Introduction La pyélonéphrite aiguë (PNA) est une infection du tractus urinaire haut, nécessitant 10 à 30 % d’hospitalisations, notamment en cas d’obstruction. L’incidence de PNA, avec ou sans dérivation, est mal connue, de même que l’issue. L’objectif était de 1) décrire l’évolution des PNA hospitalisées en France et 2) identifier les facteurs prédictifs de dérivation et décès. Méthodes Ont été inclus les patients ?18 ans hospitalisés en France entre 2014 et 2019, sélectionnés par algorithmes PMSI validés, basés sur les codes diagnostics CIM-10 pour la PNA (VPP 90,1 %) additionnés aux actes CCAM pour la dérivation (Se 90,9%, VPP 100%). Les facteurs associés à la dérivation et au décès ont été identifiés par analyses bivariées puis multivariées : régressions logistiques avec odds-ratio (OR) associés à leurs intervalles de confiance à 95% (IC95%). Résultats Ont été inclus 527 671 patients : 76,5% de femmes, âge moyen 66,1 ± 21,9 ans, E. coli 48,0%, décès 5,9%. En 2019, l’incidence était de 19,2/10 000 habitants, en légère augmentation sur la période. Au total, 69 313 patients avaient eu une dérivation (13,1%, dont 4 637 décédés – 6,7%). Le taux de dérivation augmentait entre 2014 et 2019 (11,7% à 14,9%), surtout chez les hommes (18,8% à 24,6%). Les facteurs associés à la dérivation étaient : calcul urinaire (OR [IC95%] =33,1 [32,3–34,0]), sepsis (1,73 [1,69–1,77]), âge entre 50 et 69 ans (1,8 [1,7–1,8]), indice de comorbidité de Charlson ?3 (1,32 [1,29–1,35]) ; tandis qu’un codage d’E. coli était associé à moins de dérivation (0,75 [0,74–0,77]). Les mêmes facteurs étaient associés au décès, ainsi qu’un âge avancé et la présence d’un cancer (2,38 [2,32–2,45]). Discussion/Conclusion A l’aide d’un algorithme validé, cette étude nationale sur données de vie réelle a démontré l’augmentation d’incidence de dérivation (et de calcul urinaire) des patients hospitalisés pour PNA entre 2014 et 2019. Pour la première fois étaient analysés les facteurs associés à la dérivation, pouvant apporter une aide à la décision pour le médecin urologue.
Emeline LAURENT (1) , Christophe GABORIT (1), Maxime VALLEE (2), Aurélien DINH (2), Franck BRUYÈRE (3), Leslie GRAMMATICO-GUILLON (4) - (1)Unité D'epidémiologie Des Données Cliniques En Centre-Val De Loire (epidclic)-Chru De Tours ; Equipe De Recherche Ea 7505 "education, Ethique, Santé"-Université De Tours, France, (2)Service D’urologie, Chu De Poitiers ; Commission D’infectiologie De L’association Française D’urologie (ciafu), France, (3)Service D’urologie, Chru De Tours ; Faculté De Médecine, Université De Tours ; Commission D’infectiologie De L’association Française D’urologie (ciafu), France, (4)Unité D’epidémiologie Des Données Cliniques En Centre-Val De Loire (epidclic), Chru De Tours ; Faculté De Médecine, Université De Tours ; Commission D’infectiologie De L’association Française D’urologie (ciafu), France
communication orale