientifique reconnait que le partage de connaissances entre scientifiques et décideurs favorise une prise de décision éclairée par les données probantes. Cette étude vise à comprendre de quelle manière ce partage de connaissance s’organise dans le champ de l’aménagement et de l’urbanisme. Il s’agira notamment d’en appréhender les freins et leviers dans ce champ spécifique pour promouvoir un urbanisme favorable à la santé. Méthode : Dans le cadre du projet de recherche international Complex Urban Systems for Sustainability and Health, 17 entretiens semi-directifs ont été réalisés en 2021 auprès d’élus et d’agents de services d’urbanisme et de santé d’une collectivité française. Les cadres évaluatifs du partage de connaissance existants en santé publique ont servi à l’analyse de ces entretiens. Trois dimensions sont retenues pour l’analyse : 1- la complexité des politiques d’aménagement et du processus de prise de décision, 2- la perception et l’utilisation des données probantes et 3- les représentations de la santé des élus et des agents de la collectivité. Les résultats montrent que plusieurs facteurs expliquent le manque d’intégration des données probantes dans le champ de l’aménagement et de l’urbanisme parmi lesquels: un défaut de prise en compte des questions de santé en amont du processus de décision ; le manque d’une approche systématique et décloisonnée entre services d’urbanisme et de santé lors de l’élaboration de ces politiques ; le manque de maitrise de l’approche par les déterminants de la santé ; le manque d’espace d’échange entre le secteur académique, les professionnels et les décideurs. Cette étude ouvre les débats sur de nouvelles formes de collaboration à investir à l’interface entre science et politique. La création d’instances de gouvernance transversales, porteuses d’initiatives innovantes en urbanisme et aménagement, pourrait permettre de mieux répondre aux enjeux actuels et futurs (enjeux sanitaires, environnementaux et de changement climatique) auxquels désormais les villes font face.

Contexte : Bien que les violences sexistes et sexuelles (VSS) chez les étudiants fasse l'objet d'une attention accrue, la population des étudiants LGBTQ+ est peu étudiée. L'objectif était d'évaluer la fréquence et le risque de VSS chez les étudiants en santé LGBTQ+ comparé à des étudiants non LGBTQ+. Méthodes : Un auto-questionnaire anonyme en ligne auprès d'étudiants en santé a recueilli l'âge, le sexe et le statut LGBTQ+. Le score CESD 8 a mesuré le niveau de dépression. Cinq VSS ont été recueillies : 1-L'atteinte à l'image à connotation sexuelle sur les réseaux sociaux ; 2-Les remarques et comportements sexistes ; 3-Les commentaires à connotation sexuelle ; 4-Les agressions sexuelles ; 5-Le viol ou la tentative de viol. Résultats Au total, 1152 étudiants ont complété le questionnaire. L'âge moyen était de 20,8 ans (SD=2,26), 82,6% des étudiants étaient des femmes (non binaires 0,4%) et 14,7% étaient LGBTQ+ (16,4% des hommes et 14,0% des femmes). Depuis le début de leur étude en santé, les étudiants non-LGBTQ+ et LGBTQ+ ont été respectivement exposés à la VSS1 : 3,1% et 7,6% (p=0,005), à la VSS2 35,8% et 45,9% (p=0,01) ; à la VSS3 37,0% et 32,9% (p=0,10) ; à la VSS4 6,0% et 13,5% (p<0,001) et à la VSS5 1,2% et 5,3% (p <0,001).  Le score CEDS-8 était de 15,3 pour les étudiants non-LGBTQ+ et de 17,1 pour les LGBTQ+ (p <0,001). Après régression logistique, les étudiants en santé LGBTQ+ ont un risque plus élevé d'être exposés à une VSS que les étudiants non- LGBTQ+: Odds Ratio Ajusté=2,01 IC95% [1,41-2,87]. Conclusion : Les étudiants en santé LGBTQ+ ont deux fois plus de risques d'être exposés aux VSS que les étudiants non LGBTQ+.  Des changements de politique pourraient contribuer à créer des environnements plus inclusifs pour les étudiants LGBTQ+ afin de réduire la prévalence et l'impact des VSS. Il pourrait s'agir d'inclure par exemple des étudiants LGBTQ+ dans les politiques contre les VSS.

Les incitatifs financiers sont efficaces pour encourager les individus à adopter des comportements ponctuels tels que la vaccination, le dépistage ou l'arrêt du tabac pendant la grossesse. Cependant, peu d'études documentent si les incitatifs financiers corrigent ou accentuent les différences d'adoption d'un comportement entre différents groupes sociodémographiques. À partir des données de l'essai HITS en Afrique du Sud, nous avons étudié si les incitatifs financiers pouvaient réduire les inégalités d'acceptation du dépistage du VIH à domicile. Les résidents âgés de 15 ans dans la zone d'étude ont été assignés à un bras intervention (16 grappes) ou contrôle (29 grappes). Dans le bras intervention, les individus recevaient un bon alimentaire (~3,5 dollars US) s'ils acceptaient un test VIH à domicile. Les différences d'acceptation du test ont été mesurées par caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, éducation, emploi, situation matrimoniale, ressources du ménage) et géographiques (milieu de vie). Parmi les 37 028 résidents, 24 793 (9 290 hommes, 15 503 femmes) ont été inclus dans l'analyse. Les incitatifs financiers ont augmenté l'acceptation du test à domicile chez les hommes (39,2 % contre 25,2 %, p < 0,001) et les femmes (45,9 % contre 32,0 %, p < 0,001). Dans le bras contrôle, l'acceptation du test était plus élevée chez les populations jeunes, peu instruites, célibataires ou sans emploi. Dans le bras intervention, l'augmentation absolue d'acceptation du test à domicile était également significativement plus élevée au sein de ces groupes, ce qui a accentué les différences d'acceptation du test entre les groupes sociodémographiques. Cependant, étant donné que ces groupes ont globalement moins accès aux services de dépistage du VIH en Afrique du Sud, les incitatifs financiers ont pu réduire les inégalités d'accès au dépistage du VIH dans notre contexte spécifique. Les incitatifs financiers augmentent le recours au dépistage du VIH à domicile, mais de manière indifférenciée par groupe sociodémographique. Autrement dit, les incitatifs financiers accentuent mais ne corrigent pas les effets différentiels induits par une intervention en santé. Les incitatifs financiers peuvent donc réduire les inégalités de comportement de santé, mais à la condition qu'ils soient associés à des interventions qui corrigent initialement ces inégalités.

Contexte : La Santé Publique s’intéresse de plus en plus aux déterminants sociaux de santé pour comprendre les écarts d’état de santé dans les différents territoires. Cette approche écologique est importante les régions où on observe d’importantes variabilités des niveaux socio-économiques entre territoires. Notre objectif était d’étudier les associations entre les indicateurs de suivi de la grossesse et indicateurs de l’état de santé du nouveau-né en lien avec le niveau de socioéconomique territorial des communes de résidence des mères. Méthodes : L’analyse a inclus 105 456 nouveau-nés en 2016 dont les mères résident dans les communes de la région parisienne et dont le Premier Certificat de Santé de l’enfant (PCS) a été rempli. Le niveau socioéconomique a été défini par la « French DEPrivation index (FDep) » décrite au niveau communal. Les associations entre les indicateurs de santé périnatale et le Fdep sont analysées par un modèle de régression logistique.  Résultats : Comparés aux nouveau-nés des communes les plus favorisées (FDep=1), les nouveau-nés des communes défavorisées (FDep=5) présentent un plus grand risque d’être issu : (1) d’une grossesse déclarée tardivement (ORa 2,3[2,08-2,56]), (2) d’une grossesse sans dépistage échographique de la trisomie 21 (ORa 2,72[2,1-2,93]) ou (3) d’une grossesse avec moins de trois échographies anténatales (ORa 1,79[IC : 1,52-2,11]). Il y avait également une association forte entre la prématurité et l’hypotrophie et le niveau socioéconomique des communes de résidence de la mère (avec respectivement des ORa 1,43[1,16-1,75] et 1,34[1,20-1,51]). On a observé un gradient entre le niveau de déprivation d’une commune et les différents indicateurs de santé périnatale, plus une commune était défavorisée, plus mauvais étaient les indicateurs de santé périnatale. Conclusion  La santé périnatale est un enjeu crucial de développement global. Les inégalités sociales de santé s’expriment à tous les âges de la vie et se cumulent au cours du parcours de vie, elles sont présentes dès la grossesse et dans les premiers jours de vie. Il est donc important d’organiser efficacement l’accompagnement durant la grossesse, l’accouchement et le postpartum.

Au cours de la dernière décennie une diversité d’offre de santé par et pour les minorités sexuelles et de genre se sont développées en France, en particulier dans le domaine de la santé sexuelle. Si ces offres de santé sont surreprésentées dans des grands centres urbains, elles se combinent avec des formes d’organisation plurielles : création de réseaux professionnels ou associatifs, annuaire de professionnels médico-sociaux LGBTI-friendly, formation des professionnel·les ou développement de l’activisme en ligne. Le projet de recherche Sesam LGBTI+ vise à décrire et analyser le champ de la santé LGBTI+ à partir d’une étude de cas multiple auprès de services de santé dans plusieurs régions de France hexagonale (Alsace, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Ile de France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur). Les données s’appuient sur des ethnographies de structures de soin (associatives ou médico-sociales) et des réseaux dans lesquelles elles s’insèrent. La collecte de données s’appuie sur des ethnographies des services, des entretiens semi-directifs avec les acteurs et des focus groupes avec les usagers. Nos résultats soulignent que les inégalités territoriales classiques d’accès aux soins (grandes villes vs. milieu rural ou quartiers défavorisés, déserts médicaux…) et de financements des offres de santé contribuent à renforcer l’isolement des publics LGBTI+. Dans certains territoires, la possibilité d’avoir recours à un·e professionnel·le formé·e sur ces questions est un parcours semé d’embûche (éloignement géographique, enjeu de confidentialité, saturation des plages de rendez-vous). Or, l’isolement et l’évitement des soins sont déjà des facteurs déterminants qui aggravent la santé physique et mentale de ces groupes minoritaires. Nos données permettent d’analyser comment les initiatives communautaires cherchent à réduire ces inégalités structurelles. De nombreux obstacles freinent la reconnaissance de l’intérêt de la santé LGBTI+ en France : les financements publics mettent en concurrence les structures, ce qui limite le développement de collaborations entre elles, les listes de soignant·es « safes » sont régulièrement accusées de remettre en cause le caractère universaliste de l’accès aux soins et le manque de financements publics fait reposer les formations sur des bénévoles associatifs. Les données issues du projet Sesam permettent d’objectiver les contours d’un champ de la santé publique en pleine structuration.

Introduits officiellement dans le système de santé français par le décret du 18 juillet 2018, les infirmiers de pratique avancée (IPA) disposent de compétences élargies et d’une autonomie renforcée en matière de prescription d’examens et de médicaments, de suivi thérapeutique des patients, de dépistage, de prévention et de coordination de parcours de soins. Cet exposé s’appuie sur les données issues de l’un des volets d’une enquête qualitative, associant observations et entretiens et portant sur l’exercice de 6 IPA en milieu hospitalier et 7 IPA en soins primaires. L’exercice des IPA en soins primaires était déployé dans 3 centres de santé, 2 maisons de santé et 1 cabinet pluriprofessionnels situés dans 5 communes franciliennes. Les auteures décrivent dans un premier temps, les différentes collaborations entre IPA et médecins de ville ainsi que les obstacles et les freins au développement de cette fonction infirmière. Dans un deuxième temps, elles décrivent les différentes activités et collaborations déployées par les IPA dans la coordination des parcours de soins ville-hôpital, l’organisation d’interventions pluriprofessionnelles pour la prise en charge de patients complexes, la participation à la conception et la coordination d’actions de santé transversales et de programmes de prévention et promotion de la santé participatifs et pluriprofessionnels. L’analyse fait ressortir diverses formes de fragilité des territoires de santé, particulièrement au niveau des collaborations entre IPA libéraux et médecins de ville et de la coordination des parcours de soins ville-hôpital. En revanche, le déploiement d’actions et de programmes de santé participatifs entre professionnels et habitants se présente comme un facteur de renforcement de l’ancrage territorial des services de santé. Acteurs nouveaux, parmi d’autres dans l’offre territoriale de santé, les IPA représentent un levier du tissage des collaborations dans l’offre de soins et de prévention, entre des acteurs institutionnels, des professionnels et les habitants dans leurs environnements de vie quotidienne.

Contexte et objectif La microstructure médicale est une équipe de soins primaires pluriprofessionnelle constituée d’un ou de plusieurs médecins généralistes, d’un travailleur social et d’un psychologue. Le travailleur social et le psychologue interviennent au sein même du cabinet du médecin généraliste lors de permanences hebdomadaires. Le déploiement des microstructures médicales fait l’objet de deux expérimentations Article 51 dont les objectifs sont d’améliorer le maillage territorial des prises en charge et l’accès à des soins de proximité pour les patients présentant des problématiques liées à l’usage de substances psychoactives et/ou de santé mentale. Population et Méthodes Les microstructures, regroupées en réseaux au sein de la Coordination Nationale des Réseaux de Microstructures (CNRMS), se développent dans 6 régions françaises métropolitaines. La population cible concerne la patientèle, adulte, des médecins généralistes, présentant une situation complexe : troubles liés à l’usage de substances psychoactives, troubles psychiques. Résultats et discussion Actuellement, 147 équipes de microstructures sont constituées, regroupant 350 médecins généralistes, 70 travailleurs sociaux, 80 psychologues et 8 psychiatres. Ces équipes prennent en charge 4500 patients pour des problématiques addictives. Parmi ces patients, âgés en moyenne de 45,4 ans, 48% sont des femmes. Par ailleurs, 400 patients sont suivis en microstructures pour des problématiques de santé mentale. Les patients suivis pour ce motif sont âgés en moyenne de 45,4 ans et sont en grande majorité des femmes (75%) souvent isolées et vulnérables. La microstructure permet un suivi global, gratuit et non stigmatisant de patients orientés par leurs médecins généralistes en qui ils ont confiance. Parmi ces patients, la plupart n’avait jamais été pris en charge dans une structure spécialisée ou vu par un psychologue auparavant. La microstructure semble notamment convenir aux femmes car elles représentent 50% des patients, contre 20% dans les structures spécialisées. Conclusions Une évaluation nationale de l’impact du déploiement est en cours, ainsi que des travaux de recherche à partir des données cliniques recueillies. Si la modalité de soin en microstructure entre dans le droit commun, celle-ci pourrait se développer dans tout cabinet de médecin généraliste volontaire et intéressé par cette pratique.

En reprenant la définition de l’institut national de santé publique du Québec, le transfert de connaissance est l’ensemble des activités et des mécanismes d’interaction favorisant la diffusion, l’adoption et l’appropriation des connaissances en vue de leur utilisation dans la pratique professionnelle et dans l’exercice de la gestion en matière de santé publique. Plusieurs types de connaissances peuvent faire l’objet d’un transfert : les connaissances issues de la recherche, des savoirs tacites, des données analysées. Le transfert de connaissance doit s’accompagner d’un certain nombre de prérequis et nécessite de s’adapter aux besoins du public cible et aux spécificités du territoire. Le transfert de connaissance en prévention santé globale sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes est une des priorités de l’institut PRESAGE qui a été labellisé Centre Régional de Recherche et d’Expertise en Santé Publique (CeRRESP). L’objectif de la présente communication est de présenter les problématiques et les stratégies de transfert de connaissance mises en place par le CeRRESP sur le territoire AURA. Le CeRRESP de l’institut PRESAGE se compose de trois axes majeurs : Initier et contribuer à la mise en œuvre de politiques publiques, Aider au développement d’outils d’intervention en promotion de la santé, Apporter une aide méthodologique pour des projets de recherche interventionnelle portés par la société civile, et d’un axe transversal : favoriser l’innovation sociale. Pour chaque axe les stratégies mises en place sont différentes et vont de la diffusion d’informations (conférences/publications…), aux pratiques collaboratives (co-construction d’outils, organisation de forums interprofessionnels…), en passant par l’expertise-conseil ou la formation. Ces stratégies sont définies en fonction du public cible, du contexte et des objectifs du transfert de connaissance. Or pour identifier au mieux ces trois éléments, un certain nombre de conditions et de moyens sont nécessaires et préalables à l’élaboration de la stratégie de transfert de connaissance. ll apparaît d'abord nécessaire de connaître les dynamiques territoriales : repérage des acteurs qui œuvrent en prévention santé en AURA et analyse de leurs besoins. Il s’agit également de renforcer les ressources du CeRRESP notamment par la création d'un consortium pluridisciplinaire de chercheurs et leur formation à des méthodologies innovantes.

La pandémie de COVID-19 et la crise sanitaire ont, depuis mars 2020, mis en évidence plusieurs défaillances territoriales et ont largement interrogé la place de la santé dans les espaces urbains. Plusieurs auteurs ont souligné l’effet catalyseur de cette crise dans les pratiques urbaines et des réflexions ont émergées remettant en lumière la relation historique entre la santé et l’urbanisme. La ville durable, cadre de réflexion majeur en urbanisme depuis les années 2000, intègre les relations entre santé et environnement, et les effets de la ville sur le bien-être et la santé mentale. La crise sanitaire est venue renforcer l’idée de la nécessité de construire des villes répondant à ces enjeux, ce qui jusqu’alors était plutôt limité. En outre, depuis une dizaine d’année, le concept d’urbanisme favorable à la santé propose un cadre de réflexion et d’action à plusieurs échelles d’intervention dans la fabrique de la ville, mais celui-ci tarde à s’imposer. L’objet de cette présentation est d’interroger le rôle du promoteur immobilier dans la chaîne de la fabrique de la ville et dans la production d’espaces urbains favorables à la santé. Cette profession, dont les principales missions reposent sur la gestion des projets de construction de bâtiments et de transformations territoriales importantes, participe à la création de « l’habiter » à proximité immédiate du logement, concrétise des volontés et des politiques urbaines, et propose aussi des innovations et des engagements dans la transformation des territoires. La crise sanitaire est venue interroger les pratiques de certains grands groupes. A partir de documents construits par les professionnels de l’immobilier, de l’analyse de la réalisation concrètes de projets et de la restitutions de premiers entretiens semi-directifs réalisés auprès de promoteurs, nous proposons une réflexion afin de mieux comprendre les volontés et les changements de pratiques en cours dans la profession, leurs pertinences, leurs moyens, leurs résultats à l’échelle du programme et à l’échelle de la ville. Plus largement, la question du rôle des acteurs de la construction d’un urbanisme favorable à la santé sera posée.

Depuis une dizaine d’années, le Planning familial s’investit dans le champ de la promotion de la santé des personnes LGBTQIA+. Si dans les métropoles ses propositions d’action ont pu venir compléter celles pré-existantes d’associations communautaires, le Planning a eu ou a pris une autre place dans les territoires moins voire pas dotés en associations reconnues, établies. Pourquoi et comment s’investir auprès des publics LGBTQIA+ en territoire rural quand on est une association connue pour être principalement dédiée à la santé sexuelle et reproductive des femmes cis ? Réseau national composé de 80 associations départementales implantées en métropole et dans les DROM, le Planning intervient notamment en territoires ruraux, comme par exemple dans les Côtes d’Armor et l’Ardèche. Dans ces deux départements, l’offre associative communautaire LGBTQIA+ était réduite, voire inexistante en ce qui concerne le domaine de la santé affective et sexuelle des LBTQIA+. Face à ce constat de réponses insuffisantes par rapport aux besoins pressentis, et également en lien avec les orientations politiques du mouvement, des militant.es du Planning se sont mobilisé.es pour développer des actions à destination des minorités sexuelles et de genre : groupes de paroles, accueils individuels, interventions en milieu scolaire, formation de professionnel.le.s du social, de l’éducation et du médical, forte contribution à l’organisation de marches des fiertés. Financées sur des fonds propres ou via des financements publics (ARS, DILCRAH) ces actions atteignent les objectifs fixés de manière inégale, entre sollicitations très nombreuses des publics et difficultés à atteindre les soignant.es. Pour y remédier, le Planning réfléchit à sa politique de partenariats associatifs pour faire commun et sollicite de nouveaux financements, non sans interroger sa légitimité. Par ailleurs, le contexte actuel de forte transphobie et d’attaques du Planning influe sur la stratégie à adopter pour maintenir et renforcer les actions visant à contribuer à un accès à la santé des minorités sexuelles et de genre. Quelle posture politique adopter ? Comment faire réseau et commun avec les autres associations impliquées ? Comment orienter les personnes vers des professionnel.le.s de santé non formé.es, dans des zones insuffisamment dotées en soignant.es ?

En s’appuyant sur le concept de construction socio-territoriale des inégalités de santé, cette présentation vise à montrer que les disparités spatiales d’accès au dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) entre les différents quartiers d’une ville ne sont pas que le reflet de la division sociale de l’espace et des attributs des individus résidants mais qu’elles s’ancrent dans les processus de construction des territoires. Cette analyse repose sur une démarche de capitalisation de diagnostics locaux réalisés sur le DOCS dans différentes villes d’Ile-de-France. En se focalisant sur 33 quartiers socio-économiquement défavorisés (quartiers en politique de la ville), une typologie de quartiers a pu être élaborée, démontrant l’influence réciproque entre contextes d’habitation, engagement des acteurs locaux et comportements de prévention. Il en ressort qu’à profil social équivalent, les quartiers en retrait du dépistage se situent très majoritairement dans un contexte urbain caractérisé par l’isolement et l’absence de vie de quartier, tandis que les quartiers en position de centralité et/ou dotés de certaines ressources locales (économiques, médicales, sociales ou symboliques) présentent des taux de participation meilleurs. De même, l’analyse de l’engagement spatialement différencié des acteurs des politiques urbaines et de la promotion du DOCS montre une attention politique privilégiée portée sur les quartiers déjà plus centraux, plus dynamiques par rapport aux autres, ceci contribuant certainement à creuser plus qu’à résorber les inégalités de santé entre quartiers défavorisés. Les quartiers les plus enclavés et les moins « attractifs » sont, contrairement à ce qu’on pourrait attendre de la politique de la ville, aussi ceux qui bénéficient d’une moindre attention politique et d’actions en faveur du DOCS moins construites, moins intenses, voire inexistantes. Ainsi même, la capacité d’agir, que ce soit celle des acteurs ou des habitantes, semble prise dans une matrice socio-territoriale marquée par les inégalités dans laquelle elle se moule, se traduisant par une logique de « l’avantage » vers l’ « avantage ».

Introduction Depuis 2008, en déclinaison du plan d’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de pathologies chroniques, des offres d’éducation thérapeutique du patient (ETP) ont été déployées dans les centres d’examens de santé (CES), en complémentarité de l’examen de prévention en santé déjà en place. L’objectif était d’évaluer la participation et les bénéfices des offres d’ETP. Méthode Quatre programmes ont été mis en œuvre avec l’appui d’un conseil scientifique pluridisciplinaire : diabète (2008), broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) (2011), asthme (2013) et risque cardiovasculaire (HTA/Dyslipidémie, 2015), autour d’une démarche générique en 2 temps : une étude de faisabilité (échantillon de CES volontaires) au travers d’indicateurs d’adhésion, de satisfaction et d’impact (qualité de vie, indicateurs biomédicaux, compétences psychosociales), suivie d’une phase d’extension à de nouveaux CES. Les programmes étaient composés d’un bilan éducatif partagé initial, d’ateliers collectifs, un bilan de fin d’ateliers et un suivi à 6 mois, avec collecte des données via un système d’information. Résultats 67 CES proposent l’ETP (280 professionnels formés). De 2008 à 2022, 38502 patients ont été inclus : 29959 diabétiques, 2038 avec BPCO, 1620 asthmatiques et 4885 hypertendus et/ou dyslipidémiques (environ 3900 inclus/an). Les expérimentations ont montré : une population cible en vulnérabilité sociale (43%-67% avec un score EPICES>30 selon les pathologies) et une mauvaise santé perçue (43-57%), d’âges moyens 61 ans (Diabète, HTA/Dyslipidémie), 58 (BPCO) et 43 (Asthme) ; une forte adhésion des patients : 60% à 87% ont participé à 3 ateliers, au bilan d’ateliers et 71% à 89% au suivi à 6 mois. De nombreux bénéfices ont été constatés : une satisfaction élevée, des changements déclarés d’habitudes de vie (perçus côté patient et médecin traitant) et des améliorations significatives d’indicateurs biomédicaux, des scores de santé perçue et de qualité de vie. Conclusion Les CES contribuent à la réduction des inégalités de santé par la mise en œuvre d’une offre d’ETP en ambulatoire, bien implantée sur le territoire (58 départements), auprès d’un public en vulnérabilité sociale. Depuis 2019, l’offre évolue vers plus de personnalisation et une démarche centrée sur l’expertise du patient et du développement de son pouvoir d’agir.

Face au déficit chronique de médecins, et d’internes en formation dans la région, le nombre de postes à l’internat augmentera dans les CHU concernés entre 2022 et 2025. Cette étude cherche à estimer un nombre de médecins « manquants » par spécialité et par territoire pour répondre aux besoins de soins de la population, pour cibler le déploiement de stages ambulatoires sur le territoire et leur répartition entre les différentes spécialités médicales. A partir de données du SNIIRAM et PMSI, le nombre théorique de médecins manquants a été calculé en rapportant le nombre d’actes manquants (différentiel entre la consommation observée et la consommation attendue) au nombre d’actes annuels moyen effectués par les médecins de la région. Ces résultats ont montré en région un déficit de 25% de médecins libéraux, avec un manque variable selon les spécialités ; la médecine générale était celle avec le manque le plus important (257 médecins libéraux). L’ARS s’est appuyé sur ces chiffres pour réajuster la répartition dans les différentes spécialités des 50 postes d’internes supplémentaires alloués à la région. Il aurait été pertinent de pouvoir présenter les mêmes chiffres pour les médecins hospitaliers, mais la structuration du PMSI ne permet pas d’appliquer notre méthodologie au secteur hospitalier. Cette étude a permis d’orienter les efforts des médecins libéraux pour ouvrir de nouveaux terrains de stages ambulatoires sur les territoires les plus en souffrance en tenant compte des possibilités d’encadrement, notamment par la mise en place de stages mixtes ville-hôpital. La méthodologie sera modifiée pour quantifier le nombre de médecins hospitaliers manquants, prendre en compte les départs à la retraite à 5 ans et le temps de formation des internes. Des actions sont également en cours pour améliorer l’attractivité des terrains de stage sur certains territoires (transport, logement pour les internes, qualité du stage, etc.), en lien avec les CPTS, les conseils départementaux et régional, la Faculté de médecine, l’Assurance Maladie et l’ARS. Un effort est également porté sur l’organisation de formations à la maîtrise de stage pour les médecins libéraux.

Premier poste de dépense de l’Assurance maladie, la psychiatrie présente des caractéristiques spécifiques, avec des modalités de prise en charge variées et une pluralité de sa patientèle. Toutefois, peu d’études statistiques retracent l’évolution sur la dernière décennie de l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie. Cette étude statistique en illustre la transformation sur la période 2008-2019 en France, à la fois au niveau national et territorial. Les données de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE) ont été mobilisées, permettant de descendre au niveau départemental. De 2008 à 2019, l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie a connu plusieurs transformations marquantes. Au plan national, le secteur public, malgré une baisse de ses capacités d’accueil, reste majoritaire en France. Néanmoins, le secteur privé à but lucratif occupe une place croissante, tant en termes de capacités d’accueil que de volume d’activité. En douze ans, le nombre de lits de prise en charge à temps complet a diminué, principalement en hospitalisation à temps plein (-3 000 lits, soit -5,2 % entre 2008 et 2019), en écho à une volonté de développer les prises en charge à temps partiel et ambulatoire. En contrepartie, l’activité d’hospitalisation de jour (principale forme d’activité de prise en charge à temps partiel) a ainsi augmenté de 1 758 places en douze ans (+6,3 %). Au niveau territorial, les disparités de densité de lits entre départements sont plus élevées en psychiatrie infanto-juvénile qu’en psychiatrie générale, mais elles se sont beaucoup réduites en douze ans. La répartition des places sur le territoire est plus homogène que celle des lits avec des disparités qui se réduisent légèrement en douze ans. Des inégalités départementales subsistent toutefois à la fin des années 2010, qui traduisent un accès inéquitable aux soins de psychiatrie. Depuis 2019, plusieurs éléments ont affecté l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie : épidémie de Covid-19, réforme du mode de financement des établissements de psychiatrie en 2022 puis réforme des autorisations de soins en 2023. L’exploitation des données départementales selon les différents publics devra donc être poursuivie pour évaluer l’impact de ces phénomènes sur les disparités territoriales.

Les actifs en situation d’emploi passent une part importante de leur vie sur leur lieu de travail ce qui fait des entreprises des acteurs de santé publique en nutrition : alimentation, activité physique et lutte contre la sédentarité. La prévention dans ces thématiques contribue à réduire le développement de maladies cardiovasculaires, de l’obésité, de cancers, à diminuer les risques psychosociaux, les troubles musculosquelettiques et à favoriser la réduction de l’absentéisme. L’objectif était de favoriser la mise en œuvre d’actions de promotion de la santé en nutrition sur le lieu de travail. Le programme Manger mieux Bouger plus au travail vise le déploiement national de stratégies ciblant les leviers motivationnels des entreprises pour la mise en œuvre d’actions de promotion de la santé en nutrition des salariés. Il a été déployé avec l’appui d’un comité scientifique national regroupant institutionnels, chercheurs et experts. Un vivier d’entreprises ambassadrices a été constitué pour tester les productions et témoigner des pratiques. Les outils ont été construits avec une démarche collaborative et innovante : hackathons, ateliers de créativité… Depuis 2022, le site internet Manger mieux & Bouger plus au travail a été produit comme outil central de la mise en œuvre d’un plaidoyer. Il permet aux employeurs, acteurs de la santé au travail et salariés d’y trouver des informations validées scientifiquement pour aider à passer à l’action. Un Serious Game Carte sur table ainsi que des formations e-learning ont été produits et déployés pour favoriser le développement des compétences. Des actions innovantes ont été développées comme la mise en place du Nutri-Score en restauration collective, d’un parcours de santé et de journées de créativité. Une application web 360° nutrition-santé a été conçue pour que les entreprises puissent tester leur maturité. Les situations d’emploi conduisent à une variété des comportements de santé sur le lieu de travail. Les petites entreprises peuvent avoir davantage de difficultés à s’engager dans des actions de promotion de la santé. Un déploiement national généralisé avec un accompagnement structuré et des stratégies incitatrices comme les chartes du Programme National Nutrition Santé devrait permettre de favoriser l’engagement des entreprises dans une telle dynamique.

Contexte : Les enseignants, en lien quotidien avec les élèves, jouent un rôle de modèle, faisant de leur adhésion aux mesures sanitaires en période pandémique un enjeu de santé publique. L’objectif est de situer cette adhésion en France pendant la pandémie COVID-19 par contraste à d’autres salariés socio-professionnellement proches, en tenant compte de l’interaction éventuelle avec le genre. Méthode : Nous avons comparé les enseignants (N=5699) aux autres professions intermédiaires, cadres et professions intellectuelles (N=6570) ayant participé au volet SAPRIS (« Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales en population générale pendant la crise COVID-19 ») de la cohorte épidémiologique CONSTANCES, selon trois indicateurs dichotomiques d’adhésion aux mesures sanitaires : 1/ lavage des mains, 2/ port du masque, 3/ vaccination anti-COVID-19. Nous avons évalué les différences au moyen de régressions modifiées de Poisson stratifiées sur le genre et ajustées sur divers facteurs de confusion potentiels (âge, diplôme…). Résultats : Le taux d’adhésion aux mesures sanitaires étudiées était supérieur à 79% dans les groupes professionnels considérés, et légèrement plus fort chez les femmes par rapport aux hommes pour le lavage des mains et le port du masque. Par rapport aux autres salariés de sexe masculin, les enseignants hommes étaient un peu plus susceptibles de porter le masque (RR=1,02 [1,01;1,04] ; p=0,006) et d’avoir reçu une dose de vaccin anti-COVID-19 (RR=1,05 [1,02;1,08] ; p<0,001). Parmi les femmes, les différences enseignantes/non-enseignantes n’étaient pas significatives pour les trois indicateurs. Conclusion : Notre étude met en lumière les différences genrées d’adhésion aux mesures sanitaires, à l’avantage des femmes sauf pour la vaccination. Dans l’éducation, secteur très féminisé, l’adhésion des hommes enseignants se rapproche des niveaux féminins. Mieux comprendre les raisons de la non-adhésion des enseignant(e)s donnerait des pistes pour y remédier et ainsi promouvoir leur santé et plus largement la santé publique.

Contexte : En France en avril 2022, 30% des personnes souffrent encore de symptômes du covid-19, 3 mois après l’épisode initial, et présentent aussi bien des difficultés à les gérer qu’à se repérer dans un système de soins qui se structure peu à peu.  L’ensemble des Unions Régionales des Professionnels de Santé des Hauts-de-France, avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé, s’est donc mobilisé pour créer un programme d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) visant à améliorer la qualité de vie des personnes présentant les symptômes persistants du covid-19 en ville. Méthode : Une revue de littérature complétée par des entretiens exploratoires auprès de patients et de retours d’experts de centres ressources ont permis de mettre en avant les enjeux associés à la prise en charge de ces patients : face à l’errance médicale entourant leur syndrome, ces derniers se sentent délaissés et aspirent à une plus grande prise en compte de leurs plaintes et une reconnaissance de leur statut de malade. Les médecins font quant à eux remonter la nécessité de développer un accompagnement permettant de relativiser et objectiver la corrélation entre les symptômes effectivement ressentis et un éventuel covid long. Le travail d’ingénierie s’est donc adapté en s’orientant vers une éducation à la recherche de solutions à la gestion de leurs symptômes plutôt que d’explications, et de résilience et d’intégration plutôt qu’une quête d’une guérison. Résultats : Le programme d’ETP « Mieux vivre au quotidien avec les symptômes persistants du covid » a donc été coécrit. Il comporte 5 ateliers collectifs qui se structurent autour des dimensions suivantes : libérer la parole sur les symptômes persistants, mobiliser les ressources internes et externes de la personne, mieux gérer la fatigue et prendre soin de soi. Discussion : Validé scientifiquement fin 2022, ce programme sera expérimenté en 2023 par des équipes mobiles de professionnels de santé, coordonné par des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé. A cette échelle, cela pourrait permettre d’en renforcer l’accessibilité, mais également d’apporter une perspective de prise en charge possible sur des territoires ou l’offre de soins est en plein essor devant ces nouvelles problématiques de santé.

L’association The Ink Link s’est créée pour développer des outils pédagogiques visuels adaptés dans des milieux socio-culturels précaires et éloignés du soin. Rapidement, en travaillant avec des institutions et ONG, nous avons constaté la grande quantité de rapports, guides de bonnes pratiques, recommandations créées par ces structures, mais qui étaient malheureusement peu diffusés et lus. En effet, beaucoup de ces rapports restent difficiles à lire. Ils sont souvent rédigés à plusieurs mains, denses, faisant peu appel aux émotions. De plus, ils sont de moins en moins adaptés à nos nouvelles habitudes de lecture telles que multiplier les informations courtes,adaptées à la taille d’un écran de portable, ou multiplication des images accompagnant les textes. Même pour un public expert et formé, la quantité d’information reçue reste difficile à absorber. The Ink Link a donc développé un modèle d’accompagnement éditorial, qui propose de totalement repenser ce type de production des savoirs. Pour cela nous : - Organisons l’information en éléments simples et visuels (par exemple : pages découpées en cases d’information avec des visuels et métaphores graphiques). Cela permet de donner une structure au document, et autorise sa lecture en plusieurs fois sans nuire à la mémorisation et compréhension de l’ensemble. - Ajoutons une dimension narrative et émotionnelle en mettant en scène des acteurs, des situations, des exemples concrets. Nous travaillons les cas d’usages et valorisons les exemples du terrain. - Utilisons des  infographies et des métaphores visuelles fortes pour remplacer certains textes conceptuels,  et faciliter la compréhension et la mémorisation. Quelques exemples de productions : -  Avec l’OMS et l’Université McGill, nous avons créé un guide expliquant la santé mentale des enfants aux enseignants du primaire. -  Pour le Ministère de l’Intérieur, nous développons un guide pour former les travailleurs sociaux à l’accompagnement psychosocial des personnes exilées -  Pour l’IASC, nous avons créé un guide sur les compétences psychosociales de base pour les travailleurs essentiels de la COVID 19, lors de la pandémie mondiale.  Nous présenterons l’ensemble des bonnes pratiques qui améliorent la transmission de l’information entre experts

Introduction : Un registre régional décrit depuis 2012, les pratiques et les parcours de soins des patients victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) lors de la phase aigüe. Pour répondre aux recommandations nationales et évaluer l’état de santé des patients dans l’année qui suit l’AVC, le registre propose un recueil dédié à la consultation post-AVC dans les unités neurovasculaires (UNV) et dans les services de médecine physique et de réadaptation (MPR). Nous présentons ici les étapes qui ont permis la mise en place de ce recueil. Méthode : Un état des lieux sur les outils utilisés et l’organisation de la consultation post-AVC dans 11 UNV et 8 services MPR de la région a été fait. Pour harmoniser les pratiques et permettre un recueil de données structuré, un formulaire régional a été construit, testé et validé par un groupe de travail pluriprofessionnel. La généralisation du formulaire a été proposée via deux modes de recueil laissé au choix des équipes (formulaire intégré au dossier patient informatisé [DPI] ou plateforme régionale de saisie en ligne). Un contact régulier avec les professionnels des services de soins et informatiques a été réalisé par l’équipe du registre pour un accompagnement technique et le suivi du déploiement du recueil. Résultats : Le formulaire régional, validé en 2020, est composé de 4 échelles cliniques (ASCOD, NIHSS, mRS et Barthel), et 18 items répartis en 6 dimensions. En juillet 2022, 38 services participaient au recueil consultation post-AVC : 16 UNV, 20 services MPR, 2 services de médecine ; 25 services ont choisi d’utiliser la plateforme régionale (9 en saisie active), 12 ont développé un formulaire intégré au DPI (7 en saisie active). En mars 2023, environ 2000 consultations post-AVC étaient en cours d’analyse. Conclusion : La construction collaborative d’un formulaire commun a permis de fédérer les professionnels des UNV et de MPR et de favoriser les échanges sur l’organisation de la filière AVC sur les territoires. Ces données seront utiles pour évaluer les pratiques professionnelles dans les établissements de santé et aider les équipes à mieux cibler les besoins de santé des patients après leur AVC.

Contexte : Depuis 2018, le service sanitaire des étudiants en santé (SSES) est intégré aux formations des filières médicales et paramédicales. L’objectif est d’initier les futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention primaire. L’interprofessionnalité (IP) est un des enjeux du dispositif. Pourtant les journées nationales du SSES 2023 ont souligné les difficultés de l’IP. Dans notre région, le choix a été fait dès l’origine de favoriser la formation et les interventions en IP. Où en est-on après 4 années de mise en œuvre ? Description Le programme concerne cinq filières : médecine, odontologie, pharmacie, masseurs-kinésithérapeutes (MOPK- 600 étudiants) et soins infirmiers (6 IFSI, 600 étudiants). Les étudiants MOPK reçoivent une formation commune : deux ateliers sur la posture éducative et l’organisation d’une séance, ainsi qu’un cours magistral sur la démarche pédagogique. Les ateliers sont réalisés par groupes de 15 en IP par des enseignants de MOPK (~75 ateliers chaque année). Les étudiants IFSI suivent une formation propre à leurs établissements mais ont accès à l’ensemble des ressources des étudiants MOPK. Tous les étudiants MOPK et 20% des étudiants IFSI interviennent en IP (groupes de 4 incluant deux filières). Chaque groupe est encadré par un référent pédagogique (enseignant MOPK ou IFSI). Une grille d’évaluation commune a été construite. Deux ateliers thématiques (vie affective et sexuelle, personnes âgées) sont proposés aux étudiants MOPK concernés, ainsi qu’aux référents pédagogiques encadrants. Leçons tirées Deux éléments clefs ont permis d’atteindre ce niveau d’IP pour les formations et les interventions. D’une part, le recrutement d’un personnel dédié à la coordination et la gestion administrative du SSES, financé par l’ARS. D’autre part, la banalisation d’une période de formation pour les MOPK et d’une période d’intervention (semaines 12-13) pour toutes les filières. Tous les étudiants sont très satisfaits de l’IP. Cette coordination inter-filière a permis l’harmonisation de la formation des étudiants et des référents, facilitant ainsi la mise en place des interventions. Prochaines étapes Au-delà de l’IP, qui ne pourra être totale avec les étudiants IFSI du fait des effectifs, l’objectif pour la rentrée 2024 est d’élargir les ateliers de formation à tous les thèmes des interventions.

Introduction : Depuis la pandémie de Covid-19 la santé mentale des adolescents et jeunes adultes (AJA) est particulièrement préoccupante. En plus des risques immédiats, la santé mentale altérée des AJA pourra avoir des conséquences sanitaires et des coûts sociétaux importants pour toute une génération. Un des défis de la prévention dans ce champ est de réussir à accompagner ceux en ayant le plus besoin. En s’insérant dans un jeu en ligne populaire pour agir sur la littératie en santé mentale des joueurs, le projet SCOTT cherche à relever ce défi. Objectifs : Identifier les besoins et attentes de joueurs en ligne AJA pour l’élaboration d’actions de prévention. Méthode : Enquête quantitative (questions fermées – analyse statistique) et qualitatives (questions ouvertes et focus group – analyse thématique) mené par des chercheurs s’étant construit une identité virtuelle et s’appropriant l’univers du jeu.  Résultats : Les principales attentes des AJA pour les interventions au sein du jeu sont: 1) de l’interactivité; 2) des retours d’expériences et témoignages; 3) des contenus ludiques; 4) de linformation. Ils privilégient l’échange avec des professionnels   « compétents » (psychologues, psychiatres) à celui de personnalités populaires. Ils attendent des interventions leur permettant de mieux reconnaître et comprendre les caractéristiques des troubles mentaux ainsi que comprendre comment obtenir et maintenir un bon état psychique. Discussion : Le processus de participation des AJA dans le développement de l’intervention est faisable dans un monde 100% virtuel et les données issues de la consultation enrichissent (voire vont à l’encontre) des perspectives initiales des chercheurs.

Contexte : Les mutilations génitales féminines (MGF) restent des pratiques traditionnelles répandues. Au Sénégal, 25% des femmes (2 millions) seraient concernées. En France, au moins 125 000 femmes seraient concernées, majoritairement exilées mais aussi certaines nées en France. Cette situation est en partie liée au tabou autour de ces pratiques. Matériel : Nous avons participé à une résidence collaborative de 6 jours coorganisée par des comédien·nes sénégalais·es et une association française spécialisée en développement relationnel par le théâtre. Elle avait lieu au Sénégal et venait conclure un cycle de résidences autour d’une pièce de théâtre suivant le combat d’une Sénégalaise contre les traditions nocives imposées à certaines filles dans son pays : excision, déscolarisation, mariage forcé. En se nourrissant des expériences des participant·es (comédien·nes, soignant·es, sociologue), l’objectif était de penser la pièce comme un objet participatif invitant le public à s’exprimer et devenir acteur, afin de libérer la parole et lever le tabou. Résultats : Nous avons animé plusieurs ateliers ayant pour buts de partager des connaissances sur les MGF et favoriser la prise de parole, l’écoute et l’échange. Des discussions en petits groupes ont été conduites au moyen d’un questionnaire interrogeant les connaissances et les représentations. Un photolangage et des scénarios de théâtre forum ont été animés. Une restitution de travaux sociologiques menés auprès de femmes concernées a été organisée. Différents ateliers ont été animés par les autres participant·es (lectures, théâtre forum, playback théâtre, cercles de paroles, chants et danses). La pièce a pu s’enrichir de ces outils qui ont permis de créer des espaces favorisant la participation en non-jugement. Depuis, la pièce a été jouée dans de nombreux villages en différentes langues (français, pular, wolof, jola, sérère), en intégrant notamment des phases de théâtre forum permettant la participation du public. Le spectacle y a été bien reçu et a permis des échanges publics sur les MGF. Conclusion : Le théâtre est un outil permettant de questionner les représentations et d’engager le dialogue sur des problématiques de santé difficiles à aborder comme les MGF. Il permet au public de devenir acteur et de reprendre du pouvoir sur ces problématiques.

Contexte : Face aux problématiques d’accès aux soins, les collectivités territoriales sont interpellées par leurs administrés et par les professionnels de santé. Notre projet vise à faire un bilan des actions menées par les communes et intercommunalités, en identifier les points faibles et facteurs de réussite, et réfléchir sur le positionnement des collectivités locales à s’investir sur cet enjeu. Méthode : Suite à une première vague de travaux menés en 2015, nous avons porté en 2020-2021 un projet incluant (1) un recensement d’actions, (2) des entretiens avec des agents de collectivités et (3) un groupe de travail rassemblant 78 élus et agents de 40 villes et intercommunalités (9 réunions). Le projet a réalisé un retour d’expériences sur les freins et leviers aux mains des collectivités locales sur ces enjeux. Les travaux ont permis d’identifier 3 grands axes : -Etablir un contexte local facilitant, à partir de la connaissance du territoire infracommunal via des démarches d’observation locale en santé et du rôle d’animateur territorial de santé de la collectivité -Soutenir l’installation des professionnels de santé : soutien au logement des stagiaires, orientation vers des locaux, contribution à l’installation d’une structure de santé et/ou portage et financement d’un projet immobilier. -Rapprocher les personnes du soin via des politiques sociales ou des démarches d’aller-vers. Discussion : Au-delà des freins et leviers propres à chaque type d’action, les résultats mènent à questionner : -L’enjeu de l’observation locale en santé et de l’offre de soin à l’échelle infracommunale. -La vigilance à ne pas renforcer des inégalités territoriales de santé face à des collectivités moins outillées en moyens et en ingénierie. -L’articulation entre diverses échelles territoriales et collectivités pour faire face à ces enjeux : travail infracommunal pour limiter les inégalités entre quartiers, collaboration intercommunale pour éviter l’écueil de la compétition entre territoires, liens avec les autres niveaux de collectivités territoriales. Plus largement, la communication permettra d’exposer concrètement une modalité de travail entre collectivités, permettant les apprentissages réciproques et la montée en compétence dans un objectif d’amélioration de l’accès au soin, à la santé et de réduction des inégalités sociales de santé.

Contexte : Des campagnes de dépistage de masse ont été proposées en France durant la première vague de la pandémie COVID-19 pour dépister et isoler les individus infectés par le virus SARS-CoV-2. Nous avons saisi l’opportunité d’une campagne de dépistage de masse à l’échelle d’une ville pour évaluer le niveau de connaissance de la population asymptomatique sur la transmission du virus. Nous nous sommes intéressés au respect des gestes barrières, à l’acceptabilité et à la possibilité de mettre en œuvre un isolement en cas de positivité. Méthodes : Le questionnaire Cov-Quest-CC, conçu, validé pour cette étude, a été utilisé pour procéder à cette évaluation. Les scores ont été analysés et mis en corrélation avec les caractéristiques des participants et leurs résultats du dépistage. Résultats : 4707 personnes ont participé. L'analyse multivariée a objectivé que le sexe féminin est déterminant d'un score plus élevé de connaissances sur la transmission du virus ainsi que pour le respect des gestes barrières. La tranche d’âge 50 ans et plus s’est révélée être déterminante d'un score plus élevé en matière de respect des gestes barrières par rapport à la tranche d’âge 20-49 ans (population de référence). La tranche d’âge 50 ans et plus est aussi déterminante d’un score plus élevé en regard de l'acceptabilité et de la possibilité d'isolement par rapport à la population de référence. Le score de connaissances sur la transmission du virus est significativement associé à un risque plus faible de positivité de la PCR : une augmentation d'un point du score de connaissances réduit le risque de positivité de 20 % en moyenne. Conclusions : Cette étude a permis de dégager des tendances sociologiques intéressantes sur le niveau de connaissances et les comportements individuels en matière de santé pendant la pandémie. Face à l'impact croissant des épidémies virales, il semble nécessaire de travailler à des actions de santé publique ciblées et adaptées aux différentes strates populationnelles, pour soutenir et renforcer la littératie en santé des individus.

Opticourses® est un programme de prévention de la santé dédié à toute personne préoccupée par la thématique « alimentation et budget ». Ce programme, basé sur des ateliers collectifs, vise à armer les personnes, notamment celles qui ont un petit budget, pour qu'elles puissent avoir des approvisionnements alimentaires plus sains et plus durables, sans dépenser plus. L’équipe de recherche INRAE à l’initiative d’Opticourses® s’est associée à des professionnels de la nutrition et de l’action sociale, et des personnes en situation de précarité, pour co-construire les outils pédagogiques qui composent le programme. La mallette pédagogique complète est disponible sur le site de la Chaire Unesco Alimentations du Monde (https://www.chaireunesco-adm.com/Mallette-pedagogique-Opticourses). C’est grâce à une recherche interventionnelle dans des quartiers défavorisés de Marseille de 2010 à 2014 avec le soutien de l’ARS-PACA et de l’Institut National du Cancer, que le programme a pu démontrer son impact positif sur l'équilibre des approvisionnements alimentaires, ce qui lui a permis de recevoir le label d « action probante » par Santé Publique France. Opticourses®, c’est aussi une marque collective à visée non commerciale déposée par INRAE. L’équipe a développé une méthode innovante d’évaluation de la qualité nutritionnelle des achats alimentaires des foyers, basée sur le calcul des parts budgétaires de certains groupes d’aliments, et leur comparaison avec des valeurs de références établies et validées. Partant des données d’achats alimentaires d’un foyer, cette méthode permet d’obtenir une photographie de l’équilibre nutritionnel et environnemental des approvisionnements à un instant, et d’identifier des changements qui permettraient de l’améliorer sans augmenter le budget. Actuellement, Opticourses® bénéficie d’un financement de la fondation Agropolis et d’un accompagnement d’Alter’incub, incubateur de l’économie sociale et solidaire pour étendre et accélérer son essaimage et trouver les moyens de sa pérennisation. En parallèle, l’équipe travaille également à renforcer la valence « durabilité » de ce programme, et à proposer une solution numérique qui proposera à un plus large public d’auto-évaluer l’équilibre nutritionnel et environnemental de ses approvisionnements alimentaires.

Contexte : Le Pass’Santé Jeunes est un dispositif de promotion de la santé déployé depuis 2013 en région Bourgogne Franche-Comté, qui allie interfaces numériques et dynamiques partenariales locales. Il s’agit notamment de faciliter la diffusion d’informations fiables et actualisées en appui sur les canaux de communication adaptés aux différents publics. La refonte en 2019 du site portail à destination des jeunes (de 8 à 18 ans) et des parents s’inscrivait plus largement dans une stratégie d’optimisation des outils numériques. Méthode : Des membres de l’équipe formés au marketing digital sont intervenus sur les modalités de référencement naturel, afin d’améliorer la mise en cohérence entre les recherches des internautes et les réponses apportées sur le site. En plus de la présence sur Facebook, un réseau social plus prisé par les jeunes a été investi (Instagram). L’accent a été mis sur des formats plus diversifiés (vidéos, podcasts) et sur l’interactivité (langage, ton, design). Des partenariats ont été noués avec des influenceurs de la région, pour s’attirer davantage d’audience chez les publics jeunes qui s’identifient à ces leaders d’opinion. Les indicateurs d’évaluation ont été élargis et les activités de reporting mensualisées. Résultats : Le trafic sur le site a augmenté de plus de 1600% en 4 ans. Les utilisateurs continuent majoritairement de s’y rendre depuis les moteurs de recherche. L’analyse des mots clés saisis par les internautes montre une cohérence avec les titres des articles publiés et ceux les plus consultés. L’accès depuis les réseaux sociaux est en progression constante (+160% sur le deuxième semestre 2022). En 2022, la publication ayant touché le plus de jeunes (29 100) provient d’un ambassadeur influenceur. Et le podcast le plus vu (3 624 vues et 848 impressions) est celui qui a bénéficié d’une période de sponsorisation. Des efforts doivent être poursuivis pour augmenter les taux d’engagement des publics. Conclusion : Asseoir et actualiser régulièrement cette stratégie centrée sur l’expérience utilisateur impose de s’appuyer sur un ensemble de ressources internes (pôle information, documentation, communication) et externes (agences de communication et gestionnaires de sites web).

Des problèmes de santé peuvent survenir chez les résidents d’un point noir environnemental, où différentes formes de pollution de l’environnement ont pu s’accumuler. Pourtant, les outils conçus pour évaluer le cumul des expositions environnementales, ou au mieux pour identifier ces points noirs environnementaux restent peu nombreux. La complexité de la relation entre la multitude des facteurs environnementaux et la santé humaine est un problème majeur. Un autre est de savoir où et comment agir efficacement pour réduire les impacts sur la santé, ce qui exige une connaissance précise non seulement du profil et de la proportion de la population concernée, mais aussi de la façon dont sont caractérisés les cumuls des expositions environnementales. L’objectif de cette étude est de proposer un score de cumul d’expositions environnementales et un indice de désavantage social à un niveau infra communal (IRIS) dans la région de la Nouvelle-Aquitaine. Le score environnemental se base sur des sources de données libres d’accès (proximités des voies routières et ferrées, des industries, des aéroports, des carrières et des décharges, des sols pollués ou des risques naturels) et l’indice social se base, lui, sur des données sociodémographiques de l’INSEE (âge, logement, niveau d’éducation, statut migratoire). De plus, des analyses approfondies se focalisant sur une population socialement exclue : les gens du voyage, ont été réalisées en utilisant leurs lieux de résidence. Les analyses montrent que 4,0 % des IRIS de la région ont été classé comme points noir environnementaux. Ces zones abritaient environ 7,2 % de la population régionale, tandis que 2,4 % vivaient dans des IRIS cumulant points noirs environnementaux et désavantage social. Comparativement à la population générale, les gens du voyage étaient deux fois plus susceptibles (13,3 %) de vivre dans des points noirs environnementaux. De tels outils pourraient aider à mieux visualiser les inégalités sociales, territoriales et environnementales de santé en Nouvelle-Aquitaine à une échelle géographique fine, et son utilisation comme outil de gestion ou de priorisation serait pertinente pour les politiques publiques et la prise de décision.

Contexte – Le poids considérable des maladies chroniques tend à s’accentuer (vieillissement de la population, allongement de l'espérance de vie). Or, une part significative de ces maladies est évitable et liée à des comportements à risque (tabagisme, mauvaise alimentation, alcool, activité physique réduite). Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a révélé l’importance des problèmes de santé mentale. Or, en France, les pratiques cliniques préventives (PCP) sont peu développées. Afin d’encourager, dans le contexte d’un territoire français, les professionnels de santé à saisir toute opportunité de soutenir leurs patients dans l'adoption de comportements favorables à la santé, nous avons développé le programme « Pour que Chaque Contact Compte » (P3C). P3C s'appuie sur les évaluations du programme britannique Making every contact count fondé sur des interventions probantes, tout en tenant compte de l’absence de référentiel français de PCP. Une phase de mutualisation des pratiques des professionnels précédera une formation aux conversations sur les comportements à risque et la santé mentale. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’impact du programme dans 3 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Loire, Rhône, Haute-Loire) : 1/ sur les stades de changement de comportement des patients (selon le modèle transthéorique de Prochaska et DiClemente) ; 2/ sur les processus et interactions qui contribuent aux effets. Méthodes – L’implémentation de P3C s’appuiera sur les CPTS qui représentent une opportunité d’optimiser son impact par des facteurs organisationnels et contextuels favorables. Le programme impliquera 7 CPTS actives et s’appuie sur plusieurs réseaux professionnels dont certains sont partie prenante du présent projet (URPS Pharmacien AuRA, CNGE). L’impact de P3C sera évalué : 1/ dans le cadre d’une étude interventionnelle, comparative, multicentrique, randomisée, en cluster de type stepped-wedge ; 2/ en s’appuyant sur les sciences de l’implémentation et une méthodologie mixte (cadre RE-AIM). Perspectives – Les méthodes de conception et d’évaluation du programme P3C apportent des éléments de réflexion quant à la mise en œuvre d’une recherche interventionnelle à l’échelle d’un territoire. Si l'étude montre un impact positif sur le stade de changement des patients participants, elle encouragera et apportera des éléments pour la diffusion de P3C à plus grande échelle.

Contexte Les patients en soins palliatifs sont souvent pris en charge en Hospitalisation à domicile (HAD).  L’objectif de l’étude était d’étudier leur parcours de la 1ère admission à la fin de vie. Méthodes 300 patients admis consécutivement dans l’établissement pour soins palliatifs ont été suivis jusqu’au décès ou pendant 1 an. Résultats : 40 % décèdent le 1er mois et 75 % dans les 3 mois. A 1 an, 269 patients sont décédés dont 44 % à domicile et 55 % à l’hôpital. 34 % des patients n’ont jamais été réhospitalisés avant leur décès à domicile et 34 % n’ont été réhospitalisés que pour l’hospitalisation terminale. Les symptômes les plus fréquents de la dernière semaine étaient : douleur 44%, encombrement bronchique 37%, dyspnée 34 %, angoisse 30 %. 94% des familles considéraient que l’HAD ne leur avait pas été imposée et 91 % acceptaient la perspective d’un décès à domicile, mais 60% des familles ont exprimé clairement leur inquiétude à affronter la fin de vie au domicile. Les motifs évoqués étaient les symptômes (29%), la peur de l’approche de la mort (21%), l’épuisement ou la solitude de l’aidant (16%), le sentiment d’impuissance (13%), un contexte familial difficile (11%), la difficulté d’admettre l’arrêt de traitements (7%), la peur de l’acharnement thérapeutique (2%). 6 % ont demandé une sédation terminale. Discussion et conclusions : Même si soins palliatifs ne veut pas dire « mort imminente », les patients admis en HAD pour SP le sont en général tardivement. Près de la moitié décèdent à leur domicile, ce qui semble en net progrès par rapport aux publications existantes. Contrairement à une idée reçue, la grande majorité des patients ne fait pas d’allers-retours permanents entre l’HAD et l’hôpital. On retrouve les symptômes de fin de vie décrits ailleurs et peu sont mal contrôlés dans la durée, du fait notamment de l’accès facilité aux traitements par voie parentérale. Les patients décédés à domicile avaient massivement exprimé ce choix, soutenus par leur entourage. Le coût psychologique pour les aidants est néanmoins important, d’où l’importance des soutiens apportés par l’HAD au-delà du soin infirmier.

La douleur chronique est un motif fréquent de consultation en médecine générale. Elle est souvent sous-estimée, parfois banalisée. Qu'ils soient, ou ne soient pas, suffisamment formés pour recevoir cette plainte complexe, les médecins disposent d’une large palette d’options thérapeutiques, médicamenteuses ou non. Dans tous les cas, leur prise en charge s'inscrit dans un écosytème sanitaire de ressources territorialisées, souvent peu accessibles. La HAS en a récemment (février 2023) renforcé la structuration, en réorganisant le "parcours de santé des personnes présentant une douleur chronique". Toutefois le déploiement "en vie réelle" de ce dispositif risque de se heurter, comme les initiatives qui l'ont précédé, à des limites individuelles et collectives de mise en oeuvre. La méconnaissance relative des facteurs décisionnels en médecine générale est une de ces limites. Les freins à la collaboration ville-hôpital, bouteille à encre du champ sanitaire, en est une autre. Les initiatives en algologie des CPTS, et du secteur privé, doivent être intégrées dans cette analyse territoriale. Notre recherche en médecine générale propose une analyse stratégique et décisionnelle de l'adressage des patients douloureux chroniques, de la médecine générale vers les autres professionnels de soins primaires et vers les structures douleur chronique. Etayée par une revue de littérature, la méthodologie met en oeuvre, à l'échelle de la région Hauts de France, un retour d'expérience par focus groups et entretiens, associant le réseau des Groupes Qualité de médecine générale et les praticiens des structures douleur chronique. Une matrice forces-faiblesses-opportunités-menaces (FFOM/SWOT) permet de structurer la démarche analytique, et d'établir un dialogue entre les acquis de la littérature et les pratiques de terrain. Les résultats de recherche portent des propositions d'accompagnement pour un déploiement réussi, en région, du parcours de santé des personnes souffrant de douleur chronique.

L’accès et l’offre de soins de support reste aujourd’hui insuffisante et hétérogène selon les territoires. Selon l’Observatoire sociétal des cancers, 19% des personnes orientées vers des professionnels des soins de support y ont renoncé pour des raisons financières ou d’accessibilité géographique. Le parcours global après cancer est instauré par la loi de financement de la sécurité sociale de 2020 et coordonné par l’INCa depuis 2021. Cela répond à l’objectif d’amélioration de la qualité de vie par l’accès aux soins de support, tout au long du parcours du patient. L’objectif de ce bilan est de rendre compte des bonnes pratiques et difficultés rencontrées par les associations porteuses du projet et coconstruire des recommandations pour améliorer le fonctionnement du dispositif.  Concrètement, trois soins de support (soutien psychologique, suivi diététique, activité physique adaptée) sont pris en charge par la sécurité sociale à hauteur de 180 € par patient et an sur prescription médicale.    Ce bilan, basé sur les constats des chargés de coordination du parcours, s’articule autour de thèmes clés : coordination, prescription, communication, circuits financiers et systèmes d’information. Il comprend un volet quantitatif composé des données d’activité et un volet qualitatif (entretiens, retours de réunion).  Le retour d’expérience de cette première année est contrasté. Les principales difficultés constatées sont le faible niveau de prescription par les médecins généralistes (36% du total des prescriptions) et oncologues, une communication institutionnelle sur le dispositif insuffisante et une coordination du dispositif variable selon les territoires, dépendante des financements alloués par les Agences Régionales de Santé. Le montant et la temporalité de la prise en charge apparaissent en deçà des besoins. Plus de 16 ans après la fin des traitements, 78% des répondants à une étude de l’Observatoire déclarent vivre avec des conséquences du cancer ou de ses traitements.  Ce bilan confirme le rôle clé des opérateurs de ville, dont les associations de patients, dans la nécessaire coordination territoriale des parcours de soins. Le renforcement des moyens financiers et humains alloués à ce dispositif constitue la prochaine à étape pour renforcer la communication envers les prescripteurs et personnes malades et concrétiser la démarcher d’aller-vers.

Les troubles psychiques concernent un nombre important de personnes (25 % de la population mondiale sont ou seront concernés selon l’OMS) et ont des conséquences sur la vie sociale, professionnelle, l’activité ainsi que la santé physique des personnes et de leurs proches. Malgré le potentiel de prévenir et traiter avec succès ces troubles, trop peu de personnes bénéficient des interventions et des soins les plus élémentaires. En France, 40 à 60% des personnes souffrant d’un trouble psychique ne seraient pas prises en charge. Celles qui sont prises en charge le sont aussi trop tardivement et, bien souvent, selon des modalités aujourd’hui contestées (soins sans consentement ; mesures attentatoires aux droits fondamentaux, comme l’isolement et la contention). Le champ de la santé mentale est ainsi traversé d’enjeux liés tant à la prévention des troubles qu’à leur traitement. Il est confronté à de nombreux défis comme la création d’environnements favorables à la santé mentale, la généralisation des dispositifs d’intervention précoce, l’articulation des soins somatiques et psychiques, le développement d’environnements et de services moins coercitifs et plus respectueux des droits fondamentaux, l’implication des usagers à différents niveaux du système de santé. Cette communication programmatique présentera le projet de la Chaire Santé mentale de l’Institut PRESAGE et ses trois axes thématiques : 1) la prévention, notamment dans une perspective de santé globale ; 2) l’articulation des santés physique et mentale ; 3) la place des usagers et le respect des droits fondamentaux.  En réunissant des chercheurs de différentes disciplines (médecine, sciences infirmières, sociologie, neuropsychologie) ainsi que des acteurs du territoire, en particulier des usagers, cette Chaire vise la création et la consolidation d’un réseau d’acteurs engagés pour la santé mentale ainsi que la valorisation et la promotion de recherches transdisciplinaires et collaboratives. Elle entend également constituer un interlocuteur des politiques publiques de santé mentale. Cette Chaire se trouve ainsi elle-même confrontée à des défis relatifs aux conditions de possibilité de la recherche transdisciplinaire ; à l’implication des acteurs de terrain et des usagers dans les recherches ; aux retombées pratiques de la recherche et à sa prise en compte dans les politiques publiques.

A ce jour, nombre d’études se sont intéressées au contenu informationnel des messages à destination du grand public. Cependant, la communication autour des avancées médicales est souvent médiée par des expert.e.s exprimant leur avis dans les médias : ces avis peuvent influencer la façon dont ces avancées sont reçues par le grand public. Cette étude avait pour objectif de déterminer l’impact respectif de différents aspects des avis d’expert.e.s sur la perception d’un nouveau dispositif de santé par le grand public. 1985 participant.e.s ont complété un court questionnaire en ligne diffusé à grande échelle à l’occasion duquel ils ont été exposés à une annonce écrite “officielle” concernant le développement d’un nouveau dispositif médical de prévention, suivie de l’avis d’un expert. Dans un design expérimental inter-participant.e.s, l’expertise de cet interlocuteur pour traiter d’un sujet médical pouvait être de pertinence variable (du journaliste à la communauté de médecins), la nature du point de vue pouvait être plus ou moins favorable et l’assurance avec laquelle il était exprimé pouvait varier de différents degrés. Les participant.e.s étaient ensuite interrogé.e.s via des échelles visuelles analogiques doubles (de -100 à +100) sur leur confiance vis-à-vis de l’avis de l’expert, leur opinion sur le dispositif annoncé, ainsi que leur décision envisagée aux échelles individuelle et collective d’y avoir recours ou de le promouvoir. Les résultats suggèrent que chacune des dimensions perceptives des participant.e.s était influencée par tous les aspects étudiés de l’avis d’experts. Par exemple, la confiance augmentait significativement à la fois avec le niveau d’expertise (?=25.8, t(1982)=16.95, p<.0001) des interlocuteurs et avec leur niveau d'assurance (?=23.4, t(1982)=22.08,  p<.0001). Aussi, les participant.e.s n’étaient pas toutes et tous influencé.e.s de la même manière par ces aspects en fonction de plusieurs variables démographiques. Les résultats de cette étude soulignent, à notre connaissance pour la première fois en France, l’impact de l’exposition aux avis d’expert.e.s sur la perception d’avancées médicales par le grand public. Leur interprétation permet de soulever des points de vigilance et de dégager des pistes d’action concrètes afin d’améliorer la qualité de la communication à large échelle sur ces sujets.

Les personnes en situation de handicap (PSH) sont confrontées à un accès difficile à la sexualité, en particulier en établissement spécialisé ; cette prise en charge insuffisante des questions sexuelles se traduit par une surexposition aux risques d’infections sexuellement transmissibles et aux violences sexuelles. Le programme « Handicaps : vie affective et sexuelle » mené par une association départementale intervient auprès des PSH et des professionnel·les d’établissements spécialisés pour les sensibiliser aux questions relatives aux violences sexistes et sexuelles, à la contraception et favoriser l’accès à une sexualité épanouie. Une étude évaluative du programme a été réalisée en cours de déroulement afin de mesurer les résultats obtenus (efficacité) et d’identifier les conditions facilitant son essaimage.  Une méthodologie qualitative a été mobilisée pour cette étude : 9 entretiens semi-directifs individuels ont été menés avec d’un échantillon diversifié de PSH, ainsi que 9 entretiens semi-directifs individuels avec des professionnel·les ; 6 observations d’interventions ont été réalisées. La communication montre que l’intervention de l’association contribue à construire des territoires plus hospitaliers aux PSH en matière de sexualité, car légitimant leur expression et leur prise en charge. Des espaces de vie du quotidien, d’abord, en questionnant la manière dont les établissements accueillant des PSH peuvent favoriser l’épanouissement affectif et sexuel des individus. Des territoires géographiques, ensuite, en créant un maillage départemental d’établissements et de professionnel·les outillés et mis en réseau pour répondre plus efficacement à ces problématiques. Des territoires symboliques, enfin, car, si le manque d’accès à la sexualité peut contribuer à limiter l’investissement des établissements comme des lieux de vie par les PSH, l’ouverture d’un espace d’échange autour de ces questions leur permet de s’approprier affectivement et symboliquement ces espaces. L’étude montre ainsi que le programme apporte une contribution « de terrain » et territorialisée à l'opérationnalisation de la loi 2 janvier 2022 affirmant le droit des PSH à une vie privée et à l’intimité en établissement.

Contexte : En France, la chute chez la personne âgée entraîne, chaque année, plus de 100 000 hospitalisations et 10 000 décès. Partant de ce constat, le Ministre des Solidarités et de la Santé et la Ministre déléguée en charge de l’autonomie ont élaboré un Plan Antichute des personnes âgées de 65 ans et plus dans l’objectif de réduire de 20 % en 3 ans le nombre annuel de séjours hospitaliers et le nombre de décès pour chutes. Le plan se décline en cinq axes et un axe transversal (repérage et alerte du risque de chute, aménagement du logement, aides techniques, activité physique, télé-assistance, information et sensibilisation). Dans le cadre de la déclinaison du Plan Antichute en Auvergne Rhône-Alpes, un diagnostic territorial est réalisé afin d’obtenir une vision globale des initiatives existantes en terme de prévention des chutes et post chute et d’identifier les besoins des acteurs. Méthode : Il s'agit d'une étude mixte : quantitative (identifier les acteurs-clés, les têtes de réseaux, les initiatives et les territoires couverts) à travers un questionnaire et qualitative (identifier les besoins, les retours d’expérience) par entretiens semi-directifs et focus groups. Le questionnaire, conçu via LimeSurvey, a été diffusé à plus de 300 acteurs (hospitaliers, professionnels libéraux, associations, mutuelles, institutionnels, maisons de santé etc.). Il compte à ce jour plus de 350 réponses complètes. Résultats : Cette étude est en cours de réalisation. La diffusion du questionnaire se terminera le 14 avril 2023 et pourra prétendre à une analyse au cours du deuxième trimestre. La finalisation du diagnostic territorial est prévue pour septembre 2023. Une cartographie et un tableau croisé en fonction des axes et différents critères (territoire couvert, public visé etc.) seront élaborés. Conclusion : Le diagnostic territorial s’inscrit dans une dynamique de mobilisation des acteurs. Les résultats permettront d'orienter la déclinaison du Plan Antichute en région Auvergne Rhône-Alpes sur les prochaines années.

Tous sexes confondus, le cancer constitue la première cause de mortalité prématurée en France depuis 2004. Il est pourtant su que 40% des cas des cancers, soit environ 142 000 cas par an, pourraient être évités grâce à des changements de comportements et des modes de vie. Chacun d’entre nous peut réduire son risque en adoptant des gestes quotidiens favorables à la santé. Mais, les collectivités peuvent modifier aussi les environnements qui jouent aussi un rôle majeur dans les comportements favorables à la santé ou non qu’adoptent les individus Saint-Étienne est la première collectivité se dotant d'un Plan cancer à l'échelle locale dont l’objectif est de créer un environnement favorable à la santé. Construire un plan cancer à l’échelle communale a demandé une démarche méthodologique particulière. Aussi, la première étape a consisté à s’entourer d’experts. Experts du monde médical, du secteur associatif, partenaires locaux et nationaux et experts de la société civile via la représentation de l’ensemble des élus de la ville mais aussi des habitants et des habitantes de saint Etienne. 8 auditions s’est fait en rapport avec les déterminants du cancer connus de la science aujourd’hui. Ainsi, l’activité physique, l’alimentation, les addictions, l’environnement, les infections, le parcours de soins, les inégalités sociales et les fragilités, et enfin la réinsertion sociale et professionnelle ont fait l’objet d’échanges. Enfin 20 groupes de travail pluriprofessionnels et multi-partenariaux ont permis l’élaboration de 13 fiches-actions comprenant les projets à mettre en œuvre dans le cadre du Plan Cancer, autour des enjeux suivants : -           Développer un environnement favorable à la santé -           Communiquer sur des projets et actions en lien avec le cancer -           Sensibiliser tous les publics -           Coordonner une politique territoriale Il s’agit pour la municipalité d’apporter une cohérence et une transversalité dans l’action municipale déjà mise en œuvre, et d’inventer de nouveaux modes d’intervention en santé publique, avec une méthodologie originale et innovante.

Cette communication vise un double objectif : présenter la capacité de l’alimentation à constituer un objet mobilisateur d’une recherche-action participative interrogeant les relations entre différentes sources de savoirs (universitaires et expérientiels, experts et profanes) ; et de présenter les résultats d’une enquête exploratoire portant sur les politiques locales et les pratiques professionnelles en matière de santé nutritionnelle à partir d’une étude de cas à XXX. Les travaux de géographes de la santé ont mis en évidence la place de faits alimentaires dans les inégalités sociales et géographiques de santé, l’importance du fait alimentaire dans la diffusion de certaines maladies ou l’identification de « déserts alimentaires ». Des travaux, majoritairement anglo-saxons et quantitatifs, montrent ainsi combien l’accès à des produits alimentaires sains et variés est un révélateur de fortes disparités socio-spatiales. Cependant, la relation entre le niveau de défaveur du quartier et le surpoids diffère en fonction du contexte urbain (quartiers défavorisés en banlieue parisienne ou d’autres métropoles, petites villes ou zones rurales). Enfin, le contexte français est encore très peu animé par une co-construction de ses savoirs entre recherche et acteurs de terrain. C’est ce que propose le projet de recherche-action participative CABaS (Care et cAdre de vie en BanlieueS, https://cabas.hypotheses.org/), sur lequel s’appuie cette communication. Cette communication s’appuiera sur une analyse de la documentation (politiques et rapports locaux) et une série d’entretiens semi-directifs (enregistrés, retranscrits, et analysés sous NVivo) réalisée auprès de médecins généralistes, nutritionnistes municipales, infirmières scolaires, profesionnel.les de la PMI, assistantes sociales, bénévoles du Secours Populaire ou élu.es et profesionnel.les de différents services (ex : santé, jeunesse, transition agro-écologique). Il s’agira ainsi de rendre compte d’une analyse de la situation socio-sanitaire de XXX en lien avec les questions alimentaires, mais aussi d’interroger les savoirs, les pratiques et les actions de ces acteurs et actrices locaux.

Les Contrats Locaux de Santé (CLS) sont présentés comme des instruments de construction, de planification et de gouvernance des politiques de santé dans les territoires. En Occitanie, un groupe de coordinateur·rices organise un espace réflexif et d’échanges de pratiques pour repenser la place et les objectifs des CLS. Au travers de ce collectif, nous partageons et capitalisons nos expériences particulières afin de penser les CLS au delà de nos différences d'organisations et spécificités territoriales. Nous partageons le constat d'un cadre dépendant des enjeux et contextes locaux, des acteurs en présence et des ressources mobilisables dans une conjoncture d’augmentation de nouvelles démarches territoriales de santé.  Le déploiement des CLS repose sur des modes d'action publique que sont la transversalité, le partenariat et la logique de projet. Nos expériences de terrain montrent que les CLS pensent la santé au travers du prisme des déterminants et de la promotion de la santé et participent à intégrer la santé dans différentes politiques publiques. Ainsi, les CLS permettent d'associer les partenaires dans la définition des besoins et des orientations, pour amener à des négociations autour d’enjeux prioritaires par territoire. Néanmoins, les CLS, au travers de leur gouvernance ou de leur contrat, ne parviennent pas toujours à structurer une politique locale de santé engageante pour l'ensemble des parties prenantes. Le cadre d'intervention des CLS ne permet pas d'articuler la mise en œuvre de l'ensemble des politiques publiques et dispositifs de santé, ni d'engager financièrement les partenaires dans la globalité des orientations validées ensemble. Ce cadre, pourtant convenu avec les parties prenantes, ne s’impose pas à leurs conduites (pas de caractère opposable).  Ces constats indiquent un écart conséquent entre l'ambition au fondement des CLS et les modalités de mise en œuvre sur lesquelles les coordinateur·rices s'appuient pour légitimer leurs champs d'actions dans les territoires. De fait, il nous semble nécessaire de faire évoluer le cadre d’intervention afin que les CLS deviennent pleinement des instruments de gouvernance des politiques de santé dans les territoires. Notre collectif se perçoit comme une ressource et un moyen afin de clarifier la place et le rôle des CLS.

Contexte : En 2019, la Haute Autorité de Santé s’est prononcée en faveur de la vaccination contre le Papillomavirus humain chez les garçons, au même titre que les filles, avec un remboursement effectif depuis janvier 2021. Objectif : L’objectif de cette étude était de réaliser un état des lieux de la pratique des médecins généralistes (MG) exerçant dans l’Ardèche, la Loire et la Haute-Loire quant à la vaccination HPV, notamment chez le jeune garçon, un an après le remboursement de celle-ci. Méthodes : Une étude observationnelle descriptive transversale, par auto-questionnaire anonyme a été conduite du 8 février 2022 au 30 avril 2022 auprès des médecins généralistes installés et remplaçants et internes de médecine générale remplaçants, exerçant dans l’Ardèche, la Loire et la Haute-Loire. Résultats : Un total de 224 questionnaires a été analysé. Plus de 4 médecins sur 5 ont déjà vacciné des jeunes garçons au cours de l’année 2021, la majorité ayant vacciné entre 1 et 4 garçons (58,5%). Le sexe, l’âge et le statut de maitre de stage des universités n’avaient pas montré de différence significative sur la réalisation du vaccin HPV chez le jeune garçon. La vaccination des garçons était associé au fait que les MG parlent (OR = 11,0 ; IC95 = 5,1-23,8) et recommandent (OR = 13,8 ; IC95 = 6,2-30,6) la vaccination HPV chez le garçon ou qui parlent (OR = 4,8 ; IC95 = 1,2-20,2) et recommandent (OR = 4,8 ; IC95 = 1,2-20,2) la vaccination HPV chez la fille. Conclusion : Malgré qu’il semble plus facile d’en parler en consultation depuis la généralisation du vaccin, la méfiance de la population quant aux vaccins en général et le manque d’information, la connotation sexuelle du vaccin HPV et la pandémie COVID-19 semblent être, entre autres, les principaux freins à une adhésion supérieure au vaccin. Une meilleure information de la population générale semble indispensable pour aider à une prise de décision éclairée.

Introduction : Les motos sont le principal mode de transport dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les usagers de la route qui utilisent ce mode de transport subissent une charge disproportionnée de mortalité et de morbidité due aux accidents de la route. Ces accidents ont diverses conséquences qui peuvent influencer la reprise des activités de la vie quotidienne, y compris le retour au travail. L'objectif de cette étude était de déterminer la prévalence et les facteurs associés au non-retour au travail chez les victimes 12 mois après un accident de la route. Méthode : Il s'agit d'une étude transversale analytique menée à partir des données de suivi à 12 mois des victimes d'une cohorte d'accidents de la route recrutées dans cinq hôpitaux en 2019 et suivies jusqu'en 2021. Le non-retour au travail a été évalué chez les motocyclistes en activité ou en formation au moment de l'accident. Une régression logistique a été utilisée pour déterminer les facteurs, avant ou après l'accident, associés au non-retour au travail à 12 mois chez les victimes. Résultats : La prévalence du non-retour au travail à 12 mois chez les motocyclistes était de 15,2 % (11,9-19,3). Les facteurs associés au non-retour au travail étaient le handicap (OR : 6,48 ; IC 95 % : 2,72-15,45), l'anxiété (OR : 3,32 ; IC 95 % : 1,30-8,51) et la dépression (OR : 7,71 ; IC 95 % : 3,71-15,99). Conclusion : Le non-retour au travail à 12 mois chez les motocyclistes était influencé par la survenue d'une incapacité et les troubles psychiatriques. Une rééducation fonctionnelle efficace et un soutien psychologique précoce au sein d'une équipe pluridisciplinaire lors de la prise en charge initiale pourraient contribuer à la réduction du délai de retour au travail chez les motocyclistes. Mots-clés : accident de la route, non-retour au travail, motocyclistes.

Contexte : Dans le cadre de la démarche LSPS incarnée par le Hall santé au CHU de Nantes, un état des lieux des pratiques professionnelles hospitalières en santé environnementale (SE) a été réalisé en collaboration avec les CHU de Nice et Lyon. L'objectif de notre enquête était notamment d'identifier les besoins des cliniciens et des équipes pour intégrer les enjeux SE dans le parcours des patients. Méthodes : Un questionnaire a été construit pour interroger les professionnels sur leurs pratiques concernant la recherche et la prévention des expositions environnementales de leurs patients. Il comprenait trois parties : l’intérêt des professionnels envers la SE ; la façon dont est intégrée la SE dans les pratiques quotidiennes ; les besoins, freins et leviers éventuels concernant la recherche et la prévention de ces expositions. Ce questionnaire a été diffusé entre janvier et avril 2023 aux professionnels des services hospitaliers des CHU de Nantes, Nice et Lyon. Résultats : Le questionnaire est toujours en cours de diffusion, 598 professionnels de santé y ont répondu (389 médicaux, 209 paramédicaux) à ce jour. Les résultats préliminaires montrent l’intérêt que les professionnels portent envers la SE puisque 95,1% considéraient qu’il est pertinent de disposer d’informations sur la SE dans le dossier médical (aide au diagnostic, indentification de facteurs de risque, amélioration de la prise en charge). Cependant 51,0% déclaraient interroger rarement ou jamais leurs patients sur leurs expositions environnementales. Parmi les freins concernant la recherche et la prévention de ces expositions, 92,0%, des professionnels évoquaient notamment un manque d’expertise sur le sujet et 82,1% un manque de temps en consultation. Parmi les leviers, les personnels plébiscitaient un soutien institutionnel et la mise en place de formations et d’outils d’aide au cours des consultations. Concernant les formations sur la thématique de la SE, les webinaires, formations e-learning et en présentiel par demi-journée semblaient les formats les plus adaptés. Discussion : Avec ce travail, nous espérons pouvoir sensibiliser les professionnels de santé et promouvoir l’intégration de la SE dans leurs pratiques. La formation et la mise en place d’outils d’accompagnement doivent être au cœur de notre stratégie de déploiement.

Introduction : La problématique des patients « bed-blockers », dont l’hospitalisation n’est plus justifiée médicalement mais en attente d’une solution d’aval, existe dans de nombreux pays. Ainsi, le CHU de Nantes a créé en 2021 l’Unité de Parcours Social et Médical (UPSM), comprenant 30 lits, dont l’originalité réside en une présence médicale allégée au profit d’un renforcement de l’accompagnement social. L’objectif de l’étude était de décrire les profils de ces patients et les obstacles à leur sortie. Méthodes: Une étude rétrospective et descriptive des 151 premiers patients pris en charge dans cette unité (octobre 2021 – novembre 2022) a été conduite. Des données socio-démographiques, médicales et de parcours ont été recueillies. Résultats : 30% des patients avaient <60 ans et 60% >75 ans. La durée moyenne (±écart-type) d’hospitalisation était de 145 jours (±134) au CHU, dont 92 (±99) jours à l’UPSM. 36% des patients avaient des problématiques de logement et 23% financières. 25% étaient en situation d’isolement et 21% rapportaient des problématiques avec l’aidant (hospitalisation, décès, épuisement). 27% des patients étaient peu autonomes (GIR 1/2) avant l’hospitalisation et pour 80% l’hospitalisation était associée à une perte d’autonomie. 21% des patients souffraient de troubles cognitifs sévères, 20% de pathologies neurodégénératives, 27% d’une addiction et 32% de troubles du comportement. Les motifs principaux d’hospitalisation étaient des pathologies neurologiques (43%), infectieuses (9%) et des traumatismes (11%). 48% des patients ont refusé le projet de vie proposé par les équipes de soins au cours de l’hospitalisation. Les lieux de sortie privilégiés étaient les EHPAD (53%), le retour à domicile avec des aides (11%) et l’USLD (9%). Parmi les patients en attente d’EHPAD, seuls 17% étaient préinscrits. Hormis les délais d’admission dans les structures d’aval, un des principaux freins relevés était le manque de structures adaptées pour 32% des patients, notamment <60 ans. Conclusion : Ces premiers résultats apportent des éléments justifiant la pertinence de ce dispositif innovant dans le parcours de soins de patients complexes. Ils mettent en lumière des facteurs de complexité liés aux patients mais également des failles dans les parcours des patients en amont et en aval de l’hospitalisation.

Contexte Les gens du voyage font partie des groupes dont l’espérance de vie moyenne est inférieure à celle de la population générale (Médecins du Monde, projet Romeurope, 2000). L’Instance stratégique de lutte contre les inégalités sociales de santé de la Nièvre s’est fixée pour objectif de promouvoir la santé de ces publics. En l’absence de données territoriales suffisantes, le groupe de travail a pointé la nécessité de réaliser un diagnostic de besoins en utilisant l’approche participative. Méthode Les conditions de vie des voyageurs ont été documentées en allant à leur rencontre sur les aires d’accueil : 9 visites sur 5 aires d’accueil et 2 terrains privés ont fait l’objet de comptes-rendus d’observations (sur les caractéristiques des lieux, leurs modalités d’occupation, les contextes d’interactions). Des entretiens ont été réalisés avec des gens du voyage (4 femmes âgées entre 26 et 56 ans) et des professionnels (4)  : un médecin généraliste et 3 professionnelles du secteur social. En parallèle du recueil d’informations qualitatives, une recherche documentaire a permis d’identifier des initiatives inspirantes soumises au groupe de travail pour réfléchir à des pistes d’actions intersectorielles. Résultats Les résultats préliminaires de l’enquête qualitative mettent en lumière une série de freins qui tiennent à la fois aux représentations et croyances des publics, à la structuration de l’offre de prévention et de soins, mais aussi aux conditions et modes de vie des gens du voyage. On observe des leviers liés à l’activation des ressources individuelles des personnes, au fonctionnement intra-groupe et aux thématiques d’intérêt repérées : santé des jeunes, santé mentale, nutrition et activité physique, hygiène. Les résultats du diagnostic seront disponibles fin avril 2023. Conclusions et prochaines étapes Il s'agira d'articuler les préconisations issues du diagnostic aux démarches engagées par les membres du groupe de travail. Une réunion de concertation devra permettre de restituer les résultats et de codécider avec les gens du voyage des pistes d’action à privilégier, en appui sur les dispositifs existants.

Le Crips, Centre régional d’information prévention du sida et pour la santé des jeunes, est un organisme associé de la Région Ile-de-France depuis 1988. La prévention des consommations de drogues est un enjeu majeur de prévention de la santé, notamment auprès des jeunes aux parcours de vie complexes. Le Crips Île-de-France et la Fédération Léo Lagrange se sont associés pour créer un programme de prévention innovant : la création d’un jeu vidéo permettant de sensibiliser sur les stratégies commerciales des distributeurs d’alcool et de cannabis. Les jeunes en insertion sont exposés à des facteurs de risques de consommation plus élevés que les lycéens généraux, c’est pourquoi nous avons ciblé ce public. S’appuyant sur une approche originale « d’éducation aux médias » (media literacy), ce programme de prévention sélective vise à aider les jeunes à contrer l';effet négatif que les techniques marketing pourraient avoir sur eux. Il a été développé de manière participative, avec la contribution de jeunes issus du public cible et professionnels de l’éducation. Le programme a été conçu collectivement et une évaluation d’impact est en cours, avec le soutien d’un conseil scientifique d’experts réunis autour de ce projet novateur. Nous souhaitons mesurer l’impact du jeu sur les connaissances, représentations et intentions comportementales des participants. Pour ce faire, nous avons mis en place un essai randomisé contrôlé comprenant trois groupes expérimentaux. L’ensemble des participants répond à un questionnaire pré/post-intervention et participe à deux séances à deux semaines d’écart selon les modalités suivantes : - Jeu simple : les jeunes jouent durant deux semaines puis participent à un débriefing. - Jeu renforcé : journée de sensibilisation pour les encadrants des structures d’insertion participantes. Puis nous rencontrons les jeunes pour deux séances pédagogiques et ils jouent en autonomie deux semaines. Nous les revoyons pour un débriefing. - Contrôle : les jeunes ne jouent pas, ils répondent simplement aux questionnaires. Le programme est en cours d’expérimentation et nous pensons qu’au-delà des résultats, il est intéressant de présenter notre coopérative ainsi que la création de cet outil innovant et son approche afin de réfléchir à de nouvelles manières de faire de la prévention.

Introduction La pyélonéphrite aiguë (PNA) est une infection du tractus urinaire haut, nécessitant 10 à 30 % d’hospitalisations, notamment en cas d’obstruction. L’incidence de PNA, avec ou sans dérivation, est mal connue, de même que l’issue. L’objectif était de 1) décrire l’évolution des PNA hospitalisées en France et 2) identifier les facteurs prédictifs de dérivation et décès. Méthodes Ont été inclus les patients ?18 ans hospitalisés en France entre 2014 et 2019, sélectionnés par algorithmes PMSI validés, basés sur les codes diagnostics CIM-10 pour la PNA (VPP 90,1 %) additionnés aux actes CCAM pour la dérivation (Se 90,9%, VPP 100%). Les facteurs associés à la dérivation et au décès ont été identifiés par analyses bivariées puis multivariées : régressions logistiques avec odds-ratio (OR) associés à leurs intervalles de confiance à 95% (IC95%). Résultats Ont été inclus 527 671 patients : 76,5% de femmes, âge moyen 66,1 ± 21,9 ans, E. coli 48,0%, décès 5,9%. En 2019, l’incidence était de 19,2/10 000 habitants, en légère augmentation sur la période. Au total, 69 313 patients avaient eu une dérivation (13,1%, dont 4 637 décédés – 6,7%). Le taux de dérivation augmentait entre 2014 et 2019 (11,7% à 14,9%), surtout chez les hommes (18,8% à 24,6%). Les facteurs associés à la dérivation étaient : calcul urinaire (OR [IC95%] =33,1 [32,3–34,0]), sepsis (1,73 [1,69–1,77]), âge entre 50 et 69 ans (1,8 [1,7–1,8]), indice de comorbidité de Charlson ?3 (1,32 [1,29–1,35]) ; tandis qu’un codage d’E. coli était associé à moins de dérivation (0,75 [0,74–0,77]). Les mêmes facteurs étaient associés au décès, ainsi qu’un âge avancé et la présence d’un cancer (2,38 [2,32–2,45]). Discussion/Conclusion A l’aide d’un algorithme validé, cette étude nationale sur données de vie réelle a démontré l’augmentation d’incidence de dérivation (et de calcul urinaire) des patients hospitalisés pour PNA entre 2014 et 2019. Pour la première fois étaient analysés les facteurs associés à la dérivation, pouvant apporter une aide à la décision pour le médecin urologue.

Introduction : La prévalence de l’asthme en milieu scolaire ne cesse d’augmenter en Afrique. Nous avons décidé d’analyser la santé respiratoire des élèves ainsi que leur exposition aux PM2.5 et aux PM10 en milieu scolaire dans les districts sanitaires de XX à XX. Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale à visée analytique portant sur les élèves âgés de 8 à 14 ans. Elle a été réalisé de novembre 2020 à janvier 2021 et s’est déroulée dans les écoles des districts sanitaires de XX. Le questionnaire ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) et le DYLOS 1700, nous ont permis de recueillir les paramètres étudiés. Le DYLOS 1700 mesure en temps réel les matières particulaires de diamètre inférieur à 2.5µm (PM2.5) et 10 µm (PM10). La mesure a été effectuée sur une période de quatre heures (de 8 à 12 heures) dans les salles de classe et les cours de récréation. Les tests du Khi carré, d’Anova et de corrélation des rangs de Spearman ont été utilisés. Résultats : Nous avons enquêté 1 350 élèves dans 11 établissements scolaires. Le sex-ratio (H/F) était de 0,9 et l’âge moyen était de 12 ans. Environ 30 % des élèves avaient les 3 signes suivant, toux, respiration sifflante et rhinite. Ces manifestations cliniques étaient significativement liées aux taux élevés de PM2.5 et PM10 dans les salles de classe (p<0,05). Les mesures des taux de PM2.5 et PM10 dans les salles de classe étaient 30 fois supérieures aux normes recommandées par l’OMS et variaient respectivement de 200 à 1000 µg /m3 et 1000 à 3000 µg/m3. Il existait un lien significatif (p<0,05) entre la présence de sites de pollution à proximité des écoles (grands axes routiers, industries, décharge à ciel ouvert avec sites de brûlage) et l’augmentation du taux de PM2.5 et PM10 dans les salles de classe. Les taux de particules fines étaient plus élevés dans les salles de classe que dans les cours de récréation. Conclusion : Il est urgent de prendre des mesures qui contribueront à créer un environnement scolaire favorable à la santé respiratoire des élèves.

Les démarches d’intégration de la santé et du bien-être dans les projets d’aménagement et d’urbanisme se diffusent en France ces dernières années, que ce soit par la mise en place d'Évaluations d’Impact sur la Santé ou de démarches d’accompagnement en lien avec les principes de l’Urbanisme Favorable à la Santé (UFS). Du fait de leur développement récent, peu de travaux de recherche se sont cependant intéressés aux processus menant au choix de ces outils par les acteurs locaux, aux modalités de leur mise en œuvre opérationnelle et à leur diffusion au sein des territoires. Autant d’enjeux qui se posent pourtant, tant pour les praticien.ne.s que pour les chercheur.se.s, et qui nécessitent de produire de la connaissance à mesure que ces démarches se déploient. Ces questionnements font aujourd’hui l’objet d’un travail de recherche-action, prenant la forme d’une thèse de doctorat débutée fin 2021 au sein d’un bureau d’études, qu’il s’agira de présenter au cours de cette intervention. Cette présentation permettra ainsi de partager les premiers enseignements issus de ce travail de recherche. Elle interrogera à la fois les conditions de déploiement des démarches territoriales favorables à la santé, et les modalités d’intégration d’une chercheuse au sein d’un bureau d’études spécialisé sur l’UFS, notamment en termes de co-construction de connaissances et de transformation des pratiques dans un domaine de santé publique en pleine évolution. En somme, à quoi renvoie aujourd’hui cette notion de fabrique territoriale favorable à la santé? Comment se traduit-elle dans les territoires? Qu’induit-elle en termes de pratiques sur le court, moyen et long terme? Quelle est la place des chercheur.se.s et des bureaux d’études, voire des chercheur.se.s en bureau d’études, dans ces processus? Quel(s) intérêts, freins et leviers des programmes de recherche-action en lien avec les démarches territoriales favorables à la santé? Ce sera finalement l’occasion de présenter la méthodologie (collecte de données qualitative, terrains de recherche) et les premiers impacts identifiés, que ce soit sur les plans académique et/ou opérationnel.

La dernière version du manuel de certification des établissements de santé pour la qualité des soins éditée par la Haute Autorité de Santé a introduit un critère éthique (HAS, 2023, critère 3.4-04). Ce dernier porte sur les situations complexes pouvant engendrer des conflits de valeurs prenant potentiellement la forme de dilemmes ethiques et rendant les decisions parfois difficiles par le choix qu’elles imposent aux professionnels dans la recherche des meilleures solutions pour le patient et ses proches. Ces situations, précise le texte, appellent une réflexion collective et interdisciplinaire qu’il s’agit de structurer à partir de modalités adaptées au traitement des situations, en phase avec la nature des activites de l’établissement, et associant le patient et ses proches. En insistant sur la place prépondérante que devraient occuper les usagers dans la démarche éthique, le manuel s’inscrit pleinement dans une dynamique de démocratie en santé. L’objectif de cette communication est d’interroger les approches théoriques et les modalités pratiques (les méthodes, les dispositifs) d’une institutionnalisation de l’éthique pouvant réellement permettre de tendre vers cette visée. Nous nous appuierons pour ce faire sur une lecture critique de de la littérature présentant des approches et des modèles de déploiement de l’éthique que nous mettrons en perspective avec une expérience de terrain, en l’occurrence l’animation d’un programme éthique institutionnel développé depuis 20 ans dans un groupement de structures sanitaires et médicosociales de la Région des Hauts-de-France. Animé à partir d’une approche pragmatique et contextuelle de l’éthique, ce programme institutionnel tente d’intégrer l’éthique au traitement des problèmes (de soins, organisationnels mais aussi sociaux) rencontrés sur le terrain en articulant de multiples activités (groupes d’éthique clinique, démarche-projets, formation, recherche interventionnelle,…). L’enjeu, pour les animateurs de ce programme, est de sortir de conceptions souvent technocratiques, formelles et procédurales de l’éthique au profit d’une démarche éthique envisagée sous l’angle de l’inclusion et de la participation, et ouvrant la voie à une gouvernance réflexive et collective des pratiques en santé.

En France, il existe plusieurs sociétés de santé publique loco-régionales, constituées en association loi 1901, animées par des bénévoles. Elles contribuent au débat public en matière de santé, favorisent les échanges de pratique professionnelle et participent au décloisonnement du champ de la santé publique. Elles permettent une liberté d’échanges, avec pour préoccupation de répondre aux besoins des publics et des territoires en adoptant une démarche de « bottom up ». Ces sociétés démontrent, lorsqu’elles se mobilisent, leur pouvoir fédérateur des acteurs locaux, les thématiques qu’elles proposent, les positionnent comme des acteurs avec une expertise locale. Cependant, leurs faibles moyens humains, matériels et financiers les soumettent aux aléas de la vie associative. La crise organisationnelle liée à l’épidémie de COVID 19 est venue questionner la notion de Santé, a mis en avant le besoin d’un pilotage au plus près des territoires, en associant plus étroitement les acteurs locaux et la société civile dans la définition des politiques de santé. L’ensemble de ces constats les ont amenées à se questionner sur la manière d’organiser un dispositif qui, tout en préservant le dynamisme et la liberté qu’elles ont de pouvoir produire une vision et des valeurs partagées autour de la santé publique, sécurise leur mode de fonctionnement. Ces sociétés ont ainsi proposé un débat lors du Congrès de la SFSP de 2021 afin de : - définir les clés du succès de ce type de fonctionnement mais aussi les difficultés qui freinent leur développement, - de préciser l’ancrage institutionnel nécessaire, de positionner les sociétés dans le jeu des acteurs locaux, - et d’engager une réflexion sur l’évolution de leur rôle et mode d’organisation. Doivent-elles conserver leur fonctionnement actuel avec leurs valeurs et principes d’action à « petite échelle » ou doivent-elles aller au-delà et servir les politiques publiques ? Ce débat se poursuit, notamment, par la mise en œuvre d’une démarche de réflexion partagée SFSP/SRSP sur les possibilités de structuration de dynamiques régionales ou locales. Une des pistes, également, serait de réaliser une étude des autres formes d’organisation existantes afin de réfléchir à leur évolution.

Le « nouveau régime climatique » opère des transformations fondamentales dans notre rapport à nous-mêmes, à l’ensemble du vivant et au « système-terre ». Ce faisant, il affecte la capacité d’organisation politique des humains ainsi que les territoires sur lesquelles repose cette organisation. Les questions qui se posent sont multiples et interrogent tant l’articulation que la redéfinition des territoires dans le but d’augmenter les capacités à agir politiquement face à ces transformations. En effet, que peuvent les territoires, et en particulier les territoires locaux, face à la pollution de l’air, à la montée ou au réchauffement des eaux, au stress hydrique, au dérèglement climatique, à la transformation de la biodiversité, aux zoonoses, etc. ? Que peuvent les territoires face aux effets sur la santé humaine qu’entraine ce nouveau régime climatique ? Ces questions se posent avec acuité dans le champ de la promotion de la santé et en particulier dans le domaine de la « santé-environnement » dans la mesure où les concepts mobilisés et leur opérationnalisation redéfinissent sans cesse les territoires de l’action. C’est le cas par exemple de l’approche dite « One Health », encouragée dans le Plan National Santé-Environnement (PNSE) 4, et qui, en postulant la consubstantialité de la santé humaine, animale et environnementale, suppose l’extension de l’action politique à l’ensemble du vivant et à tous les territoires qui les concernent, de l’échelle microscopique à l’échelle stratosphérique. Notre intervention abordera les enjeux territoriaux de la santé-environnement et traitera de la façon dont les acteurs pensent, organisent et agissent sur le terrain. Elle s’appuiera sur les résultats d’un travail d’accompagnement réalisé par l’IREPS Grand Est en 2021 et 2022 auprès des institutions en charge de la déclinaison régionale du PNSE 4. A partir de ce travail de terrain, nous illustrerons comment les questions soulevées plus haut se posent pour les acteurs de la santé-environnement et comment ils y apportent des réponses pratiques, comment ils agissent au quotidien, comment ils transforment ou font avec et dans les territoires et concilient avec la situation parfois paradoxale (résoudre localement des problématiques mondiales) dans laquelle la santé-environnement et l’action publique se trouvent.

Contexte Entre 2018 et 2023, un programme de renforcement des CPS a été implanté dans 25 collèges nivernais, à destination de 904 élèves. L’objectif principal – articulé aux axes de priorisation locaux et régionaux – était de contribuer à la réduction des risques en matière de conduites addictives. La fin du processus de déploiement approchant, une évaluation a été menée en 2022 en vue d’analyser les conditions de faisabilité du programme en milieu scolaire, et d’identifier les leviers favorisant un ancrage pérenne des CPS dans les établissements. Méthode Les bilans produits depuis 2019 ont participé à la compréhension des conditions favorables à l’implantation du programme ; notamment à partir des 533 questionnaires de satisfaction complétés par les élèves. Parallèlement, celles-ci ont été documentées dans un journal de bord : 19 rencontres avec les établissements tracées entre 2021 et 2022 (motivations à l’entrée, autres interventions menées, freins perçus, CPS prioritaires). Des récits d’expérience sur les différentes étapes mises en œuvre ont également été recueillis (13 professionnels de l’éducation nationale interrogés). Résultats L’approche CPS suscite manifestement l’intérêt au sein des établissements, ce qui facilite l’adhésion et la mobilisation dans le programme. Les effets visibles à court terme en matière d’amélioration du climat scolaire, de pacification des relations entre élèves et adultes, montrent que les CPS agissent comme leviers. On notera le rôle moteur des directions d’établissement, l’importance de partager des connaissances communes sur les CPS et leur articulation avec les programmes scolaires. Des marges de progression sont repérables, comme le volet communication en direction des familles. Conclusions et prochaines étapes Les prochaines étapes consisteront à partager les leviers identifiés à travers le programme, notamment à l’échelle départementale, en appui de la déclinaison de la stratégie multisectorielle sur les CPS des enfants et des jeunes. Cela se traduira aussi par une inscription dans des projets d’envergure nationale.

L’utilisation des technologies numériques par les personnes âgées a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie (Anderson et Perrin, 2017). Le domaine de la prévention pour la santé s’est saisi de ce nouvel usage pour substituer ponctuellement ses ateliers en présentiel par des ateliers digitalisés, lors de la crise sanitaire de 2020. L’activité physique (AP), envisagée comme un outil central de prévention dans l’optique d’un « bien vieillir » (Collinet et Delalandre, 2015), demeure de fait le thème principal des ateliers proposés. Les travaux articulant la problématique du vieillissement, de l’AP et des nouvelles technologies sont rares (Zieff et Guedes, 2019). C’est la raison pour laquelle cette communication, issue d’un travail de thèse sociologique en cours, inscrit dans le cadre d’une Cifre dans un organisme de prévention, promotion pour la santé, propose de comprendre les déterminants de l’engagement (ou non) des bénéficiaires et l’investissement des professionnels dans les ateliers de prévention pour la santé par l’activité physique en distanciel. Le système de visio-conférence dans la prévention se développant rapidement, nous pouvons nous demander la pertinence de la mise en place de ce type d’action, mais également dans quelle mesure l’engagement du public dans les actions de prévention-santé, et en particulier celles par l’activité physique, est affecté (positivement ou négativement) par ces transformations. Les données ont été recueillies par entretiens sur les « carrières » (Becker, 1963 ; Hughes, 1971 ; Darmon, 2008) auprès des participants aux ateliers (en distanciel n=15 ; en présentiel n=15), mais également auprès des acteurs : animateurs, élaborateurs et financeurs des actions (n=10). Les résultats de cette recherche suggèrent, que les participants et les acteurs s’accordent sur le fait que la digitalisation des ateliers de prévention par l’activité physique auprès des séniors reste peu opportune, sauf dans certaines situations (éloignement géographique, difficultés de déplacement). Cependant, les résultats montrent des rapports variés à la digitalisation : les participants dénoncent le manque de contact et de relation dans les ateliers digitalisés, tandis que certains acteurs mettent plus en avant leurs doutes vis-à-vis de l’appropriation des outils par les bénéficiaires, facteurs que soulignent très rarement les bénéficiaires.

Contexte La coqueluche est une infection des voies respiratoires hautement contagieuse, qui peut être mortelle chez les jeunes nourrissons. En France, plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent au cours des six premiers mois de vie, et notamment au cours des trois premiers mois. La vaccination du nourrisson contre la coqueluche est indiquée à partir de l’âge de 2 mois et commence à protéger à partir de l’âge de 3 mois, laissant ainsi une fenêtre de contamination possible de 8 à 12 semaines. L’objectif de la vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse est de prévenir la survenue de la coqueluche chez le nouveau-né et le nourrisson pendant les premières semaines de vie, grâce au passage transplacentaire d’anticorps anticoquelucheux. Méthodologie L’évaluation a procédé à une revue systématique de la littérature portant sur : l’immunogénicité, l’efficacité en vie réelle, la sécurité et la tolérance vaccinale, la période optimale pour cette vaccination, ainsi que son acceptabilité chez la femme enceinte. La HAS a fait appel à un groupe de travail pluridisciplinaire et le projet de recommandation a été examiné par la Commission Technique de Vaccinations. Résultats Les données publiées sont en faveur d’une réponse immunitaire post-vaccinale satisfaisante chez la femme enceinte conférant une immunogénicité à son nourrisson par le transfert transplacentaire d’anticorps anticoquelucheux pendant au moins deux mois après la naissance. Les données de sécurité et de tolérance sont rassurantes. Cette vaccination permet de réduire de 75 % le risque de coqueluche, de 50 % le nombre d’hospitalisations, et de 95 % le nombre de décès liés à la coqueluche chez les nourrissons < 3 mois. La période optimale de vaccination est celle à partir du deuxième trimestre de grossesse. Les données d’acceptabilité de cette vaccination par les femmes enceintes et les professionnels de santé sont encourageantes. Discussion La HAS recommande la vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, afin d’assurer une protection optimale du nouveau-né et nourrisson.

Contexte La crise sanitaire de la Covid-19 a engendré une augmentation inédite des usages du numérique y compris dans le domaine de la santé. Depuis, des programmes ambitieux définissant la nouvelle feuille de route du numérique en santé figurent à l’agenda politique. Or, la santé numérique, bien que voulant améliorer l’accès aux soins et à la prévention pour tous et lutter contre les inégalités de santé, renforce ces dernières et en crée de nouvelles. Santé publique France a commandité à la Fnes un dossier de connaissances à destination des décideurs, sur la question de la précarité numérique en santé. Méthode Une recherche documentaire a été conduite pour répondre à la commande. L’interrogation des bases bibliographiques Pubmed et Bib-Bop, la sélection d’informations issue d’une veille documentaire indexée sur plus de 10 ans, et une recherche en « boule de neige » ont produit un corpus de 102 documents. Cette revue narrative pointe la dimension plurielle de la fracture numérique, ses conséquences sur la santé des populations vulnérables, et révèle des leviers d’intervention dans les territoires. Résultats Les fractures numériques co-existent à trois niveaux : en termes d’équipement, d’usage et de compétences en littératie. S’appuyer sur la promotion de la santé pour réduire les inégalités engendrées par ces fractures est une stratégie particulièrement pertinente : la santé numérique est à la fois une question de politique de santé, qui appelle la création ou le développement d’environnements favorables, d’actions impliquant la participation des populations, le développement des compétences individuelles et collectives, et la réorientation des services de santé notamment via la médiation. Conclusions et prochaines étapes Cette synthèse documentaire met en exergue la responsabilité et le rôle des décideurs dans le déploiement d’une santé numérique équitable et soutenable. Elle a donné lieu à l’élaboration d’un dossier de connaissances et d’activités de transfert de connaissances pour sensibiliser décideurs, professionnels et usagers à cette problématique. Elle propose des pistes de solutions d’aide à la décision pour asseoir la transformation numérique non pas sur une logique de services et de ressources 100 % dématérialisés mais sur une logique de services et de ressources 100 % accessibles.

Introduction : Faisant partie des troubles du neurodéveloppement (TND), les troubles du spectre de l’autisme (TSA) et le trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) sont caractérisés par une prédominance masculine. Il est aujourd’hui suspecté que les filles sont sous-repérées. La Protection Maternelle et Infantile (PMI) joue un rôle essentiel dans le repérage précoce des TND, notamment durant la réalisation des Bilans de Santé en Ecole Maternelle (BSEM). Cette étude a pour objectif d’explorer la place du genre de l’enfant dans le repérage de signes évocateurs de TSA et TDAH par les professionnel.le.s de PMI dans le cadre des BSEM. Méthode : Une revue de la littérature scientifique a été réalisée (Pubmed et Scopus). Des entretiens semi-dirigés ont été menés auprès de puériculteur.rice.s, auxiliaires de puériculture, psychologues et médecins de PMI en Seine-Saint-Denis pour comprendre leurs perceptions, attitudes et pratiques autour du repérage des TSA et TDAH. Une attention particulière a été portée au rôle du genre de l’enfant. La grille de collecte et d’analyse des données s’appuyait sur la littérature. Résultats : La littérature montre que le sous-repérage des TSA et TDAH chez les filles pourrait s’expliquer par une symptomatologie différente de celle typiquement retrouvée chez les garçons, des biais de genre dans le repérage, et une prédominance masculine dans les recherches sur ces troubles. Il ressort des entretiens que les symptomatologies typiquement masculines des TSA et TDAH semblent mieux connues par les professionnel.le.s que leurs spécificités féminines. Les professionnel.le.s ont souligné un manque de formation sur ces thématiques. Il ressort également que le repérage des TSA et TDAH n’est pas reflété dans les données quantitatives recueillies lors des bilans de santé. Discussion : Notre analyse de la littérature scientifique et des entretiens consolident la suspicion d’un sous-repérage des TSA et TDAH chez les filles lors des bilans de santé. Les données actuellement collectées lors des bilans ne permettent pas de quantifier d’éventuels biais de genre dans le repérage des TSA et TDAH. Des pistes sont offertes afin d’affiner le recueil de données, la formation des professionnel.le.s et guider les actions de prévention et promotion de la santé de la PMI.

Reconnues comme un crime par le droit français, les mutilations génitales féminines (MGF) se sont raréfiées sur le territoire français et concernent essentiellement des femmes et des filles issues de parcours migratoires ou susceptibles d’effectuer des voyages dans les pays d’origine. Dans les années 2010, environ 125 000 femmes adultes ayant vécu une mutilation génitale féminine vivaient en France. Dans le cadre de consultations médicales ou médico-sociales, les professionnels peuvent être confrontés à plusieurs enjeux : savoir repérer les mutilations génitales, accompagner les patientes concernées qui le souhaitent dans un parcours de soins (chirurgie reconstructrice, suivi de grossesse, consultation de gynécologie, sexologie, psychologie par exemple) et identifier des risques d’exposition à des MGF. Chacune de ces situations implique pour les professionnels d’aborder le sujet avec les patientes, à leur initiative ou non. Or, de récents travaux soulignent l’expérience souvent négative des femmes touchées par une mutilation génitale en consultation, du fait que les professionnels aient gardé le silence ou abordé maladroitement le sujet. Parallèlement, des études soulignent la faible formation des professionnels à ce sujet et leur sentiment de manquer d’outils pratiques de consultation. Dans ce contexte, une équipe socio-médicale a conçu une formation à l’attention des professionnels issus des secteurs médical et social afin de les aider à libérer la parole entre eux et les patientes et faciliter l’identification et l’accompagnement des femmes a? risque ou déjà excisées. Entre 2019 et 2021, 124 professionnels ont bénéficié de cette formation. A partir de l’analyse d’un corpus de données qualitatives issues de l’évaluation de la formation, cette communication présente les effets révélés et encore attendus de la formation sur les pratiques des professionnels. Elle souligne en particulier l’impact de la formation sur le renforcement des connaissances théoriques et pratiques des professionnels sur les MGF et l’évolution positives de leurs pratiques et postures en consultation. Les résultats montrent également que l’accompagnement pluridisciplinaire des femmes est facilité malgré un impact limité de la formation sur le volet de la prévention. Ces résultats révèlent en quoi la question des MGF constitue une problématique de santé publique déterritorialisée relevant d’une prise en charge pluridisciplinaire.

Depuis la première épidémie d’Ebola en 2014, le gouvernement et ses partenaires mettent de nombreuses formations à la disposition du personnel soignant en vue de minimiser la transmission des infections associées aux soins. Malgré ces efforts, il existe une différence entre les formations produites sur la Prévention et le Contrôle des Infections (PCI) et les pratiques de l’hygiène hospitalière des soignants. A cet effet, un projet de recherche est mis en œuvre par Expertise France pour contribuer à une meilleure compréhension des logiques qui sous-tendent les actions des soignants. Pendant les enquêtes (en cours de réalisation dans neuf structures sanitaires depuis 2021), nous avons constaté une variété d’attitudes face aux liquides biologiques. Partant de ce constat, nous souhaitons comprendre comment la perception de la notion du risque sur les liquides biologiques influe-t-elle sur les pratiques de l’hygiène hospitalière ? Quelle est la place des relations sociales dans le respect de la PCI ? Les données obtenues sont issues des enquêtes ethnographiques (observations et entretiens) réalisées auprès des soignants et des patients. Les observations sont focalisées sur la chaine opératoire, le pansement, les salles et les conditions d’hospitalisation. Quant aux entretiens, ils sont basés sur les notions de saleté,  de propreté, de souillure, de l’hygiène et de la PCI. Les informations collectées ont montré que la perception de la notion du risque n’est pas que contamination biologique, elle intègre aussi la dimension sociale du risque, les soignants étant des êtres sociaux et culturels. Les liquides biologiques sont appréciés en fonction de leur couleur, odeur et volume ainsi que de la relation sociale qui lie le patient au soignant. Les observations ont révélé aussi que le risque infectieux n’est reconnu que lorsqu’ il est visible et il est parfois associé à un jugement moral. Cependant, il faut noter que ces différentes interprétations dépendent du statut, de la culture et de l’expérience professionnelle des soignants permettant ainsi de comprendre comment le savoir local façonne la personnalité du soignant et fabrique ses pratiques quotidiennes de l’hygiène hospitalière à travers l’ordinaire des soins. Mots clés : PCI- représentation sociale du risque- liquides biologiques

Depuis début 2021, on constate une dégradation de la santé mentale des adolescents avec une importante augmentation des troubles de l’humeur chez les 11-17 ans. Pour y faire face, XXX a mis en place un dispositif de communication à destination du jeune public, notamment la campagne #JenParleA diffusée une première fois en juin 2021, puis une seconde fois, enrichie de nouveaux contenus, du 10 janvier au 13 juin 2022. Les objectifs étaient d’une part, d’inciter les jeunes à parler lorsqu’ils se trouvent en situation de mal-être ou de difficultés psychologiques et d’autre part, de favoriser l’accès au dispositif d’information, d’écoute et d’orientation Fil Santé Jeunes. La campagne 2022 reposait sur la diffusion de 4 vidéos stories, d’une vidéo challenge et de 5 vidéos micro-trottoirs diffusées sur les réseaux sociaux (Snapchat, TikTok et Instagram). Une campagne d’affichage nationale a également été déployée dans l’ensemble des établissements scolaires, des établissements sportifs et des espaces jeunesse des villes. L’évaluation de la campagne a consisté en l’analyse des données de trafic vers le dispositif Fil Santé Jeunes ainsi qu’en une enquête postcampagne réalisée du 14 au 28 juin 2022 auprès d’un échantillon national de 800 jeunes, représentatif de la population française âgée de 11 à 17 ans. Les résultats ont indiqué des effets significatifs sur les comportements promus par la campagne et une amélioration des performances par rapport à la campagne 2021 en termes de reconnaissance, d’atteinte de cibles spécifiques, de trafic et d’activité pour le dispositif Fil Santé Jeunes. Les effets de la campagne restent néanmoins à renforcer et des préconisations ont été formulées afin d’orienter la stratégie et d’améliorer l’efficacité des campagnes à venir.

En 2019, une enquête quantitative portant sur les attentes des enfants en matière de prévention en santé a montré que les pollutions constituaient une préoccupation centrale pour cette population. Sur la base de ces résultats, une équipe pluridisciplinaire (mêlant design en innovation sociale, médecine et sociologie) a entrepris de co-concevoir un programme de promotion de la santé en y associant ses destinataires : les enfants (9-11 ans) et leurs enseignant·e·s. L’objectif étant de favoriser l’éco-responsabilisation et l’autonomie des enfants concernés. En effet, les récentes méthodes participatives dites de co-construction partagent de nombreux points de définition tels que l’appropriation des savoirs, l’usager au cœur des problématiques, les questions relatives à l’autonomisation et la responsabilisation des individus (empowerment), les enjeux citoyens (démocratie territoriale…), la recherche de solutions par consensus, le contrôle communautaire par l’évaluation, etc. Les ateliers de co-construction associant l’équipe pluridisciplinaire et 15 groupes d’enfants de CM1-CM2 sur le thème des pollutions ont été menés dans des territoires sélectionnés pour leur variété. Les résultats ont été contrastés selon les territoires explorés (urbains, périurbains et ruraux : Paris et région parisienne, périphérie lyonnaise, Nice, Deauville, une petite ville alsacienne, deux villages aveyronnais et un village alsacien). Ils ont permis de définir les façons dont les enfants souhaitaient apprendre, agir et transmettre, dessinant ainsi la forme, le ton et les contenus dudit programme. Ces divers ateliers itératifs ont abouti à la diffusion, en 2021, de 200 kits pédagogiques dans des classes et centres de loisirs du territoire métropolitain. Cette communication s’efforcera de retracer l’itinéraire méthodologique de l’élaboration du programme à sa diffusion comprenant son processus d’évaluation. A partir des enjeux d’une méthode ajustée à son objet, elle discutera des enseignements recueillis et des obstacles rencontrés empêchant de présenter l’étude d’impacts pourtant pensée dès l’origine du projet.

Contexte De nombreux modèles d’«observatoire de la santé » sont déployés dans le monde comme des outils facilitant la prise de décision pour répondre à des problématiques territoriales. Depuis quelques années, des observatoires thématiques en santé-environnement sont construits localement. Si ces dispositifs offrent plusieurs bénéfices, leurs caractéristiques et fonctions demeurent peu documentées. Notre travail vise à éclairer leurs particularités en analysant le cas de l’Observatoire Régional Santé-Environnement en Nouvelle-Aquitaine (ORSE NA). Méthode Une recension de la littérature scientifique sur les dispositifs d’observatoire en santé-environnement a été réalisée dans PubMed afin de mieux appréhender les différentes formes existantes, les caractéristiques et les missions dédiées. Une grille de lecture du cas de l’ORSE NA a été construite sur la base de cette recension. Les dimensions retenues étaient : gouvernance (acteurs politiques, institutions représentées), missions, financement, expertise mobilisée, publics. Résultats La littérature scientifique souligne la grande diversité des dispositifs s’intitulant « observatoire santé-environnement ». La majorité des observatoires ont en commun la mise à disposition de données thématiques, et se constituent en supports d’échanges et de ressources pluridisciplinaires basés sur des données locales. Différents types de fonctionnement, financement et gouvernance sont observés. Depuis 2017, la région Nouvelle-Aquitaine dispose d’un ORSE définie comme instance de démocratie sanitaire en santé-environnement. Le modèle d’observatoire adopté par l’ORSE NA se situe dans un registre de mission de mise à disposition de ressources et données et d’animation auprès des acteurs régionaux en santé-environnement. Il s’incarne notamment en un site web, un service de cartographie en ligne, une cartothèque, un service de médiation sur saisine autour de problématiques en santé environnement localisées, entre autres. Discussion Les résultats de ces travaux montrent l'aspect encore expérimental de ce type d'instance locale de démocratie en santé dédiée à la santé-environnementale. Le modèle de l'ORSE NA a d'ailleurs été repris en France dans plusieurs rapports nationaux, notamment un rapport du Sénat et un du Conseil Économique Social et Environnemental qui le cite comme un dispositif à généraliser. Cette analyse éclaire sur l’utilité d'avoir un lieu ressource en santé-environnementale et informe sur les évolutions possibles pour améliorer ce dispositif.

Financé par le Fond d’expérimentation des jeunes, le programme « En route vers la santé » porté par la Maison des Familles à Saint-Marcelin en Vercors s’inscrit au croisement du développement des politiques de jeunesse, de la santé des jeunes et des dispositifs d’aller-vers. Dans un environnement montagnard et rural, la question du non-recours des jeunes à la santé et aux soins, en raison des difficultés de mobilité des jeunes (manque de transport notamment) et de la raréfaction des professionnels de santé posent des questions en termes de réduction d’inégalités sociales de santé et de prise en compte des problématiques de santé mentale. Pour répondre à ces besoins, la Maison des familles de Saint-Marcellin en Vercors (38) a développé un « bus mobile » allant dans les différentes communes du territoire. Ce dispositif d’aller-vers va à la rencontre des jeunes et peut le cas échéant proposer des consultations gratuites de psychologue et ce sur une durée maximum de 6 séances. Ce dispositif d’aller vers est évalué depuis sa création en 2020. Ainsi, des entretiens ont été réalisés avec les élus des territoires concernés par l’action, les professionnels de santé, du social et de l’éducatif, et les jeunes fréquentant ou on ce bus mobile. De même, des observations ont été réalisés lors des « maraudes » du bus. L’objet de la communication est de rendre compte des résultats de l’évaluation. Ces derniers montrent toute la pertinence du bus quant à la réponse apportée aux jeunes des territoires ruraux, quant aux questions de santé mentale. Ainsi, des jeunes ont pu « se sentir mieux », aborder des questions spécifiques, être pris en charge par les CMP du territoire selon leur situation. De même, les parents ont su trouver une place dans ce dispositif et ce en articulation avec les autres structures du territoire. Outre ses résultats sur la plan de la santé, il faut noter que cette démarche d’aller-vers a pu redéfinir et ce dans une démarche intersectorielle, la politique jeunesse du territoire et améliorer le regard des jeunes sur les politiques publiques qui les concernent.

Dans un contexte qualifié de « crise de l’accueil institutionnel » par de nombreux observateurs, la problématique de l’accès au soin de santé mentale pour des personnes exilées en situation de grande précarité est fondamentale. A XXX, alors que la municipalité se présente comme une « ville-refuge », ce sont surtout les actions de « soutiens » qui garantissent des pratiques d’hospitalité. La mobilisation d’associations et d’habitants se révèlent alors essentielle pour organiser l’accès aux soins des exilés. Depuis 2018, au sein de ses actions de veille sanitaire auprès des personnes exilées à la rue, Médecins du Monde a mis en place une « permanence hebdomadaire d’accueil et d’écoute psychologique et juridique » (permanence psy). L’initiative portée par Médecins du Monde souffre d’un paradoxe souvent rencontré par les dispositifs d’accès aux soins pour les plus précaires portés par la société civile : son offre pallie les déficits de l’action publique et se substitue, dans le long terme, aux consultations de droit commun en santé mentale, alors même que sa mission d’origine est d’interpeller les pouvoirs publics via du plaidoyer et d’orienter le plus vite possible les personnes exilées vers ces structures de droit commun. Fondée sur un double regard de praticien et de chercheuse, à partir d’une part de la coordination et de l’expérience opérationnelle de cinq années à la PP et d’autre part d’une enquête ethnographique croisant une observation participante de plusieurs mois et une vingtaine d’entretiens semi-directifs (auprès des salariés et bénévoles de Médecins du Monde et auprès de personnes exilées), cette communication permettra d’éclairer les processus, collectifs et individuels, qui ont abouti à la construction de ce lieu et qui expliquent son fonctionnement. Nous exposerons les problématiques qui conduisent les personnes exilées à venir dans cette permanence psy et nous montrerons comment elles révèlent les difficultés quotidiennes qu’elles rencontrent au sein du territoire urbain (en termes d’hébergements, de transports, de nourriture, d’isolement, de statut administratif). Ce cas d’étude nous permettra ainsi de montrer en quoi l’enjeu de la santé mentale est fondamental dans l’expérience de l’hospitalité en ville.

Introduction : En France, les grands principes de Santé Publique (SP), Sciences Infirmières (SI), et d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) restent flous pour les professionnels de santé (PS), et enseignés à travers des contenus variables en études en santé. D’autre part, l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques (MC) poussent nos systèmes de santé à se réorganiser notamment autour des parcours de santé, de soins et de vie (PSSV) notamment. Les PSSV se définissent par une prise en charge globale du patient, portant attention à l’individu, à ses choix, nécessitant l’action coordonnée des acteurs de la prévention, de la promotion de la santé, du sanitaire, du médico-social, du social, et intégrant les facteurs déterminants de la santé. Nous proposons de montrer en quoi SP, SI et ETP sont congruents pour initier chez les PS, cette culture de « parcours » Méthode : Déterminer les points de similitudes et de complémentarité entre les grands principes de SP, de SI et de l’ETP pour les mettre en lien avec la notion de parcours. Résultats SP, SI et ETP se situent dans une approche humaniste et globale de la santé, pour un accompagnement personnalisé de la personne à partir de ses besoins et ressources, dans une relation de partenariat visant l’autonomie et l’empowerment tout en prenant en compte son environnement. Les pratiques d’ETP et les missions de la Santé Publique dans ses grandes fonctions et notamment de promotion de la santé, favorisent le décloisonnement entre les systèmes et la collaboration entre les professionnels de la santé. Dans cette perspective, les sciences infirmières apportent un éclairage conceptuel structurant pour la pratique. Conclusion Les PSSV répondent à la nécessaire évolution de notre système de santé liée à l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques et des situations de perte d’autonomie. Cette notion recouvrent un certain nombre de concepts de SP, SI et d’ETP. Leurs enseignements ont désormais toute leur place dans les études en santé pour favoriser à la fois une acculturation à la notion de PSSV et le travailler ensemble pour rendre nos systèmes de santé plus efficients.

Les SISM existent depuis 30 ans et leurs objectifs sont de monter des actions avec et pour la population dans le domaine de la santé mentale et de construire des actions en partenariat dans une perspective d’intersectorialité. Les SISM se déroulent pendant deux semaines au mois d’octobre. Chaque année le collectif national des SISM définit une thématique qui était en 2022: « pour ma santé mentale, agissons pour notre environnement (logement, aménagement urbain et climat)». Plus de 1200 actions ont été proposées en France par les acteurs de terrain et un très grand nombre d'action était centré, pour la première fois, en plus sur la santé mentale, sur la découverte et la préservation de l’environnement local mais également sur l’éducation à l’environnement vers un développement durable. Ce décloisonnement des thématiques et des acteurs sur le terrain a permis d’avoir des actions avec des co-bénéfices: santé mentale et environnement. Voici un exemple d'action: un CLSM a proposé avec une association de préservation des océans et d’autres partenaires une action de collecte de déchet pendant les SISM.150 personnes ont été présentes avec une diversité de participants (lycéens, personnes concernées, habitants de tous les âges). Cette journée a contribué à renforcer le pouvoir d'agir, le sentiment d'utilité et à combattre l'auto-stigmatisation et la stigmatisation. Des bénéfices pour l'environnement aussi : plus de 150 personnes sensibilisées au développement durable et le bilan quantitatif de ce qui a été ramassé est à retrouver sur le site de l'association environnementale.

INTRODUCTION En mars 2022, un total de 81 626 cas confirmés de Covid-19 a été enregistré en Côte d’Ivoire. L’ampleur de la maladie est sous-estimée par les chiffres rapportés compte tenu des stratégies de détection et de la transmission asymptomatique. Les données disponibles ne permettent pas de déterminer la proportion réelle des personnes infectées et de connaitre le risque de propagation de l’épidémie. La présente étude vise à estimer la séroprévalence de l’infection au SARS-CoV-2 au sein de la population à travers les donneurs de sang afin de mesurer la progression de l’immunité. METHODE Les poches de plasma collectées chez les donneurs de sang dans tous les sites de transfusion du centre national de transfusion sanguine de mars 2020 à mars 2022 ont été sélectionnées. Un échantillon de 4 ml de plasma a été constitué à partir de chaque poche de plasma. Les tests ELISA ont été effectués dans les laboratoires du Centre National de Transfusion Sanguine, du CHU d’Angré et de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire pour la détection des anticorps IgG ou IgM dirigés contre le SARS-CoV-2. RESULTATS Sur les 32 671 échantillons analysés, 20 379 (62,4%) provenaient d’Abidjan, et 12 292 (37,6%) de l’intérieur du pays. Parmi les donneurs de sang, 70,9% avaient un âge compris entre 18 et 39 ans, et 83,2% étaient de sexe masculin. La prévalence des IgG ou IgM anti SARS-CoV-2 en 2020 (84,9% ; n=2753) était supérieure à celle de 2021 (55,3% ; n= 22145). De janvier à mars 2022, période de circulation du variant omicron, cette prévalence était très élevée (92,1% ; n=7773). La prévalence était de 72,7% à Abidjan contre 58, 8% à l’intérieur du pays. DISCUSSION ET CONCLUSION Au cours de la vague omicron, l’exposition de la population ivoirienne au SARS-CoV-2 était très forte. Cette exposition est liée majoritairement à un contact avec le virus naturel et dans une moindre mesure à la vaccination car la couverture vaccinale nationale était <10%. La séroprévalence élevée traduit l’existence d’un niveau de protection de la population expliquant le faible impact de morbidité et de mortalité de la Covid-19 en Côte d’Ivoire.

Introduction : A l’Université de Rennes, la licence des Sciences pour la Santé intègre dans un cursus universitarisé les étudiants en formation paramédicale (ergothérapeutes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et podologues). En plus du Diplôme d’État professionnalisant, cette licence facilite la poursuite du parcours licence-master-doctorat. Une Unité d’Enseignement (UE) de 9 ECTS a été créée pour la rentrée 2023-24 pour répondre aux enjeux actuels du système de santé regroupant la santé publique, le service sanitaire des étudiants en santé, et l’interprofessionnalité en santé. Cette UE vise à former les étudiants en interprofessionnalité à la responsabilité populationnelle, à la promotion de la santé, à la santé environnementale et au partenariat patient à travers une approche territorialisée. Elle concerne 1500 étudiants issus de 7 filières (soins infirmiers, pédicure-podologie, ergothérapie, masso-kinésithérapie, odontologie, maïeutique et médecine) et 14 instituts ou Facultés répartis sur 3 départements. L’objectif de ce travail est de présenter le processus de construction de cette UE et ses modalités de mise en œuvre. Méthode : Un groupe d’harmonisation des enseignements, composé de représentants de chaque filière et des universitaires responsables des modules de l’UE, s’est réuni tous les mois depuis novembre 2022, pour construire un programme sur 3 semestres autour du service sanitaire. Résultats : Les formations de tous les établissements ont été étudiées pour dégager les facteurs clés à conserver et élaborer un modèle commun de formation. Les calendriers ont été rapprochés pour permettre des temps communs pour la construction puis la réalisation des actions du service sanitaire en interprofessionnalité. Pour faciliter la mise en place, des modalités d’actions en interprofessionnalité séquencée sont proposés dans 5 instituts. Pour les enseignements, à partir des syllabus communs, le format repose sur des travaux dirigés réalisés en proximité par les formateurs de chaque établissement et complétés par des capsules numériques (cours magistraux). Conclusion : C’est un dispositif ambitieux reposant sur un contenu et une organisation pédagogiques éprouvés. Ce projet universitaire transversal, inter-composante universitaire et inter-Instituts, à l’échelon de l’Université de Rennes, permet de renforcer la présence des étudiants en santé dans les territoires de proximité, notamment les territoires prioritaires, et d’initier les étudiants au travail interprofessionnel.

En Belgique francophone, les soins trans-spécifiques sont principalement prodigués au sein d’une seule structure universitaire pluridisciplinaire. Bien qu’il n’y ait ni avantage majeur en matière de remboursement ni contraintes juridiques, les personnes transgenres restent majoritairement référées vers ce centre de soin tertiaire, y compris par d’autres endocrinologues et chirurgien·ne·s. Cette relégation des personnes transgenres en troisième ligne génère différentes problématiques : délais importants, barrière géographique, absence de choix des soignant·e·s, ainsi qu’un renforcement des disparités de pouvoir patient/médecin et un morcellement des soins en contexte hospitalier. Sur base d’une expérience clinique de première ligne en planning familial, d’une thèse d’exercice sur l’initiation du traitement hormonal en médecine générale, et d’un mémoire en études de genre sur l’accès au soin des personnes transmasculines, cette présentation, croisant sociologie et médecine, vise à offrir une réflexion sur les réaménagements nécessaires du paysage de soin trans-spécifique. Nous postulons une inadéquation entre l’offre de soin et la demande des personnes transgenres, d’une part, ainsi qu’entre la structuration des parcours trans-spécifiques et les évolutions du contexte socio-institutionnel, d’autre part. En effet, l’institutionnalisation du triptyque psychiatrie-endocrinologie-chirurgie est un reliquat d’impératifs législatifs désormais révolus plutôt qu’un idéal de prise en charge. Comparée aux soins de troisième ligne, la première ligne, largement désinvestie de ces questions, a pourtant des caractéristiques qui en feraient un espace de soin privilégié et non stigmatisant. Son approche de suivi longitudinal centrée sur la personne plutôt que sur la maladie est effectivement plus en phase avec les volontés de dépathologisation des transidentités. Confiner les soins trans-spécifiques au milieu hospitalo-universitaire contribue, quant à lui, à institutionnaliser l’exceptionnalité des corps et besoins de santé des personnes transgenres. Outre ces aspects, instaurer et coordonner les soins trans-spécifiques en première ligne accroîtra également leur disponibilité et leur qualité, en tirant profit des caractéristiques clés des soins primaires : la globalité de la prise en charge, l’intégration des soins, et l’accessibilité. Nous argüons donc qu’un changement de paradigme dans l’organisation des parcours trans-spécifiques est nécessaire. Une première étape en ce sens serait de former la première ligne afin qu’elle soit à la hauteur des missions qui lui incombent.

INTRODUCTION : Les professionnels de santé sont amenés à rencontrer des victimes de violences conjugales. Face à ces situations, ils se sentent souvent désemparés et se questionnent : comment agir s'ils prennent en soin la victime et l’agresseur ? faut-il signaler la situation aux autorités alors que la patiente ne le souhaite pas ?... Afin d’apporter des réponses concrètes pour les soutenir dans le repérage, la prise en soin et l’orientation des victimes, l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux (URPSML) des Hauts-de-France, au nom de l’Union des 10 URPS, pilote une action "passage d’attachés d’information et soirée de sensibilisation territorialisés". METHODE : Diplômés de la visite médicale, les attachés d’information rendent visite aux professionnels de santé libéraux gravitant autour de la période de la grossesse, période à risque de violences, sur leur lieu d’exercice afin de les sensibiliser à la thématique et recueillir leurs pratiques actuelles. Organisées à l’échelle du territoire, en partenariat avec le Réseau régional de périnatalité OREHANE, les soirées de sensibilisation sont quant à elles déployées auprès des professionnels des 10 URPS, des établissements de santé et de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) et comprennent une introduction par un théâtre d’intervention qui fait écho à des situations vécues par les professionnels et leur permet d’exprimer leur ressenti/ interrogations/ expériences ; une table ronde constituée d'experts et ressources territoriales qui apporte éléments d’éclairage et réponses concrètes aux professionnels de santé. RESULTATS : 767 professionnels de santé ont accepté la visite des attachés d’information, soit 81% des publics ciblés. 3 soirées de sensibilisation, en partenariat avec les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), ont été mises en place : 176 professionnels participants, dont 103 libéraux. L’abord de cette thématique a fait ressurgir des situations professionnelles ou personnelles douloureuses pour certains participants, ayant nécessité la présence d’un professionnel de l’écoute (psychologue). DISCUSSION : La réussite de cette action, toutes professions confondues, montre la nécessité d’avoir une approche territorialisée permettant de faire connaître les ressources locales et rompre l’isolement des professionnels sur ce sujet particulièrement sensible.

CONTEXTE : Les comportements en matière d’activité physique (AP) chez les patients atteints d’un cancer de la prostate sont complexes et influencés par de nombreux déterminants à la fois individuels et structurels. L’identification des déterminants du comportement, de leur articulation et une analyse critique des différentes interventions permettant de modifier ce comportement devrait permettre de dégager des stratégies d’intervention probantes. En complément, l’analyse des dispositifs sport-santé présents dans différents territoires en France (leur organisation et le contenu des interventions existantes) devrait permettre de proposer des interventions pertinentes et adaptées aux contextes territoriaux. L’objectif est ainsi de proposer des stratégies d’interventions probantes et transférables dans différents contextes permettant aux patients atteints de cancer de surmonter le manque d’adhésion à la pratique d’AP. METHODE : Une première étape a consisté à identifier les freins et leviers à la pratique d’AP chez les patients en rémission d’un cancer de la prostate à partir de la littérature et d’entretiens spécifiques aux patients pris en charge en France. Puis les fonctions d’intervention et les techniques de changement de comportement ont été associées grâce au cadre théorique de changement de comportement proposée par Michie et al.. Dans une deuxième étape, nous avons analysé les techniques de changement de comportement (TCC) contenues 1) dans les interventions ayant démontré leur efficacité sur l’augmentation de la pratique d’AP, 2) dans les dispositifs sport-santé de cinq territoires français dans lesquels des cliniciens ont suscité un intérêt pour un programme d’AP. Une troisième étape a consisté à proposer des stratégies à la fois pertinentes vis-à-vis du comportement à modifier, probantes et transférables à différents contextes français.   RESULTATS : L’intégration de données probantes et contextuelles dans un modèle théorique de changement de comportement a permis de proposer des stratégies d’intervention probantes associées à des facteurs de transférabilité appropriés à différents contextes.   DISCUSSION : Les stratégies d’intervention pourraient être mises en place sous forme de programme puis évaluées dans d’autres contextes. Il serait intéressant d’analyser plus finement l’ensemble des modérateurs (modalités de l’intervention, quantité et intensité des TCC) pouvant agir sur l’efficacité des interventions délivrées.

Contexte : Depuis une vingtaine d’années, le secteur des soins primaires connaît en France d’importantes mutations notamment le renforcement des collectifs professionnels, le développement des exercices regroupé et coordonné, la diversification des modes d’exercices... La structuration des soins primaires s’organise aujourd’hui à l’échelle territoriale avec la mise en œuvre des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). L’objectif de cette étude est de proposer une typologie territoriale de la structuration des soins primaires en France en 2019. Méthode : L’échelle territoriale retenue est celle des territoires de vie-santé, maille supra-communale proche de celle des bassins de vie. Au total 16 variables qualitatives décrivant 3 dimensions de la structuration territoriale (offre quantitative et qualitative, dynamique d’évolution de l’offre entre 2014 et 2019, ancienneté de l’offre) ont été prises en compte. A partir de ces variables, une analyse des correspondances multiples a été réalisée, suivie d’une classification ascendante hiérarchique conduisant à la typologie. Les sources de données utilisées étaient celles de la base publique des équipements de l’INSEE, et du fichier d’immatriculation des structures d’exercices pluriprofessionnelles ayant signé des accords conventionnels avec l’Assurance maladie (base FINESS). L’implantation des contrats locaux de santé recensés par les agences régionales de santé a été utilisée. Résultats : La typologie ainsi obtenue retient 4 catégories partageant les 2730 territoires de vie-santé métropolitains : 38,6% sont non structurés ou faiblement structurés, 34,7% présentent un potentiel de structuration, 25,3% sont en cours de structuration et 1,4% apparaissent comme structurés territorialement avec notamment la présence d’une CPTS. Les territoires à potentiel de structuration présentent une moindre baisse de leurs effectifs en médecins généralistes mais comptent majoritairement des structures pluriprofessionnelles (maisons de santé pluriprofessionnelles, centres de santé) en nombre limité. Contrairement aux territoires en cours de structuration sur lesquels on observe systématiquement un contrat local de santé, aucun des territoires à potentiel de structuration n’en compte. Conclusion : Cette typologie constitue une première tentative d’appréhender quantitativement le processus de structuration territoriale des soins primaires. Elle pourrait être mobilisée dans des travaux épidémiologiques pour s’assurer de la comparabilité des territoires sur ce critère ou en tant que critère d’ajustement.

Contexte : S’assurer que les politiques de santé aient un impact sur la santé des citoyens nécessite que les interventions délivrées en région soient efficaces et qu’elles atteignent les personnes qui en ont besoin. Dans cette optique, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne–Franche-Comté en collaboration avec les acteurs régionaux déploie depuis 2019 le réseau régional d’appui à la prévention et à la promotion de la santé (Rrapps). Les dynamiques créées ont été évaluées en 2022. Méthode : Un questionnaire en ligne a été adressé aux acteurs du réseau. 125 questionnaires ont été remplis. 12 entretiens individuels semi-directifs ont été conduits auprès de chargés de mission de l’ARS, d’animateurs des Contrats Locaux de Santé et d’opérateurs de prévention. Résultats : L’analyse des données montre que le réseau est perçu comme un label de qualité et un cadre partenarial permettant la mobilisation des acteurs régionaux. Le réseau favorise l’amélioration de la coordination des actions (65% des réponses) en offrant un cadre légitime pour une programmation plus équitable sur les territoires (38%). Il constitue un canal de transfert de connaissance pour la montée en compétences des acteurs, facilite l’appropriation de nouveaux outils et méthodes d’intervention (48%) et des échanges de pratiques entre professionnels (45%). Le dispositif tend à servir de socle pour la co-construction des interventions (57%).  Des points de perfectibilité liés notamment aux outils de coordination ont été identifiés et font l’objet de mesures correctrices. Conclusion : Le dispositif permet une déclinaison de la politique régionale de prévention et de promotion de la santé au plus près des territoires dans une logique partenariale et en facilitant la coordination des acteurs et des interventions.eric

Objectif : Définir la place du télédépistage pour construire un parcours individuel de prévention et de soins bucco-dentaires adaptés, selon les besoins et le degré d’acceptation de la solution technique (caméra endo-buccale). Méthode : Analyse systématique par télédépistage de l’état dentaire de 131 déficients intellectuels (âge moyen : 36,8 ans) hébergés en établissements médico-sociaux (Carrières sur Seine, Yvelines), en lien avec le service de médecine bucco-dentaire de Louis Mourier de  Colombes, Hauts-de-Seine. Préparation des usagers si nécessaire : séances d’habituation et/ou de relaxation, et consentement au télédépistage et aux soins systématiquement demandé. Création d’une base de données, soit 3 tableaux de données démographiques et médicales collectées. Réalisation d’analyses statistiques bi-variée et multidimensionnelle. Résultats. Mise en évidence de 3 classes de profils buccodentaires parmi les 131 usagers, déterminées à partir des critères de santé orale (CAO), d’hygiène bucco-dentaire, d’aide au brossage des dents, d’examen complet ou non de télédépistage, d’âge et de suivi du plan de soins bucco-dentaire. La Classe 1 (44%, n=57) correspond aux usagers avec les plus mauvais indicateurs de santé orale (CAO : 50% entre 7 et 11 50% >= 12), qui nécessitent des actions de prévention secondaire et tertiaire. La Classe 2 (21% ; n =28) comporte le plus grand nombre de refus de soins ou d’examen incomplet. 71% sont orientés d’emblée en secteur hospitalier. La Classe 3 (35%, N=46) regroupe des usagers plus jeunes avec un meilleur état dentaire (85%, ont moins de 40 ans), et un indice CAO inférieur à 3 pour 52%, et entre 3 et 6 pour 48%. Ils nécessitent des actions de prévention primaire. Discussion -Conclusion :  Les actions réalisées dans une démarche « d’aller-vers » ont permis d’effectuer des actes de prévention/dépistage en santé orale, de réaliser un bilan bucco-dentaire complet chez 80% des usagers de la cohorte grâce à une caméra endo-buccale et une préparation adaptée, d’élaborer un plan de soins personnalisé, d’orienter chaque usager vers le lieu de soins adapté, de développer un partenariat entre les secteurs sanitaire et médico-social (création d’outils partagés), et de créer des ateliers de formation en hygiène bucco-dentaire pour les professionnels des structures.

Contexte: Les tentatives de suicide (TS) sont un problème majeur de santé publique, une cause évitable de décès prématurés, avec un coût estimé en 2011 à 10 milliards d’euros par an en France. Les proportions de réitération suicidaire (RS) sont élevées à la sortie d’hospitalisation, appelant à des mesures de prévention ciblées. Les Interventions de Contact Bref (BCI) sont des programmes de prévention de RS basés sur le recontact actif du patient après sa sortie par une équipe de professionnels. Ce contact peut prendre diverses formes (remise de carte ressource, appels téléphoniques, envoi de lettres ou de SMS). VigilanS est une BCI expérimentée dans six centres régionaux en France entre 2015 et 2017, combinant plusieurs modalités. Nous avons évalué l'efficacité et le coût-bénéfice de VigilanS pour la prévention des RS. Méthodes: Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective, appariant les patients exposés à VigilanS avec des patients non-exposés sélectionnés au sein de bases de données nationales d'hospitalisations (PMSI). Nous avons identifié les RS dans les bases de données d'hospitalisations (PMSI), de services d'urgence (OSCOUR®) et de décès (Inserm-CépiDc) sur une période de 12 mois. Nous avons réalisé une analyse de survie multivariée pour évaluer le risque de RS associé à l'exposition à VigilanS. Nous avons effectué une analyse coût-bénéfice à partir du nombre de RS évitées. Résultats: L'exposition à Vigilans était associée à une diminution importante du risque de RS (Hazard Ratio : 0,62 [0,59-0,67]) et s'est révélée coût-efficace, avec un retour sur investissement de 2,06 et une économie de 248€ par patient inclus. VigilanS était efficace que le patient ait ou non un antécédent de TS à l'inclusion. Conclusion: L’utilisation des bases de données nationales de santé a permis d’évaluer à partir des données de vie réelles et de manière exhaustive un dispositif de prévention de la RS. VigilanS est un programme de prévention efficace et coût-efficace pour réduire le fardeau des RS.

En France, le plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de fin de vie 2021-2024 vise à définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l'offre de soins palliatifs et en renforçant la continuité des parcours ville-hôpital. L’Atlas dresse un état des lieux des besoins et de l'offre d'accompagnement en fin de vie. Les données proviennent d’enquêtes et de systèmes d'information répertoriés dans des bases publiques. Sa conception est supervisée par un comité de pilotage réunissant producteurs de données et décideurs. La population française augmente et devient de plus en plus vieillissante : 10% des Français ont au moins 75 ans. La mortalité augmente et atteint 657 000 décès en 2021. Plus de la moitié des Français meurent de cancers ou de maladies cardiovasculaires, et plus de la moitié meurent à l'hôpital avec un quart à domicile et un cinquième en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pour prendre en charge ces fin de vie, l’offre de soins palliatifs apporte une réponse graduée selon l’état de santé du patient. Sur la base des dernières données disponibles, la France compte 171 unités de soins palliatifs avec 2 000 lits, 5 561 lits identifiés de soins palliatifs, 420 équipes mobiles de soins palliatifs et 23 équipes ressources régionales de soins palliatifs pédiatriques. Bien que 21 départements ne disposent pas d’unités de soins palliatifs, chaque territoire est doté de structures de prise en charge palliative. Les soins palliatifs représentent un tiers de l’activité en hospitalisation à domicile. Un quart des décès annuels concernent des résidents d’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Les données sont insuffisantes pour décrire précisément l'offre et l'activité de soins palliatifs à domicile. Avec des besoins croissants, l'offre de soins palliatifs progresse grâce à des politiques en faveur de son développement. La déclinaison départementale des données permet d’approcher la variabilité territoriale existante. Pour mieux la saisir, il est important d’interpréter ces données en tenant compte des inégalités sociales sous-jacentes et de l’hétérogénéité du déploiement de l’offre à l’échelle régionale en fonction des spécificités de chaque territoire.

Introduction : Les jeux sérieux contribuent à favoriser l’acceptabilité de la vaccination. Dans le cadre du projet PrevHPV, visant à améliorer la couverture vaccinale contre les Papillomavirus humains (HPV) chez les adolescents français âgés entre 11 et 14 ans, un jeu sérieux pour améliorer leurs connaissances et les motiver à la vaccination a été utilisé au cours de séances d’éducation aux collèges. Notre objectif était d’évaluer la satisfaction des professionnels des collèges vis-à-vis du jeu sérieux . Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude mixte, combinant : (i) une analyse thématique de données qualitatives recueillies lors de six focus groups (FG) réalisés auprès d’enseignants, infirmiers, chefs d’établissements et autres professionnels , (ii) une analyse statistique descriptive de données quantitatives recueillies via un questionnaire auto-administré transmis aux intervenants des 38 collèges exposés à la composante « Education, Mobilisation, Motivation » du projet PrevHPV. Résultats : L’analyse des FG (20 participants) a révélé un très bon degré de satisfaction du jeu par les professionnels, le trouvant « ludique et motivant ». La plupart des professionnels a envisagé le jeu comme un moyen de sensibilisation ayant un impact potentiel sur l’acquisition et/ou le renforcement des savoirs. Selon eux, le jeu était l'outil le plus apprécié par les élèves par rapport aux autres activités proposées (vidéos, jeux de rôle, etc.). Une minorité a émis des doutes sur son impact sur les connaissances des élèves. Dans l’enquête par questionnaire, 58/58 professionnels ont trouvé le jeu adapté à la diversité du public, et 54 professionnels l’ont trouvé utile pour aborder la notion des HPV et l’utilité du vaccin. Des difficultés d’accès au jeu ont été évoquées, soit par manque du temps au cours des séances d’éducation, soit en raison des problèmes de connexion et/ou du matériel informatique. Néanmoins, dans certains collèges, ces problèmes ont pu être anticipés et/ou résolus. Conclusion : Le jeu sérieux a été très favorablement évalué. L’outil semble promouvoir l’acquisition des connaissances et l’acceptabilité vaccinale chez les collégiens. Il pourrait être utilisé au cours des campagnes de vaccination en milieu scolaire, avec une adaptation aux collégiens de 5ème.

Les impacts des changements climatiques sur la santé sont multiples et de mieux en mieux compris par la communauté scientifique. La vulnérabilité des territoires aux changements climatiques dépend de multiples facteurs de nature climatique, environnementale et socioéconomique. Ces facteurs varient d’un territoire à un autre et conduisent à des différences de vulnérabilités. La réduction de la vulnérabilité est un défi majeur pour les décideurs locaux et nécessite des outils appropriés, fondés sur des données probantes, pour aider à la prise de décision. Ce travail présente le développement méthodologique et l’application d’un modèle multicritère d’aide à la décision, destiné aux décideurs locaux afin d’estimer la vulnérabilité des territoires aux impacts des changements climatiques sur la santé.   59 communes bretonnes ont été choisies pour développer et appliquer le modèle. Une liste de 38 indicateurs a été établie à partir d’une revue de la littérature sur les liens entre changements climatiques et santé, et de la participation active d’un comité transdisciplinaire d’experts issus des secteurs académiques, associatifs et professionnels. Ces indicateurs permettent de caractériser les trois composantes de la vulnérabilité : l’exposition climatique, la sensibilité environnementale et socioéconomique et la capacité d’adaptation. Ces indicateurs ont été utilisés comme données d’entrée du modèle, en utilisant une méthode de surclassement, traduisant un sens de préférence. La modélisation permet de classer les territoires du plus au moins vulnérable. Elle génère des classements partiels par composante de la vulnérabilité, ainsi qu’un classement global intégrant les trois composantes. L’analyse des résultats permet d’identifier les principaux indicateurs qui expliquent ces classements et de proposer une typologie des territoires. Les résultats montrent que la vulnérabilité d’un territoire varie en fonction de la composante analysée et que les priorités d’action ne sont pas les mêmes pour tous les territoires étudiés. Le modèle multicritère développé constitue un outil opérationnel qui permet aux décideurs locaux d’identifier les leviers d’action à leur disposition pour réduire la vulnérabilité de leur territoire.

Face au vieillissement de la population française, la prévention de la perte d’autonomie est au cœur des préoccupations de santé, notamment via l’activité physique adaptée (APA) et l’éducation alimentaire. Depuis quelques années, le distanciel est venu compléter le présentiel comme mode d’intervention en santé, incluant la prévention, générant espoir ou crainte concernant l’adhésion des populations et l’impact de ces programmes. L’objectif du programme NutriSpa (« Nutrition, Sport, Santé ») destiné à une population de plus de 50 ans (pré)fragile est d’évaluer l’impact du mode de suivi (distanciel versus présentiel) sur l'adhésion au programme et les comportements d’un point de vue socio-géographique. Ce programme, comprenant des ateliers nutrition et d’APA sur 6 mois, dispensés par des professionnels de santé et d’APA, en présentiel ou distanciel, était proposé pour une année aux résidents d’une métropole. Les deux groupes ont été cartographiés sur le territoire. L’effet du mode de suivi selon le territoire sur l’adhésion au programme et les comportements a été mesuré par une régression logistique. 122 personnes ont été incluses : 53 en distanciel et 69 en présentiel avec une répartition égale sur le territoire. Les résidents de l’ensemble du territoire ont participé au programme. Les résidents des quartiers prioritaires de la ville (QPV) étaient plus fréquemment dans le groupe présentiel. Le mode distanciel a été associé à une meilleure adhésion dans le parcours quel que soit le territoire, mais n’a pas eu d’effet sur les modifications de comportements, qui se sont améliorés dans les deux groupes. En conclusion, il semble que les deux modes de suivi présentiel et distanciel permettent de mener un programme efficace de prévention de perte de l’autonomie sur un territoire de manière homogène et que l'adhésion à ces 2 modes est identique. L'enjeu serait maintenant d’identifier les freins des résidents à suivre ce type de programme en distanciel.

Par rapport à la population générale, les personnes en situation de prostitution sont confrontées à des problématiques sanitaires importantes : risques d’addiction, exposition aux IST, risques sur la santé mentale, problèmes respiratoires, dermatologiques ou encore musculosquelettiques. Ce n’est pas l’activité prostitutionnelle en soi qui comporte des risques sur la santé, mais les situations de vulnérabilité pouvant y être associées. L’expérience de la précarité, de l’isolement et de violences sont susceptibles d’accroître l’exposition à des risques sanitaires et, dans le même temps, de les maintenir éloignées des structures et professionnels pouvant y répondre. Ce constat est particulièrement prégnant en Martinique, où l’offre médicale est limitée, peu accessible géographiquement, et dont la population en situation de prostitution est confrontée à de multiples barrières dans l’accès aux soins, notamment en raison de son parcours migratoire : peu de femmes disposent de la nationalité française, et leur maîtrise de la langue française est hétérogène. Dans ce contexte, une association propose un accueil inconditionnel, proche du lieu de vie des femmes, articulant rendez-vous médicaux individuels, ateliers collectifs de prévention, formations à la langue française et à l’informatique, insertion professionnelle, etc. Une étude de la pertinence et de la plus-value de cet accueil a été réalisée et cette communication s’appuie sur des données qualitatives collectées par téléphone puis lors d’une enquête de terrain immersive, au printemps 2022. 25 entretiens ont été menés auprès de 17 femmes, et 9 professionnels de santé et 7 observations ont été réalisées.   La communication montre que la création d’un « lieu ressource » centralisé, d’inspiration communautaire, librement accessible aux femmes se prostituant et centralisant des informations, services et conseils pour celles-ci, constitue un élément favorisant fortement l’amélioration de la santé des femmes. Grâce à la variété des services proposés, celles-ci sont mieux informées sur leur santé et accèdent à une prise en charge de qualité. Ce « lieu ressource » touche des femmes particulièrement éloignées des structures de santé parce que précaires, migrantes et pour une partie d’entre elles en situation irrégulière sur le territoire et de lever, partiellement, les différents freins à l’accès aux soins auxquels elles sont confrontées.

Le Conseil départemental, en partenariat avec la délégation départementale de l’Agence régionale de santé, a co-animé le projet territorial « Un département sans SIDA », selon une démarche territoriale de santé. Sa méthode s’est appuyée sur une démarche collective de coopération en santé fondée sur le décloisonnement des acteurs médicaux, associatifs, institutionnels et politiques à un échelon départemental et régional. Le diagnostic des besoins et des ressources a été réalisé avec l’aide des organismes producteurs de données pour recueillir les données du Département. Elles ont été mises en perspective avec le savoir expérientiel des acteurs dans le cadre des instances de gouvernance (comité opérationnel et comité stratégique), des 11 ateliers d’écriture auxquels ont participé 45 professionnels et bénévoles. Des rencontres supplémentaires organisées avec les acteurs associatifs, les professionnels de CeGIDD et les acteurs hospitaliers ont permis d’avoir un regard croisé sur la situation du département et d’esquisser une vision commune pour un département sans SIDA.  A partir du diagnostic territorial une stratégie territoriale a été définie collégialement par les membres des comités opérationnel et stratégique en cohérence avec la stratégie nationale de santé sexuelle et la stratégie régionale de lutte contre le VIH/SIDA. Elle s’est également appuyée sur les connaissances issues des recommandations des groupes d’experts et des récentes études, tout en portant un regard sur les expériences des autres territoires sans SIDA. La stratégie donne le cap pour permettre aux acteurs du département de construire des modalités d’actions en faisant appel à l’intelligence collective. L’état des lieux et les orientations stratégiques pour atteindre zéro contamination et zéro discrimination en agissant sur les origines des vulnérabilités et en luttant contre les différentes formes d’entrave à l’accès aux soins et à la prévention ont été présentées lors d’une journée réunissant l’ensemble des partenaires. Ce projet territorial a rassemblé les énergies et les initiatives. Il a permis de constituer un réseau d’acteurs animés par la volonté de construire ensemble une offre coordonnée et innovante.  Sa mise en œuvre actuelle repose sur la même logique de co-construction par l’ensemble des acteurs.

Contexte : Des interventions de santé publique innovantes sont nécessaires pour augmenter leur acceptabilité et mieux lutter contre les innégalités sociales dans le domaine de la prévention des comportements à risques pour la santé. Nous avons étudié la faisabilité et les effets immédiats d'une intervention visant à renforcer les normes et les comportements anti-tabac des jeunes joueurs, se rendant régulièrement dans un jeu video de divertissement, qui a constitué notre terrain d'étude. Méthodes : Un essai contrôlé randomisé pilote a été mené dans la communauté en ligne du jeu video. Les chercheurs se sont créés des avatars au sein du jeu et ont délivré durant 1 mois, a de petits groupes de joueurs volontaires, une action de prévention du tabagisme, à l'intérieur du jeu. Résultats : Cent seize joueurs ont été invités à participer à l'intervention ; 30 ont été affectés au groupe d'intervention et 76 au groupe témoin. L'âge médian était de 23 ans un quart des participants n'étaient ni en études, ni en emploi, ni en formation. Lors des sessions d'échanges que constituait notre action de prévention 70% du temps de chat était détenu par les joueurs. Vingt joueurs ont assisté à l'ensemble du programe délivré sur 1 mois. Les normes, représentations et intentions immédiates ont été évaluées chez 39 joueurs et ont montré peu de différences entre le groupe intervention et le groupe contrôle. Conclusion : La réalisation et l'évaluation d'une intervention de prévention du tabagisme dans un jeu en ligne est faisable. Dans le jeu communautaire en ligne ciblé, l'intervention était attrayante et a permis de proposer des interventions innovantes à des publics aux profils sociaux divers. Les effets à long terme, la durabilité et la méthodologie d'évaluation sont discutés.

L’une des missions de la nouvelle Direction de la Santé Publique de la Ville de Paris est de renforcer la capacité des habitants à agir pour leur santé en développant des démarches de santé communautaire et de démocratie sanitaire. Cette mission est particulièrement prioritaire pour les publics et les quartiers les plus défavorisés. Dans cette perspective, la participation des concerné.es à toutes les étapes de l’implémentation d’une politique de santé est un objectif ambitieux et parfois difficile à mettre en oeuvre dans la temporalité de l’action publique. Il s’agit en pratique de concevoir des outils permettant de faire participer les concerné.es d’abord au niveau de la conception de l’action publique, puis lors de son déploiement et enfin lors des phases d’évaluation. Deux expériences ont été menées au sein de la DSP en 2022-2023 dans cette perspective : l’une avec un public de personnes migrantes nouvellement arrivées sur le territoire parisien et suivant les cours de français pour adulte visait à définir avec eux leurs besoins de santé ; l’autre, dans le cadre du nouveau plan parisien de santé environnementale, avec des habitants des quartiers QPV, visait à les faire participer à sa refonte. Dans les deux cas, c’est la méthode des focus groupe qui est apparue la plus appropriée pour recueillir à la fois une information factuelle sur les attentes et les besoins, et une information plus subjective sur les opinions et représentations. Technique d’entretien de groupe encadré qui permet d’explorer et de faire émerger différents points de vues par la discussion, les focus groupe permettent notamment de faire apparaitre, de manière efficace, les sujets consensuels et dissensuels au sein du groupe impliqué. De plus, elle permet aussi de créer un forme d’horizontalité dans le processus de construction d'un problème publique. Dans cette communication, on cherchera à montre comment cette méthode, répandue dans les recherches en santé publique depuis les années 2000, mise en oeuvre dans une perspective participative, mobilisant à la fois la dynamique de groupe, les récits, les interactions et l’expérimentation, permet à des publics peu pourvus en capital social, d’intervenir dans le champ des politiques publiques.

Dans la Sarthe, le programme «En santé au lycée» vise à améliorer la santé des jeunes par la mise en place d’actions de renforcement des compétences psychosociales (CPS) à destination des premières années d’apprentissages, 4e et 3e prépa pro, seconde des lycées professionnels et agricoles. L’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS) des Pays de la Loire et ses partenaires (Association addictions France, Fédération Addictions, Maison des adolescents de la Sarthe (MDA72) accompagnent les établissements pendant deux ans. Chacun bénéficie d’une année de l’appui de professionnel.les qualifié.es pour nourrir le plaidoyer, constituer une équipe composée d’enseignant.e.s, d’assistant.e.s soci.ales.aux, d’infirmièr.e.s, Conseiller.e.s Principales d’Education (CPE), moniteur.ice.s d’ateliers, et co-animer des séances en classe. Puis, sur la deuxième année, les équipes réfléchissent à l’implantation durable et de qualité du projet. Des modalités complémentaires soutiennent la montée en compétence et alimentent la dynamique départementale autour des compétences psychosociales (CPS) avec des temps de sensibilisation/plaidoyer pour les directions et les équipes, des formations et des journées d’échanges de pratiques.  Les institutions scolaires, la Mutuelle Sociale Agricole (MSA), portent, avec les organismes financeurs, l’Agence Régionale de Santé et le Conseil régional des Pays de la Loire, la volonté d’implanter dans 70% des établissements ciblés des actions de renforcement des compétences psychosociales (CPS), soit vingt-cinq établissements sur l’ensemble de la Sarthe, sur trois années scolaires.  L’ambition du programme nécessite une coopération à différents niveaux sur le territoire. Elle se traduit pour cette première année de programme, par l’installation de partenariats entre les structures opératrices pour collectivement monter en compétences, avec les institutions éducatives pour le plaidoyer et communiquer sur le programme, avec les équipes éducatives pour inscrire des actions dans la durée. A l’issue de l’année 2022/2023, onze établissements ont intégré le programme et deux sessions de formations avec 34 professionnel.le.s ont été conduites. Pour tous, l’enjeu est fort de pouvoir impulser une démarche de promotion de la santé ambitieuse visant un grand nombre d’élèves d’une même classe d’âge, pour influencer, à moyen terme, le bien-être des jeunes lycéens professionnels, agricoles et apprentis, et contribuer ainsi à lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé.